Salut je suis un simple amateur, plutôt
doctus cum libro, et les questions abordées sont au delà de mon expertise limitée. Je serais particulièrement intéressé si un vrai expert me critiquait. La suite est donc à prendre avec des pincettes.
Par contre pour l'histoire de la conversion de l'austenite en martensite par temps froid, je pense que c'est aussi à prendre avec des pincettes parce que justement Larrin dans son article sur le deepfreezing [url]https://knifesteelnerds.com/2018/12/03/cryogenic-part1//url] montre bien que rien qu'en attendant une heure entre la trempe et le subzero, on diminue considérablement le % de la conversion finale.Alors je me dis que ça tendrait à penser que du coup, après revenu puis une période de plus d'une journée, la conversion austensite/ martensite par temps froid devrait être pratiquement nulle, la structure étant relativement fixe.
Le fait qu'il faille attendre le moins de temps possible entre la trempe est le revenu est un fait bien connu. Ceci quelque soit le traitement. L'austenite résiduelle a tendance à se "stabiliser" assez vite.
Dans le cas qui nous intéresse, il me semble que l'on ne peut pas comparer "une heure" avec une exposition de plusieurs jours/semaines par température négative. Même de l'austénite stabilisée me semble pouvoir évoluer (mais je n'ai pas d'arguments possible).
A cela s'ajoute un second phénomène, quand on utilise en force un acier (au hasard bâtonnage, ou simplement contact avec du bois congelé lors de coupe à la volée) il y a des transformations mécaniques qui s’opèrent qui peuvent aussi faire évoluer l'austénite résiduelle. Les deux combinés (froid+choc) ont peut être un effet encore plus important.
Ce sont des hypothèses car les rares articles sérieux qui s'intéressent à ces phénomènes ne sont pas sur les aciers pour couteaux mais sur les acier de construction ou autre. Le plus souvent ils proposent d'enlever le maximum de C ou bien d'ajouter un grosse dose de Nickel dans l'acier.
En revanche ce que l'article nous apprend c'est que pour la nuance d'acier étudiée, il est possible que la transformation de l'austénite en martensite soit plutôt bénéfique : comme la martensite a un plus grand volume elle tendrait dans certain cas à "refermer" les micro craquelures préexistantes dans l'acier.
Là aussi on sait depuis longtemps qu'un peu d'austénite résiduelle (de toute façon c'est quasi impossible d’arriver à 0%) dans une lame ce n'est pas obligatoirement mauvais pour sa solidité. Du moins avec les aciers, les méthodes et les contextes ordinaires. On perd probablement un peu en dureté, mais on gagne en ténacité pour nombre d'aciers classiques. Or une lame qui coupe "un peu moins bien" c'est moins grave ordinairement qu'une lame "qui casse". Après une lame qui "coupe pas" ce n'est pas une lame.
Peut-être que du coup les problème de fragilité au froid seraient plutôt à trouver du coté de la dislocation dû à des défaut ponctuels déterminé par la présence de carbures non précipités dans la solution par exemple?
Oui carbures et polluants ainsi qu'aux microcraquelures. Pour les deux premiers points c'est la qualité de l'acier qui va compter (du moins pour les gens qui travaillent proprement par grinding, pour la forge il y a d'autres sources de contamination externes).
Pour le troisième, c'est surtout la qualité du traitement thermique (arriver à refroidir le plus vite sans trop stresser. Peu de gens utilisent les bains réputés moins stressant pour l'acier).
Et puis du coup il ya un autre point à soulever sur lequel j'ai pas encore trouver d'infos, la possible reconversion en austenite durant le revenu d'une partie de la martensite convertie au Subzero, du coup, je mets au congélateur quelques heures derrière la trempe les lames qui potentiellement pourraient se retrouver en contact avec du froid depuis quelques temps.
Normalement pour les températures de revenus on n'atteint pas le domaine de l'austénite me semble-t-il. Même avec les aciers qui ont une "seconde plage de revenue" haute.
Pour pas mal d'aciers, selon aussi le TT de trempe et leur état initial (ou recuit à la fin de l'élaboration), ce n'est pas mauvais de mettre au congélateur. Y compris pour les aciers réputés "simples". C'était un peu une légende par le passé (meilleur lames fabriquées durant l'hiver) mais il semble que ce soit maintenant étayé.
Ceci dit un gain supérieur possible en qualité de lame semble être lors du choix judicieux du mode de refroidissement, par exemple le type d'huile de trempe (rapide ou lente) et la bonne pratique (éviter coalescence).