Pour moi le D2 est parfaitement utilisable en condition normale (pas en bord de mer ni pour préparer le produit de la pêche), même s'il est seulement "résistant à la rouille".
Oui le D2* avec un minimum de soin et s'il est traité thermiquement dans ce sens rouille peu lors d'un usage un peu attentif en milieu ordinaire.
S'il est élaboré de façon plus sophistiqué que par lingot ou coulée continu (ex: PSF27), il est encore meilleur. Et si c'est avec la technologie des poudres c'est encore mieux.
On parle bien d'un acier de même composition chimique mais dont le procédé d’élaboration diffère. Cela permet d'obtenir des carbures plus petits et plus homogènes (moins de ségrégation), donc un acier qui donnera finalement une lame plus solide. *
Il permet d'ailleurs de faire de bon couteaux qui ne coupent pas facilement "rasoir" mais qui coupent longtemps. Pas l'idéal pour travailler le bois ou si les chocs sont importants, mais bien pour la chasse. Par exemple les modèles de chez Bob Dozier permettent de peler et préparer facilement des sangliers, même encore boueux.
K2 de chez Bod Dozier, un classique.
*X153CrMoV12 selon la désignation ISO 4957 ou 1.2379 suivant le numéro Werkstoff (et anciennement Z160CDV12 selon l'AFNOR), composé de 1,4 à 1,6 % de carbone, 12 % de chrome, de molybdène et vanadium (source Wikipedia)
* lecture sur le D2 en anglais :
https://knifesteelnerds.com/2018/11/05/all-about-d2-steel-knives/Pour visualiser. Trois photos prises à la même échelle de trois acier D2 de même formule mais élaborés de façon différentes...
D2 ordinaire on distingue bien les gros carbures, source de fragilité et s'opposant à un tranchant ultra fin (Source ci-dessus) :
Le PSF27, qui est chimiquement du D2 mais qui est obtenu par un procédé différent de l’ordinaire (mais pas selon la métallurgie des poudres). (Source ci-dessus)
Ici, les carbures sont plus petits et distribués de façon plus homogène.
Le D2 obtenu par la métallurgie des poudres (il existe plusieurs méthodes). Carbures petits et homogènes. (Source ci-dessus)
A noter qu'en général les aciers "coulé" ont une ténacité (toughness) différente selon l'axe de la coulée et du travail de corroyage qui s'en suit du fait des ségrégations de carbures ou d'impureté (isotropie). Ce qui explique que, par compromis, une lame doit être dessinée/formée "dans l'axe" de l'acier. Les aciers "poudres" ont ordinairement beaucoup moins ce problème (anisotropie) ce qui donne des lames globalement plus solides.