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Stages de survie CEETS

Auteur Sujet: Retour terrain: Une nuit dans la soupe  (Lu 5078 fois)

31 décembre 2021 à 16:45:29
Lu 5078 fois

theoto


Suite à mon bivouac d'hier et à ma question sur le forum d'avant hier, je vous livre un petit retour sur mon premier bivouac neigeux, sous la forme d'un récit relativement détaillé (j'avoue que la synthèse n'est pas mon fort). Soyez indulgents svp, je suis encore relativement novice, et j'ai pas mal galéré  ;#


les conditions:


J’avais prévu de tenter un bivouac pendant ma semaine à la montagne, et il s’est avéré qu’hier était le jour le plus propice. Néanmoins, les conditions étaient quand même assez particulières, car il y avait plein de neige, mais qu’il faisait très chaud pour la saison, et que la température ne descendait jamais sous les trois degrés même au plus froid de la nuit. Du coup, tout est trempé, beaucoup d’humidité.



Récit:


Je pars de chez moi a 9h30, et je me dirige dans la forêt juste à côté de la station. Je marche 5-10 minutes et je finis par trouver un lieu qui me semble relativement plat, et pas trop exposé aux chutes de branche. J’ai pour objectif de me confectionner un lit surélevé avec quelques perches posées perpendiculairement sur deux buches pour m’isoler du sol et de tout ruissellement éventuel. J’avais déjà fait ce type de constructions pour faire des bancs.

Je suis confronté à un premier problème: il a beau faire relativement chaud pour l’altitude et la saison, il y a encore un bon mètre de neige accumulé lors des chutes précédentes, ce qui fait que quasiment tous les arbres et les branches mort(e)s sont sous la neige, impossibles à récupérer. Je me mets en quête d’arbres morts sur pied, mais les deux seuls présents sont immenses et j’ai vraiment peur de me prendre la cime sur la tête si je tente de les faire tomber. Je les laisse donc en place.



Le lit de camp de la honte:


L’heure commence à tourner et j’ai toujours pas de moyen d’isolation, ni de bois pour le feu. Je commence un peu à stresser, je suis crevé, et je prends alors une mauvaise décision (pas pour ma survie mais plutôt en termes d’éthique). J’ai remarqué qu’il y a plein de petits arbres qui poussent en touffe, pas comme un noisetier avec des touffes énormes, mais avec des groupes de 5 à 10 perches collées les unes aux autres. Je me dis que si j’en prélève une parmi les plus fines à chaque fois, en coupant proprement, c’est pas si grave que ça. J’essaye de minimiser à fond les dégâts (du coup je mets 3h à trouver les perches qui me semble les plus « éthiquement » prélevable), mais avec le recul le lendemain je me dis que c’était quand même con et que j’aurais plutôt dû tenter de me faire un matelas avec les branches mortes en bas des résineux. Ça aurait été plus rapide, sûrement plus performant, et j’aurais moins eu l’impression de retourner à l’époque de mes 9 ans quand je sciais n’importe quoi dans les espaces verts du coin avec la scie de mon couteau suisse. Pour ma défense, on était pas dans un endroit super sauvage et préservé. C’était en bordure de forêt à 5 minutes à pied des immeubles d’une station de ski (on entendait les cris des fêtards le soir), peu entretenu (ce qui pour le coup donnait une ambiance assez sauvage), entre deux routes, sans le moindre chemin, et fréquenté uniquement par des bambins qui viennent y faire des cabanes l’été.



Le bois, le feu, et l’humidité:


Bref, je clos l’instant confession. Je finis mon oeuvre vers 14h, j’avale un sandwich vite fait et je me mets en quête de bois pour le feu (pas de réchaud, donc si pas de feu, pas de dîner, et pas d’eau car mes 2 litres d’eau seront largement insuffisants vu l’effort que je fournis et le fait que j’ai besoin de 600 ml pour les pâtes).



Il fait beau et chaud pour la saison, (mais pas très chaud en absolu) du coup l’humidité est vraiment énorme, il pleut en permanence depuis les arbres et le polycoton de ma smock commence à devenir lourd et froid. Je parle même pas de mes gants de travail en cuir rembourrés polaire qui sont complètement imbibés. Je précise également à ce stade que je ne peux jamais quitter mes raquettes sinon je m’enfonce jusqu’au genou dans la neige mouillée, ce qui fait que tout prend beaucoup plus de temps et d’huile de coude.



