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Stages de survie CEETS

Auteur Sujet: un article critique sur le partage de zones de bivouac en ligne  (Lu 2225 fois)

17 août 2023 à 17:09:02
Lu 2225 fois

Shirokuma


Je pense que la plupart d'entre nous ici y sont déjà attentifs,
mais je trouve cet article, critique sur le partage de zones de bivouac en ligne, intéressant :

Pourquoi je ne recommande pas le partage de zones de bivouac sur le Net ?
https://www.randonner-malin.com/partage-en-ligne-des-spots-de-bivouac/
“L'expérience est une bougie qui n'éclaire que celui qui la porte.” Confucius

17 août 2023 à 22:06:23
Réponse #1

Magic Manu


Article intéressant, assez complet. Merci!!!
Je partage cette opinion. Par ailleurs, je suis beaucoup plus discret sur les forum, et évite de communiquer non seulement sur mes lieux de bivouac, mais aussi sur les descentes en kayak ou canoë sur certaines rivières que je connais pas mal… D’autant que j’ai été très échaudé par des demandes de nouveaux sur certains forum, comme un forum de kayak, qui se pointent, disent à peine bonjour, posent des questions sur les difficultés, les passages, les bivouacs, et ne donnent plus aucune nouvelles une fois les renseignements reçus…! J’ai des fiches assez complètes sur pas mal de cours d’eau, que je ne divulgue maintenant qu’aux gens que je connais! Je suis très pote avec Jean-François Souchard, qui a écrit la « bible » de descente de la Loire (« la Loire vue du fleuve ») et qui avait comme projet de faire un guide des affluents de la Loire. Je lui avais d’ailleurs donné mes fiches de descentes assez complètes sur la Cher. Il y a un an, au cours d’un dîner, j’avais émis un doute sur un tel  guide, compte-rendu de l’engouement brutal, post-confinement, de nos compatriotes pour les activités de nature. Les Français semblaient tout d’un coup découvrir qu’ils vivaient dans le plus beau pays du monde, et, Decathlon aidant, commençaient à descendre par eux-même, sur des gonflables pas trop chers, des rivières et des fleuves…Je lui avait alors dis: « je ne suis pas certain que tu rendes services aux rivières ». Il m’avait appelé quelques jours plus  tard pour me dire qu’il abandonnait ce projet…pour s’occuper d’un ouvrage sur le castor!
Hope for the best, expect the worst...

17 août 2023 à 22:42:52
Réponse #2

gmaz87


Salut,

C'est comme les coins à champignons: ça ne se partage pas!

Ou alors avec des potes qui ont la même philosophie: ramasser juste pour se faire plaisir, respecter les lieux, en laisser aux autres.

Les bons spots de bivouac c'est pareil, avec modération et ça c'est incompatible avec la foule, il n'y a qu'à voir ce qu'elle a fait de l'Everest, la masse de ceux qui veulent "l'avoir fait".

et le tout finissant sur les pages facedebouc, histoire de faire baver les autres afin qu'ils n'aient qu'une envie: faire de même, en mieux si possible !

A+
Gérard
Quand le débutant est conscient de ses besoins, il finit par être plus intelligent que le sage distrait.»
(Lao Tseu)

L'ennui naquit un jour de l'uniformité

18 août 2023 à 16:37:57
Réponse #3

Chris-C


Salut,

J'en profite pour vous partager un article de Matthieu Chambaud pour la préparation du bivouac et notamment la partie "l'importance de votre attitude au retour"

https://www.slow-rando.com/2022/07/11/bivouac-cles-reussite/#6-limportance-de-votre-attitude-au-retour

J'aime beaucoup son idée de remplacer la géolocalisation (que je n’ai jamais pratiqué sur le rs) par des petit conseils pour limiter son impact exemple et je copie colle de son article :

