Bonjour,
Je ne suis pas un mendiant, je ne suis pas un voleur… non, on la refait. Je m’présente, je m’appelle Henri… OK on oublie.
Alors pour un début sur ce forum je ne sais pas si c’est idéal mais je commence par une (longue) discussion de mes choix en matière de couteaux suisses.
A l’occasion du covid ma moitié a adopté une approche complotiste/survivaliste que je ne soupçonnais pas (genre : mais en fait tout ce système confortable sur lequel nous nous reposons pourrait s’arrêter brutalement ?!). J’ai donc été mis en demeure de mettre en place des « plan B ». Ce que femme veut, Dieu le veut, j’ai donc préparé pour la famille quatre «BOB » (a priori peu utiles mais c'est un autre sujet). Et dans ce cadre je me suis interrogé sur ce que je mettais en fond de poche, de sac etc.
Ce qui nous amène aux couteaux suisses dont j’ai fait l’emplette pour essayer de garnir lesdits BOB, poches etc.
Le cahier des charges :
- Un couteau pour un usage canif, donc quelque chose de petit qui disparaît dans une poche/sac, qui soit socialement acceptable, et qui soit utile au quotidien dans un cadre urbain (puisqe sinon il finira au fond d'un tiroir) : ouvrir un de ces p*tains de blisters en plastique blindé, préparer un sandwich, retailler un ongle etc.
- Eventuellement qu’il puisse faire un peu plus. Pouvoir couper des fringues dans un cas d’urgence, retailler un bidule en plastique qui coince etc. Peut-être avoir des outils complémentaires. Mais toujours très portable et qui ne pose pas de soucis si on doit vider ses poches devant la police.
- Très portable = en porte-clefs, dans la poche briquet d’un jean, dans un portefeuille, dans la poche latérale d'un sac à main etc.
- Dans le cadre "BOB", le canif viendrait en complément d’un Mora, et d’un des outils collectifs (pince multitool, skrama, scie, voire pelle de sapeur russe si on annonce des zombies) dans chaque sac.
Conclusion : les couteaux suisses ont l’avantage de proposer des solutions, polyvalentes, pas trop chères et bien acceptées. Au quotidien la combinaison qui me va est :
- l’Ambassador soit la même chose que le « Classic » mais un poil plus gros, en porte-clefs : lame (si on n’est pas trop regardant), ciseaux, brucelles ; et
- un Bantam alox (pour sa finesse) en poche : lame, ouvreboite/tournevis
Dans les BOBs, un Bantam dans la trousse de secours.
Et je n’ai convaincu personne de la famille de toujours avoir au moins un petit couteau sur soi ☹
Le processus de choix (les références sont toutes des Victorinox) :
Le « Classic » dans différentes variantes. Une mini-lame, de tout petits ciseaux, une lime à ongle + tout petit tournevis. Et en plus selon les versions on a pince à épiler, lampe LED, stylo etc. Même une toute petite lame ou ciseau suffit pour ouvrir un blister plastique ou couper un sparadrap. La pince à épiler peut être franchement appréciable. Par contre la lame reste très limitée, pas un vrai couteau. Le ciseaux aussi sont tellement petits que leur utilité est discutable même en manucure. Le gros avantage que je vois : bien placé dans un bagage, ça peut passer le contrôle des aéroports (j’ai testé, plusieurs fois... mais pas vers les USA). J’ai été content d’avoir ça en voyage.
Mon avis => si vraiment il faut un truc mini avec des fonctions particulières, et/ou à dissimuler. Et toujours mieux que rien. Mais sinon l’Ambassador me semble mieux.
Le « Ambassador » : un modèle qui n’est apparemment plus produit mais toujours dispo. La même chose que le « Classic » mais un peu plus gros… Pas gros, juste un peu plus développé ! comme disait l’autre. Ça reste au format porte-clés : si j’ai mes clés j’ai au moins ça. La lame commence à ressembler à quelque chose (en restant modeste : on parle ici de couper une baguette et du sifflard) et les ciseaux peuvent vraiment servir à se tailler les ongles. On a la pince à épiler. Bref par rapport au Classic de base le choix me semble vite fait : les différences tailles/poids/prix sont négligeables, mais on gagne en praticité (par contre on n’a pas de versions avec lampes, stylos etc, mais c’est pas un souci : en ville on aura ça ailleurs en poche, par exemple tous les téléphones font lampe). Et toujours assez petit pour que personne de raisonnable n’y voit une arme.
Mon avis => un modèle mini qui peut aller partout … et qui marche. Si on ne prend pas l’avion, bien mieux que le Classic.