Je finis par trouver un résineux déraciné et pas encore recouvert de neige à 100m du camp. Le temps d’ébrancher et de faire des buches, il est déjà 16h30, le soleil va bientôt se coucher. Je monte le tarp en canadienne au-dessus du lit de fortune, et je tente de démarrer un feu. Pour une fois je m’autorise des allume feu de barbeuc en sciure, mais du coup je surestime leurs capacités. Je ne prends pas la peine de fendre des buches et je tente de mettre des brindilles directement dessus, mais tout est trempé, forcément ça ne marche pas. C’est parti pour une séance de batonnage d’anthologie sur des bûches bourrées de noeuds, j’ai cru que mon rat 7 allait y rester. 



Boire et manger:

Je finis par réussir à avoir quelques flammes, je m’empresse de mettre tout ce qu’il me reste d’eau dans la popote pour tenter d’arriver a faire bouillir le tout pour me faire des pâtes. C’est tellement la dèche d’eau et j’arrive presque au bout de mes réserves de bois batonnable, du coup je récupère l’eau des pâtes au cas où car je ne suis même pas sur de pouvoir faire tenir le feu suffisamment longtemps pour bouillir de la neige.

J’engloutis les pâtes et je pose la casseroles a peine lavée sur le feu avec un peu d’eau des pâtes, je rajoute de la neige (un peu sale, toute la neige parait sale quand c’est de la soupe) et je finis par obtenir un litre d’eau mi eau des pâtes mi neige sale, pleine de débris de feu et autres trucs louches provenant de la neige, bien bouillie pour la purifier. J’ajoute au tout une micropur, une pincée de sel et un sachet de tisane pour tenter d’avoir un goût potable. Et bah j’étais tellement content d’avoir réussi à alimenter un feu dans ces conditions que cette eau de pâtes et de neige à la verveine et au chlore avait la saveur des plus grands nectars (bon pour la couleur par contre on repassera). 



A partir de ce moment (vers 20h30 je dirais), je commence à me détendre un peu, d’autant plus que cette fois c’est bon le feu est lancé, j’ai mangé et j’ai de l’eau, et je peux commencer à utiliser le bois (mort) humide, plus besoin de batonner. Je fais durer un peu le plaisir, je me refais un peu d’eau et je vais me coucher.




Le dodo:


La nuit se passe globalement très bien, j’ai eu un tout petit peu froid à un moment car mon sursac est trop serré pour mon sac de couchage duvet, mais en me mettant sur le coté de manière un peu plus compacte c’était réglé. Au final la nuit à été beaucoup moins humide que la journée, grâce à la baisse de température. J’ai eu aucun problème de condensation, après le montage en canadienne laissait vraiment bien passer l’air. Pas de froid ressenti en provenance du sol, sauf quand je dépassais des matelas.



Le lendemain, je me lève, je range tout, j’efface les traces autant que je peux, j’éparpille mon lit et je rentre à l’appart.



BILAN, enseignements:



-Je suis globalement assez satisfait, parce que malgré quelques conneries j’ai réussi à me débrouiller sur des conditions qui n’étaient pas faciles pour mon niveau d’expérience, c’était la première fois que je dormais dans la neige, j’étais tout seul, et tout était trempé. Si il avait plu par contre j’aurais abandonné, je pense que j’étais à la limite en termes de skills. J'ai vraiment bossé toute la journée, j'étais éreinté le soir.



-toujours fendre le bois quand les conditions sont mauvaises, ça évite de perdre du temps à souffler sur des brindilles trempées en espérant que ça prenne par la grâce du seigneur



-je regrette pas d’avoir pris la smock car je suis devenu accro aux poches, mais pareil, déjà que c’était un peu dur à gérer, si il avait plu ça aurait été un enfer, même avec poncho. J’avais quand même une veste imper-respi au cas ou dans mon sac.



-quand on a un lit surélevé, bien penser à mettre la faitière plus haut que d’habitude, la c’était un peu limite niveau confort, avec en plus un sursac
 sans fermeture, je me suis bien contorsionné.



