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Auteur Sujet: Comportement des cerfs en période de brâme, danger d'un bivouac solo?  (Lu 5428 fois)

20 septembre 2021 à 12:17:40
Lu 5428 fois

theoto


Bonjour à tous,

Tout d'abord, étant débutant sur ce forum, n'hésitez pas à me dire si le choix de la rubrique n'est pas approprié. J'en viens à l'objet de ma question. J'avais prévu de faire mon premier bivouac solo en région parisienne dans une grande foret du coin. J'ai déjà bivouaqué en solo une fois récemment, mais c'était dans une foret de montagne peu dense, a 1900m d'altitude, dans un cadre très sécurisant psychologiquement (encore moins de risque de mauvaise rencontre que dans une foret classique, je connaissais l'endroit, très peu de grands bestiaux a part quelques renards, foret très silencieuse la nuit, etc...)

Alors que je m'apprêtais donc à me lancer cette semaine pour un premier bivouac solo près de chez moi, j'ai entendu parler du brâme du cerf, et de l'attitude parfois peu amène de ces honorables créatures durant cette période. J'ai évidemment suivi la procédure standard pour ne jamais sortir de chez soi en tapant sur google "attaque cerf" et autres "cerf brame danger", bref, j'imagine que je ne suis pas le premier à suivre cette démarche, et j'avoue que les résultats sont au rendez-vous, je suis tombé sur quelques vidéos un peu flippantes, des histoires de visage arraché par des bois de cerf, et du coup je me dis qu'autant ça ne m'aurait pas trop inquiété si j'étais avec quelques comparses, mais tout seul, avec aussi peu d'expérience, ça a suffit à me refroidir un peu. Est-ce que vous pensez que je suis en plein délire parano? Ou alors serait-il préférable d'attendre la fin des ébats de ces messieurs pour gouter aux joies du bivouac solo?

TL;DR:
Au delà du BRUIT que constitue probablement l'expression de ma trouillite aigue, je me dis que ça pourrait être intéressant de recenser ici des conseils sur l'attitude à avoir face à ces bestiaux, ce qu'il faut faire ou ne pas faire, comment les éviter si on est pas là pour les écouter/observer, et aussi est-ce que c'est potentiellement un danger en cas de bivouac solo si on est pas très expérimenté? J'ai pas vu beaucoup d'informations sur le sujet en ligne et ici, après la recherche ne fonctionne pas sur mon navigateur donc si j'ai loupé des topics dédiés n'hésitez pas à me rediriger

20 septembre 2021 à 12:57:55
Réponse #1

Buffalo


En général notre odeur les fait fuir. Personnellement je me méfie bien plus des humains que du gibier!
Je cause pas aux cons, ça les instruit "Audiard"

20 septembre 2021 à 13:28:09
Réponse #2

Puk


Salut,

Peu d'expérience avec le cerf mais l'affût n'est pas des plus évident même en période de brame, l'entendre est facile mais l'observer est plus compliqué.

Comme le souligne Buffalo notre odeur suffit en général à les tenir loin. Ce n'est pas le cas de toutes les espèces comme le sanglier qui peut être plus curieux et opportuniste pour trouver à manger et surtout moins farouche en fonction de la démographie sur le territoire et la pression de la chasse/proximité d'habitation.

Cet été, mon fils part "à l'aventure" dans la forêt à côté de la maison, il revient en courant parce qu'il a vu 4 sangliers (des jeunes du début d'année)... et bien les 4 sangliers l'ont suivi pour venir jusqu'à 3m de nous en continuant de glaner dans la couche d'humus...

D'autres espèces comme le blaireau ou le renard t'éviteront si ils te sentent mais avec un coup de bol et un bon vent se sont de belles rencontres tout comme les chevreuils qui sont bigleux si tu ne bouges pas.

