
reprenons après cet intermède neigeux du WE
Si je met de coté les passes montagnes, cagoule ou autre balaclava….nous avons le choix de nos jours entre les bonnets, les casquettes et les chapeaux. Les trois se distinguent par la présence ou l’absence d’un bord assurant une protection contre les éléments (vent, soleil pluie) et parfois une protection mécanique utile, par exemple, contre les branches (casquette avec un rebord rigide).
Les bonnets :
(Je parlerai ici du bonnet tricoté. Les calottes en feutre ou bien les calottes de ski sont à considérer à part.)
Nous connaissons tous le bonnet ou « tuque » pour les cousins d’outre atlantique. C’est certainement une des pièce vestimentaire la plus utile. Principalement parce qu’on a toujours la place pour prendre un bonnet, alors qu'on on a renoncé au chapeau plus encombrant.
Abordons le défaut principal du bonnet : pour les porteur de lunette, il présente l’inconvénient majeur de ne pas protéger les lunettes du crachin du fait de l’absence de visière. En disant cela je place implicitement les « watch cap » de tankiste US dans la catégorie « casquette souple ». En dehors de ce problème le bonnet est vraiment très utile pour conserver la chaleur.
Le grand intérêt du bonnet, outre son faible encombrement, c’est qu’il se place très facilement sous une capuche. Là où l’usage du chapeau à large bord condamne son utilisation, le bonnet est très utile pour compléter une capuche. De même, les casquette fonctionnent souvent assez mal avec les capuches sophistiquées (réglables en 3D), le bonnet se glisse facilement sous ces capuches.
Le bonnet s'accompagne admirablement d'une capuche. C'est pourquoi on le retrouve souvent chez les peuples du froid ou chez les montagnards. Dans ce dernier cas, l'absence de visière est un avantage : une visière empêche de voir au dessus de soi, gênant en montagne.
Points désirables :Le pompon : Loin d’être seulement un élément de décor, le pompon a deux utilités, principalement avec les capuches simples des anoraks basiques . D’une part il permet d’entraîner la capuche lorsque la tête tourne. D’autre part en préservant une lame d’air entre la capuche et le bonnet il renforce l’imperméabilité, favorise la ventilation et évite la perte de chaleur par conduction. Réhabilitons l’humble pompon!
Les protèges oreilles : Le problème du bonnet c’est que lorsqu’il couvre les oreilles, il couvre souvent en même temps les yeux. Pour résoudre le problème, les peuples exposés au froid on imaginé de rajouter des « oreilles » à leurs bonnets (bonnets andin ou lapon). C’est stupéfiant de voir comme un si petit bout de tissu augmente la chaleur (les oreilles sont d’excellents radiateurs) et le confort de port. Un point à considérer lors d’un achat.
Le bandeau du tour de tête : c’est un point délicat. Le front recueille souvent pas mal de sueur et il est agréable d’avoir à ce niveau un matériau spécial. D’une part pour éviter les irritations (bonnets de laine qui grattouille) d’autre part pour absorber la sueur ce que les bonnets en polaire font mal (patagonia met un bandeau en capilène qui est du polyester traité pour être hydrophile en surface).
Cette partie gagne énormément à être coupe vent ou du moins résistante au vent cela protège bien la partie fragile qui correspond aux sinus. (Mon bonnet le plus chaud est un "Dale of Norway" 100% laine qui possède un tour de tête en windstopper, extrêmement chaud testé en haute montagne à Bonneval dans la tempête de décembre 2000)
Dans ce but on peut choisir un bonnet ayant un bandeau en windstopper ou plus simplement un bonnet pouvant se doubler sur le rebord. Il n’est pas nécessaire que l’ensemble du bonnet soit coupe vent puisque cela limite l’évacuation de la transpiration. Si vous ressentiez la nécessité de porter un bonnet entièrement coupe vent, c’est que vous devriez déjà avoir une capuche et que les gelures de visages guettent.
Bonnet imperméable ou pas ? : il existe des bonnets avec une membrane goretex. Franchement, je ne pense pas que ce soit utile. On gagne sur l’effet « coupe vent » et un peu sur l’imperméabilité. En effet en l’absence de rebords, très rapidement, l’eau va ruisseler le long du cou et tremper l’intérieur des vêtements. C’est pour cette raison qu’un bonnet se conçoit avec une capuche. en revanche la déperlance est désirable pour un bonnet, ou du moins qu'il soit fait d'une matière qui reste chaude même humide.
