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Stages de survie CEETS

Auteur Sujet: Allo maman bobo ?  (Lu 7029 fois)

12 décembre 2024 à 22:18:57
Lu 7029 fois

Khee Nok


Je vous propose un petit jeu de rôles, sur un scenario basé sur des faits réels (une forme de retex inversé et pas de suspens: dans la vraie vie ça finit bien) :

Vous êtes patron d’une TPE avec des activités en Afrique de l’Ouest. Dans chaque pays il y a un employé, responsable local, pour le reste tout est sous-traité.

Un soir à minuit heure française, 10 heures du soir localement, l’un d’eux vous appelle.

Il vient de se faire arrêter par la garde présidentielle !

Le motif : il faisait le plein dans une station essence, la « motorcade » du président passait, il a démarré sa voiture alors que tout le monde est censé ne plus bouger d’un poil. Il ne connaissait pas bien l’étiquette.

Il est invité, poliment mais fermement, à suivre une des voitures de l’escorte présidentielle. Il est seul dans sa voiture, il peut parler et explique la situation.

Après quelques minute de route ils arrivent dans la résidence présidentielle. Il est toujours libre d’appeler, mais il ne peut pas en sortir. On lui intime juste de rester là.

Son profil : 50 ans, cadre sup, origine et nationalité Afrique subsaharienne, a bossé dans divers pays de la région, dans le pays depuis deux ans. Il n’est pas paniqué, mais inquiet (c'est pour ça qu'il appelle son boss adoré: vous).

Le profil de la boite : une coquille à l'île Maurice. Vous (le PDG) êtes français. On a comme unique client une grosse entreprise française dans le pays. On n'a pas de contrat avec des sociétés de sécurité internationales (genre sécurité des expats, assurances contre enlèvements etc). Au quotidien on traite indirectement (via un sous-traitant français) avec des sociétés de sécurité locales, et directement avec des prestataires de services (avocats, comptables, fiscalistes etc). Au niveau des actionnaires et autres "stakeholders", si on remonte un peu la chaîne, on a des gouvernements ou agences de développement occidentales, la banque mondiale etc (mais on est vraiment petit scarabé à leur échelle).

Vous faisez quoi ?

13 décembre 2024 à 13:11:30
Réponse #1

DavidManise


En vrai ? 

Je lui dis BON CHANCE et je raccroche. 

Je le laisse se démerder 24h et j'attends qu'ils m'appellent pour négocier.  Je leur réponds "Flinguez-le ou mettez-le au cachot mais ce mec est un imbécile, alors vous me rendez service."

Quand ils me rappellent, je commence par dire que je n'ai pas un centime.  Ensuite je commence à négocier à contre coeur pour sauver mon business -- mon pauvre petit business même pas rentable. 

Comme ça je m'en tire pour pas trop cher. 

Mais ça c'est juste moi. 

Ce qu'il faut faire c'est probablement autre chose. 

David ;#
"Ici, on n'est pas (que) sur Internet."

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13 décembre 2024 à 13:51:51
Réponse #2

Khee Nok


En vrai ? 

Je lui dis BON CHANCE et je raccroche. 

C'est mon employé.

Moralement: je ne peux pas faire ça.

Juridiquement : je ne peux pas faire ça. S'il lui arrivait quelque chose mon comportement serait jugé - à raison - plus que problématique.

Pratiquement: je ne veux pas faire ça. Je ne pourrais plus travailler avec lui (plus exactement: je ne pourrais plus le faire travailler pour moi). Or c'est pas si facile de trouver des gens qui acceptent d'aller bosser dans ces coins pourris.


Ce qu'il faut faire c'est probablement autre chose.

Je pense aussi ;-)

Ce qui m'intéresse c'est de voir ce qui aurait pu/du être fait par des gens plus intelligents, expérimentés, compétents etc que moi.

A ce moment là, j'ai bien pris conscience qu'on n'avait rien planifié pour de tels cas et que c'était une faute (toujours plus facile d'y penser a posteriori).
« Modifié: 13 décembre 2024 à 19:23:41 par Khee Nok »

13 décembre 2024 à 22:59:22
Réponse #3

Patapon


Yo,

Lis "le piège Américain", de Pierucci. C'est pas l'Afrique de l'Ouest, mais les USA, et ça raconte le comment on a perdu Alstom Energie.