Au plaisir de vous lire,
Puk
"La chute n'est pas un échec. L'échec c'est de rester là où on est tombé"

20 septembre 2021 à 18:35:05
Réponse #3

mic57


Pareil que les collègues.
J'en reviens d'un bivouac, à part un renard qu'on a entendu et un chevreuil que la chienne a senti, rien à signaler.
Il est nécessaire d’avoir vécu les déchainements du ciel sur la rive d’un fleuve puissant dans la solitude sibérienne pour ressentir un peu de ce préhistorique effroi de l’âme devant la nature – Sylvain Tesson, L’Axe du Loup

20 septembre 2021 à 21:16:56
Réponse #4

Corazon


Evite tout simplement les zones de brâme connues.

Par le passé, ma passion c'était la photographie animalière.  Et comme tout les amis, je me suis intéressé au brâme.

Une seule sortie (parmi une foultitude) a posé problème.  Je marchais de nuit en direction du lieu de brâme afin de pouvoir faire des photos au petit matin, sans les déranger avec mon arrivée.  J'ai été chargé ou plutôt dit très fortement intimidé.  Le cerf a foncé vers moi.  Je ne le voyais pas (faisait trop sombre), je l'entendais.  Je me suis abrité du mieux que je pouvais et j'ai fait du bruit.  Je me souviens très bien de sa respiration, très très proche.  Je peux te dire que le trouillomètre était à 100% !

A 200% d'accord avec Pierrot : les tiques sont une vraie saloperies, elle m'ont gâché ma vie.
Le monde est réservé à ceux qui se lèvent tôt.

20 septembre 2021 à 21:36:16
Réponse #5

fan


Bivouac pour écouter le brame du cerf avec mes jumeaux de 16 ans il y a 3 jours.
Je craignais plutôt un chasseur à l'affût ou à  l'approche.  J'avais les infos pour ne pas gêner ni risquer une balle perdue.
A minuit Arnaud se réveille l'air terrorisé. Il se tape la tête sur le sol, crache, pleure..." j'ai une bête dans l'oreille, elle creuse , ça fait trop mal ! Y a trop de bruit dans ma tête, elle creuse je l'entends !
Regarde regarde."
Il a des conduits auditifs minuscules , je ne vois rien.
Prise d'un fou rire nerveux je lui dit que c'est sûrement une otite aiguë. ( je suis pas bête...je suis médecin ! )
Son frère m'engueule en me demandant si j'ai déjà vu une otite aiguë qui débute en une seconde... il a la présence d'esprit de me tendre la bouteille d'eau pour en verser dans l'oreille de son frère. 
Miracle ! Le bruit et la douleur cessent. On voit un petit insecte noir sur le tapis de sol : le coupable ?
S'ensuivent une heure de fou rire pour moi et une heure de debriefing pour les garçons.
Puis fin de nuit pourrie pour Nicolas qui essaie de dormir les mains plaquées sur les oreilles !
À part ça le brame c'était très chouette...et on a été réveillés à 6 h par un coup de feu dans la forêt.
Morale de l'histoire : à vous de voir...
Une pomme par jour éloigne le médecin...à condition de bien viser!

21 septembre 2021 à 00:15:45
Réponse #6

theoto


Merci a tous pour vos réponses! a priori si je synthétise pour l'instant ça ne craint pas trop, pas plus que les sangliers en tout cas (qui eux globalement ne craignent pas non plus, sauf vraiment pas de chance ou comportement stupide)

En général notre odeur les fait fuir. Personnellement je me méfie bien plus des humains que du gibier!

Pareillement! Après heureusement il y a plus de gibier que de bipèdes au milieu de la foret en pleine nuit.

Comme le souligne Buffalo notre odeur suffit en général à les tenir loin. Ce n'est pas le cas de toutes les espèces comme le sanglier qui peut être plus curieux et opportuniste pour trouver à manger et surtout moins farouche en fonction de la démographie sur le territoire et la pression de la chasse/proximité d'habitation.