-gérer des gants de travail en milieu neigeux/humide, c’est compliqué. Je les gardais tout le temps sur moi pour garder au chaud tant bien que mal l’intérieur avec la chaleur de mes mains mais je les ai posés une fois par terre, quand je les ai récupérés et que je les ai mis j’ai eu envie d’abandonner. D’autant plus que des gants en cuir comme ça (delta plus venitex) sont quasi impossibles à sécher sur le terrain; après plusieurs heures au coin du feu ils étaient un peu plus chauds mais encore trempés. Mais si on les maintient au chaud, l’humidité est gérable, j’ai l’impression que ça isole quand même. J’étais quand même content d’avoir une paire de gants thermiques sèche en plus au cas



-si il y a beaucoup de neige, ça peut être très galère de trouver du bois mort car tout est recouvert et il n’y a pas tout le temps d’arbres morts sur pieds aux dimensions permettant un abattage sécurisé



-quand le sol est très froid, il faut un matelas suffisamment long. Dans mon cas les matelas faisaient pile ma taille ce qui fait qu’en bougeant je me retrouvais souvent avec la tête ou les pieds en dehors, et la je ne tardais pas à le sentir.



-Pas mal d’amertume d’avoir coupé du bois vert, je me suis trop mis la pression et je m’étais dit que je ferais ce lit de camp coute que coute, la prochaine fois je m’adapterai plus intelligemment aux conditions, je gèrerai mieux le stress - qui n’était pas un stress de survie car pas loin de la station mais plutôt le stress de l’échec et de devoir rentrer le soir car pas d’abris et pas de feu - pour ne pas faire peser l’adaptation aux imprévus (ici la relative absence de bois mort accessible) sur la pacha mama. Sinon le lit de camp, malgré son origine peu éthique, a très bien fonctionné pour l’isolation et le protection d’un éventuel ruissellement



-l’eau des pâtes un peu diluée, ça passe


-pisser dans la bouteille, c'est un kiff absolu (par rapport à l'alternative j'entends), et c'est pas si dur que ça de le faire proprement

01 janvier 2022 à 08:40:15
Réponse #1

Outdoorsman


Bravo !
Tu as réussi le plus dur, faire un feu et dormir sans trop avoir froid.
Dans de telles conditions il n'y a rien d'idéal, il faut gérer et trouver le moins pire.
On ne réussit pas, on ne rate pas, on apprend !
"On a beau donner à manger au loup, toujours il regarde du coté de la forêt. " Ivan Tourgueniev
"Là où il y a une volonté, il y a un chemin" Edward Whymper
"Dégaine toi du rêve anxieux des bien-assis" Léo Ferré

02 janvier 2022 à 14:37:08
Réponse #2

Nirgoule


Et bien c'était pas si galère, comme on dit "plus de peur que de mal". Bravo quand même une première et seul : chapeau! Un retex comme on les aime.

Sinon souvent les mêmes remarques écrites ici :

La smock, idéale pour faire du feu, a vite ses limites sous la pluie et quand on travaille on ne peut pas mettre en plus le poncho!

Le sursac, la mode particulière de l'ultra léger(à mon avis), peut nous amener à acheter des produits ajustés. Pour 50g économisés on dort mal, on peut difficilement y faire sécher la nuit des vêtements. Pour les MUL exclusivement.
Perso j'ai longtemps utilisé un sursac assez ample acheté un peu au hasard et je ne l'ai jamais regretté. J'y foure tout ce qui peut sécher en une nuit (pas la smock trempée c'est trop) mais sous vêtements et chaussettes oui. En plus j'y glisse mon matelas gonflant ce qui le protège des coupures. Là je dois le changer et ça pique...