Le « Bantam ». Soit une lame et un tournevis/ouvre-boite/décapsuleur. En versions alox ou plastique. Ça me semble la taille minimale pour commencer à envisager de tailler du bois : on ne va pas construire un chalet avec mais (très éventuellement) se faire un bâton de marche, un piquet, des copeaux etc. Ou plus simplement pour étaler du pâté lors d’un pique-nique.
Par rapport à une simple lame, avec une différence de taille/poids/prix négligeable, le tournevis/décapsuleur me semble utile pour l’usage indiqué (si par accident on a cassé la languette d’une conserve/canette, pouvoir l’ouvrir sans risquer de se sectionner un doigt) mais surtout pour faire (modestement) levier sans niquer la lame : ouvrir un pot de peinture etc.
Au quotidien je préfère la version alox que je garde en poche de pantalon : ultra-plat, on l’oublie, même plus qu’un Classic nettement moins fonctionnel et qui est un poil plus épais. Dans tous les cas ça reste petit et difficilement assimilable à une arme et donc acceptable partout (sauf dans un contexte particulier : manif etc). C’est aussi le couteau que j’ai mis dans toutes les trousses de secours des BOB (en version plastique : moins cher + pince à épiler): une lame légère, compacte, qui devrait rester propre et qui coupera correctement des vêtements, une ceinture de sécurité, de la ficelle etc.
J’ai regardé ce qu’offraient en plus les autres versions des couteaux suisse comparables (au sens de qui rentrent dans la poche d’un jean et s’y font oublier) :
- Tire-bouchons… sympa pour le pique-nique mais en général on sait qu’on a une boutanche avec soi : il suffit de prendre un autre couteau avec un tire-bouchons, et les cornichons.
- Poinçon… C’est irrationnel mais c’est un outil que j’aime avoir même si je ne m’en sers qu’une fois par an pour ajuster ma ceinture à mon régime alimentaire (je ne me sers jamais de la fonction bouche-trous et ça tombe bien : elle est absente). Donc rationnellement, pas indispensable.
- Petite lame, ouvre-boite distinct du décapsuleur : pas indispensable.
- Ciseaux : ca se discute. Mais il y en a déjà sur l’Ambassador pour un usage type manucure. Pour découper finement autre chose une lame fait le job si elle est affutée. Et typiquement il y aura des lames de rasoir ou scalpel, ou des ciseaux Jesco, dans la trousse de secours.
- Scie : pas utile dans un contexte « urbain » (et sinon il faut du plus lourd qu’un canif qui rentre dans une poche lambda).
Bref en truc de base le « Bantam » me semble le meilleurs compromis poids/usage.
Le seul qui m’a fait un peu hésiter c’est le « Compact » avec la lame et l’outil polyvalent du Bantam, plus les ciseaux et un tire-bouchons. Mieux : ils s’y ajoute un stylo bille. Le tout dans le poids combiné des deux précédents (Ambassador + Bantam). Sauf que… au lieu de compléter cela par un poinçon ils mettent un crochet, le truc qui ne sert vraiment à rien. Ça m’énerve ! Par ailleurs il reste nettement plus encombrant et se fait sentir dans la poche.
Pour des usages plus spécifiques :
Le « Swisstool Spirit » : je n’ai pas testé d’autres pinces multitools mais je suppose que les bonnes marques sont comparables. Un truc en poche quand on va bricoler, ou dans un tiroir ou un sac à portée de main, pour ne pas devoir sortir la caisse à outils. Et surtout, en déplacement quand le poids n’est pas un trop gros souci (voyage motorisé par exemple). On est content de l’avoir le moment venu (réparer des bidules, découper un cintre pour en tirer une longueur de fil de fer etc). Il trouvera aussi sa place dans un des BOBs.
J’ai dans la voiture mis le « Rescue Tool ». Pas sûr que ça vaille le coup par rapport à un brise-vitre combiné à des ciseaux Jesco mais le couteau est plus polyvalent. Et n’ayant heureusement testé ni les uns ni les autres, peu importe. Au départ je l’avais regardé dans une optique « self defense » (ouverture une main, lame verrouillable, pommeau brise… vitre, le tout moins compromettant qu’un couteau de combat) et puis j’ai réalisé qu’en fait je suis un mec gentil et sans histoires.
Reste mon brave Rucksack, avec une lame bloquante, une scie et un tire-bouchon, qui attend dans le tiroir de la cuisine les activités en extérieur (lire : balade à la journée avec pique-nique).
Tout ceci relève peut-être sans doute de l'enfonçage de porte ouvertes mais si ça évite à certains de se palucher (les catalogues Victorinox)...