Tu pourras retrouver son ITV ici: https://youtu.be/dejeVuL9-7c

C'est clairement l'histoire d'un type qui se retrouve embarqué à la sortie de son avion par des services de sécu et démarre la machine judiciaire infernale.

Tcho
"Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les laissent faire"....en d'autre termes, il faut se sortir les doigts....

14 décembre 2024 à 08:42:56
Réponse #4

DavidManise


C'est mon employé.

Moralement: je ne peux pas faire ça.

Juridiquement : je ne peux pas faire ça. S'il lui arrivait quelque chose mon comportement serait jugé - à raison - plus que problématique.

Pratiquement: je ne veux pas faire ça. Je ne pourrais plus travailler avec lui (plus exactement: je ne pourrais plus le faire travailler pour moi). Or c'est pas si facile de trouver des gens qui acceptent d'aller bosser dans ces coins pourris.

Bon ok.  Mon humour de m*rde ne sortira pas ton employé du bouzin.

Possibilités :

1) lui demander s'il y a un responsable à proximité et demander à être mis en relation : se présenter comme étant le PDG Français friqué et commencer par faire profil bas en expliquant qu'on souhaite présenter des excuses au nom de l'entreprise -- endosser la responsabilité pour le manque d'information de nos salariés -- et payer les amendes (officielles ou pas), et voir si ça débloque la situation (si le but avait été de le jeter aux oubliettes, on ne lui aurait globalement pas permis de prendre contact) ;

Si ça ne marche pas :

2) prendre contact avec l'ambassade locale et voir s'ils proposent des idées ; en parallèle demander à des gens du pays comment ça se passe et prendre toutes les infos possibles pour comprendre les enjeux et comment décoincer la situation. 

Ca ne se règlera pas toujours pareil, selon les pays. 

David
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14 décembre 2024 à 15:30:51
Réponse #5

Khee Nok


Bon ok.  Mon humour de m*rde ne sortira pas ton employé du bouzin.

To technique me faisait penser à une scène d'un film où un type prend un otage pour couvrir sa fuite... et le flic tire sur l'otage. Du coup l'otage va finir par mourir si rien n'est fait et en plus il ne peut plus se déplacer, bref il devient inutile. Je pense que c'est dans "Speed" (?)

Mais IRL... ;-)

15 décembre 2024 à 00:12:56
Réponse #6

Khee Nok


Hello,

Par rapport aux commentaires, c'est peut-être que j'ai mal exposé la situation mais il me semble qu'elle a été interprétée comme pire qu'elle ne l'était (mais par ailleurs cette "surinterprétation" répond bien au niveau de stress que j'avais alors expérimenté) :
 
La situation n'est pas dramatique et rien ne dit que c'est une tentative de racket le visant spécifiquement ou visant la boite : sa voiture est banale (pas de logo etc), il est "couleur locale" (noir), il faisait le plein donc faire que le cortège passe à ce moment serait impossible à prévoir, et par ailleurs notre boite est assez insignifiante.

En gros c'est comparable à une infraction au code de la route qui lui vaudrait d'être amené au poste.

Si on se met sur une échelle de 1 à 5 (cette catégorisation est a posteriori, sur le moment on raisonnait juste en "pour le moment ça va, mais ça peut vite se dégrader") qui serait :
1 - tranquille: au bureau, ou dans un resto d'un bon quartier: du monde sans problèmes autour, une sécu à l'entrée etc.
2 - en déplacement, ou posé dans un coin pas spécialement sécurisé
3 - problème de ce genre, accrochage routier sans blessés, pépin de santé ordinaire: peut normalement se gérer sans aide, mais avec c'est mieux (donc prévenir)
4 - en état d'arrestation, sérieusement blessé/malade mais pris en charge : besoin d'aide immédiat
5 - disparu, enlevé, malade ou blessé sans soins: risque vital immédiat, passage en mode "panique", mettre tous les moyens possibles.