Concernant les chaussures, on fait souvent l'économie d'une bonne membrane en pensant qu'un peu de graisse ou une bombe d'imperméabilisant feront l'affaire. Erreur. Chaussures hautes, membrane, et bonnes guêtres ainsi qu'un pantalon qui se fixe aux lacets de la chaussure. Jamais de pieds mouillés, sauf si l'eau passe par dessus les guêtres. Mais là on traverse les rivières, on change de registre  ;D

Mais c'est en passant par des galères comme celle-là que l'on apprend et qu'on change d'avis. Quelques fois j'aime bien tenter qu'autres trucs, mais avec l'âge je retourne aux fondamentaux. Pas de poids excessif mais du matos efficace et fiable.
"Vous les français vous ne doutez jamais de rien."
"Je doute toujours mais je ne désespère jamais." Maigret

02 janvier 2022 à 18:53:05
Réponse #3

theoto


Merci à tous les deux!  :-[

Le sursac, la mode particulière de l'ultra léger(à mon avis), peut nous amener à acheter des produits ajustés. Pour 50g économisés on dort mal, on peut difficilement y faire sécher la nuit des vêtements. Pour les MUL exclusivement.
Perso j'ai longtemps utilisé un sursac assez ample acheté un peu au hasard et je ne l'ai jamais regretté. J'y foure tout ce qui peut sécher en une nuit (pas la smock trempée c'est trop) mais sous vêtements et chaussettes oui. En plus j'y glisse mon matelas gonflant ce qui le protège des coupures. Là je dois le changer et ça pique...

Pour le coup c'était un bivy snugpak donc a priori pas une marque hyper mul mais c'est vrai que je l'ai pris en grande partie pour son poids (300g). J'avoue que meme si je n'en fais pas une religion, la relative) légèreté est un impératif pour moi car n'ayant pas (encore) mon permis, je fais quasiment tout en transports en commun + pattes, donc j'essaye quand même d'optimiser un peu.

Après effectivement je vais peut-être commencer à chercher un gros sursac pour l'hiver, et garder l'autre pour le reste du temps, mais mon matos d'hiver est déjà tellement lourd que je me vois mal y rajouter un sursac type militaire d'1kg. Faudrait que je trouve un entre deux hehe.


Concernant les chaussures, on fait souvent l'économie d'une bonne membrane en pensant qu'un peu de graisse ou une bombe d'imperméabilisant feront l'affaire. Erreur. Chaussures hautes, membrane, et bonnes guêtres ainsi qu'un pantalon qui se fixe aux lacets de la chaussure. Jamais de pieds mouillés, sauf si l'eau passe par dessus les guêtres. Mais là on traverse les rivières, on change de registre  ;D


Pour le coup niveau pompes j'étais bien équipé, j'avais les decathlon sh520, et bah franchement pour 60 euros rien à dire, chaudes, imperméables, solides... et super moche aussi, flashy à souhait, mais on peut pas tout avoir ;D

Mais effectivement sans ça ça aurait pas été drôle avec les pieds trempés

02 janvier 2022 à 20:00:50
Réponse #4

Chris-C


Salut,

Bravo tu as fait le plus dur : y aller et revenir  :up:

La soupe de printemps au mois d'hivers... va falloir s'y faire avec le dérèglement climatique.
C'est vraiment le plus dégueulasse comme condition et le moins agréable pour passer un bon moment... j'ai le souvenir d'abris de neige qui me gouttaient dessus toute la nuit à cause d'un foehn soudain et la remonter des t°c pendant la nuit. Voir les piquets de tente plantés dans la glace qui lâchaient car tout fondait ... bref le cul entre deux chaises c'est rarement confortable  ;#

Pour les gants c'est minimum deux paires (comme le bonnet d'ailleurs) et il ne faut pas hésiter à bosser sans lorsque :
1/ les t°c sont positives = pas de risque de refroidissement brutal, gelure, débattue... ce qui peut aller très vite par t°c négative, contact avec du métal, vent...
2/ le feu est allumé.
C'est plus simple de sécher la peau et réchauffer ses doigts que de faire sécher des gants épais.
La chaufferette/bouillotte est aussi un allier précieux si pas de feu.

