Bonjour à tous, retex d'un évènement survenu hier soir.
LE CONTEXTE :
J'avais décidé de passer à mon bureau en voiture, depuis un déménagement il se situe à environ 100km de mon domicile, afin de récupérer pas mal de trucs (cadeaux offerts pour mon fils, chocolats, bonnes bouteilles...) impossible à prendre sur mon vélo lorsque j'y vais en train. Je prévoyais donc une journée en mode, arrivé tôt, parti tôt, et j'étais debout depuis 4h30, au bureau depuis 6h30. Vers 17h40 je suis sur le retour, à 10min de mon domicile sur la route principale à l'entrée d'un petit village, la tête déjà dans la soirée, un podcast de Joe Rogan en fond sonore et en surprise pour ma femme j'ai fait un saut chez un super traiteur qu'on adorait quand on habitait encore à notre ancienne maison. Super détendu donc, avec un coffre rempli de conneries (dont du matos de chantier aussi), vous verrez que ça va jouer sur la suite.
L'ACCIDENT :
A l'entrée du village je vois de loin un véhicule en manœuvre sur la voie, ça va ralentir, je lève déjà le pied. A 30m des véhicules devant moi je commence à freiner, pas de véhicule derrière moi. Là devant moi je vois le véhicule qui me précède percuter par l'arrière celui encore devant, des morceaux de carrosserie (pare chocs avant) s'éparpillent. Dans ma tête à ce moment là je me dis que c'est que du matos. Mais je vois le conducteur du véhicule percuté sortir de sa voiture pour s'écrouler directement à côté de celui-ci en plein milieu de la route.
L'INTERVENTION :
J'avais déjà arrêté mon véhicule bien en amont, je réfléchis à mon triangle en plus, m*rde il est avec la roue de secours sous tout mon bordel dans le coffre. Je décide de laisser mon véhicule comme bouclier, moteur tournant feux allumés et warning, c'est visible de loin (au moins 500m). Il a dû se passer 2 secondes, je sors de ma voiture et pars en courant vers la victime écroulée, en arrivant coup d'oeil rapide à l'occupante du véhicule qui a percuté l'autre, elle est débout, tout va bien, elle n'a visiblement rien, un rapide "ça va madame ?" me le confirme. Je me penche sur mon blessé qui essaie de bouger, j'ai franchement peur pour son dos et sa nuque, je lui demande de ne pas bouger et essaie de le rassurer, "on va appeler les pompiers", le son était à fond dans sa voiture, je trouve quelqu'un pour couper le contact, cette même personne trouve immédiatement quelqu'un pour faire la circulation alternée, bon déjà on va éviter le sur accident, ouf. Il a dû se passer 1 minute à tout casser depuis l'impact.
18 fait, téléphone sur haut parleur, je check vite fait l'absence d'hémorragies, j'étais certain de ne pas trouver de sang mais quand on fait une grosse boulette c'est souvent qu'on avait des certitudes. Pas de sang. Le 18 au bout du fil je fais un rapide topo sur le lieu, le blessé est conscient et m'aide beaucoup, il déjà subit un opération du dos et a mal à cet endroit. Une ambulancière arrive, je ne remarque pas tout se suite sa veste et veut d'abord l'envoyer bouler en croyant à une curieuse (belle boulette de ma part), je lui demande de veiller sur le blessé le temps que je cherche une couverture de survie dans mon véhicule. Je couvre le blessé, les véhicules qui nous passent à côté me tracassent, j'en fais part aux secours, les gendarmes sont déjà en route pour prendre le relai sur la gestion des flux de véhicules. 10 minutes que je suis en ligne avec les secours, les gendarmes sont là, dans la précipitation ils n'ont pas leurs lampes, je prête la mienne et je fais un résumé de la situation.
Dans le même temps l'ambulancière a prévenu et rassuré les proches du blessé qui l'attendaient et une connaissance du blessé arrivée sur les lieux de l'accident le rassure. Il grelotte énormément, du choc et sans doute aussi d'être allongé sur le bitume froid, je n'ai rien pour le réchauffer, j'ai bien un grand bout de tapis mousse dans ma voiture mais hors de question de bouger le blessé.
Environ 20min plus tard les pompiers arrivent, je bouge mon véhicule pour leur laisser la place. Dernier point avec les gendarmes, je laisse mes coordonnées. Les pompiers et les gendarmes ont pris le relai, il est temps de partir, rester dans leurs pattes ne ferait que les gêner.
CE QUE JE RETIENS :
- Avec les autres personnes intervenues j'étais presque inutile et c'est rassurant car ça veut dire que les gens qui assurent quand ça chie dans la colle sont plus nombreux que je pourrais le croire
- garder le triangle de sécurité accessible en tout temps et pas au fond du coffre.
- une lampe 120 lumens ça manque de patate, peut être opter pour un modèle de gabarit similaire mais plus récent et donc plus puissant.
- une lampe dans la voiture en plus de celle toujours sur moi ça mange pas de pain, j'étais le seul avec une lampe. Pourquoi pas un modèle puissant avec un cône dessus pour aider à baliser.
- la couverture de survie toujours à portée de main c'est bien beau, mais avec un blessé allongé sur du bitume froid c'est pas suffisant, une (ou deux) grosse chaufferette chimique dans le kit voiture ce serait loin d'être con et ça peut aussi servir dans d'autres situations.
- anticiper sur la conduite et avoir pu m'arrêter loin du blessé a permis de laisser ma caisse en mode feux + warnings pour baliser et protéger le lieu = aussi point d'arrêt obligatoire = aide a gérer les flux de véhicules .
- pas eu besoin de réfléchir au déroulé des opérations preuve que s'entraîner souvent est utile.