C'est ça que'j dis. J'ai vécu ça ailleurs, pas de problème. Mais je ne me destine pas à être formateur ou un truc dans le genre. La survie seule m'intéresse, pas pour la rentabiliser en diffusant des techniques, certains le font bien mieux que moi.
Je suis très attentif à la déconstruction de la société, ici et maintenant par ce que je suis ici. Pour ne pas prendre ce qui tombe sur la gueule en fait. Directement ou par ricochet. Mon propos n'est pas le survivalisme bushcrafté, je n'en ai pas la carrure, disons. L'envie non plus. Je crois pouvoir, si délitement total de la société il y a, finir mes jours (m'en reste pas tant que ça vu mon âge) sans redevenir l'homme des bois que j'ai pu être il y a longtemps. Mais je sais, car c'est déjà le cas, que la société va devenir de plus en plus hostile, extrêmement violente. C'est déjà le cas, que je dis! Je ne commenterai pas pour ne pas "faire de politique" même si cela constituerait la face noble de la politique: la place de l'homme et la vie de chacun dans la "cité humaine" chère à l'antiquité.
Étant encore un peu actif dans la santé publique, je constate la carence de soins, en général, que ce soit de premier secours ou de suivi thérapeutique, que ce soit tant au niveau de la quantité accessible (accès & suivi au soins) que de la qualité (que ce soit par une chute des compétences ou par la disette en matériel, médicaments, etc.). Et pour moi la *survie* réside face à cette déconstruction et non à l'invasion de petits soldats étrangers. Cette déconstruction siège dans tous les domaines régaliens dont le defficit a des raisons politiques, politiciennes cette fois, que je commenterai pas non plus.
La sécurité (je bénis les francs tireurs qui m'ont appris quelques trucs), la santé (j'y bosse depuis assez longtemps pour avoir un avis étayé quoi que personnel), le substrat informatique dont la révolution, plus forte que le fut la révolution industrielle, a été sous estimée par pas mal de 'décideurs', sont des autres préoccupations voui, mais très préoccupantes, à mon modeste avis aujourd'hui où chacun est le savant d'hier après quelques heures passées sur les RS.
Concernant la santé, 'on' a eu beau crier au loup, la situation actuelle (qui n'est pas un aboutissement mais constitue un simple palier) est voulue et programmée. Concernant le numérique, plus 'on' a essayé de /prévenir/ plus les gens se sont rués dans des pratiques opposées. Rappelons nous le pass-sanitaire, il tient des deux domaines et cadre si bien avec l'esprit français.
Dans le numérique je constate (je suis directeur associé de recherche au CNRS) qu'il va être très difficile d'être sous les radars. Dans la santé (j'étais administrateur national d'un syndicat de la santé libérale mais, lassé, je viens d'en démissionner au 31/12) je constate que, dans les années 70 on faisait qualitativement un meilleur boulot en plein sahel (j'y étais) qu'aujourd'hui dans la france périphérique (j'y suis). Or, nous parlons bien de survie ! Ben c'est pas gagné. Les gens d'a-côté méritent-ils que nous nous mettions en péril pour les secourir alors que le système nous condamne à l'inaction ? J'ignore leur mérite. Je tiens qu'aujourd'hui, entre les lamentos des bobos qui au vent frais fait frissonnent, entre les Michus en troupeau suivant le berger qu'ils s'imaginent choisi les menant vers l'abattoir, se tient la pente à gravir quant à la survie. Mais survie à quoi ? À quel désastre ? À quel trouble ? Parmi et contre qui ?
Et la survie est un domaine où j'excelle, juste pour moi-même, nous tous aussi ici: nous sommes tous encore vivants. Mais, ce n'est que mon avis biaisé, je veux bien l'admettre: survivre demain ne se résumera pas au bâtonnage et au matelotage. Ni à être le pompier du monde même si nous sommes dans une année du Sapeur. Survivre nous amènera à des choix tristes.
Et choisir, c'est renoncer.