Nos Partenaires

Auteur Sujet: Stock d'objets avant pénurie de pétrole  (Lu 1731 fois)

09 mai 2023 à 09:37:04
Lu 1731 fois

Rogor


Bonjour à tous,

Depuis quelques temps je suis un personnage qui m'intéresse beaucoup et est assez présent dans les media, il s'agit de Jean-Marc Jancovici. J'aime bien écouter les "sachants" histoire de m'instuire un peu et leurs dires sont basés sur des faits.
Bref Mr Jancovici nous prédit une pénurie prochaine de pétrole, pour la France sur les 20 prochaines années. Alors pénurie n'est peut être pas le bon terme, disons plutôt quantité très restreinte (elle sera divisée entre 2 et 16 d'après lui).

Rappelons que le pétrole sert a fabrication de quasiment tout ce qui nous entour, ou pas loin.

Le sujet n'est pas nouveau c'est vrai mais on a maintenant une deadline approximative, et a titre personnel je me suis rendu compte que le pétrole n'est pas qu'un carburant. Alors évidemment je savais qu'il est utilisé pour beaucoup de matières synthétiques, mais cela va aussi jusqu'à nos acquis sociaux puisque c'est une énergie pas chère et a fort rendement.

J'aimerai partager avec vous une réflexion sur les objets a acquérir tant qu'ils sont encore disponibles. Je ne parle pas forcément de survie. Cela peut aussi être un objet de "confort"

Voici quelques critères a prendre en compte.
- est composé a partir de pétrole ou a besoin de pétrole comme energie
- se garde dans le temps.

Pour le moment je pensais aux vêtements. Notamment les doudounes, parka etc

Il y a également les livres. L'imprimerie étant très energivore.

Les outils pour le bricolage et le jardin.



 
« Modifié: 09 mai 2023 à 09:57:36 par Rogor »

09 mai 2023 à 11:41:25
Réponse #1

Petit à petit


Il n'y a pas de réponse toute faite. Je donnerai donc un aperçu strictement personnel.

J'ai pris mes mesures de longue date, par hasard et par caractère et non dans le dessein délibéré de faire face à des pénuries (le mot convient tout à fait, tu l'emploies de façon justifiée ;) ).

En ce qui concerne les vêtements, j'en ai beaucoup et de bonne qualité. Parce que plus on en a, plus on peu en changer, et que cela aide à les faire durer. Bien sûr, il faut les entretenir. Idem, les chaussures. Cela parait couteux. Mais sur le long terme on fait des économies.

Contrairement à une idée reçue, les vêtements produits par certaines grandes enseignes ne sont pas toujours de si mauvaise qualité qu'on le dit. Il faut savoir choisir. Mais il y a une politique publicitaire, et curieusement une dénonciation de cette politique s'en fait la complice, qui veut qu'il s'agisse de vêtements jetables. Certains sont assez nuls, d'autres sont d'excellente qualité. Le problème c'est le public qui saute sur des produits dans lesquels il y a le maximum de matières élastiques et le minimum de coton. Ce sont aussi les vêtements de sport bon marché. Une laine polaire de bonne qualité vaut mieux que trois qui sont de la camelote.

Les doudounes et les parkas, ce n'est pas trop mon domaine. Je vis en ville et j'ai des trucs urbains assez standard d'un célèbre caoutchoutier. Pour le moment cela suffit amplement. Quand viendront le blizzard polaire et la surchauffe équatoriale et tropicale, ce sera sans doute une autre question. pour la surchauffe façon désert: ample vêtement blanc et turban suffisent d'après mon expérience. Pour plus humide, il faut prévoir quelque chose contre les averses torrentielles; là on ne coupe pas au plastique (cape, poncho) et aux caoutchouc, encore que... les chaussures là sont toujours un problème d'après mon expérience de pays à mousson. Choisir les solutions locales, chapeaux en roseau, capes en feuilles de palmier...

