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Auteur Sujet: Changer de vie: quand commencer?  (Lu 2327 fois)

28 octobre 2021 à 15:19:01
Lu 2327 fois

Sou


Bonjour à toutes et à tous,

En ce moment je me questionne fortement sur ce moment où on décide de changer de vie, de passer à l'action.

En ce qui me concerne, les changements que j'ai pu effectuer dans ma vie (préparation physique, reconversion professionnelle, révision de mes valeurs, changement de comportement, etc) ont toujours pris la forme de réponses à mon histoire de vie, c'est-à-dire une nécessité de faire à l'instant T. 

Or, aujourd'hui, j'aimerai faire intervenir de nouveaux changements dans ma vie, mais ceux-ci ne semblent pas être ressentit par mon complexe tête-corps-coeur comme une nécessité (même ceux pourtant liés à des angoisses), en résulte une difficulté à passer à l'action ou à tenir des objectifs.

Je me pose donc la question de "pourquoi?", même si pense être convaincu de la nécessité de faire, mon complexe tête-corps-coeur  ne suit pas.

Cela me conduit aussi à me demander si il y a des conditions bien spécifiques à respecter pour passer à l'action et si par conséquence les changements de vie dépendent plus de là où l'on se trouve dans notre expérience de vie plutôt que de notre volonté de changement.

Des idées, des réflexions, des avis?

Sou.
"La dissidence n'est pas une fin, mais seulement un moyen, celui de faire à sa façon."

28 octobre 2021 à 15:40:13
Réponse #1

DavidManise


Salut,

Vaste sujet.

Perso j'ai arrêté de changer de vie.  Je change juste des trucs dans ma vie au fur et à mesure que je peux, que j'ai le temps et les ressources de le faire.  Exemple, depuis 3 ans j'étais la tête dans le guidon avec mon ex qui voulait récupérer la garde de notre fils.  Guerre juridique et tout.  Maintenant que c'est posé, j'ai de nouveau du temps et des dispos pour des loisirs autres que "récupérer de l'énergie le plus vite possible". 

Et du coup je me suis remis sérieusement au kung fu.  Et du coup ça fait ressortir plein de signaux faibles sur des problèmes de santé qui pourraient me faire chier plus tard (tendinites, pb de dos, etc.) et j'ai le temps de rechercher les causes profondes et de prendre soin de moi.

Avant le 27 mai dernier c'était même pas envisageable.  Depuis le jugement, je revis.

Et t'sais quoi ?  Pendant tout ce temps là y'a plein de changements de vie qui m'auraient bien appelé intellectuellement ou qui me faisaient envie (dont le Kung Fu) mais j'avais juste pas les moyens de m'y mettre. 

Bref, tout ça pour dire qu'un moment donné faut aussi pouvoir se lâcher la grappe un petit peu.

David
"Ici, on n'est pas (que) sur Internet."

Stages survie CEETS - Page de liens a moi que j'aimeu

28 octobre 2021 à 16:35:16
Réponse #2

Sou


Citer
Perso j'ai arrêté de changer de vie.  Je change juste des trucs dans ma vie au fur et à mesure que je peux, que j'ai le temps et les ressources de le faire.

Je me suis mal exprimé, en effet, je souhaite changer des choses et non pas de vie totalement.
C'est une nuance qu'il est bon de souligner en effet, car elle sous-entends la question de la cohérence des actions et une certaine forme de continuité générale, qui exprime et demande moins d'efforts mental.


Le kung-fu, à moins que ça rentre dans un plan générale de bien être ou de survie, est, à mon sens, bel et bien une envie.
Ce qui me permet de comprendre pourquoi il y a une temporalité pour le pratiquer (après la nécessité de faire pour ton fils et de ne pas t'épuiser).

Or, ma question porte plus sur des nécessités.
Ou du moins ce qu'on peut penser l'être.

Par exemple, lorsque je me pose je me dis qu'il faudrait que je reprenne un entraînement sérieux en self, que j'améliore la productivité de mon potager ou encore que je m'investisse pour que mes voisins soient sensibiliser aux premiers secours.
Tout ça car c'est ce que ma raison me dicte en fonction de mes préoccupations.

Cependant, je ne fais pas tout ça (au du moins partiellement) car ça me demande du temps.
Temps que je pourrai avoir si je passait un peu moins de temps à faire des jeux, des apéros, et je ne sais quoi d'autre.
 
Alors il est certains que le lien social c'est important, que de savoir respirer aussi, mais je me dis qu'à force de me répéter ça (ironiquement à une époque c'était l'inverse, j'ai dû apprendre à me respecter) je risque de rester sur des acquis (avec tout ce que ça implique) et de ne jamais passer à l'action.

Au niveau du mental, face à certaine situations (effort physique par exemple) j'ai l'impression d'avoir perdu une partie de ma niak.
Comme si je m'étais trop lâché la grappe et que maintenant ça avance plus aussi efficacement qu'avant.

Pour sortir de mon cas et repartir sur quelque chose de plus général, en écrivant ces lignes je me suis rappelé du livre "La densification de l’être : se préparer aux situations difficiles".
À l'intérieur on y trouve un découpage en trois parties du concepts de densification: physique, psychologique et métaphysique.

Dans la partie métaphysique (que je pense être la plus proche de mon questionnement), on y retrouve des pré-requis qui sont:
- La connaissance de soi
- Le courage physique, intellectuel et de décision dans l’adversité
- L’humilité
- La responsabilisation et le pardon
- La curiosité intellectuelle
- Le sens de l’action
- L’étique

Suite à cette lecture j'ai l'impression que ma question personnelle porte plus précisément sur la question du courage.
Et que ma question plus générale, sur les conditions de passage à l'action, avance un peu. 
« Modifié: 28 octobre 2021 à 16:56:54 par Sou »
"La dissidence n'est pas une fin, mais seulement un moyen, celui de faire à sa façon."

