L'acier : il doit être le plus résistant possible aux contraintes mécaniques. Contrairement au "sens commun" les aciers "kirouille" ne sont pas sytématiquent plus résilient que les aciers résistant à l'oxydation.
Mais c'est exact que les aciers kirouilles sont potentiellement et de façon ultime les plus résistants aux contraintes pour une durabilité de tranchant donnée.
La forme : il faut que la conception du couteau accepte les fortes contraintes. Cela veut dire une certaine épaisseur, pas d'angles aigus concentrant les contraintes, un bon état de surface, pas de perçages inutiles dans une zone de contrainte, une soie épaisse ou un montage plate semelle. Le dessus de la lame peu agressif pour un bâton.
Le compromis dureté/résilience : pour un acier donné, pour une qualité donné, pour un procédé de fabrication donné, pour une émouture donnée, le traitement thermique donnera un compromis entre la dureté (longévité du tranchant) et la résilience (solidité du couteau) de la lame.
On devra donc choisir finalement entre un tranchant qui coupe longtemps ou un couteau qui peut subir de lourdes contraintes.
L'émouture : on doit minimiser le fait que la lame se coince. Pour cela une émouture sabre, de type scandinave, rhomboédrique, convexe ou autre seront préférables. L'état de surface peut aider, plus le couteau est lisse moins il se coincera.
La taille : pas obligatoirement énorme. Un couteau de grande taille est lourd et encombrant d'autant plus qu'il doit être particulièrement solide pour passer à travers de grosses bûches et donc très épais (plus de 5mm). A un moment une hachette devient bien mieux pour cet usage.
En pratique on ne devrait pas fendre de grosses bûches avec un couteau, pour cela il existe des fendoirs ou des merlins. C'est pour cela qu'un couteau de 10à 14 cm de lame est un bon compromis.
Le procédé de fabrication et d'élaboration de l'acier doit être de qualité. Cela passe par un acier relativement pur exempt de pailles ou des "pollutions" (phosphore, soufre..), un bon laminage de l'acier lors de sa finition, un bon traitement thermique adapté à l'objectif et idéalement un mode d'élaboration moderne.
Par exemple le classique acier D2 (qui existe depuis presque un siècle) coupe très longtemps mais n'est pas très résilient si tu l'élabores avec la méthode traditionnelle par coulée en lingot puis laminage classique. La nuance d'acier D2 est plus résiliente si on l'élabore par la méthode plus complexe spray (PSF 27) et quasiment deux fois plus résistante aux chocs et deformation si on utilise la méthode des poudres (CPM-D2). C'est le résultat d'une répartition plus homogène des nombreux carbures typiques de cette nuance d'acier.
Tu as cité le mora Garberg : une douzaine de centimètres, émouture type scandinave, un montage plate semelle, pas d'angles aigus concentrant les contraintes, un manche solide et relativement confortable pour un plate semelle, un acier fortement inoxydable (résistant au milieu marin) et solide grâce à la présence d'azote pour épauler le carbone (acier de qualité par Sandvik 14C28N).
Le 14C28N avec une bonne émouture et un bon TT, coupe plus longtemps qu'un acier "carbone simple" type 1095 tout en étant probablement plus résilient. Il est bien moins difficile à aiguiser avec des pierres ordinaires que les aciers avec beaucoup de carbure de vanadium, tungstène ou niobium.
Bon système d'étui. Prix relativement contenu.