Bonjour,
En vrac, pour rebondir sur la réponse de Khee Nok, et désolé mais j'ai mis du temps à peaufiner la réponse et Azur et Tompouss, Khee Nok également d'ailleurs avaient dégainés avant, tant pis j'ai sué sang et eau, donc je poste.
Tu as sans doute raison sur la part des subventions dans le (modeste) revenu paysan, encore que ce ne sont pas les petits éleveurs qui en profitent le plus mais se pose alors une autre question:
Pourquoi les paysans ne sont plus capables de vivre de leur travail?
A mon sens, simplement parce que les pouvoirs publics ont décidés que la part alimentation dans le budget devait être la,plus faible possible, en acceptant que les grandes surfaces et autres achètent à des prix dérisoires, la viande par exemple, ce qui ne les empêchent pas de la revendre au prix fort.
En favorisant des importations de viande à des prix défiant toute concurrence puisque produite dans des pays à plus faible niveau de vie et avec des normes de suivi sanitaire moins contraignantes.
Ceci posé en aparté, se pose néanmoins l'autre question dans ton intervention:
Que deviendra la campagne française sans la moindre intervention humaine, car il est indéniable que ce sont les paysans qui majoritairement l'entretiennent?
Je suis élu dans ma commune, 140 âmes et notre budget nous permet tout juste d'entretenir nos routes, les chemins ruraux, les chemins ou se baladent les touristes (et nous aussi d'ailleurs) ce sont bien les paysans qui les maintiennent ouverts pour accéder à leur champs.
Pour avoir sous les yeux, à 20 mètres de ma maison un ancien pré ou paissaient les vaches il y a encore 40 ans, et laissé à l'abandon après le décès du propriétaire, c'est devenu une immense broussaille impénétrable.
Les aulnes non maitrisés ont poussé sur le bord du ruisseau, pompant de plus en plus le peu d'eau qui y coule encore en saison humide, l'été c'est devenu un lit de cailloux sans vie.
Tu parles des arrachage de haies, sans doute ne connaissons nous pas la même campagne, chez moi elles se portent à merveille, le remembrement qui a fait tant de mal est semble t il passé de mode
A terme, donc un abandon de ces lieux, une nouvelle migration vers les villes déjà surpeuplées et polluées, une urbanisation forcée des banlieues, des travailleurs de plus en plus éloignés de leurs emplois.
Ceci dit, ce que tu appelles de tes vœux, d'autres tentent de le réaliser, les pouvoirs publics font tout pour décourager les ruraux, espérant les pousser vers les villes: abandon des centres administratifs (impôts, postes, écoles), aucune action pour médicaliser les campagnes et fermetures des hôpitaux de petites tailles, disparitions des médecins de campagne et des véto, perspective d'emploi limitées etc....
Le confinement lié au Covid a pourtant démontré que dès que ça foire quelque part, les urbains migrent à toute vitesse vers la campagne, le Covid mais aussi avant le grand déplacement de l'exode de 1940 et d'autres.
Heureusement, beaucoup encore ont leur terroir chevillé au corps, refusent de rejoindre la foule, acceptent des conditions de vie dégradées, ceux qui souvent ne partent pas en vacances, n'ayant nul besoin de s'oxygéner.
Souvent, l'habitant des villes méconnait le fait que une, deux ou trois générations avant lui, ses ancêtres avaient les pieds dans la boue d'une campagne, c'est d'ailleurs peut-être pour ça que beaucoup y reviennent le plus souvent.
Le souvenir enfoui d'un paradis perdu...