Les livres. Faut-il les stocker? Pour quoi faire? Seraient-ils des denrées jetables? Dans ce cas, le mieux est de ne pas les acheter. L'immense majorité des livres pratiques ne sont pas indispensables. Par contre il est utile d'avoir des manuels d'électricité, de plomberie, etc. de professionnels. La quasi-totalité des livres d'hommes politiques, de développement personnels sont de la daube (pas tous; il y a d'excellents mémoires de certains personnages historiques et politiques, de très bons essais sur l'hypnose, la psychologie, etc.). On peut les remplacer par la lecture de Tocqueville, d'Adam Smith, et une (bonne) traduction du Laozi :D

La littérature. Que conserver? Que lire? Si on doit se poser la question, on est mal barré. Car on arrive toujours à celle-ci: les bons livres. On pose souvent la question. Ma réponse est toujours: "Tout et n'importe quoi". Car on n'identifie les "bons livres" qu'à condition de les distinguer des "mauvais". Pour cela, il faut les avoir lu. Et ne lire que des "bons" livres n'ouvre pas l'esprit et encourage à se soumettre au jugement d'autrui et aux arguments d'autorité. Pour distinguer le bon et le mauvais dans un domaine, il faut très BIEN connaître ce domaine. Ce savoir ne tombe pas du ciel ni ne procède du goût. Il vient d'une familiarité. Il s'acquiert petit à petit. Au bout d'un certain nombre d'année, on peut avoir une bibliothèque qui contient un très fort taux de bons livres, et des livres de moindre importance qui sont tout de même utile à un bon lecteur (car le livre est aussi à la mesure de la qualité du lecteur) qui sera y voir des aperçus originaux là où un autre ne verra rien. On finit vite par avoir une bibliothèque qui durera assez pour ce qui nous reste à vivre (dans l'hypothèse ou on ne pourrait ou ne voudrait pas acheter de nouveaux livres)...

Une bonne bibliothèque, ça veut dire 2000 ou 3000 livres 8) ... ça permet de voir venir :D ... mais il y a les Bibliothèques publiques. Certaines sont excellentes. Et elles permettent souvent de lire les nouveautés. A Paris, c'est OK et gratuit (sauf petite cotisation pour les CD et DVD). En province, c'est très variable. Cela dépend de la politique et des moyens des municipalités.

Pour les outils, ce n'est pas difficile de se faire une caisse à outils assez complète. Pensez, pour les perceuses, etc. à avoir une version à main en plus de l'électrique. Idem pour les scies.
« Modifié: 09 mai 2023 à 12:05:49 par Petit à petit »
Caché en évidence

09 mai 2023 à 12:16:40
Réponse #2

Merlin06


Le lien vers le rapport du Shift Project: https://theshiftproject.org/article/nouveau-rapport-approvisionnement-petrolier-europe/
Présentation sur Youtube: https://www.youtube.com/watch?v=K582rEmPllc

"La production pétrolière totale des principaux fournisseurs actuels de l’Union européenne risque de s’établir dans le courant de la décennie 2030 à un niveau inférieur de 10 à 20 % à celui atteint en 2019. Faute de réserves suffisantes pour compenser le déclin de la production existante, ce risque existe y compris en prenant en compte une hypothèse haute concernant l’évolution aux Etats-Unis de la production de « pétrole de schiste » (Light tight oil, LTO). "

Côté énergies on peut penser à faire le parallèle avec le non renouvellement de nos centrales nucléaires et la chute(falaise) de leur production en fin de vie pour 2050(au mieux).

Côté stock, ce n'est pas ma spécialité, on peut au moins essayer de doubler les matériels qu'on utilise souvent et/ou qui s'usent, dit autrement avoir un sécateur neuf dans la cabane de jardin par exemple.
L'âme sûre ruse mal.
Le matin du grand soir il y aura de la confiture de bisounours au petit déjeuner.
Nous avons deux souverains, Dame Physique et Sire Temps.

09 mai 2023 à 13:00:47
Réponse #3

Petit à petit


Dans la perspective d'économie domestique de Rogor et celle d'économie générale de Merlin06, il faut poser le problème de la pérennité des institutions. Pas tant les organes gouvernementaux, que celles du genre des modestes formations que sont les bibliothèques publiques que j'évoque plus haut.
Caché en évidence

09 mai 2023 à 13:04:30
Réponse #4

Chill


Mon point de vue, version courte :
Un monde sans pétrole, c'est l'Europe en 1850 ; et sans le charbon.
Retrouver des bouquins décrivant cette époque, et faire l'effort d'imagination pour y apporter tout le "savoir" acquis depuis ; surtout pour l'électrification.