– je ne me lave pas directement dans les lacs / rivières même avec un savon naturel (je me mets à 70 pas pour faire ma toilette)
– je ramène tous mes déchets (y compris et les déchets organiques tels que bananes, melon)
– j’enterre mes besoins naturels (je fais un trou avec une petite pelle) et je ramène mon PQ (ou je me rince à l’eau), le tout à plus de 70 pas d’un point d’eau.
– PAS de feu (pour préserver les sols)
– je suis discret au bivouac (pas de musique) pour respecter le silence de la montagne et la quiétude des animaux
– je ne divulgue pas sur les réseaux mes lieux de bivouacs pour éviter une concentration trop forte de campeur sur le site
– je prends soin des autres acteurs de la montagne (gardiens de refuge, alpagsistes, bergers), je vérifie auprès d’eux le lieu de bivouac le plus adapté
– je respecte les horaires du bivouac (coucher / lever de soleil assimilé à 19h – 9h).


A+  :)

18 août 2023 à 20:42:02
Réponse #4

guillaume


On peut également citer l'excellent cite leave no trace :

https://lnt.org/

19 août 2023 à 06:38:32
Réponse #5

VERDUG0


Pour LNT c'est sur cette page : https://lnt.org/why/7-principles/

J'ai pas de soucis à présenter mes coins aux proches respectueux de l'environement.
Par contre je bloque direct tout ce qui est jeter des mouchoirs ou du plastique.

Les dechets organiques sont tous enterrés (peaux d'oignons, os, coques de noix)

Pour le partage des coordonées en ligne : NON !
Bivouacs et cuisine des bois : https://youtu.be/IxatC2v-X2k

19 août 2023 à 18:15:25
Réponse #6

azur


Utilisateur régulier du site refuge.info depuis de nombreuses années, j'en suis venu à y réduire drastiquement mes contributions...

On constate malheureusement, surtout depuis 2020, qu'un certain nombre des abris, refuges ou cabanes mentionnés en gestion libre sont régulièrement squattés par des groupes qui expulsent tout randonneur qui se présenterait après leur arrivée et/ou qui repartent en laissant le lieu dans un état lamentable...
C'est particulièrement le cas de cabanes un peu trop proches des zones carrossables (dans le nord du Vercors par exemple).
Au même moment, les propriétaires d'un certain nombre de parcelles sur la montagne de Lure, dans une zone qu'affectionnait Jean Giono, ont décidé de ne pas renouveler la convention en place avec la FFRP et désormais, tout randonneur qui s'aventure dans cette zone s'expose à des amendes pour violation de domicile... tout ça à cause du comportement de randonneurs qui ont proprement saccagé certains lieux.

Cet été, j'ai eu l'occasion d'échanger avec des agents de l'OFB qui sont arrivé au triste constat que le statut de parc national (Ecrins, Vanoise, Mercantour) attire maintenant beaucoup trop de touristes, qui viennent en consommateurs... et qu'il se dit qu'il vaut mieux, pour préserver ce qui reste d'autres écosystèmes, ne pas le donner la notoriété d'un parc national
Tout le monde savait que c'était impossible... est venu un idiot qui ne le savait pas, et qui l'a fait!
------------------------------------------
Boviner, c'est contourner par le centre...

20 août 2023 à 08:32:43
Réponse #7

Rantanplan


Ça porte un nom: https://fr.wikipedia.org/wiki/Trag%C3%A9die_des_biens_communs

Le philosophe grec Aristote met déjà en avant le problème de la tragédie des communs : « Ce qui est commun à tous fait l'objet de moins de soins, car les Hommes s'intéressent davantage à ce qui est à eux qu'à ce qu'ils possèdent en commun avec leurs semblables. »
Rire nous rend invincibles. Pas comme ceux qui gagnent toujours mais comme ceux qui n'abandonnent pas. - Frida Kahlo

20 août 2023 à 10:39:56
Réponse #8

DavidManise


Salut :)

Je suis aussi plutôt d'accord avec le fait qu'on ne donne pas ses bons coins de bivouac publiquement.  Pour plusieurs raisons, dont une très importante AMHA et qui est évoquée dans ce fil : beaucoup (et de plus en plus) de gens se posent dans une posture consumériste de la nature comme des gens sur les forums (on arrive, on demande, on prend, on se casse). 

