Hello,
J'arrive un peu après la guerre, donc j'espère que depuis que tu as posté la situation s'est améliorée pour toi !
La capsulite est effectivement un réel problème, fréquent (environ une consultation d'épaule sur 6 se solde par ce diagnostic) mais surtout qui guérit totalement dans plus de 99% des cas. Voilà, ça c'est la bonne nouvelle qu'il faut garder en mémoire, car réussir à rester positif tout le long de l'évolution favorise une guérison plus rapide. Maintenant la guérison, on dit classiquement qu'elle prend entre 3 mois et 3 ans. Donc clairement, quand on dit ça, c'est qu'on sait pas combien de temps ça va prendre... (mais on sait que ça va guérir

).
Pour faire simple, la capsulite est une réaction de défense de l'épaule. La capsule articulaire est la "membrane" (ligament, tendons, etc) qui emballe l'épaule et la rend hermétique. Lorsque l'épaule vit un traumatisme, au sens large du mot traumatisme, ça peut être une luxation d'épaule, une chute sur l'épaule, une douleur modérée sur laquelle on force, un choc psychologique, une maladie quelconque (coucou le covid), etc. Bref, lorsqu'il y a traumatisme, l'épaule se met en mode "blocage" pour se protéger, et plus on va forcer, plus elle va se défendre. En consultation je prend souvent l'exemple d'un petit garçon qui boude, plus on va aller le chatouiller et plus il va se renfermer. C'est pourquoi
la règle numéro un en cas de capsulite est la suivante : NE PAS SE FAIRE MAL. (on appelle ça la règle de la non douleur)
Facile à dire, plus complexe à mettre en place, mais toute douleur survenant en cas de capsulite renforce le problème et le fait durer. Le pire étant les mouvements réflexes (tu sais, le verre qui tombe là... Ben laisse le se casser la gueule sur le plancher, vaut mieux ramasser les morceaux, de toutes façons tu le rattraperas pas).
Mais faut rester positif, ça finira par passer tout seul

Effectivement on décrit classiquement deux phases : "chaude" et "froide", en pratique elle se superposent souvent de façon plus ou moins marquée et la transition entre les deux se fait parfois sans qu'on s'en rende compte.
En ce qui concerne le traitement, comme c'est pas dans la nature de l'être humain de rester passif (fin, d'un être humain comme toi j'imagine, sinon tu serais pas sur ce forum), forcément ce conseil ne suffira pas. Donc en plus de ne pas te faire mal, voici les quelques options validées par la science dont on dispose - désolé je spoile un peu la suite, mais y en a pas des masses et j'ai l'impression que tu les as déjà explorées...
Les médicaments : antalgiques ou anti inflammatoires, globalement ça changera pas l'évolution de la pathologie, par contre si ça te permet de mieux supporter la douleur, faut pas hésiter. De manière générale, dans cette pathologie, tout ce qui soulage, on prend.
Les infiltrations : infiltrations "simples" ou arthrodilatation : aujourd'hui c'est l'arthrodilatation qui a le vent en poupe, ça change au gré des publications, mais dans mon expérience on peut parfois gagner quelques mois d'évolution en récupérant quelques degrés d'amplitudes grâce à ça. Les recommandations actuelles sont de tenter une arthrodilatation dès que le diagnostic est posé. Malheureusement, comme ça semble être ton cas, parfois c'est aussi efficace que de danser tout nu dehors (encore que là tu profites de l'air frais du dehors, c'est plus sympa que l'air aseptisé de la salle de radio où on infiltre...).
La kiné : la pierre angulaire du traitement, par contre faut un thérapeute aux petits oignons. Si on te laisse tout seul dans une pièce avec des électrodes ou une lampe chauffante tu vas juste avoir l'impression de perdre ton temps (spoiler 2 : tu perds effectivement ton temps). Il faut trouver un kiné qui connaisse la pathologie, qui prenne son temps avec toi, qui respecte ta douleur, et qui vous guident toi et ton épaule (tu sais, le petit garçon qui boude là) à aller vers la guérison, tout en accompagnant la récupération des amplitudes, sans jamais la forcer (plus tu forces... cf règle n°1). Un conseil, qui n'est malheureusement pas toujours vrai ni exclusif, pour trouver un bon kiné en orthopédie, c'est quelqu'un qui a fait a minima une formation de kiné du sport, où ce type de problème est plus approfondi que dans la formation de base.
=> par contre si on te propose des ondes de choc : FUIS. De manière générale dans l'épaule (et pour beaucoup d'autres problèmes) il faut éviter les ondes de choc. Je pense que ça a déclenché plus de capsulites que ça en a guéri ( = zéro).
Le temps et la patience : encore une fois, j'insiste là dessus, ça guérit ! C'est LE traitement, mais c'est aussi le plus dur à mettre en place (rester patient... c'est bien une idée de docteur ça non ?).
A partir du moment où les amplitudes commencent à réaugmenter (abduction active 90°, c'est à dire que t'arrives à lever tes deux bras sur les côtés en même temps à l'horizontale) je conseille volontier d'aller régulièrement en piscine pour faire quelques exercices de mobilité articulaire dans l'eau, pour s'affranchir des effets de la gravité.
Et c'est tout. Ce qui n'empêche pas de tenter tout ce qu'on peut pour essayer de calmer la douleur qui peut être parfois très intenses. J'ai des patients pour qui l'acupuncture a fait des miracles. D'autres ça a été de maintenir une activité physique (SANS FORCER SUR L'ÉPAULE - règle n°1, tout ça).
Faut reconnaître qu'on est assez nul en médecine pour gérer la capsulite, surtout quand elle résiste aux méthodes de traitements qu'on connaît. Mais faut rester positif. Ça fini par guérir

Bref, j'espère que mon pavé aura pu t'apporter des indications.
Et j'espère surtout qu'il ne t'aura servi à rien, parce que peut être que maintenant tu vas mieux !
Auquel cas ça pourra toujours servir à quelqu'un d'autre, ou au moins t'aider à comprendre ce qui a pu se passer.
N'hésite pas si tu as d'autres questions.