Entrevue du Manitou sur la chaîne YT de Protegor

[gapmo]

Salut, 

Pour les lecteurs ne consultant pas les réseaux sociaux, je signale ici la sortie récente d'une vidéo avec le Manitou sur la chaîne Protegor (entrevue dans les rues de Paname, évoquant ses parcours, axes de travail, ...). 

https://www.youtube.com/watch?v=_zSJBNwr9ag&t=2s&pp=ygUIcHJvdGVnb3I%3D

[bison solitaire]

Sympa la casquette de monsieur Jack... 

[DavidManise]

Sympa la casquette de monsieur Jack... 

Euh, c'est qui Jack ? 

(J'ai un peu peur, c'est un cadeau...)

David

[bison solitaire]

Le monsieur qui a fait le livre à partir duquel y'a eu "terminal list" (roman du même nom par ailleurs) 

[Shirokuma]

Je cite :
“si les gens devenaient moins cons quand on tape dessus … franchement, j'ouvrirais un cabinet”

Amen !
(dommage que ça ne fonctionne pas, hein.) 

[Khee Nok]

(dommage que ça ne fonctionne pas, hein.)

Ça peut fonctionner, dans certains domaines.

"Ne baisse pas ta garde !"

"Ne baisse pas ta garde !!" [petit contre]

"Ne baisse pas ta garde !!!" [BREUM!!!!]

"Bon ben voilà, t'as compris"

[Tompouss]

Me suis senti visé sur le déterrage de topic sur le matos de vision nocturne (d'ailleurs je n'ai pas encore fait mon choix  )

Toujours sympa ce genre d'intervention très terre à terre avec quelques bons exemples de savoir vivre qui contribue à éviter les escalades, sur la piste cyclable notamment 

[DavidManise]

J'ai même failli citer Lambda puis après je me suis dit que trop de détails tuerait les détails

[Aleksi]

“si les gens devenaient moins cons quand on tape dessus … franchement, j'ouvrirais un cabinet”

Je trouve que le synopsis de cet épisode donne tout à fait envie. Dés que j'ai les datas pour, je le regarde.
 

[greenman]

J'ai bien aimé au début:

Beh en fait, je me sens pas en danger là!

Constat fait suite à une analyse rapide de l'environnement, de la fréquentation et forcément du vécu.



Essayer de prendre le temps d'analyse (même en amont du déplacement) pour se mettre dans un bon état d'esprit et pas être tenté par le coté anxiogène.

[Tompouss]

Je cite :
“si les gens devenaient moins cons quand on tape dessus … franchement, j'ouvrirais un cabinet”

Amen !
(dommage que ça ne fonctionne pas, hein.) 

Mon petit côté taquin (et les 100km de route parcourus de bon matin) me ferait presque dire que c'est exactement ce que les cons voudraient nous faire croire afin de ne pas se prendre une bonne tape derrière la tête à chaque fois qu'ils se comportent mal 

Ca me fait penser à cet extrait de la série Mr Inbetween lorsque Ray doit suivre une thérapie après avoir tabassé deux gusses (qui ont renversé la glace de sa fille sans s'excuser) :
- Si je les ai frappés c'est parce qu'ils se comportaient comme des trous du cul
- Mais le monde est plein de trous du culs.
- Et vous savez pourquoi ? Parce que les gens les laissent s'en tirer comme ça.

https://youtu.be/cRcfqpyuk9k?si=hTSynQvvDlK3JwNE

[DavidManise]

LOL -- Y'a une partie de moi qui aimerait tellement qu'il aie raison 

Mais en vrai : je pense que la dissuasion est une option valable seulement temporairement et seulement avec les gens qui confondent la peur et le respect (les 1-3% de vrais connards sociopathes / psychopathes sans éthique qui circulent actuellement dans le monde). 

Pour tous les autres, la pédagogie et l'exemplarité fonctionnent mieux.  Même si c'est souvent "pas assez mieux". 

En 9 ans videur, je n'ai jamais, jamais, jamais une seule fois changé le comportement de qui que ce soit sur la durée.  J'ai juste réussi à stopper le débordement ponctuel d'un bon gars qui avait eu une mauvaise journée/année, et lui éviter des gros ennuis plus loin.

Les connards ne changent pas.  Sauf s'ils le décident et font un travail personnel.

Les bons gars ne changent pas non plus.  Ou alors ils s'améliorent encore avec le temps.

