A ce propos et pour nourrir le débat convenablement ( Patrick) : je suis allé un peu fouiller dans les abysses obscures des forums, et j'ai trouvé une petite réflexion issue des observations de Fabien Damanet (un des très rares spécialistes du Wootz en Europe) sur neoczen :
Et il a oublié de mentionner la présence des carbures de chrome fragilisant les joints entre grains d'aciers, de plus ils sont assez grossiers (20 à 30 µ) et compromettent la formation d'une fil de coupe fin et régulier.
Vous aurez bien compris que dans des aciers très fortement alliés issus de la métallurgie des poudres, ces formations de carbures sont inévitables et potentiellement hautement en présence. De plus, ces aciers n'ont pas de fibrage, donc théoriquement une moindre résistance mécanique. Tout cela contrairement à des aciers simples au carbone (la série des XC par exemple) qui peuvent être travailler de façon totalement contrôlée (trempes/revenus différentielles, fibrage de l'acier par la forge, ...).
Les aciers "qualiteux" ne sont donc pas forcément ceux que l'ont croient
Pas d'accord de manière générale :
La métallurgie des poudres ne passant pas par le stade de la coulée, il n'y a pas d'agglomération des éléments d'alliage dans la matrice fer, ils restent homogenement répartis (absence de grumeaux
)
En ce qui concerne le chrome, le 100cr6, acier au chrome, permet un compromis qualité de coupe/résilience bien supérieure au c75, le 90mcv8 aussi, je pense qu'aucun coutelier va prétendre le contraire . La finesse du grain est une réalité pour ces aciers
Ce que le fibrage apporte est infime par rapport à la qualité du tt et du profil de l'émouture .
La nuance de l'acier ne fait pas la qualité du couteau. Un bon couteau c"est un faisceau de bonnes choses qui convergent (ergonomie, finition, émouture, tt, qualité des matériaux etc...), il peut suffire d'un élément insuffisant pour que les autres ne soient pas exploitables (comment profiter de la finesse du grain si l'émouture est trop épaisse, comment profiter de la régularité de l'émouture et de la forme idéale du surin si le tt est naze...etc...)
Il faut aussi comprendre que certains aciers gagnent à être traité a l'oeuil et à l'expérience de l'artisan(revenu sélectif...), faisant part belle au talent du forgeron, d'autres demandent l'application de modes opératoires moins "magiques" (four a tt contrôlée...), domaine des techniciens rigoureux. C'est deux voies que l'on voit souvent mise dos a dos, alors que les deux sont infiniment respectables et que rares sont les couteliers qui savent faire le grand écart entre ces deux approches(F.Damanet, A.Wirtz et D.Vally me viennent immédiatement à l'esprit, bien sur y'en à d'autres).
Ceci dit les aciers simples tels que le c75 que j'ai beaucoup utilisé permettent de faire de très bons couteaux, ça s'affûte vite, c'est fin, résilient, facile à traiter/usiner/forger, mais le fil est peu coriace.Mais ça n'est pas juste de dire que les aciers au carbone simple sont meilleurs que les aciers poudres ou les aciers fortement allié. Pour certains c'est idéal, pour d'autres c'est bof-bof. D'une façon pas objective, c'est juste une question de priorité.
Bpc n'as pas la même idée du coutal idéal que moi, Christobal non plus, pourtant ni l'un ni l'autre n'ont tort ou ne choisisent pas le bon acier...ils n'ont juste pas les mêmes priorités (pour prendre en exemple des membres actifs du forum).