J'ai pas compris pourquoi tu as cherché à tout prix à faire un lit surélevé? qu'est ce qui t'empéchait de juste tasser la neige + surface étanche au sol + matelas pousse ou gonflants ?

merci pour ce retex  :)

Chris

03 janvier 2022 à 11:58:14
Réponse #5

Nirgoule


Salut

Pour le coup c'était un bivy snugpak donc a priori pas une marque hyper mul mais c'est vrai que je l'ai pris en grande partie pour son poids (300g).
Sursac, de 300 on passe à 600g. Le mien était en triplepoint si je me souviens bien. Ils sont passés au Ventair, j'espère que la qualité si retrouve.
Sinon 240cm de long sur 95 et 80 cm de large, on fourre pas mal de trucs.
Par contre il faut se faire à l'idée de rentrer par la capuche.

https://www.aventurenordique.com/exped-bivybag-ventair-pu.html

Après effectivement je vais peut-être commencer à chercher un gros sursac pour l'hiver, et garder l'autre pour le reste du temps, mais mon matos d'hiver est déjà tellement lourd que je me vois mal y rajouter un sursac type militaire d'1kg. Faudrait que je trouve un entre deux hehe.
J'ai également un sursac AF, bien solide, mais plus lourd et moins logeable. Je ne peux y coller mon matelas.
"Vous les français vous ne doutez jamais de rien."
"Je doute toujours mais je ne désespère jamais." Maigret

03 janvier 2022 à 12:56:18
Réponse #6

Kilbith


Citer
La smock, idéale pour faire du feu, a vite ses limites sous la pluie et quand on travaille on ne peut pas mettre en plus le poncho!

De nos jours une raincut D4 xxl sur une smock peut rendre bien des service pour moins de 10 bucks pour 80% des gens. Cela tient dans une grande poche de smock.

Au besoin, pour une protection moindre mais souvent satisfaisante selon la nature de la smock et de ce que l'on porte dessous, on peut même la couper à mi-poitrine/ mi-bras.
« Modifié: 03 janvier 2022 à 14:49:18 par Kilbith »
"Vim vi repellere omnia jura legesque permittunt"

03 janvier 2022 à 15:34:28
Réponse #7

Kilbith


Citer
l fait beau et chaud pour la saison, (mais pas très chaud en absolu) du coup l’humidité est vraiment énorme, il pleut en permanence depuis les arbres et le polycoton de ma smock commence à devenir lourd et froid.

Outre le truc de la raincut D4, il est bon que la smock soit traitée avec un déperlant. Pas parce que cela la rendrait imperméable, mais parce que l'on obtient plusieurs avantages :

- la neige ne colle plus facilement au tissu (même si c'est limité avec un bon polycoton).

- donc la neige ne fond plus avec la chaleur du feu sans que l'on ait besoin de secouer/brosser le vêtement en permanence.

- et si la neige fond elle à moins tendance à s’incruster entre les fibres (elle déperle) et à te tremper ou à regeler.

- si la smock se mouille, avec un traitement déperlant intégral comme le nikwax (possible avec smock sans doublures ce qui est toujours préférable) elle sèche plus vite devant le feu.

Aussi on doit faire attention à ce que l'on porte dessous.

Une polaire ou de la laine traitée déperlant permettent d'avoir sans problème une toile humide par dessus. Encore plus vrai sous la capuche et autour du cou.

Si on a un pull commando avec des patch en toile sur les épaules on peut passer une fine couche de paraffine dessus pour rendre à cet endroit le tissus plus imperméable. Le confort est peu impacté et comme c'est l'endroit ou la toile de la smock touche l'isolant, on reste plus sec.

Il y a mieux, par exemple une veste pertex ou encore mieux en tissu traité epic (super déperlant quasi inusable) au dessus de la couche intermédiaire hydrophobe.
 
On peut aussi avoir une doublure imper respirante légère comme sur les parkas néerlandaises (je connais un jeune qui procède de la sorte).

Citer
Je parle même pas de mes gants de travail en cuir rembourrés polaire qui sont complètement imbibés.

Le bon conseil c'est celui de Chris : travailler le plus possible main nue. C'est souvent possible par température autour de 0°c selon l'humidité, le vent et la disponibilité de poches ou du feu.

Sinon, c'est bien de traiter le cuir avec une crême imperméabilisante de type collonil. Facile on met une noisette et on se frotte les mains. Cela ne fait pas de miracle mais évite l'effet buvard de certain cuirs.

Truc en plus : sécher une paire de gant en cuir (attention le cuir mouillé n'aime pas le feu en général et devient facilement cassant) c'est toujours long. C'est encore plus long quand il y a une doublure attachée. 

