Ah le palu, là, il ne faut pas blaguer en tout cas!
Pour moi aussi c'est Doxycycline en préventif (si j'en prends, plus le temps passe et moins on en prend...). J'ai testé la malarone, mais ça me donnait mal au bide en une semaine. Pantalons et manches longues, du spray si j'en ai, l'air conditionné si possible ou la moustiquaire sur le lit.
Un autre truc important est de bien connaître les symptômes et de se faire tester au moindre doute, et de connaître les centres de soin de la région.
Et de toujours avoir avec soi le traitement (coartem, malarone, etc, on trouve le coartem facilement et pour pas cher presque partout en Afrique), et de bien connaître la marche à suivre pour être soigné.
En quinze ans, j'ai eu une seule crise de palu, en rentrant du Cameroun.
Petite histoire importante à raconter...
Je pense que je l'ai attrapé à l'aéroport de Yaoundé (pas de clim, plein de moustiques dans la salle d'attente). Je suis tombé malade 7 jours après être rentré en France. Fièvre, courbatures, pas bien du tout. J'ai dit à ma copine de m'emmener aux urgences et de leur dire que je faisais une crise de palu, et que je ne serai peut-être pas en état de parler ou de faire quoi que ce soit (la fièvre me semblait vraiment forte et j'étais K.O.).
En arrivant au service des maladies tropicales de l'hôpital: «ah non, vous devez voir votre médecin, pour qu'il fasse une ordonnance pour vous faire tester». Il était 18h... Ma copine a insisté en disant que le palu est une vraie urgence (pour info, il y a une dizaine d'années, un pilote d'Air France est décédé en 12 heures lors d'une crise à Paris), que je sais de quoi je parle, que je passe la moitié de l'année en Afrique, etc, mais rien à faire, on n'a pas voulu de moi, j'en étais pourtant aux tremblements et à la grosse fièvre. Mais j'étais encore conscient de ce qui se passait.
Nous trouvons un docteur disponible grâce à la famille et je lui explique mon cas, il me fait l'ordonnance qui va bien et nous retournons au urgences.
Ils me font une prise de sang et me renvoient, «on vous appellera dès qu'on aura les résultats».
Après une nuit difficile, ils m'appellent, «Monsieur vous avez le paludisme!», «Sans blague, je n'aurais pas deviné», que je lui réponds à la dame (malgré 41 de fièvre, j'allais plutôt bien finalement!), «Nous devons vous hospitaliser».
Donc retour à l'hôpital, où je reste quelques heures sur un brancard dans le couloir à attendre d'être soigné, nouvelle prise de sang pour confirmer, attente du résultat, «ah oui, c'est bien le palu, Plasmodium Falciparum, monsieur».
Nouvelle attente et on me transporte à une chambre, enfin. Des médecins viennent me voir, j'ai l'impression d'être le spectacle du jour, je suis une première pour ces spécialistes... Puis une infirmière arrive avec 4 pilules de malarone. Je les prends et note l'heure, connaissant le traitement.
C'était le midi. Le soir au repas, l'infirmière veut me donner une deuxième dose de malarone. Je refuse en lui expliquant le traitement à suivre (4 pilules une fois toutes les 24h pendant trois jours, ni plus ni moins). «Mais c'est le docteur qui dicte...», «S'il-vous-plait, regardez la notice ou renseignez-vous auprès de gens compétents». Je me souvenais d'un médecin africain qui avait bien insisté sur ce point. Une heure après, elle revient. «Vous pouvez le prendre seulement demain midi si vous voulez». Je n'ai plus revu de médecin ensuite.
Les deux jours suivants, nouvelles prises de sang. Mon taux de plaquette remonte doucement puis le palu est complètement éliminé.
Le médecin qui me voit en partant me dit être surpris de ma résistance à la fièvre, je lui réponds gentiment que cela permet de savoir ce qu'on me fait ou qu'on me donne à avaler. Je lui explique que le palu est une vraie urgence et qu'il est surprenant de ne pas m'avoir pris en charge dès mon arrivée. Il me dit en baissant la tête que j'ai raison.
Je ne sais pas si c'est leur façon de me gérer qui m'a donné assez de pêche pour résister et rester conscient de ce qu'on me faisait?
En sortant, j'ai appelé mon patron qui me dit alors avoir lui aussi passé quelques jours difficiles, il était avec moi au Cameroun, «Mais je suis tombé sur un médecin camerounais!! Alors ça a été.»
Bref, si vous voulez attraper le paludisme, renseignez-vous bien sur le traitement à suivre et faites-vous soigner en Afrique par le médecin local! Il fait ça tous les jours et saura quoi faire.
Depuis, j'ai toujours une boite de coartem ou malarone avec moi, même en quittant l'Afrique (avant je la donnais avant de rentrer), pour commencer à me soigner en attendant de me faire soigner.
Fred