Bonjour. J'essaie de rebondir, à mon tour, sur plusieurs messages à la fois...
Force 999,
évidemment, même si je n'avais pas évoqué cette catégorie dans mon précédent message, il ne faut pas oublier les cogneurs "instinctivement" dangereux... Tes remarques m'amènent cependant deux questions, auxquelles tu auras peut-être un jour le temps ou l'occasion de répondre, soit ici, soit à travers tes autres publications (au fait, le tome II d'Anthropologie du combat, c'est disponible quand?).
D'une part, comment peut-on expliquer cette disposition qui paraît innée de certains pour la bagarre, alors que d'autres paraissent tout simplement programmés de telle façon que donner une simple baffe leur parait impossible? J'énumère volontairement des hypothèses caricaturales mais : Est-ce de l'inné ? Est-ce partiellement épinégétique? Est-ce simplement le résultat de l'association de fibres musculaires naturellement explosives et d'un défaut de structuration psycho-affective rendant coléreux et violent? As-tu un avis là-dessus?
D'autre part, pourrais-tu également préciser un peu à l'occasion le rapport bénéfice-risque de ton expérimentation en MMA éducatif pour les mineurs violents en maison d'arrêt?
Cordialement,
Bomby
Bonjour Bomby,
Bonne question, pourquoi eux disposent de qualités naturelles de cogneurs ? je ne sais pas trop encore, mais j’avance doucement, les pistes sont les suivantes :
J’ai remarqué qu’ils n’étaient pas forcement de bons sportifs, je veux dire que les qualités ne peuvent pas forcement s’épanouir par le sport de combat, peut-être à cause des règles justement, ensuite j’ai tendance à croire qu’ils sont la normalité et que notre socio-culture nous inhibe au point de faire de nous des inaptes au combat de survie. Reste à la démonter, et je bosse là dessus avec des biologistes et des spécialistes du comportement de l’université libre de Bruxelles. J’ai cependant remarqué cette qualité chez des rugbymans et les pratiquants de hockeys, dans une phase de jeu, il sont capables de produire des phases d’ extrêmes violences de quelques secondes, revenir au jeu et repartir, pratiquement à volonté…. En cours de vérification tout cela bien entendu.
Pour l’expérience avec les mineurs violents, je me suis servi d’une expérience menée par des collègues de Lille, je te mets le lien sur mon blog, je l’avais posté ici mais je ne le retrouve pas :
http://defense-combat.blogspot.com/2010/03/vous-trouverez-ci-joint-sur-mon-blog-un.htmlFinalement pour les jeunes à la maison d’arrêt je suis parti du constat que le sport et les sports de combats étaient capables de les rendre moins agressifs, mais j’ai voulu saper ou inhiber en partie le vice, car je peux t’assurer, pour tourner avec eux que pour certain d’ entre eux le vice est une seconde nature, et je pense même que le vice est développé pour pallier aux manques (matériels, affectifs.. ) mais ceci es tune autre histoire. Donc le MMA avec le marketing qui est autour, avec la symbolique dans certain milieu, le coté guerrier etc, fait adhérer le jeune de suite. Je peux prendre l’ exemple d’ un jeune homme avec qui j’ai commencé en maison d’ arrêt et qui continue le MMA dans un club, (moi je n’ai ni les connaissances , ni les capacités des vrais prof de cette spécialité) mais parfois je passe tourner avec la jeunesse, et bien pour le jeune homme en question je me souviens parfaitement de notre premier combat, j’ai terminé en mode « survie » mordu à l’ oreille , griffé, et il a cherché à m’ attraper les c…… à plusieurs reprises , actuellement , un an après, même en difficulté il ne pense plus au vice , il cherche des solutions techniques……
Pour l’anthropologie du combat 2, je termine une expérience que je veux faire figurer dedans et suis en contact avec des éditeurs, car presque 400 pages pas facile à faire éditer surtout que cela ne passionne pas les foules.
bien à toi
JL