On était à 3 (?). On ne va pas appeler les ambassades ou la direction générale du client parce qu'un salarié est au poste pour une infraction routière.

Ce qu'on a fait, dans l'improvisation :

a - On a mis en place un protocole de communication. On est dans un pays anglophone, on communique en français, on ne sait pas si les types qui l’entourent comprennent ou non. L’idée est de montrer que notre gars n’est pas seul, qu’il a des appuis, qu’on sait où il est etc. Et de pouvoir réagir si ça part en sucette. Il faut à la fois rester en contact "en temps réel" et pouvoir passer tous les coups de fil qui s’imposent.

. On doit s'appeler au moins toutes les 15 minutes (strictement) pour se tenir au courant

. Si après plusieurs essais ça ne marche pas c’est qu’il n’est plus libre et on doit passer en mode "panique".

. On définit un mot-code qui signale que même s’il peut me parler il n’est en fait pas libre (idem: on passe en mode panique)

b - On appelle chacun de nôtre côté des personnes qui peuvent aider, sachant que vu l’heure pas mal seront injoignables :

. notre sous-traitant, qui lui-même travaille avec des sociétés de sécurité qui typiquement embauchent d’anciens membres des services de sécurité. Contacts locaux pas joignables à cette heure.

. nos interlocuteurs locaux du gros client

. nos prestataires locaux, et notamment le conseiller fiscal qui a ses entrées dans l’administration (c’est un petit pays).

c - On garde sous le coude d'appeler l’ambassade de France, et la direction générale du gros client qui lui aura des relais aux plus hauts niveaux du gouvernement, si ça passe en mode « panique ».

Résultat des courses :

Au bout de quelques heures ils le laissent partir. Même pas un PV (Pot de Vin). On n'a jamais bien compris le pourquoi du comment.

Retex : on n'avait aucun plan. C'est mal.

Je serais preneur d'idées sur comment mieux gèrer ça, justement.

Il me semble que ce qui nous a le plus manqué c'est un interlocuteur dans l'appareil de sécurité gouvernemental. Le type qui peut passer un coup de fil pour au mois comprendre quel est le problème.



16 décembre 2024 à 21:54:27
Réponse #7

Cincinatus-341


C'est très simple.
Plan principal : appeler David Manise pour lui demander de l'aide.
Plan d'urgence : allumer un cierge dans l'église la plus proche.
Je travaille encore sur les plans alternatifs.  :-[

16 décembre 2024 à 23:18:18
Réponse #8

Khee Nok


Plan d'urgence : allumer un cierge dans l'église la plus proche.

Le collègue est musulman, et je suis athée : est-ce que ça marche quand même ? (Pascal dirait que l'important est de faire semblant mais je ne crois pas que D. soit si naïf ;-)

17 décembre 2024 à 10:10:29
Réponse #9

DavidManise


Par rapport aux commentaires, c'est peut-être que j'ai mal exposé la situation mais il me semble qu'elle a été interprétée comme pire qu'elle ne l'était (mais par ailleurs cette "surinterprétation" répond bien au niveau de stress que j'avais alors expérimenté)

Ouais bon.  T'aurais fait comme j'ai dit ça t'aurait couté moins cher, et ton gars aurait appris la musique, non ? ;#

David
"Ici, on n'est pas (que) sur Internet."

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17 décembre 2024 à 11:08:41
Réponse #10

Tompouss


Pas mal l'anecdote. J'avais vu le post mais je n'avais pas la réponse adéquate.

J'ai personnellement un principe, qui aurait tué ce genre de problèmes dans l'oeuf : je ne mets plus les pieds, que cela soit pour le pro ou le perso dans une large liste de pays que je me permets de qualifier de "pays de m*rde" ou "pays à problèmes". Bon du coup il faudrait que je quitte la France  :lol:
Everybody swears that they are solid, but ice is solid too... until you put some heat on it.

