Bonjour à tout le monde,
Je lurkais ici depuis un certain temps, particulièrement accro au fil [Survie en milieu urbain].
La réédition de NEUROCOMBAT et l'état du pays redonnant tout son sens au mot survie, je suis rentré dans le rang (des inscrits).
Face aux niveau général de la plupart d'ici je ne suis qu'un tout petit chaton. Ma jeunesse s'est bonnement nourrie d'une rusticité paysanne, certes, un couteau dans la poche, on maniait le bâton dans les chemins creux, la canne avait le rôle de la cravate pour l'élégance de l'habit di dimanche mais s'encanaillait lestement et l'aiguillon avec lequel on touchait le joug pour diriger les bêtes, comme on disait avec une pudeur malhabile alors qu'elles faisaient parti du foyer, se frottait les jours de foire avec les nerfs de bœuf des maquignons. Le scoutisme n'a pas réussi à m'initier pour de vrai au matelotage et ma traversée du désert a mené ma fuite se perdre dans d'improbables oasis. L'Afrique noire m'a appris le chant des balles comme témoin d'un putsch dans une capitale en furie. Là j'ai goûté aux joies du corps à corps quand quelqu'un voulu m'épingler sur le sol d'un bar louche comme un cafard sur la planche du collectionneur et j'en garde une cicatrice qui du coup m'a presque rendu sexy. De cela je sais précisément que c'est par un seul instant que tout se joue, furtif, imperceptible sauf par le miracle de la chance. Il en eut moins, il y en a rarement pour deux.
Plus profond, dans le désert, j'ai croisé d'autres errances, c'était l'époque, le début des seventies. Dont un 'pays', comme on disait. Légionnaire égaré dont la compagne tenait le bordel où j'avais pris pension. Les nuits y étaient violentes car deux ethnies ennemies (Touaregs et Peuls) y soldaient leurs querelles presque chaque soir. Pour ma survie, mon ami m'enseigna in situ et par solidarité des hauts plateaux qui nous avaient vu naître deux ou trois trucs. Notamment que la force, l'entraînement, la souplesse peuvent ne pas suffire si la gestion du stress fait défaut. Ça tombait bien, les premiers caractères ne me sont pas familiers et si la fuite est parfois salutaire je sais que rien ne sert de courir etc (tout du moins pour mon genre animal). Mais j'étais, et le suis resté (je dirai même que ça empire!) un animal têtu à sang froid.
Voilà comment je peux me présenter devant un cénacle bien plus affûté!
Comme je le disais, j'ai eu l'habitude de danser au bord du volcan, et je sais les reconnaître, d'où mon intérêt ici pour le thread en question par les temps qui, eux, courent.
Ah, j'oubliais, certains donnent leur EDC. Le mien est aussi fruste que je le suis: un couteau, une canne et un béret. Et je suis très doué IRL pour le BBB ou triple B (bushcraft-bibliothèque-bourbon) au coin de la cheminée.
J'oubliais, pourquoi chaton-laveur? Pour réparer une injustice dégueulasse. Il n'y a pas que les ratons qui ont le droit d'être laveurs, na!
À bientôt.