Bonsoir tout le monde
En Afrique le rapport au blanc se dégrade. C'est juste in constat sans présumer des causes ni des responsabilités de chacun
J'ai eu l'occasion d'aller deux fois à Djibouti.
En 2000 accueil chaleureux en ville comme en "campagne"
En 2013 accueil plus froid et déambulation en ville interdite
En Afrique les taxis sont pas cher (et négociables).
Certains de mes amis sont navigants chez AF et les escales en Afrique sont devenues :
Avion/escorte armée/hotel/escorte armée/avion.
Tout ça pour dire que le taxi dans les métropoles africaines est le plus sur moyen d'éviter les sparadraps agressifs ou non.
Mes deux francs CFA
Sans entrer dans les détails et les polémiques, c'est pas plutôt le rapport aux Français qui s'est largement dégradé à des endroits (et pas forcément partout en Afrique) ? On parle de quels pays surtout ?
Le simple fait de faire un effort pour dire quelques mots dans la langue locale attire tout de suite la sympathie, une attitude humble et des petites fiches bristol m'a valu des accolades dans plusieurs pays (danemark, slovénie, bosnie, croatie...) et quelques soirées mémorables.
Salut,
Dans tous les endroits ou j'ai traîné, cette attitude (apprendre quelques mots, rester humble, manger dans la rue et goûter à tout, etc) m'a valu de superbes moments. Les gens sont d'un naturel méfiant (regardez-vous, quand un étranger s'installe près de chez vous), et cette méfiance disparaît ou se renforce selon notre comportement.
J'ai «souffert» du fait d'être français et/ou blanc dans certains pays, en Afrique notamment. Mais c'est également dans ces pays que j'ai mes plus beaux souvenirs avec les locaux!
En Afrique de l'ouest, les français sont effectivement de moins en moins bien considérés. Mais, en en discutant avec les locaux, on se rend compte que c'est ce que fait la France et les entreprises françaises, et non les français sur place, qui pourrit l'ambiance. («Votre petit président, là, pourquoi vous ne le chassez pas? Lui, là il est vraiment mauvais.»)
Cela dépend aussi de ce que l'on fait dans ces pays. Il y a 10-15 ans, je faisais des traitements aériens en Afrique centrale, seul avec mon avion dont j'assurais aussi l'entretien. Je transpirais sous le cagnard avec les locaux pendant que d'autres expats blancs étaient peinards dans leurs bureaux climatisés et roulaient dans de beaux 4x4 climatisés, bien souvent en ignorant les locaux. Les congolais me voyaient transpirer et rire avec eux, malgré les difficultés rencontrées, et ils m'appréciaient sincèrement. «Tu sais monsieur Fred. Aux prochaines élections, ça va peut-être être la pagaille comme en 1997, mais toi on te laissera partir, ne t'en fais pas» m'a dit un jour l'un d'entre eux. Les autres mundélés avaient peu de chance s'ils n'évacuaient pas assez tôt. (finalement, ça a été, pas eu besoin d'évacuer, les Ninjas et les Cobras (ce sont vraiment leurs noms!) ne se sont pas trop tapés dessus et la vie a continué normalement dans le rire, la sueur, et la bière plus ou moins fraîche!).
J'ai aussi bossé pas mal d'années dans une compagnie de recherche géophysique, on allait un peu partout dans le monde. Une compagnie anglo-américaine avec des avions canadiens, du personnel US, anglais, français, canadien, espagnol et malaisien. Les seuls qui étaient rarement appréciés des locaux que nous côtoyions (hôtel, aéroport, autorités, etc) étaient les états-uniens et certains canadiens (attitude supérieure, notre pays est le meilleur, notre éducation est la meilleure, etc, et ils ne mangeaient que dans les grands restos ou au starbucks). Dans des pays comme l'Inde ou l'Indonésie, la Colombie, le fait d'être blanc nous fait passer pour des états-uniens et on sentait une certaine tension. Cette tension tombait dès que nous faisions connaissance, «ah bon, vous êtes français! Venez goûter à...».
Dans tous ces pays où j'ai vécu ou traîné, je ne me suis jamais senti en insécurité. Au Nigéria, nous n'étions pas censé sortir dans la rue, nous avions une escorte armée et nous nous déplacions en convoi entre l'aéroport et la villa où nous logions (villa fermée et gardée). Après quelques semaines sur place, nous sortions dans la rue sans souci ni inquiétude. Notre comportement et le fait de faire connaissance nous avait ouvert les portes. (cela n'empêche pas de rester vigilant, bien sûr).
Le seul endroit où je me suis vraiment senti en insécurité et où je ne sortais pas trop seul dans la rue, c'est aux États-Unis. Même la police m'a un jour arrêté pour savoir pourquoi je marchais dans la rue (je prenais l'air un soir proche de l'hôtel, dans une petite ville d'une région bien pauvre du pays), après discussion, ils m'ont fait comprendre d'éviter de faire ça. Je leur ai demandé gentiment (et avec mon accent français bien exagéré!) pourquoi ils s'intéressaient à moi et pas aux personnes qu'ils savaient être dangereuses comme celles qu'ils m'ont indiquées quelques rues plus loin, j'ai eu un haussement d'épaule pour toute réponse.
Perso, en tant que blanc à l'étranger depuis assez longtemps, j'ai appris à être confortable dans la peau du toubab, du gringo, etc. Ça m'a pris du temps au début.
A plus !
C'est exactement ça!