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Auteur Sujet: Attaques de vautours ?  (Lu 3844 fois)

05 novembre 2021 à 15:24:36
Lu 3844 fois

Karto


Salut.

De mon temps, dans le Vercors où nichaient alors quelques dizaines de vautours, je les regardais comme des beautés inoffensives, qui nettoyaient les charognes et qui m'offraient la grâce de leur bruit de planeur quand ils voulaient bien glisser près de moi à l'aplomb d'une falaise.

Quelques années plus tard j'avais bien lu quelques papiers sur des chevaux attaqués, mais ça paraissait moyennement étayé. Et puis j'avais entendu des on-dit, par un gars qui m'expliquait que "le vautour, avec son bec il peut sentir une seule goutte de sang en volant encore tellement haut que toi tu le vois même pas à l'oeil nu", et je me demandais s'il confondait pas avec les drones américains.

Puis là, hier dans le Cantal, un éleveur m'a raconté comment une pouliche à lui a été attaquée et tuée en estive. Un autre éleveur avait vu la scène se produire, et avait appelé le gars. Plusieurs dizaines de vautours se seraient massés sur la pouliche et autour d'elle. La pouliche couverte d'oiseaux serait devenue folle et aurait galopé partout. Les vautours l'auraient bequetée, et puis une fois qu'elle avait trébuché sous le poids et la panique, les yeux et la jugulaire y seraient passé, et son sort était fait. Le proprio avait mis une bonne heure à monter en pick-up, et à ce moment là les vautours étaient déjà tous repartis, et lui n'avait eu aucun mal à soulever la carcasse d'une pouliche qui avait pesé 200 kg pour la jeter dans la benne.

Le mec me disait qu'avant, quand 10 ou 20 couples avaient été réintroduits dans les gorges du Tarn, il les admirait quand ils passaient. Mais que maintenant qu'il y en avait des centaines ou peut-être des milliers (je cite, moi-même je n'ai aucun chiffre), leur comportement avait changé, et les attaques devenaient un problème, et une source de conflit dans la mesure où le vautour n'est pas régulé. Qu'en leur courant dessus avec un bâton on arrivait encore à les faire repartir, mais encore, de moins en moins. Lui il se faisait du souci pour le jour où ils s'en prendraient à un gamin d'une colo de vacances

De retour à la maison j'ai regardé un peu sur internet, et effectivement les occurrences ont l'air de devenir de plus en plus fréquentes. Ca me rappelle un peu l'affaire du loup, avec d'un côté un vrai problème lourd pour l'élevage ovin, et de l'autre côté une surestimation des attaques. Je me demandais si quelqu'un ici connaissait un peu ce dossier, et pouvait en dire un peu plus.

05 novembre 2021 à 15:41:00
Réponse #1

Tumiza



De retour à la maison j'ai regardé un peu sur internet,

... ^-^
Si c'est marqué sur internet c'est surement vrai  ::)
BAVU ba pris

05 novembre 2021 à 15:47:25
Réponse #2

Karto


... ^-^
Si c'est marqué sur internet c'est surement vrai  ::)

C'est vrai que sur internet on croise parfois des mecs qui parlent sans avoir rien à dire.

05 novembre 2021 à 16:14:31
Réponse #3

pl09


Salut,

J'ai eu l'occasion de bosser un peu pour des agriculteurs sur le secteur brebis et porc essentiellement il y a de cela quelques années.

En gros les autorités locales sont favorables à la remise en place des charniers. Je crois savoir que la LPO a œuvré dans ce sens, il faut que je recherche l'article en question.
Le gars pour qui je travaillais faisais de la transformation de porc à la ferme. Tous les sous produits étaient déposé sur le charnier et profitaient à ces grands rapaces.

 Ça permet d'occuper les oiseaux et de les fixer sur une zone. Si l'apport sur le charnier diminue les oiseaux vont chercher à se nourrir ailleurs.

HS : Tient ça me rappelle une histoire de castor européen qui après avoir été réintroduit dans les gorges de la Dourbie sont maintenant présent très bas sur le Tarn.

À plus.

05 novembre 2021 à 19:14:22
Réponse #4

Tumiza


Honnêtement, en lisant ton premier texte j'ai l'impression d’être dans un film catastrophe hollywoodien.
"Les gentil vautours  qui pullulent  avant de venir manger nos chevaux, nos vaches et nos enfant."  :lol:

Citer
Puis là, hier dans le Cantal, un éleveur m'a raconté comment une pouliche à lui a été attaquée et tuée en estive. Un autre éleveur avait vu la scène se produire, et avait appelé le gars. Plusieurs dizaines de vautours se seraient massés sur la pouliche et autour d'elle. La pouliche couverte d'oiseaux serait devenue folle et aurait galopé partout. Les vautours l'auraient bequetée, et puis une fois qu'elle avait trébuché sous le poids et la panique, les yeux et la jugulaire y seraient passé, et son sort était fait. Le proprio avait mis une bonne heure à monter en pick-up, et à ce moment là les vautours étaient déjà tous repartis, et lui n'avait eu aucun mal à soulever la carcasse d'une pouliche qui avait pesé 200 kg pour la jeter dans la benne
franchement! Quel confiance  peut on accorder à ce témoignage? et puis pourquoi le témoins n'est pas intervenu si ça c'est déroulé sous ces yeux?