28 octobre 2021 à 19:29:02
Réponse #3

Mad Wolf


Bonsoir Sou,

Je me retrouve beaucoup dans l'extrait suivant :

Citer
Or, aujourd'hui, j'aimerai faire intervenir de nouveaux changements dans ma vie, mais ceux-ci ne semblent pas être ressentit par mon complexe tête-corps-coeur comme une nécessité (même ceux pourtant liés à des angoisses), en résulte une difficulté à passer à l'action ou à tenir des objectifs.

Je me pose donc la question de "pourquoi?", même si pense être convaincu de la nécessité de faire, mon complexe tête-corps-coeur  ne suit pas.

Dans mon cas, j'ai appris à force d'échecs et de remise en question à m'écouter. Comme l'expliquait David, il y a des moments où toute écoute de soi est impossible, trop de stress, trop de pression sociale, trop de responsabilités en tout genre et souvent le boulot doit être fait et quand il est fait, on a tendance à tout d'abord se détendre et profiter et, parfois (souvent dans mon cas),à se laisser aller.

Avec le temps j'essaye de sentir quand la période de "reconstruction" s'achève et quand celle du laisser-aller commence. à ce moment là j'essaye de me foutre un énorme coup de pied au cul mentalement et d'avancer sur mes projets personnels. Souvent cette discipline relance la motivation...et parfois je me vautre et je repars dans une période plus ou moins longue ou je rêve mes projets plutôt que de tenter de les accomplir.

La pire chose étant de se voiler la face dans ce genre de situation ("Non mais là c'est bon, j'en ai fais assez, 'Allez aujourd'hui je me lâche mais demain je m'y met", je reste convaincu que le fait de 'conscientiser" ces moments de faiblesses permet de les anticiper et de les combattre plus facilement.  ;)

"Je suis fils de paysan, et fils d'ouvrier,
Je ne prends pas les armes contre d'autres affamés"

- Je suis fils (Corrigan Fest)

29 octobre 2021 à 10:55:28
Réponse #4

DavidManise


Salut,

Ok je pige mieux où tu voulais en venir.

On parle de procrastination.  On parle de "ce que je devrais faire" (en théorie) vs. "ce que je fais vraiment".  Je suis un champion international de procrastination.  Avec les années, j'ai fini par comprendre le mécanisme sous-jacent (qui n'est probablement valable que pour moi) : je procrastine quand, inconsciemment :

- je ne peux pas faire un truc aussi bien que je voudrais ;
- je devrais me friter avec quelqu'un pour pouvoir faire les choses bien (ce qui revient au même) ;

Typiquement, dans ces moments là, ça me semble juste insurmontable.  Je ne trouve jamais l'énergie.  Je glande, je fais d'autres trucs "prioritaires".  Je m'invente des excuses et des gigots sur le feu, et des réflexions philosophiques super compliquées.

Mais en vrai, c'est plus simple : je suis perfectionniste, et je préfère ne pas faire un truc plutôt que de le faire "pas assez bien".  Je suis aussi super loyal : quand je m'engage sur un truc, j'ai bcp de mal à m'en désengager.  Comme si la parole donnée était impossible à reprendre, sinon je suis bon pour me faire seppuku.  Du coup je n'arrive pas à dire "je lâche l'affaire" mais je n'arrive pas non plus à le faire.  Seule option pour rester en cohérence (until the deadline, of course) : remettre à demain.

Quand je commence à bloquer sur un projet, du coup, je me mets vite à chercher ce qui ne va pas.  Bien souvent c'est une petite connerie que je n'ai pas mise en lumière.  Genre dire à la personne avec qui je bosse "moi je suis ok pour faire ce truc, mais je le fais à ma sauce ou pas du tout, ok pour toi ?"... 

Et ça ouvre la discussion, et l'énergie se remet à circuler.

Bref, tout ça pour dire qu'on a l'impression que c'est notre côté rationnel qui prend les décisions et qui libère ou pas l'énergie.  La vérité c'est que c'est plutôt notre émotionnel.  Et le rationnel doit se démerder à rester copilote avec l'émotionnel totalement cinglé qui tient les commandes...  et lui donner envie de ne pas planter l'avion dans une montagne, ou de juste voler en rond jusqu'à épuisement du carburant  ;#

David
"Ici, on n'est pas (que) sur Internet."

Stages survie CEETS - Page de liens a moi que j'aimeu

30 octobre 2021 à 04:43:43
Réponse #5

Philgood


Un truc qui s'applique quand on a envie de changer des gros trucs (changer de vie, faire des gros changements dans un projet tel que tu décrivais, etc...) C'est le "premier incrément minimal"

Souvent ça a plus à trait avec faire un test, un prototype, se documenter : ça fait progresser (et c'est pour moi moins pénible qu'une discussion potentiellement bloquante ou conflictuelle).

Du coup je trouve que c'est premiers incréments me mettent en mouvement (momentum) et ensuite c'est plus facile pour moi d'avancer là où j'étais bloqué avant.

En plus avoir un prototype, ça permet de rendre la discussion plus fructueuse je trouve. Et puis c'est souvent un point indiscutable: ça marche ou pas.
Ça permet aussi parfois d'avoir une "discussion" avec son propre ego qui est souvent sur le chemin.  ;D

Bref, start small. Get going. Increase scope later.

 


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Bienveillance, n.f. : disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui. (Wikipedia).

« [...] ce qui devrait toujours nous éveiller quant à l'obligation de s'adresser à l'autre comme l'on voudrait que l'on s'adresse à nous :
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