Petit retour de virée dans la neige ce week-end dans la montagne des Auges.
Itinéraire (à peu près) :
https://www.altituderando.com/Montagne-des-Auges-1822m-par-le-Plateau-des-GlieresNous avons poussé jusqu’au Chalet des Auges pour trouver un peu au-dessus un coin de bivouac.
L’idée était de passer un moment sympa tout en testant du matos pour vostok, en condition froide (de mémoire -7° au départ, -15° le soir), nous n’étions pas trop éloignés de la civilisation mais assez pour être tranquilles en fin de journée.
Et effectivement au moment du départ c’était l’autoroute
. Beaucoup moins après au fil de l’après-midi, les gens redescendaient, et le soir peinards, pas un humain dehors et pas une bestiole non plus d’ailleurs.
Dans mon sac les trucs d’hiver habituels (que je n’ai jamais testé cependant avec des températures aussi basses la nuit) :
Pour le couchage :
- un Z-lite (mousse) et un Prolite (autogonflant) Thermarest avec une R-value totale pour les deux de 4,4 (je sais d’avance que ça va être un peu juste mais qu’on trouvera des moyens pour s’isoler un peu plus).
- un duvet Thermarest Oberon donné pour du -18 limite confort, et une couette thermarest Corus pour un peu de chaleur additionnelle si jamais (celle que j’utilise seule au printemps/été, donnée pour un confort à 5°). Les deux en duvet/plume traité hygrophobe.
- 2 couvertures de survie épaisses.
- c’est vostok qui a la tente.
Pour la bouffe :
- réchaud, gaz hiver, popote, cuillère, doukdouk, lyo, tisane, sucre, barre énergétique, rien de bien exceptionnel.
- une bouteille isotherm avec dedans de la tisane chaude préparée avant le départ.
- une poche à eau 3l.
- une nalgène avec sangria maison pour trinquer le soir, le truc qui mettra le plus de temps à geler mais qu’on ne boira pas au final.
Fringues et autres :
- chaussettes de chasse chaudes D4/culotte mérinos/sous-pull manches longues chaud en synthétique/collant merinos pour la nuit.
- trousse légère avec pansements, paracetamol, désinfectant, produit lentilles/étui, brosse à dents/dentifrice.
- chaufferettes mains
- lampe frontale
Sur moi :
- haut : manche longues merinos à capuche épais, grosse polaire, doudoune plumes (750 cuin à l’origine, mais elle a déjà quelques années dans les pattes et a perdu un peu de sa superbe), hardshell, bonnet random acheté pas cher à Gamm vert doublé Thinsulate (méga chaud, jamais trouvé plus chaud que ça).
- bas : culotte mérinos, pantalon random déperlant et censé être coupe-vent (non en fait) doublé polaire de chez D4, grosses chaussettes bouclette, pompes de montagne hiver.
- mains : sous-gants mérinos et gants cuir fourrés graissés au préalable.
- autres : labello, briquet, allume feu, pochette carte vitale/CB, téléphone portable (solide, suis avec crosscall depuis des années, après avoir défoncé xxx téléphones faits pour les gens soigneux
), que je conserve avec sa sangle près du corps pour préserver la batterie.
- raquettes et bâtons.
A mi-chemin ça ressemble à ça, on a du bol il fait super beau. Beaucoup de monde (trop, mais prévisible). Risque d’avalanches à 3, mais là où on passe il y a peu de risques (on a demandé à l’école de ski en bas).
La montée est chiante pour moi, je crache mes poumons de re-fumeuse (bien fait). Et du coup je monte lentement. Je me fais doubler par des vieilles dames
. Mais une fois en haut c’est magnifique ! Je sens mes poils de nez geler quand je respire, c’est assez étrange. Vostok a une barbe en glace c’est fun.
On pousse donc jusqu’au Chalet des Auges, en fait c’est un petit hameau de plusieurs chalets. Avec un refuge, sur réservation. Nous croisons le proprio qui attend du monde d’ailleurs. Perso ça me rassure un peu de savoir qu’en cas de gros merdier la nuit on peut avoir de l’aide pas loin. A noter qu’on a aussi du réseau pour les téléphones, ça aussi c’est cool.
Il commence à faire sévèrement froid, et la luminosité baisse, on doit trouver un coin de bivouac fissa. Vostok trouve un coin un peu plus haut, abrité par des sapins, seul coin qu’on peut rendre plat et assez large pour la tente en tassant avec les raquettes (il a fait des photos du camp lui).
A ce stade c’est lui qui gère l’install. Les sardines ne tiennent pas, il faut tailler des bâtons pour remplacer. J’ai plus de mains. Je sens plus rien. Je sors les chaufferettes, mais du coup tout de suite je suis complètement inutile.
Je mets une space blanket en place pour se poser pour manger, même si j’ai seulement envie de me caler dans le duvet en sautant cette étape. On s’enroule au final dans l’autre space blanket pour avoir un peu de chaleur pendant le repas, ça fait une vraie différence mine de rien.
A la mise au lit, l’isolation insuffisante de mes matelas superposés se fait sentir assez vite, comme prévu. Au final on glisse une space blanket sous les duvets, et on recouvre nos deux duvets avec l’autre, là aussi ça fait une différence pour moi, je retrouve assez vite une chaleur confortable en mettant un collant, en gardant le mérinos, la polaire, le bonnet, en enroulant ma doudoune autour des fesses et en superposant duvet et couette (oui, je suis frileuse). J’ai pas eu froid de la nuit.
J’ai dû sortir pour satisfaire une envie pressante et j’ai pas bien aimé tomber les miches dans la neige, mais en dehors de ça, pas de péripétie.
NB : j’ai mis toutes mes fringues de la journée dans le sdc pour les retrouver chaudes le lendemain (pas les chaussures hein). J’avais épousseté la neige dessus, pour éviter d’introduire du mouillé dans le sac. Le seul truc vraiment humide c’était le bas de ma cagoule, gelée par ma respiration. Il était sec au matin.
Le matin au lever, la tente est bien gelée à l’intérieur, l’extérieur des duvets aussi. Mais dedans nous sommes au sec.
Désillusion : nous n’avons pas d’eau liquide. On a été assez cons pour zapper de mettre l’eau au chaud dans le duvet. J’avais mis la poche à eau sous mon duvet à mes pieds mais c’était pas suffisant. Et dans les bouteilles isotherm les boissons chaudes de la veille étaient gelées aussi et ça je ne m’y attendais pas. Il restait la sangria en granité, mais bon, de bon matin ça le fait moyen…
On a extrait le peu d’eau qui n’avait pas gelé de la poche à eau, tisane/café et nous avons levé le camp.
Nous étions dans le nuage, c’était un peu décevant de ne pas voir les Aravis et le Mont Blanc comme on l’espérait la veille.
Mais nous étions contents de constater que niveau matos dodo/fringues, le test était plutôt concluant.
Perso, il faut que je change de gants, dans ce genre de froid c’est pas assez chaud. Je pense aller chercher du côté des EPI sur un site qui fait des vêtements de travail. J’ai pas envie de sauter le pas des moufles, je déteste ne rien pouvoir faire avec mes mains. Si y’a des suggestions je suis preneuse d’ailleurs.