Après une rapide recherche Google ( oui internet :lol:) on peut tomber sur ca https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/PNA_Vautour-fauve_2016-2025.pdf
Origine qui à l'air fiable et verifiable et avec une bibliographie....

Les affaires médiatique autour du Covid devrait nous avoir plus sensibiliser au crédit qu'on peut accorder au fait et à la manière dont ils sont présenté "

[mode vieux con OFF]
« Modifié: 05 novembre 2021 à 19:34:16 par Tumiza »
BAVU ba pris

05 novembre 2021 à 20:55:35
Réponse #5

bloodyfrog


Pas d'étude scientifique, juste une anecdote...

Je croise moi aussi des vautours depuis longtemps sur les les sommets.
Un, deux... six, sept...

Cet été j'ai fait pas mal de montagne, après plusieurs années d'abstinence.
Un matin d'août, montée à la frontale au mont Valier pour l'instant "lever de soleil"...
Le jour se lève... seul au sommet... un vautour dans le ciel, deux, quatre, dix, vingt, trente, cinquante...
Pour moi c'était du jamais vu...  :blink:
Les oiseaux tourbillonnant autour de moi, assis sur mon caillou.

Instant magique... mais un petit air de fin du monde aussi, et j'avoue que l'inquiétude n'était pas absente, et j'étais plutôt content de voir arriver un couple de marcheurs une vingtaine de minutes plus tard. ;D

Naturellement, ce n'est qu'un témoignage d'un mec vacciné Pfizer, écrit sur un forum internet.
Vous n'êtes pas obligé de me croire. :closedeyes:

Manu. :)

06 novembre 2021 à 00:22:11
Réponse #6

Karto


franchement! Quel confiance  peut on accorder à ce témoignage?

Merci pour ton papier. Quoi que citant un truc aussi vieux que 2009 (où les populations de vautours des Cévennes étaient 2 à 3 fois plus faibles qu'aujoud'hui) il confirme bien l'attaque d'animaux vivants, et occasionnellement en parfaite santé.

Alors quelle confiance accorder ? Assez pour vouloir creuser la question avec autre chose qu'une idée préconçue.

Citer
et puis pourquoi le témoins n'est pas intervenu si ça c'est déroulé sous ces yeux?

Si c'est arrivé comme le mec me l'a raconté, peut-être qu'il était sur le versant d'en face ? Peut-être qu'il a essayé mais pas réussi ? Peut-être que...

J'ai pas de réponse. C'est pour ça que je pose des questions. Pierrot, Pl09, Bloodyfrog, donnent des pièces d'un puzzle que je trouve intriguant.
« Modifié: 06 novembre 2021 à 07:48:07 par Karto »

06 novembre 2021 à 11:16:10
Réponse #7

Rantanplan


Il y a quelque-chose qui cloche dans l'article "l'Ardèche".

Les attaques avérées de vautours sur des animaux vivants sont extrêmement rares, d’après plusieurs spécialistes environnementaux contactés. Selon eux, les vautours fauves, et les vautours en général, n’attaquent pas d’animaux vivants, ce sont des charognards qui repèrent leur repas à l’odorat. Ils sont attirés par les odeurs de putréfaction et de sang.

Il a cependant été enregistré de rares cas d’attaque sur des animaux malades ou des nouveau-nés. Dans ces cas précis, le vautour est attiré par l’odeur qu’émet le placenta. Une hypothèse possible pour le cas du tout jeune poulain de Saint-Julien-d’Intres qui dégageait peut être encore des odeurs relatives à sa naissance.


Les vautours fauves n'ont pas l'odorat développé.
source: http://www.vautours.info/articles/vautour-morphologie.htm
Rire nous rend invincibles. Pas comme ceux qui gagnent toujours mais comme ceux qui n'abandonnent pas. - Frida Kahlo

06 novembre 2021 à 11:26:10
Réponse #8

azur


Les vautours fauves, j'en vois passer régulièrement au dessus de chez moi, venant en général du cirque d'Archiane, pourtant distant d'une cinquantaine de km, et volant vers le Queyras et le Mercantour pour se restaurer.
Ils n'ont peut-être pas un odorat très développé mais ils savent chercher et repérer les charognes d'assez loin...
Tout le monde savait que c'était impossible... est venu un idiot qui ne le savait pas, et qui l'a fait!
------------------------------------------
Boviner, c'est contourner par le centre...