En vrai je crois en l'humain et en ses capacités d'évolutions : elles sont rares, mais elles sont précieuses et magnifiques, ces prises de conscience.

J'en ai vu.  Chez moi-même en premier : j'avais vraiment de bonnes bases pour très mal tourner, pendant un temps.  Maintenant je suis encore un gros FDP.  Mais j'ai décidé d'avoir des objectifs cohérents avec mon éthique, et de faire en sorte de faire des choix délibérés.

Tchuss

David

[Shirokuma]

Mon petit côté taquin (et les 100km de route parcourus de bon matin) me ferait presque dire que c'est exactement ce que les cons voudraient nous faire croire afin de ne pas se prendre une bonne tape derrière la tête à chaque fois qu'ils se comportent mal 

En fait, malgré le côté humoristique, c'est un vrai débat, cette histoire.
Malheureusement, d'expérience, je suis assez d'accord avec David.

J'ai déjà testé la brutalité pédagogique (dans le cadre des SDC) et, si ça fonctionne bien au moment même, ça ne transforme pas un individu obtus (ou limité) en pratiquant intelligent, malheureusement. 

Bien sûr, dans certains cas, ça peut faire du bien…

[PS : Post croisé avec David.]

[oajfh]

En 9 ans videur, je n'ai jamais, jamais, jamais une seule fois changé le comportement de qui que ce soit sur la durée.  J'ai juste réussi à stopper le débordement ponctuel d'un bon gars qui avait eu une mauvaise journée/année, et lui éviter des gros ennuis plus loin.

Moi j'y lis quand même là-dedans que tu as potentiellement empêché que des bonnes gens commencent à glisser dans une direction moins chouette. Un garde-fou, d'une certaine manière.

Ce peut-être plus diffus et pas un changement de fond, mais éviter que quelqu'un s'écarte trop d'un droit chemin et les ramener à la réalité ça évite parfois qu'ils puissent devenir un peu cons, et augmente un petit peu les chances qu'ils puissent se ressaisir et changer dans la durée, non ?

[Tompouss]

LOL -- Y'a une partie de moi qui aimerait tellement qu'il aie raison 

Dans la série, le mec étant un tueur à gages, je pense qu'il y a une solution définitive dans un coin de sa tête. Dans la vraie vie ce n'est pas aussi simple effectivement 

Bon dans un monde aux ressources limitées et si les connards ne changent pas ça veut dire que la prison ne sert à rien et que relâcher ces gens c'est faire peser un risque inutile et coûteux à la société et en bon écologiste, avec une alternative plus efficace que la prison je vois un moyen de réduire nos émissions de CO2 

PS : je précise pour le lecteur anonyme que c'est volontairement que je joue à l'idiot du village hein, c'est à prendre au second degré 

[Khee Nok]

En 9 ans videur, je n'ai jamais, jamais, jamais une seule fois changé le comportement de qui que ce soit sur la durée.

En fait t'en sais rien.

Parfois les professeurs à la retraite reçoivent la lettre d'un ancien élève qui leur raconte comment croiser ce professeur a pu changer sa vie.

Pas les videurs, mais c'est peut-être simplement parce qu'il est rare qu'on connaisse leurs noms ;-)

Et plus sérieusement, on ne sait jamais comment les choses auraient pu être. Le type à qui tu as évité une sale baston qui l'aurait envoyé en taule y faire de mauvaises rencontres, et qui s'est assagi ensuite, personne ne sait qui sait (peut-être même pas lui).

[DavidManise]

Bon dans un monde aux ressources limitées et si les connards ne changent pas ça veut dire que la prison ne sert à rien et que relâcher ces gens c'est faire peser un risque inutile et coûteux à la société et en bon écologiste, avec une alternative plus efficace que la prison je vois un moyen de réduire nos émissions de CO2 

J'entends la blague et le second degré hein. 

Je reprends le truc au vol quand-même : la prison ne soigne pas les gens.  Et la prison ne dissuade pas non plus.  En vrai la dissuasion fonctionne moyennement pour les sociopathes sauf si elle est immédiatement présente.  Pierre Bourdieu a bien étudié la question et il en tirait la conclusion que -- même au moyen âge avec des sanctions autrement plus horribles à base de tortures et de mises à mort lentes et publiques -- la criminalité restait pratiquement constante, ou en tout cas existante.

La réalité neurologique du truc c'est qu'au moment où la personne passe à l'action, elle ne rationalise pas les conséquences. 