Ici, on est partculièrement épargnés par ce phénomène parce qu'on est globalement sans pitié avec les gens qui arrivent pour nous utiliser sans rien donner en échange.  Mais quand je vois les groupes facebook, d'autres forums, d'autres lieux d'échanges d'infos, c'est juste affligeant. 

Le respect de la nature, c'est du respect.  Au même titre que le respect d'autrui.  Au même titre que le respect de soi-même, d'ailleurs.  Ca demande de la considération.  Ca demande de l'ouverture.  Ca demande de la générosité, quelque part.  Ou, a minima, une posture qui tend vers l'échange.  Vers une forme de symbiose, et non pas du pur parasitisme.

Pas loin de chez moi il y a un petit spot de baignade où les locaux, dans le temps, venaient se baquer.  La Drôme devenant un lieu de plus en plus touristique, on est littéralement envahis de juin à octobre, en gros, y'a un petit malin qui a mis un food truck sur le "parking" (c'est un terrain vague hein) de ce spot de baignade.  Résultat, tout le monde s'arrête.  Ceux qui seraient venus se baigner et qui seraient repartis manger restent plus longtemps.  Ceux qui avaient juste faim en profitent pour se baigner aussi.  Résultat des courses on a un joli spot sympa qui est littéralement détruit.  Y'a des merdes de chien et du PQ partout.  Y'a des papiers de burgers qui flottent et y'a une odeur de crème solaire dans l'eau 3-4km encore en aval. 

Chaque fois que je passe devant j'ai envie de pleurer. 

Cette même posture de consommation irrespectueuse se voit partout.  On consomme le vivant.  On l'utilise, on le salit et on va plus loin. 

Aucune conscience.

Alors non, je ne partage pas mes sites de bivouac préférés sur des sites pour consommateurs de nature.  Plutôt crever.  Pire que ça : je me débrouille pour décourager quiconque de s'approcher de ces petits sanctuaires de respect du vivant. 

Aldo Leopold disait que les ours sont les gardiens de la nature.  Faut de mieux je ferai le taf dans mon coin de pays.

Allez bisous ;)

David
"Ici, on n'est pas (que) sur Internet."

Stages survie CEETS - Page de liens a moi que j'aimeu

20 août 2023 à 14:03:22
Réponse #9

Rantanplan


La solution "Ours" que décrit David (et Azur) rejoint la réponse à la TBC via une "gestion par les acteurs locaux" (cf lien ci dessus).

"Une solution alternative, mise en évidence et analysée par Elinor Ostrom, est la gestion des ressources par les acteurs locaux à travers des normes sociales et des arrangements institutionnels. Les communautés d'individus qui vivent à proximité de la ressource seraient incitées à trouver des règles limitant l'exploitation sur le long terme.
Pour que ces règles soient respectées, des mécanismes de surveillance et de sanctions à l'égard de ceux qui surexploitent sont généralement nécessaires. Il existe dans la réalité une très grande diversité de situations, de telle sorte qu'il est impossible de préconiser une solution unique. Ainsi, selon les caractéristiques de la ressource et de l'environnement économique, les acteurs peuvent mettre en place des systèmes de gestion très différents."

Norme sociale: Très bien résumé ici https://www.unicef.org/media/114436/file/Social-norms-definitions-French.pdf
Rire nous rend invincibles. Pas comme ceux qui gagnent toujours mais comme ceux qui n'abandonnent pas. - Frida Kahlo

 


Keep in mind

Bienveillance, n.f. : disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui. (Wikipedia).

« [...] ce qui devrait toujours nous éveiller quant à l'obligation de s'adresser à l'autre comme l'on voudrait que l'on s'adresse à nous :
avec bienveillance, curiosité et un appétit pour le dialogue et la réflexion que l'interlocuteur peut susciter. »


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