17 décembre 2024 à 11:43:27
Réponse #11

Khee Nok


Ouais bon.  T'aurais fait comme j'ai dit ça t'aurait couté moins cher, et ton gars aurait appris la musique, non ? ;#

Je l'ai récupéré en un seul morceau (je crois, j'ai pas tout vérifié) sans lâcher un kopeck.

Toi aussi tu fais moins cher que gratuit ? ;-)

17 décembre 2024 à 11:56:32
Réponse #12

Khee Nok


J'ai personnellement un principe, qui aurait tué ce genre de problèmes dans l'oeuf : je ne mets plus les pieds, que cela soit pour le pro ou le perso dans une large liste de pays que je me permets de qualifier de "pays de m*rde" ou "pays à problèmes".

C'est bien pour cela que j'y envoie des sbires  ;)


Bon du coup il faudrait que je quitte la France  :lol:

L'avantage de ces pays de merdre c'est que ça permet de relativiser.

Inversement, un passage dans un vrai pays développé peut ensuite coller le bourdon  :'(

17 décembre 2024 à 12:48:44
Réponse #13

Chill


Citation de: Tompouss
Bon du coup il faudrait que je quitte la France

... pour aller où ? (Que j'y trouve moi aussi un pied-à-terre pour ma retraite !) ;)

      Chill.
"Un sauveteur isolé est en mauvaise compagnie."

17 décembre 2024 à 12:56:25
Réponse #14

Chill


Citation de: Khee Nok
un passage dans un vrai pays développé peut ensuite coller le bourdon

... une liste, SVP ?

      Chill.
"Un sauveteur isolé est en mauvaise compagnie."

17 décembre 2024 à 13:28:22
Réponse #15

Tompouss


... pour aller où ? (Que j'y trouve moi aussi un pied-à-terre pour ma retraite !) ;)

      Chill.

Si seulement je savais, hélas à part dans ma tête je ne pense pas que cela existe  ;#
Everybody swears that they are solid, but ice is solid too... until you put some heat on it.

17 décembre 2024 à 15:05:10
Réponse #16

Khee Nok


... une liste, SVP ?

Prendre l'avion à Singapour [remplacer ici par votre capitale favorite]

Atterrir à Charles de Gaulle. Emprunter le RER pour Paris.

Pleurer.

(heureusement, je ne prends plus trop l'avion)

Mais comme on dit, quand je me regarde je me désole, quand je me compare je me console .... il y a bien pire ailleurs, on a de beaux restes.

17 décembre 2024 à 16:40:41
Réponse #17

Tompouss


Atterrir à Charles de Gaulle. Emprunter le RER pour Paris.

Pleurer.

Aaaah le RER B. Quand je vais à Charles de Gaulle je prends le train à Lorraine TGV, il y a un direct qui évite ce détour bucolique à souhaits  :lol:

Ca pourrait presque faire l'objet d'un sujet : "comment se préparer à prendre le RER B ?"  ::)
Everybody swears that they are solid, but ice is solid too... until you put some heat on it.

18 décembre 2024 à 09:42:40
Réponse #18

DavidManise


Je l'ai récupéré en un seul morceau (je crois, j'ai pas tout vérifié) sans lâcher un kopeck.

Toi aussi tu fais moins cher que gratuit ? ;-)

Autant pour moi, j'avais compris que tu avais dû raquer un petit pot de vin. 

Histoire chelou.

David
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18 décembre 2024 à 10:47:44
Réponse #19

Petit à petit


La cas de figure, exemplaire, évoqué, et très courant dans certains pays. La quête de bakshish, des petites tentatives racketeuses, à un niveau hiérarchique important ou mineur.

Par expérience, je dirais qu'il ne faut jamais payer. Il faut connaître des gens haut placés - ce qui pour des khawagat (étrangers) en mission (si c'est une mission officielle, c'est mieux; ça marche aussi pour des commerçants, pour des chefs d'entreprises; ça marche pour quiconque a une certaine familiarité avec le pays) n'est pas très difficile. Et ça dans l'administration centrale et dans l'administration locale. Chaque fois qu'on passe on va dire bonjour au copain, on prend le thé ou le café, on bavarde.