En fait ce ne sera pas un monde "sans" pétrole, mais un monde sans "transport" ni "plastiques" qui sont des emplois du pétrole, ce qui laisse du temps pour trouver son substitut pour des utilisations "indispensables" (médecine, etc.)

Attention de rester sur le factuel et le thème initié par Rogor, sans verser vers la politique (Ce qui ferait rapidement intervenir Victor et ses collègues...)

     Chill.
"Un sauveteur isolé est en mauvaise compagnie."

09 mai 2023 à 16:23:48
Réponse #5

Khee Nok


Mon point de vue, version courte :
Un monde sans pétrole, c'est l'Europe en 1850 ; et sans le charbon.
Retrouver des bouquins décrivant cette époque, et faire l'effort d'imagination pour y apporter tout le "savoir" acquis depuis ; surtout pour l'électrification.

En fait ce ne sera pas un monde "sans" pétrole, mais un monde sans "transport" ni "plastiques" qui sont des emplois du pétrole, ce qui laisse du temps pour trouver son substitut pour des utilisations "indispensables" (médecine, etc.)

Attention de rester sur le factuel et le thème initié par Rogor, sans verser vers la politique (Ce qui ferait rapidement intervenir Victor et ses collègues...)

     Chill.

L'Europe en 1850... avec une population qui a triplé entretemps (juste doublé dans le cas de la France).

L'électrification change quand même énormément la donne. Le problème c'est qu'aujourd'hui, si on regarde la consommation d'énergie, les hydrocarbures en couvrent encore presque la moitié.

On peut penser que si les hydrocarbures se raréfient beaucoup, on verra sans doute qu'il est absurde de les brûler et qu'il vaut bien mieux les employer dans des applications où il sont difficile à remplacer (chimie).

Il me semble que ce qui va manquer ce seront moins les slips en lycra et les oeuvres de Bruno Lemaire dans la Pleiade, que les emballages plastiques, les engrais etc, bref tout ce sur quoi on se repose pour produire notre nourriture. En plus du pétrole pour les moteurs mais on verra sans doute apparaitre des tracteurs sur batteries.

Cf l'impact des réductions d'exportations depuis la Russie, sur l'agriculture en Afrique par exemple.

Et ça on ne peut guère le stocker.

Au niveau individuel ce qui est le plus "stockable" sur le long terme c'est sans doute l'immobilier: avoir une maison qui dépende peu des sources d'énergie externes.

Et je ne suis pas trop inquiet pour les livres. Les livres papiers ça s'use peu et ça se prête. Les livres type ebook ça demande peu de ressources informatiques. Par ailleurs stocker des livres... ça dépend où on habite.

Stocker les fringues pose un autre problème: il ne faut pas grossir (on peut toujours se dire que dans un contexte le pénuries le problème se règlera tout seul...)

09 mai 2023 à 18:13:10
Réponse #6

gmaz87


Bonjour,

De mémoire dans une de ses vidéos, Jancovici fait également référence à l'assistance liée au pétrole, c'est à dire au nombre de personnes qui sont à la disposition d'un utilisateur moderne d'un engin accomplissant une tâche grace à l'énergie du pétrole comme carburant.

J'ai la flemme de rechercher mais je crois que c'est de l'ordre de la centaine à minima et selon les engins et les travaux à effectuer.

A titre d'exemple rapide, un motoculteur permet de labourer en une journée et par une personne une surface qui dans le même laps de temps nécessiterait peut-être cent personnes avec chacun une bêche et donc 100 jours pour un individu.

Donc en dehors du problème soulevé ici, et très intéressant, il faut également intégrer cette donnée de remplacement de la force de travail produite.

Pour le remplacement des objets, je suis depuis longtemps un fervent amateur des outils manuels anciens, ceux de bonne qualité et quasi inusables si bien entretenus et utilisés.

Idem pour les fringues, encore que la quantité produite ces dernières années devrait permettre de tenir le temps de trouver des alternatives.

Les livres, à condition de disposer avec certitude d'un lecteur (tablette ou autre liseuse), pour ma part je privilégie les e books, du moins pour les livres indispensables et techniques, une clé usb ou un lecteur externe permet d'en stocker un nombre conséquent.