AMHA, une bonne pratique consiste à virer ta doublure et d'utiliser à la place une paire de gant polaire ou de laine. Le gant de cuir et la doublure, une fois séparés, sont bien plus rapide à sécher (tu augmentes la surface  X2). Et cela permet d'avoir deux paires de sous gants isolants, donc d'avoir une paire relativement sèche en permanence, ce qui rend un gant en cuir humide bien plus agréable.


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Je précise également à ce stade que je ne peux jamais quitter mes raquettes sinon je m’enfonce jusqu’au genou dans la neige mouillée, ce qui fait que tout prend beaucoup plus de temps et d’huile de coude.



C'est pour cela que parfois on conseille de grandes guêtres montantes. Si la neige est un peu dure, courant dans nos contrées, ou pas trop épaisse on s’enfonce mais pas au dessus de la guêtre (selon le poids et la pointure).

Dans les neiges non transformées et abondantes comme on en trouve dans le grand nord, sans raquettes on s'enfonce jusqu'au bassin. Sans très grosses raquettes, c'est ingérable.
« Modifié: 03 janvier 2022 à 15:45:54 par Kilbith »
"Vim vi repellere omnia jura legesque permittunt"

04 janvier 2022 à 10:00:30
Réponse #8

theoto


Salut,

Bravo tu as fait le plus dur : y aller et revenir  :up:

La soupe de printemps au mois d'hivers... va falloir s'y faire avec le dérèglement climatique.
C'est vraiment le plus dégueulasse comme condition et le moins agréable pour passer un bon moment... j'ai le souvenir d'abris de neige qui me gouttaient dessus toute la nuit à cause d'un foehn soudain et la remonter des t°c pendant la nuit. Voir les piquets de tente plantés dans la glace qui lâchaient car tout fondait ... bref le cul entre deux chaises c'est rarement confortable  ;#


Merci! :D Effectivement c'était pas facile, après j'ai quand même l'impression d'avoir pris moins cher que certains retours ici (dont le tiens), mais clairement surtout la journée c'était vraiment TRÈS mouillé. La nuit ça allait beaucoup mieux.

J'ai pas compris pourquoi tu as cherché à tout prix à faire un lit surélevé? qu'est ce qui t'empéchait de juste tasser la neige + surface étanche au sol + matelas pousse ou gonflants ?
Chris

Alors effectivement c'était probablement pas indispensable, en gros la première raison c'est que j'avais envie de construire un truc, pour changer un peu de juste marcher, faire un feu, dormir. Au début je voulais faire un trou et mettre un tarp par dessus, mais après avoir posé la question ici on me l'a déconseillé, justement pour des questions de ruissellement, fosse à froid, voire même effondrement en cours de nuit pour le plus malchanceux (guillaume il me semble). Du coup je me suis dit que j'allais faire l'inverse et faire un lit surélevé comme ça isolation relative du sol, et ça neutralise aussi toute possiilité de ruissellement. C'était un peu une alternative au lit de branches de sapins que d'autres m'ont conseillé aussi. Et je me dis aussi qu'il y a des moments ou ce genre de construction est plus ou moins requise (par exemple risque de grosse pluie sur des pentes aux capacités d'absorption diminuées, foret de feuillus sans résineux et sans matelas...) donc je voulais voir si ça marchait bien, comme un entrainement. Du coup ouais c'était pour m'entrainer et aussi pour améliorer l'isolation et réduire le risque d'etre mouillé (même si avec le recul, avec polycro + matelas il était pas si élevé que ça)

Sursac, de 300 on passe à 600g. Le mien était en triplepoint si je me souviens bien. Ils sont passés au Ventair, j'espère que la qualité si retrouve.
Sinon 240cm de long sur 95 et 80 cm de large, on fourre pas mal de trucs.
Par contre il faut se faire à l'idée de rentrer par la capuche.
https://www.aventurenordique.com/exped-bivybag-ventair-pu.html

Ah ouii ok je l'avais déjà vu celui la, j'avais pas remarqué à quel point il était grand par rapport au snugpak. Bon c'est un peu hors budget pour l'instant mais je le garde dans un coin de ma tête, c'est vrai que ça aurait été pas mal la

De nos jours une raincut D4 xxl sur une smock peut rendre bien des service pour moins de 10 bucks pour 80% des gens. Cela tient dans une grande poche de smock. 