Aller se plaindre à l'ambassade, c'est la pire chose qu'on puisse faire. L'intervention de l'ambassade serait source d'embrouilles. Elle refuserait sans doute d'intervenir (en tout cas officiellement - si il ya un copain à l'ambassade et qu'il a un copain dans la zone concerné, il pourrait oui, à titre privé en toucher deux mots, mais je doute qu'il aime ça).
Caché en évidence

19 décembre 2024 à 00:17:17
Réponse #20

Khee Nok


La cas de figure, exemplaire, évoqué, et très courant dans certains pays. La quête de bakshish, des petites tentatives racketeuses, à un niveau hiérarchique important ou mineur.

Par expérience, je dirais qu'il ne faut jamais payer. Il faut connaître des gens haut placés - ce qui pour des khawagat (étrangers) en mission (si c'est une mission officielle, c'est mieux; ça marche aussi pour des commerçants, pour des chefs d'entreprises; ça marche pour quiconque a une certaine familiarité avec le pays) n'est pas très difficile. Et ça dans l'administration centrale et dans l'administration locale. Chaque fois qu'on passe on va dire bonjour au copain, on prend le thé ou le café, on bavarde.

Aller se plaindre à l'ambassade, c'est la pire chose qu'on puisse faire. L'intervention de l'ambassade serait source d'embrouilles. Elle refuserait sans doute d'intervenir (en tout cas officiellement - si il ya un copain à l'ambassade et qu'il a un copain dans la zone concerné, il pourrait oui, à titre privé en toucher deux mots, mais je doute qu'il aime ça).

Merci,

Je suis d'accord.

- Payer c'est mettre le doigt dans l'engrenage (on devient la bonne poire). Pour l'instant toujours évité, que ce soit le flic qui contrôle les passeports ou les directeurs du fisc. Au final je préfère perdre mon job, ou voir couler la boite (qui n'est pas à moi) que ma réputation (et derrière ne plus pouvoir bosser dans des boites "propres"). Après si c'était directement la sécurité d'un collaborateur, si je pensais que ça pouvait marcher... je ne sais pas.

- Mobiliser l'ambassade/consulat etc, oui dans ce cas je pense qu'ils s'en foutraient (mon gars n'est pas français), ça peut énerver (en mode "vous vous croyez encore au temps des colonies") et dans tous les cas c'est un dernier recours (si le reste a échoué et que la situation devient critique: plus grand-chose à perdre)

- Ce qui nous a manqué ce sont en effet des contacts dans le système, je pense.

19 décembre 2024 à 10:33:22
Réponse #21

DavidManise


Salut,

- Payer c'est mettre le doigt dans l'engrenage (on devient la bonne poire). Pour l'instant toujours évité, que ce soit le flic qui contrôle les passeports ou les directeurs du fisc. Au final je préfère perdre mon job, ou voir couler la boite (qui n'est pas à moi) que ma réputation (et derrière ne plus pouvoir bosser dans des boites "propres").

On entre dans un débat assez clair (enfin pour moi) entre "payer pour sauver des vies" et "payer un peu pour payer moins cher" : ce sont deux choses très différentes, AMHA.

Il y a des cas de figure un peu entre les deux, ensuite, où on est bloqué à un checkpoint ou à une frontière un peu ex-centrée et où payer va permettre de gagner du temps (parfois beaucoup).  Et c'est là que ça peut être tentant.  Et dans ce cas là il faut vraiment bien doser et savoir combien donner, combien ne pas donner...  et négocier si on peut. 

Faut que ça soit coûteux aussi pour eux, au final ;#

David
"Ici, on n'est pas (que) sur Internet."

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19 décembre 2024 à 12:16:51
Réponse #22

Khee Nok


On entre dans un débat assez clair (enfin pour moi) entre "payer pour sauver des vies" et "payer un peu pour payer moins cher" : ce sont deux choses très différentes, AMHA.

Quand je dis "je ne sais pas" c'est plus le fait que je n'ai jamais été confronté à cette situation.