La bonne nouvelle par rapport à 1850, c'est que les avancées technologiques et les savoirs associés vont perdurer, l'électricité ne sera peut-être pas nucléaire ou produite par des centrales à fioul ou charbon mais en micro hydraulique, éolien ou autre.
A défaut un vélo et une dynamo...

Perso, ce qui m'inquiète le plus c'est le déni de la plupart des gens pour un avenir qui semble pourtant bien écrit et donc l'absence de prise en compte en terme de préparation et d'apprentissage de savoirs faire utiles.

a+
Gérard
Quand le débutant est conscient de ses besoins, il finit par être plus intelligent que le sage distrait.»
(Lao Tseu)

L'ennui naquit un jour de l'uniformité

10 mai 2023 à 08:06:09
Réponse #7

Tompouss


L'Europe en 1850... avec une population qui a triplé entretemps (juste doublé dans le cas de la France).

Et ne pas oublier que d'ici 2050 une belle partie de globe sera devenue inhabitable selon pas mal de prévisions, tous ces braves gens vont bien vouloir se rendre quelque part. Ne cherchant pas à jouer les humanistes à la sauvette j'ose espérer que la France se montrera beaucoup plus sélective qu'à l'heure actuelle en matière d'accueil.

Autre constat, d'un phénomène qui s'amplifie déjà avec l'inflation actuelle, ceux qui n'ont pas ou n'ont pas été prévoyants iront se servir/voler chez ceux qui l'ont été. On a eu une grosse hausse des cambriolages et des vols par chez moi, et des daubes hein, ma mère s'est faite voler de la déco de Pâques, un autre gars s'est fait voler ses choux au jardin cet hiver. Et je suis dans un milieu très rural.

En bref, vouloir stocker et être prévoyant c'est bien mais sans une stratégie de défense contre ceux qui voudraient se l'approprier c'est vain.

Sur une note plus optimiste aussi on pourrait espérer qu'un peu de pragmatisme nous aide à réduire nos consommations d'énergies (toutes origines confondues) et que les avancées de la science nous permettent de viabiliser des énergies alternatives.
Everybody swears that they are solid, but ice is solid too... until you put some heat on it.

10 mai 2023 à 09:02:20
Réponse #8

Puk


Il me semble que, si on se base sur la vision de Jancovici et de la mise en balance de l'énergie d'un litre de pétrole et de son équivalent en force humaine, c'est essentiellement notre rapport au temps qu'il faut revoir.
Les anciens avaient de longues journées comparé à la masse de travail fournie, le principal du temps étant utilisé au déplacement, les travaux agricoles étant souvent mutualisés entre voisins et sur les périodes "creuses" ils faisaient de la borne pour aller travailler dans la plaine dans les vignes par exemple. De se que j'avais lu, il pouvait y avoir des journées avec 5-6h de déplacement pour 4-5h de travail effectif.
Niveau stockage...je vois essentiellement des savoirs et savoirs-faire pour justement plus d'adaptabilité et comme dit plus haut, les choses essentielles se conservent plutôt facilement (outils, livres, vêtements de composition simple).

Au plaisir de vous lire,
Puk
"La chute n'est pas un échec. L'échec c'est de rester là où on est tombé"

10 mai 2023 à 12:11:18
Réponse #9

Merlin06


Pour une expérience de la vie où manquaient une bonne part des commodités je recommande les ouvrages de Georges Costecalde.
Certaines de ces histoires sont assez drôles, comme au moment où les hommes du pays allaient faire les vendanges en Provence et découvraient pour certains une part de la modernité.

Histoire des Vignes et de Saint Préjet.
" Certes, il est difficile de se projeter dans le passé et de s'imaginer les flancs de ce petit amphithéâtre, le plus large de la vallée, aménagés en de multiples terrasses de pierres sèches couvertes d'arbres fruitiers et de vignes, difficile de s'imaginer l'activité laborieuse des vignerons sur ces pentes abruptes. De quoi pouvaient-ils vivre avant que le tourisme ne change leur destinée ? De tout et de rien ! "

Et aussi Les vignes : un village de lozère entre 1910 et 1940.
L'âme sûre ruse mal.
Le matin du grand soir il y aura de la confiture de bisounours au petit déjeuner.
Nous avons deux souverains, Dame Physique et Sire Temps.