C'est là que le gros videur évite les débordements, parfois.  Mais qu'il n'a pas prise sur le comportement dans la durée.  Il court-circuite un automatisme en utilisant un automatisme de protection.  Mais le changement de comportement consiste à utiliser consciemment des efforts pour modifier ou contrôler ses automatiques (en les rendant moins intenses, moins actifs, moins présents tout le temps par la thérapie, notamment). 

Personne ne change sauf s'il a ENVIE de changer.  C'est une décision personnelle.  Ce sont les gens qui changent -- et par eux-mêmes.  Parfois on peut faciliter la prise de conscience, mais c'est souvent plus par l'exemple de la force tranquille que par la coercition. 

Bref, l'éducation c'est un vaste sujet

David

[Dutch]

La réalité neurologique du truc c'est qu'au moment où la personne passe à l'action, elle ne rationalise pas les conséquences. 

C'est là que le gros videur évite les débordements, parfois.  Mais qu'il n'a pas prise sur le comportement dans la durée.  Il court-circuite un automatisme en utilisant un automatisme de protection. 

Il est d'ailleurs fréquent que ce comportement ne dure pas au delà du bar ou de la boite.
C'est souvent l'alcoolisation de l’individu qui a momentanément fait tomber une barrière.

Jusqu'à la fin du 20ème siècle certains lieux (bistrots, fêtes de villages) constituaient une soupape de décompression, permettant de canaliser les excès où ils étaient tolérés, du moins jusqu'à un certain point.
Pour d’autres types de pulsions, les établissements s’appelaient d'ailleurs des maisons de tolérance, c'est pas anodin.

On en pense ce qu'on veut, mais ça régulait +/- les comportements impulsifs & excessifs, qui s'exprimaient moins dans les autres sphères (publique, familiale, professionnelle...)

[bison solitaire]

Comme je me suis permis de mettre le lien de la vidéo sur un forum interne à ma "boite" et que j'ai indiqué quelques passages en lien avec les échanges qu'on peut avoir en formation, je reproduis ce "chapitrage" ici (entre parenthèses, c'est un commentaire perso):

1’30 : mise à jour d’ambiance, comportement des gens (cela rejoint les éléments abordés dans les formations concernant l’ambiance d’un lieu dont on peut s’imprégner, travail du Scan jaune de la vigilance)

2’50 : combatives, références à Fred Perrin et Philippe Perotti (j’ai fait leur connaissance ainsi que celle de David à peu près à la même époque que lui)

3’43 : posture, référence à Roadhouse (je suis réticent à l’emploi du terme de posture mais ce n’est qu’un « caprice » personnel)

4’ : réflexion au sujet du gabarit en rapport de l’attitude et de la posture (fait écho aux échanges qu’on a peu avoir pour certains à ce sujet : le gabarit n’est pas un facteur suffisant pour une désescalade)

4’30 : assumer les risques qui vont avec la posture

5’20 : habituation à l’idée de la mort, méditation (rejoint ce qu’il m’arrive de dire ou d’écrire notamment au sujet des techniques de développement personnel : elles sont déconnectées des champs de bataille et de l’idée de la mort, et il s’agit plus de chercher le bien-être plutôt que d’apprendre à vivre avec son mal-être)

6’30 : ses expériences lors d’agression au couteau

9’10 : anecdote : agression avec des fausses dents et la surprise subséquente (qu’on pourrait qualifier de gel mental)

10’40 : être en capacité de tout de suite s’arrêter lorsqu’on a réussi à écarter la menace

18’02 : les conseils du gouvernement en termes de préparation en cas d’événements graves / crises, etc (cela fait plusieurs années tout de même)

19’15 : les pratiquants sont plus zens car ils sentent préparés et ont donc moins peur (à mon sens largement discutable)

20’30 : constat de l’entraide en cas de crise (de là à appeler ça un « bon moment », je ne suis pas sûr)

24’ : sur l’engagement et nos « vies faciles »

28’15 : engagement dans le combat

32’10 : l’humain mis de côté (alors que dans les discours on n’entend que ça : remettre de l’humain)

35’05 : point de bascule entre laisser passer les contrariétés pour se préserver et le moment où on ne les laisse plus passer = « zone grise dure à négocier » qui n’est que très peu travailler ; « proportionnel : faire le moins de mal possible » (réflexion qui pourrait alimenter quelques débats)