Ah mais carrément, j'aurais du y penser c'est vrai que pour 15e et à peine 300g ça le fait grave, si ça peut limiter les divers casse tetes avec le poncho et cie...

Outre le truc de la raincut D4, il est bon que la smock soit traitée avec un déperlant. Pas parce que cela la rendrait imperméable, mais parce que l'on obtient plusieurs avantages :

- la neige ne colle plus facilement au tissu (même si c'est limité avec un bon polycoton).

- donc la neige ne fond plus avec la chaleur du feu sans que l'on ait besoin de secouer/brosser le vêtement en permanence.

- et si la neige fond elle à moins tendance à s’incruster entre les fibres (elle déperle) et à te tremper ou à regeler.

- si la smock se mouille, avec un traitement déperlant intégral comme le nikwax (possible avec smock sans doublures ce qui est toujours préférable) elle sèche plus vite devant le feu.

Aussi on doit faire attention à ce que l'on porte dessous.

Une polaire ou de la laine traitée déperlant permettent d'avoir sans problème une toile humide par dessus. Encore plus vrai sous la capuche et autour du cou.

Si on a un pull commando avec des patch en toile sur les épaules on peut passer une fine couche de paraffine dessus pour rendre à cet endroit le tissus plus imperméable. Le confort est peu impacté et comme c'est l'endroit ou la toile de la smock touche l'isolant, on reste plus sec.

Il y a mieux, par exemple une veste pertex ou encore mieux en tissu traité epic (super déperlant quasi inusable) au dessus de la couche intermédiaire hydrophobe.
 
On peut aussi avoir une doublure imper respirante légère comme sur les parkas néerlandaises (je connais un jeune qui procède de la sorte).

Oui c'est vrai, ça fait quelques temps qu'il me dit qu'il faut que je traite ma smock, (mais ça fait d'autant plus de bonnes raisons de le faire), des que j'ai quelques ronds j'achete le tech wash et le nikwax.



Le bon conseil c'est celui de Chris : travailler le plus possible main nue. C'est souvent possible par température autour de 0°c selon l'humidité, le vent et la disponibilité de poches ou du feu.

Sinon, c'est bien de traiter le cuir avec une crême imperméabilisante de type collonil. Facile on met une noisette et on se frotte les mains. Cela ne fait pas de miracle mais évite l'effet buvard de certain cuirs.

Truc en plus : sécher une paire de gant en cuir (attention le cuir mouillé n'aime pas le feu en général et devient facilement cassant) c'est toujours long. C'est encore plus long quand il y a une doublure attachée. 

AMHA, une bonne pratique consiste à virer ta doublure et d'utiliser à la place une paire de gant polaire ou de laine. Le gant de cuir et la doublure, une fois séparés, sont bien plus rapide à sécher (tu augmentes la surface  X2). Et cela permet d'avoir deux paires de sous gants isolants, donc d'avoir une paire relativement sèche en permanence, ce qui rend un gant en cuir humide bien plus agréable.
 

Ok je vais regarder pour le collonil, parce qu'effectivement après avoir imbibé puis séché au feu mes gants, ils font plus carton que cuir haha.

Quant au travail mains nues... pour le froid (et l'eau) ça me gène pas forcément tant que ça mais j'aime bien quand même avoir une couche de cuir entre ma peau et le bois que je manipule, pour limiter l'infonfort et les divers petits bobos, après c'est sur que c'est un compromis. J'essaierai de voir ce que ça donne

Par contre le découplage entre la doublue et la coque externe me semble effectivement une bonne idée, je vais essayer de faire ça

04 janvier 2022 à 11:23:28
Réponse #9

Kilbith


Citer
Ah mais carrément, j'aurais du y penser c'est vrai que pour 15e et à peine 300g ça le fait grave, si ça peut limiter les divers casse tetes avec le poncho et cie...

 :o  :o :o

Tu veux renflouer la Famille Mulliez ? Pas besoin de dépenser une somme aussi importante (+50%) et de porter 100g (+50%) de plus!