10 mai 2023 à 13:51:47
Réponse #10

Cincinatus-341


Je soupçonne qu'en dessous d'un certain seuil de réserves, un (ou plusieurs) conflit pour savoir qui aura le contrôle des dites réserves prendra en charge très rapidement la question de la surpopulation.

10 mai 2023 à 15:04:33
Réponse #11

gmaz87


@ Puk

Pas que, la mécanisation au travers de l'utilisation du pétrole a eu des effets autres que ceux liés aux déplacements.
Dans mon coin, l'arrivée des tracteurs (en gros début années 50) a eu pour effet l'abandon de l'exploitation des micro parcelles:
1) Car ce qu'une vache (animaux de trait chez moi) pouvait faire sur des pentes assez raides, un tracteur non 4x4 ne le pouvait pas.
2) Sur les micro parcelles plates, idem car en peu de temps il fallait manœuvrer et ce sans cesse
D'où le remembrement des années 60/70  :(

Plus évident, dans la même période une exploitation moyenne ici, c'était 5 à 10 hectares avec une famille pour l'entretenir et parfois en plus un voire deux domestiques de ferme ( source: les recensements de population de l'époque), actuellement c'est sur une exploitation de 150 ha, un couple avec différents tracteurs et les machines qui vont avec ...

Donc clairement, le pétrole et donc la mécanisation c'est de la main d'oeuvre en moins, et pas qu'un peu.
Si absence de pétrole ou bien prix trop élevé, le monde rural va changer et rapidement.  :'(

A+
Gérard
Quand le débutant est conscient de ses besoins, il finit par être plus intelligent que le sage distrait.»
(Lao Tseu)

L'ennui naquit un jour de l'uniformité

10 mai 2023 à 16:31:33
Réponse #12

Puk


L'exemple donné n'était que pour évoqué le changement de rapport au temps.

Je suis sur le piémont sud des Cévennes, terrains en pentes constitués de micro parcelles sur terrasses en pierres sèches.
La vallée où je vis était cultivée jusque dans les années 50-60, aujourd'hui le chêne vert masque l'essentiel du travail d'aménagement de ces pentes qui se détériore par le manque d'entretien.

La mécanisation n'as pas été réellement possible du fait des largeurs des terrasses. Aujourd'hui il y a bien quelques maraîchers mais qui n'exploitent que les terrasses les plus larges et les plus accessibles et cela avec des micro tracteurs ou avec des motoculteurs.

Il est vrai que la main d’œuvre abondée car le milieu rural était habité, il y avait des écoles dans les hameaux peuplés et des bistrots. (Ma commune a aujourd'hui 260 votants mais possédée à l'époque 2 écoles, 4 bistrots et 2 épiceries).

La mise à l'arrêt de l'agriculture mécanisée par manque de carburant et/ou de maintenance/entretien/réparation du matériel va demander de la main d’œuvre, peut être aussi de ré-ouvrir des parcelles, pour recentraliser la production nourricière en local.

Il est fort probable qu'en cas de manque de carburant de manière global sur le territoire le monde rural va changer mais le monde urbain aussi et peut être plus rapidement encore. Les villes vivent à flux tendu en terme d'approvisionnement, les coûts de la vie risquent d'exploser en même temps que celui du carburant...

Je suis peut être naïf mais je me sens plus serein parce que je connais mes voisins, que je peux trouver des légumes, du fromage et de la viande dans un périmètre accessible à vélo malgré le relief et qu'il y a des détenteurs de savoirs et savoirs-faire liés à la culture, la construction et la gestion d'un milieu précis dans mon entourage/voisinage.

Et pour avoir vécu côté Larzac, j'ai vu l'impact de l'agrandissement des exploitations agricoles en lien avec la diminution de la main d’œuvre nécessaire et des tracteurs de plus en plus gros tout comme l'impact des remembrements ayant pour conséquence l'abatage des haies, une chute de la biodiversité...et je n'ose même pas imaginé les conséquences dans les zones comme la Beauce ou autre...
"La chute n'est pas un échec. L'échec c'est de rester là où on est tombé"

10 mai 2023 à 18:17:43
Réponse #13

gmaz87


Salut Puk,

Nous sommes au diapason quand à l'analyse de la situation à venir et de ses conséquences.

