Salut
Je suis aussi plutôt d'accord avec le fait qu'on ne donne pas ses bons coins de bivouac publiquement. Pour plusieurs raisons, dont une très importante AMHA et qui est évoquée dans ce fil : beaucoup (et de plus en plus) de gens se posent dans une posture consumériste de la nature comme des gens sur les forums (on arrive, on demande, on prend, on se casse).
Ici, on est partculièrement épargnés par ce phénomène parce qu'on est globalement sans pitié avec les gens qui arrivent pour nous utiliser sans rien donner en échange. Mais quand je vois les groupes facebook, d'autres forums, d'autres lieux d'échanges d'infos, c'est juste affligeant.
Le respect de la nature, c'est du respect. Au même titre que le respect d'autrui. Au même titre que le respect de soi-même, d'ailleurs. Ca demande de la considération. Ca demande de l'ouverture. Ca demande de la générosité, quelque part. Ou, a minima, une posture qui tend vers l'échange. Vers une forme de symbiose, et non pas du pur parasitisme.
Pas loin de chez moi il y a un petit spot de baignade où les locaux, dans le temps, venaient se baquer. La Drôme devenant un lieu de plus en plus touristique, on est littéralement envahis de juin à octobre, en gros, y'a un petit malin qui a mis un food truck sur le "parking" (c'est un terrain vague hein) de ce spot de baignade. Résultat, tout le monde s'arrête. Ceux qui seraient venus se baigner et qui seraient repartis manger restent plus longtemps. Ceux qui avaient juste faim en profitent pour se baigner aussi. Résultat des courses on a un joli spot sympa qui est littéralement détruit. Y'a des merdes de chien et du PQ partout. Y'a des papiers de burgers qui flottent et y'a une odeur de crème solaire dans l'eau 3-4km encore en aval.
Chaque fois que je passe devant j'ai envie de pleurer.
Cette même posture de consommation irrespectueuse se voit partout. On consomme le vivant. On l'utilise, on le salit et on va plus loin.
Aucune conscience.
Alors non, je ne partage pas mes sites de bivouac préférés sur des sites pour consommateurs de nature. Plutôt crever. Pire que ça : je me débrouille pour décourager quiconque de s'approcher de ces petits sanctuaires de respect du vivant.
Aldo Leopold disait que les ours sont les gardiens de la nature. Faut de mieux je ferai le taf dans mon coin de pays.
Allez bisous
David