Je te conseillais plutôt l'anorak : 8 roros et 200g.  :closedeyes:

https://www.decathlon.fr/p/coupe-pluie-de-randonnee-nature-nh100-raincut-demi-zip-homme/_/R-p-5332?mc=8300326

Plus sérieusement :

Ce type de vêtement est juste assez imperméable pour la pluie et respire seulement un petit peu. Ce n'est donc pas un bon vêtement pour un port habituel sous la pluie. De plus, comme les coutures sont plus ou moins étanchées, moins il y a de couture mieux c'est. Et le zip "no mark" c'est ce qui disparait en premier.

C'est pour cela qu'en complément d'une veste résistant au vent, au feu et à la bruine (ta smock) ce type d'anorak est idéal : pas cher, léger, compact.

 ;)
"Vim vi repellere omnia jura legesque permittunt"

04 janvier 2022 à 11:29:14
Réponse #10

Kilbith


Citer
Ok je vais regarder pour le collonil, parce qu'effectivement après avoir imbibé puis séché au feu mes gants, ils font plus carton que cuir haha.

Ca fait pas de miracle. Un gant de cuir dans la neige fini toujours mouillé. Disons que cela retarde l'échéance.

J'insiste : autour de 0°C, quand on peut se servir de ses mains nues c'est mieux (pas par -10°C en polissant de l'aluminium des heures avec ses mimines!).

En revanche on n'a pas abordé un point important : quand on retire ses gants on ne les poses jamais par terre ou sur la neige. On les range contre son corps, plus ou moins au chaud. C'est un point important. 

"Vim vi repellere omnia jura legesque permittunt"

15 février 2022 à 19:46:33
Réponse #11

musher


Bonjour,

Lors de mes dernières randonnées à traineau sous la pluie ou à température autour de O°C, j'avais un système à 3.
2 paires de sous gants polaires ou mieux en laine, 2 paires de mitaines en laine à rabats de D4, une paire de gants de maçon XXXL.

En temps normal (conduite du traineau, repas autour du feu...), je mettais sous gants + mitaines.
Pour les activités ou je touchais de la neige (abri, soins aux chiens, ramassage du bois...), j'enlevai les mitaines et j'enfilai mes gants de maçon 100% étanche. Ca évitait que ma chaleur fasse fondre la neige et trempe mes sous gants.
Si vraiment, c'était une activité à risque avec un couteau. Je mettais mes gants anti-coupures à la place des sous gants. Ca fait des manips mais ça permet sur une rando de plusieurs jours d'avoir toujours une paire de sous gants secs.
Car, sur un WE, j'avais réussi à tremper tous mes gants avant le soir et à chopper un début d'onglet à -3°C.

Pour la protection de la pluie, je mets la rain cut (ou la Stowaway) sous la smock déperlante.
La smock casse l'impact des gouttes et protège la raincut des branches, des épines, des étincelles du feu et des frottements du sac.
La raincut ne sert qu'empêcher l'humidité de passer de la smock à la couche isolante en polaire ou en laine. Par contre la smock va peser plus lourd car elle sera mouillée.
En plus, on continue à avoir accès au contenu des poches de la smock.
Faut juste anticipé la pluie pour mettre la raincut sur la smock avant la pluie.

Je préfère le raincut full zip car la stowaway est 1/2 zip et il est difficile de réguler la température lors d'un effort.

Lors de mon dernier We dans le Jura en 2015, il a plu 2 jours sans jamais s'arrêter avec des vents de 50/60 km/h (plus de 120 km/h en Bretagne ce WE). Avec des vestes et pantalons d'alpinisme en goretext, on a du finir en poncho BW et salopette de chasseur alpin.

Le sursac AF est suffissament grand pour mettre dedans un Matelas mousseThermarest Solar, mon DEF4 et mes chaussures.
Pour un WE, je ne prends plus de tarp. Ma Space blanket rouge me sert de tapis de sol/isolant et mon poncho BW d'abri.

17 février 2022 à 07:24:15
Réponse #12

raphael


merci, plein de petites astuces qui augmentent le confort

"Pour la protection de la pluie, je mets la rain cut (ou la Stowaway) sous la smock déperlante.
"

je vais essayer car a première vue cela parait "étrange" mais logique dans les bois et avec possibilité de feu  :up:
Se connaitre et s'accepter


 


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