C'est clair que vivre en campagne est un atout indiscutable tant pour le relationnel et l'entraide que pour l'accès à des sources d'approvisionnement sans parler des terrains que nous pouvons exploiter nous même.

Je pense que certains commencent à s'en rendre compte car dans ma commune il n'y a plus de biens à vendre et les acheteurs , au contraire des années antérieurs, sont maintenant des résidents permanents et non résidents secondaires, de plus la moyenne d'âge s'est vraiment abaissée.

Tu évoques les motoculteurs ou les micro tracteurs, je suis persuadé que pour exploiter une surface moyenne, du style 5000m² à 1 ou 2 ha, ça reste la solution la plus économique tout en apportant une assistance non négligeable.

J'utilise un tracteur ancien, un Renault 5D qui a déjà de la bouteille mais qui fait le taf mais j'ai également en réserve un motoculteur Staub 9cv et surtout pourvu d'accessoires divers, je l'utilise quelques heures par an pour le faire tourner un peu.

Il consomme très peu, de l'ordre de 1 l à 1,5 à l'heure, et en une heure il abat du boulot.

Dans la perspective de la raréfaction et par suite de l"augmentation des prix des ressources en pétrole, c'est je pense une option valable, surtout par les accessoires qui permettent de multiple tâches ( débiter du bois de chauffage, labourer, biner, sarcler, utilisation d'une lame de bulldozer, débroussailler, déneiger, tirer une remorque, etc..)

A ce titre, je pense qu'il a sa place dans les objets (pour les ruraux) à inscrire sur la liste à stocker.

A+
Gérard
Quand le débutant est conscient de ses besoins, il finit par être plus intelligent que le sage distrait.»
(Lao Tseu)

L'ennui naquit un jour de l'uniformité

14 mai 2023 à 22:39:48
Réponse #14

Rogor


Merci pour vos réponses. Au final je vais me préparer normalement vu que de toute façon tout est lié au pétrole, tout ce qui est stocké sera utile. Et oui je n'oubli pas la partie défense du domicile.

15 mai 2023 à 11:41:42
Réponse #15

Chill


... vu que de toute façon tout est lié au pétrole, tout ce qui est stocké sera utile. Et oui je n'oublie pas la partie défense du domicile.

Une partie du stock vieillit même quand on ne s'en sert pas, aussi les stocks tournants/dynamiques sont privilégiés. Suis-je en mesure de faire et de gérer ?

La question pertinente n'est-elle pas alors de regarder comment il serait possible d'exister sans/avec moins de "jetable" ou de combustible fossile ?

Exemples :
- Suis-je en mesure d'utiliser des bouteilles en verre pour les liquides ?
- Aurais-je le temps de jardiner avec des outils manuels ? ou bien avec de la traction animale ? Ou bien avec des moyens électrifiés ?

Pour ma part, utilisant déjà peu de jetable/plastique, mes questions sont :
- Comment puis-je réduire ma dépendance à l'électricité ?
- Est-il envisageable de passer à de l'autoproduction ?
- Suis-je en mesure d'électrifier mes motorisations ? (avec, ou sans, batteries ?)
- Quelles sont les compétences locales d'entretien/réparation de moteurs électriques ?

- Comment remplacer mes applications gaz ? Est-il possible de profiter d'une production locale ?

Une étape ultérieure, mais pour le moment assez effrayante, sera l'autonomisation de mon alimentation ... Je préfère espérer que, comme au XIX ou au début du XX° siècle, les petits métiers de bouche se multiplieront.

Nota : Pour le domicile, je préfère la notion générale de "Protection" à celle de la seule "Défense".  ;)

     Chill.
« Modifié: 15 mai 2023 à 13:30:50 par Chill »
"Un sauveteur isolé est en mauvaise compagnie."

 


Keep in mind

Bienveillance, n.f. : disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui. (Wikipedia).

« [...] ce qui devrait toujours nous éveiller quant à l'obligation de s'adresser à l'autre comme l'on voudrait que l'on s'adresse à nous :
avec bienveillance, curiosité et un appétit pour le dialogue et la réflexion que l'interlocuteur peut susciter. »


Soutenez le Forum

Les dons se font sur une base totalement libre. Les infos du forum sont, ont toujours été, et resteront toujours accessibles gratuitement.
Discussion relative au financement du forum ici.


Publicité

// // //