AMHA, l’ajout du goretex n’apporte en définitive pas grand-chose, sauf qu’il sera moins agréable à porter car l’évacuation de la transpiration sera plus lente. Le seul intérêt serait de pouvoir se servir de son bonnet comme récipient pour recueillir de l’eau...
Couleur Le rouge ou le rayé est traditionnel pour les français. Le noir permet de sécher plus vite. Le blanc évite les grosses chaleurs sur la tête. Il m'arrive d'emporter un bonnet de laine fin en montagne + un Bob en coton blanc genre "pastis 51". En mettant le bonnet noir sous le bob, on a une combinaison pouvant s'adapter à beaucoup de conditions de vent, de bruine, de froid, d'ensoleillement.
Les matières :Je crois que j’ai eu à peu près tout ce que l’on peut avoir comme matière pour les bonnets bonnet. Je vais donc donner mon avis, certes subjectif, mais basé sur l’expérience.
Le polyester :En fait les bonnets en polaire. Leur grand avantage c’est d’être léger. Leur grand défaut c’est d’être totalement perméable au vent et de craindre le feu et la chaleur. Un défaut moins évident, c’est que le polyester est hydrophobe, cela veut dire que lorsqu’on fait un effort la sueur n’est pas absorbée….ce qui est rapidement désagréable. Sinon ces bonnets sèchent vites et son chaud surtout sous une capuche.
Je trouve que ces bonnets glissent souvent sur la tête et tiennent mal, ce qui est parfois pénible.
Le polypropylène :Helly Hansen fabrique ce genre de bonnets très fin. Ils sont utiles sous les casques d’alpinismes, ou bien encore comme première couche sous un bonnet plus volumineux. Et oui, on peut aussi adopter le système « trois couches » pour protéger la tête. Le polypropylène ne retenant pas l’eau et étant très léger fait une bonne première couche.
L’acrylique :L’acrylique est une fibre synthétique dont les propriétés ressemblent à la laine. Elle a l’avantage de se teindre très facilement, d’être résistante au frottement, aux UV, aux insectes et d’absorber assez peu d’eau (moins que la laine). Elle est relativement isolante.
Le problème de l’acrylique, c’est que le meilleur côtoie le pire. Certaines fibres de marque (orlon…) sont bonnes, d’autres horribles : peu isolantes, irritantes, peluches…. Pas facile de trouver un article de qualité de nos jours ou 90% de la production d’acrylique se fait en extrême orient.
La laine :La laine est un matériau fantastique, qui peu prendre de nombreux aspects.
Nous connaissons ses avantages. C’est un bon isolant, très élastique, elle résiste à la compression, elle résiste à l’eau, absorbe la vapeur d’eau et peut être tricoté serrée et/ou légèrement feutrée pour être un peu résistante au vent. Enfin, elle résiste parfaitement aux UV et relativement à la chaleur et au feu. Ses défauts sont aussi connus. Elle est lourde, parfois irritante, relativement fragile aux frottements, difficile à entretenir et chère. Une façon simple de rarement se tromper consiste à acheter des articles en laine ayant le label woolmark. Malheureusement, c’est plus cher et il existe des laines sans ce label qui sont excellentes….
Le coton :Il y a quelques années on trouvais pas mal de bonnets en coton ou contenant du coton. J'ai même eu un bonnet Lapon pour mon gamin (fabriqué en Finlande et très bien conçu avec une double épaisseur et ample deuxième calotte) en coton . Je sais, je sais : "cotton kill". N'empêche que tant que c'était raisonnablement sec, c'était chaud et surtout très doux au contact de la peau et donc bien adapté à un port prolongé y compris sur une peau irrité ou sensible. Peut-être que dans le roid sec hivernal, le coton n'est pas un problème, surtout si on dispose d'un endroit chauffé le soir ?
Des bonnets de ski de fond étaient fait en coton par le passé. certainement parce que c'était une des seules matières absorbantes d'alors et que ce sport est à haute intensité.
Ceci dit, en attendant de plus amples informations de nos amis lapons,
JE NE CHOISIRAIS PAS DU COTON pour un bonnet dans une optique "survie".
Je vais me permettre de détailler quelques modèles bien connus :
*Le bonnet Saint James :Un grand classique 100% laine peignée. Il est fait d’une seule épaisseur de tricot d’une laine solide et tissée très serré, on le porte avec un rebord. Son grand avantage est d’être compact, relativement coupe vent et résistant à la bruine. Son défaut, est d’être fait d’une laine solide, donc légèrement irritante à l’effort. Les versions enfants contiennent 50% d’acrylique pour être plus douces, mais on perd l’avantage de la laine.