Dans l'esprit, c'est clair: si j'avais la responsabilité de la sécurité de quelqu'un, si je peux payer, et si je pense que ça va marcher, alors je paye. L'argument de "ça nourrit le système"... je ne suis pas responsable du système, je suis responsable de certaines personnes, et je ne suis ni un saint ni un stoïque pétri de vertu.

C'est bien pour cela qu'on fait des lois pour interdire de payer des rançons: on ne peut pas demander à quelqu'un de sacrifier un proche dans l'intérêt commun à long terme, ce serait inhumain.


Il y a des cas de figure un peu entre les deux, ensuite, où on est bloqué à un checkpoint ou à une frontière un peu ex-centrée et où payer va permettre de gagner du temps (parfois beaucoup).  Et c'est là que ça peut être tentant.  Et dans ce cas là il faut vraiment bien doser et savoir combien donner, combien ne pas donner...  et négocier si on peut.

Dans la vraie vie c'est toujours plus compliqué, par définition. Pour moi c'est la différence entre la morale (prêt-à-porter) et l'éthique (sur mesure).

Après, où poser une limite ? On peut parfaitement rationaliser le fait de payer un pot-de-vin pour sauver une boite qui emploie des gens qui ont besoin de ça pour gagner leur croûte etc.

J'ai perdu mon job parce que mon employeur a refusé de payer un énorme pot-de-vin à des gens qui prétendaient pouvoir arranger les bidons avec un gouvernement d'un pays du Maghreb qui nous expropriait. C'est pas marrant. J'aurais aussi compris qu'il paye (mais je préfère qu'il ne l'aie pas fait), par contre j'aurais aimé qu'on gagne le procès contre le dit gouvernement, faudrait que ça soit coûteux aussi pour eux, au final... mais le monde est injuste.
« Modifié: 19 décembre 2024 à 13:00:23 par Khee Nok »

19 décembre 2024 à 13:44:32
Réponse #23

promeneur4d


La limite du  "pas payer" je trouve super difficile.
Je suis allé dans un pays avec visa on arrival. Déjà, le site du gouvernement et celui de l'ambassade ont des prix de visa différents, en US$.

Quand j'arrive, jet lag, nuit dans l'avion, il y a 2 files d'attentes. 1 pour payer la taxe, tu reçois un reçu, 1 file pour les gardes frontières qui t'acceptent, ou non.

Première file, ils me demandent les 50$ plus taxe 1$, je dois payer 51$. Sur le reçu, il y a 50.50$. Je n'ai rien dit, ils ont fait la même chose avec tout le monde. Donc plusieurs salaires moyens annuels chaque jour qu’ils encaissent.

Deuxième file : Selon la loi, j'aurais eu droit à 3 mois de visa, le garde me donne seulement 15 jours. Il aime pas ma tronche, il en a discuté avec mon collègue quand je suis parti (qui a pas du tout la même tronche, autre origine et autre nationalité).

Donc est-ce que je risque de me faire renvoyer pour quelques centimes? Ou est-ce que j'encourage une extorsion massive?
Si 86% de la population d'un pays veut pas d'OGM dans les champs et qu'ils sont plantés quand même, peut on parler de démocratie?

19 décembre 2024 à 20:59:43
Réponse #24

Petit à petit


La taxe à l'arrivée, c'est un cas spécifique. Le cas classique (expérience personnelle), c'est le type qui d'un trait de plume gribouillé réduit la durée de validité du visa. On ne s'en aperçoit pas et au retour on vous annonce que vous n'avez pas de visa. Vous repayez une taxe.

Du coup le cas de l'arrivée (ou on ne vous demande souvent rien du tout) devient le cas du retour.

Mais là aussi, il y a une solution préventive qui est de connaître une personne bien introduite, un patron d'un hôtel par exemple, habitué à travailler avec les étrangers non touristes, et qui se charge pour vous de toutes les démarches. Ceci dit, il vous fera payer le service, mais au moins vous passer directement par un passage réservé aux personnalité et vous passerez automatiquement.
Caché en évidence

 


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« [...] ce qui devrait toujours nous éveiller quant à l'obligation de s'adresser à l'autre comme l'on voudrait que l'on s'adresse à nous :
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