Ayant survécu au stage Niveau 1 de ce week-end, je vous partage mes impressions. C’est pour moi, une manière de faire une synthèse et de mieux intérioriser/mémoriser. Si ça peut éventuellement intéresser des ceusses qui voudraient faire ce genre de stage, tant mieux, sinon tant pis, ça peut aussi finir en PAVC.
Pour poser le cadre : je suis quinqua, pas sportif, j’ai été scout dans ma lointaine jeunesse, mais vu que ma tendre moitié n’aime pas le camping je n’ai guère pratiqué dans ma vie adulte. Je me suis inscrit dans l’idée de faire un « niveau 2 ». Et en plus ça tombe bien, finalement je devrais faire un bout de rando cet été.
Donc :
C’est très sympa. Surtout que la météo était clémente. La même chose avec du vent, des chevreuils-garous et de la neige fondue non-stop aurait peut-être été plus compliqué. Ou au contraire aurait créé une encore plus chouette ambiance de groupe chez les rares survivants, on ne le saura jamais. Le pire qu’on ait eu à affronter c’était les moustiques (surtout pour ceux qui n’avaient pas prévu 😉
Sur le moment je trouvais le rythme cool, presque trop cool. Mais ce matin je n’étais pas pressé de me lever… Donc finalement je tirais sur la corde. Je comprends mieux le principe d’y aller mollo pour qu’on soit alerte pendant les temps d’apprentissage.
Les formateurs ont visiblement un niveau et des expériences qui vont TRÈS au-delà de ce qui relève d’un tel stage. D’autant qu’en plus de la formatrice en charge il y avait beaucoup de formateurs (ou futur formateur, ou ex-formateur, ou ex-futur formateur, ou formateur de formateur, c’était pas facile à suivre). Ça n’enlève rien à son travail, bien au contraire : elle avait la pression. Il y en avait toujours un(e) qui voit ce qu’on fait en bien ou mal, et qui va montrer le petit truc en plus, tiré de son expérience. C’est du luxe.
Je n’ai presque rien appris de nouveau. Mais j’ai appris, de nouveau. Préparer son sac, faire du feu, traiter l’eau, utiliser un couteau, faire des nœuds, lire une carte, manger des conserves tièdes, choisir son coin de bivouac, s’habiller, se protéger des (mous)tiques, secourisme etc, tout ça je l’avais fait avec le scouts. Sauf que c’était il y a quelques décennies, donc il a fallu réapprendre. C’est intéressant de voir si on peut encore « sortir » ces compétences (spoiler, c’est pas comme le vélo : on oublie).
Et l’important c’est le «presque ». Par exemple en matière de bâtonnage, pour couper un gros truc je m’y prenais comme un manche. Et surtout, j’ai tellement merdé avec mon réchaud à gaz que j’aurais facilement pu blesser grièvement quelqu’un. C’est LE truc qui me marque : j’ai merdé grave. Et Cyril a vu qu’il y avait un bug, et est venu à la rescousse, tout est bien qui finit bien et ça évitera peut-être que je le fasse demain. Rien que ça justifie ce stage.
Vu l’ampleur des sujets à traiter, un weekend c’est beaucoup trop peu. Je ne voudrais pas que ce soit mal pris, mais tous les sujets sont survolés, forcément. Il faudrait bien plus de temps mais... c'est comme ça, un week-end dure deux jours.
Par contre ça crée un canevas pour organiser ses connaissances (présentes et à venir) et ça donne des pistes.
Et puis c’est mieux que rien.
L’exemple typique c’est le secourisme : en une heure on ne peut pas condenser une formation même basique. Mais on peut rappeler que tout le monde peut aller se former au PSC1. Et expliquer comment passer un appel « propre » aux services d’urgence, et qu’on peut guider les secours.
Je reviens sur cette notion de « canevas » : savoir ce qu’il faut apprendre, et dans quel but, rend sans aucun doute les futurs apprentissages beaucoup plus pertinents et efficaces qu’une démarche autodidacte (qui a aussi son intérêt : ce qu’on a acquis au prix de la connerie l’expérience est, il me semble, plus durablement acquis). Et/ou permet de donner une cohérence à ce qu’on peut avoir appris plus ou moins bien, avant.
Enfin, quelques remarques sur le matériel :
- Oui on peut monter un abri nickel avec une pauvre bâche de chantier à 10 Euros 😉
- J’ai bien fait d’écouter les consignes et de prendre un matelas mousse, j’aurais même dû mieux écouter et en prendre 2. Je faisais le kakou, pensant que c’était en trop. Sauf que j’ai plus 15 ans et que la terre est dure en plus d’être basse.
- J’ai bien fait de m’écouter et de prendre une grande feuille de polyane aussi, vu que tout était trempé : c’est mieux de s’installer au sec sur 300x300 que sur 180x50 cm.
- Les chaussures, en cuir assez fin sans gore-tex, ont fait le job. Pieds au sec alors qu’on a pas mal marché dans la boue. Je les regardais avec un zeste de suspicion, maintenant je les aime.
- Je vous ai parlé des petites sangles D4 ? Si vous faites un dîner de c**, invitez-moi. Je n’ai pas arrêté de m’en servir (pour sangler mon brol sur le sac, accrocher le poncho à l’arrache pour « l’abri du chacal », pour tendre le tarp au bivouac, comme lanière pour le couteau, etc etc).
Un grand merci à toute l'équipe du CEETS, Laeticia la première. Et un chaleureux salut à tous les participants, c'était un plaisir de faire ça en bonne compagnie.