06 novembre 2021 à 14:54:06
Réponse #9

Criss Kenton


Même type d'anecdote que Bloodyfrog et une simple observation parmi tant d'autres :

Début des année 90, passionné de rapaces, j'étais toujours à l'affut et trimballait une paire de jumelle dès que je le pouvais. Surtout quand il s'agissait de rendre visite à la famille en Ariège. Je me souviens que c'était une joie quand j'arrivais à observer ne serait ce qu'un seul vautour fauve dans la journée, même à grande distance. Et une fête quand j'arrivais à en voir plusieurs (max 3) ou encore quand j'arrivais à en distinguer un nettement (toujours aux jumelle). La plupart du temps je revenais bredouille (ou brocouille comme on dit dans le bouchonnois).

Je me souviens d'un après midi passé couché sur le dos vers le pic des 3 seigneurs à observer le balais de 3 vautours fauves planant haut au dessus de ma tête.

2018 même endroit, montée au 3 seigneurs à partir de Port de Lers. A mi chemin j'observe fasciné un premier vautour glisser à 5 mètre en dessous de moi, puis 2 autres encore plus près, et encore 2 autres un peu plus loin, etc. Au total une bonne grosse 20 aine rien qu'au dessus de Port de Lers. Et j'en verrai encore une 20aine d'autres au fil de la rando. Gamin je n'aurais jamais oser caresser l'éventualité d'une telle rencontre...


Pour ce qui est de l'apport de signal concret, et pour compléter le document de Tumiza et les liens de Pierrot, il y a matière à aller fouiller les productions de l'ONCFS et de l'OFB qui se sont penchés (et se penchent toujours) sérieusement sur le sujet en lien avec les préfectures concernées.

Exemple de la Lozère:
- Evalutation des interactions entre les vautours fauves et le cheptel domestique dans la région des grandes Causses - Donne des données chiffrées et explique notamment les méthodologies d'observations sur le terrain en lien avec les constats "d'attaques" demandés par les éleveurs
- Compte-rendu du comité vautours et élevage du 20 mars 2018 - Apporte des éléments de réponse sur les dynamiques d'évolutions de population de vautours (en Lozère) notamment et beaucoup de mots clés pour approfondir les recherches (acteurs, études en cours, etc.)
Déjà plein de ressources compilées rien que sur ce site de la préfecture de Lozère (voir les différents "Comités Vautours" et les annexes associés) dont plusieurs doc de synthèses d'études étho-écologiques de terrain (stratégie alimentaire notamment).

Et un autre doc qui date (2010) mais qui est éclairant en matière de "compta analytique": Les attaques sur bétail domestique attribuées au vautour fauve (Pyrénées)
265 pages de bonheur pour les plus passionné(e)s d'entre vous; sinon sauter directement à la page 149 voir 158 pour les grosses feignasses.

En gros, dès 2010 dans le cas des Pyrénées*, une réponse sur base d'analyse des constat et d'expertises vétérinaires était déjà apportée à la question "Les vautours fauves peuvent-ils être responsable d'attaques au sens du terme prédation avec intention de mise à mort volontaire ?

Et cette réponse est : Oui, il en sont (très) occasionnellement capables.
Mais les attaques de ce type son rares sur animaux sains, hors mises à bas. Et quand elles ont lieu il semble que ce soit par "méprise" (animal resté couché trop longtemps ou endormi). Mais on retrouve la description d'animaux écrasés et paralysés sous le poids d'un trop grand nombre de vautours par exemple.

Bon après ça reste des documents mis à disposition sur internet, par un service de l'état qui plus est, donc probablement sous contrôle éditorial de grenouilles sodomites vaccinées partouzeuses de droite... A prendre avec des pincettes donc  :closedeyes:


Le problème des attaques de vautours n'a très surement pas l'importance que la presse lui donne, mais il a tout de même l'air de se poser... Dur de placer le curseur par contre entre réalités éthologiques, gestion administrative des constats, niveau de véracité des témoignages, traitement médiatique, etc.

Je serais par exemple curieux d'avoir le fin mot sur la réalité d'une attaque de cheval adulte sur pieds et (réellement) sain par un groupe de vautour. Ce cas de figure m'intrigue aussi.


*Edit : pour remettre dans le contexte, les expertises objets du rapport ont été conduites juste après la fermeture des charniers espagnols donc nombre de vautours et stress alimentaires exceptionnels. Soit un "extrême comportemental" Depuis le nombre d'attaques a drastiquement chuté.
« Modifié: 06 novembre 2021 à 16:04:45 par Criss Kenton »

06 novembre 2021 à 22:55:22
Réponse #10

pl09



 


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