Sa finesse le rend relativement peu chaud mais fait aussi sa force. On peut l’avoir dans la poche, il passe sans problème sous une capuche, on peut souvent le passer sous un casque, une casquette réglable un chapeau ou sous un autre bonnet. Grâce à son élasticité et aux propriétés de la laine, il tient bien sur la tête, et peut même se placer sur une casquette basique en coton en cas de besoin (look moyen toutefois).
*Le bonnet US 100%laineC’est un tricot plus lâche que le saint james et il est en double épaisseur. Comme lui le rebord peut se replier selon les circonstances. Il possède deux épaisseurs et est donc plus chaud que le saint james. Achetez les modèles possédant les marquages US Army, ils ont passé les tests de solidité et sont constitués d’une laine de qualité qui irrite peu la peau. Evitez les copies , les ersatz en acrylique…..
C’est vraiment un bon bonnet, plus chaud que le Saint James mais moins résistant au vent et à la pluie AMHA, et surtout plus encombrant. Un must.
*Le bonnet Bompard 100% cachemire.Le cachemire est le poil de la chèvre cachemire. Il est extrêmement doux car il différent des poils (laine) de mouton. Il est plus fin que la laine ordinaire et plus chaud à épaisseur égale. En revanche c’est cher et fragile (pas grave pour un bonnet) et moins résistant à l’eau que la laine ordinaire. Son grand avantage, c’est le confort et le très petit volume, un luxe quoi.
*Le bonnet andin en alpaga 100% laine.On peut le trouver dans les boutiques « andines ». Le poil/laine de l’alpaga (un camélidé des Andes) est fine et plus chaude que la laine ordinaire. Ces bonnets sont très compacts et possèdent des « oreilles ». Ils sont très chauds pour le poids et l’encombrement.
Dans mon esprit ils sont +- équivalents aux bonnets Bompard en cachemire mais avec un look moins net.
Le vrai problème c’est que l’on est arnaqué 2 fois sur 3 dans ces productions peu contrôlées. C’est rarement du 100% laine….et plus rarement encore 100% alpaga.
*Le bonnet tricot 100% laine cardée (gonflante).J’appelle bonnet tricot, le truc fait par les grands-mères. Ouillle Ouille ça grattouille souvent pas mal. Mais si vous convainquez Grand Maman d’utiliser de la laine Mérinos ou un mélange d’angora, de mohair ou de cachemire…..c’est pas loin du top.
Ces différentes laines sont plus fines et plus chaudes que la laine ordinaire à poids égal. Si c’est un bonnet tricoté, très souvent il ne sera pas très serré, d’où une faible résistance au vent. En revanche, il pourra être d’un maxi volume avec une laine cardée volumineuse donc chaude. On peut avoir un bonnet de 0,5 à 1cm (voir plus d’épaisseur). Au final c’est très chaud et « respirant » et très très chaud sous une capuche simple d’anorak. Le truc qu’il est utile d’avoir par grand froid.
*Le bonnet 50% acrylique, 50% laine.C’est un mélange souvent choisit par les marques de sport. Normalement pour alléger le poids et diminuer le temps de séchage et meiux gérer la transpiration (l’acrylique absorbe moins d’eau que la laine). Aussi parce que l’acrylique se teint facilement en couleurs vives. Mais certainement aussi souvent pour diminuer les coûts, la laine étant plus onéreuse….
Je pense que sous réserve que le produit soit bon, c’est un bon compromis pour une utilisation sportive. Pour une utilisation « bushcraft » ma préférence irait à la laine : je peux prendre une bûche avec mon bonnet de laine, pas avec un 50% acrylique. Pour une utilisation militaire, il est bon de rappeler que la line est « non feu ».
*Le bonnet en possum.C’est le bonnet de Ray Mears. Je n’en ai pas, aussi je ne vais pas en parler directement. C’est certainement très chaud. Mais AMHA pas plus qu’un bonnet en mohair (poil de la chèvre angora) ou en laine/angora (poil du lapin angora). Toutes ces solutions sont d’excellent chauffes têtes.
A suivre….
[EDIT] : j'ai fait une erreur de rédaction, malgré l'exemple du bonnet finlandais, je déconseille le port d'un bonnet en coton, ou contenant un coton durant l'hiver.