Cet été, mon fils part "à l'aventure" dans la forêt à côté de la maison, il revient en courant parce qu'il a vu 4 sangliers (des jeunes du début d'année)... et bien les 4 sangliers l'ont suivi pour venir jusqu'à 3m de nous en continuant de glaner dans la couche d'humus...

Pas cool ça! le pauvre a du bien flipper. ça relativise un peu ce qu'on entend toujours sur les sangliers terrorisés par les humains

Il convient de rappeler qu'en bivouac,les plus grands dangers sont les branches mortes qui peuvent nous  tomber dessus, si on pas vérifié avant de se poser, et les tiques qui cette année ont été particulièrement virulentes.
A cette époque ci en cherchant des champignons ou à la chasse, on en ramasse souvent.

Ouais c'est sur, je suis un peu sensibilisé la-dessus heureusement, mais c'est vrai qu'il m'arrive d'oublier de lever les yeux avant de monter mon tarp, on se sent un peu con quand on voit la grosse branche morte après. Une fois cette été après une grosse rando on a monté le camp tard dans un bout de foret très dense on a pas fait attention et on s'est rendu compte le lendemain que TOUS les arbres autour étaient étaient morts, beaucoup a moitié effondrés, probablement à cause d'une maladie. Heureusement c'était un soir sans vent, sinon ça aurait pu mal tourner.

Il faut éviter de poser son bivouac sur une place de brame, parce que là, l'odeur n'y fera rien, à part ce point là, il n'y a pas de risques particuliers.
L'ours bleu est bien plus à craindre....

Merci pour le conseil! et comment pourrais-je reconnaitre une place de brame de jour? grande clairière avec des coulées qui y mènent? Quant à l'ours bleu j'en fais mon affaire, ça fera des protéines

Une seule sortie (parmi une foultitude) a posé problème.  Je marchais de nuit en direction du lieu de brâme afin de pouvoir faire des photos au petit matin, sans les déranger avec mon arrivée.  J'ai été chargé ou plutôt dit très fortement intimidé.  Le cerf a foncé vers moi.  Je ne le voyais pas (faisait trop sombre), je l'entendais.  Je me suis abrité du mieux que je pouvais et j'ai fait du bruit.  Je me souviens très bien de sa respiration, très très proche.  Je peux te dire que le trouillomètre était à 100% !

A 200% d'accord avec Pierrot : les tiques sont une vraie saloperies, elle m'ont gâché ma vie.

Ah oui tu m'étonne j'aurais été terrorisé aussi, heureusement ça s'est bien fini! j'imagine que dans mon cas, ne souhaitant pas spécialement écouter/observer le brâme, ce risque peut être considérablement réduit en ne me déplaçant plus la nuit et en restant sur le lieu de bivouac.
m*rde pour les tiques, Lyme j'imagine? quelle saloperie...

Bivouac pour écouter le brame du cerf avec mes jumeaux de 16 ans il y a 3 jours.
Je craignais plutôt un chasseur à l'affût ou à  l'approche.  J'avais les infos pour ne pas gêner ni risquer une balle perdue.
A minuit Arnaud se réveille l'air terrorisé. Il se tape la tête sur le sol, crache, pleure..." j'ai une bête dans l'oreille, elle creuse , ça fait trop mal ! Y a trop de bruit dans ma tête, elle creuse je l'entends !
Regarde regarde."
Il a des conduits auditifs minuscules , je ne vois rien.
Prise d'un fou rire nerveux je lui dit que c'est sûrement une otite aiguë. ( je suis pas bête...je suis médecin ! )
Son frère m'engueule en me demandant si j'ai déjà vu une otite aiguë qui débute en une seconde... il a la présence d'esprit de me tendre la bouteille d'eau pour en verser dans l'oreille de son frère. 
Miracle ! Le bruit et la douleur cessent. On voit un petit insecte noir sur le tapis de sol : le coupable ?
S'ensuivent une heure de fou rire pour moi et une heure de debriefing pour les garçons.
Puis fin de nuit pourrie pour Nicolas qui essaie de dormir les mains plaquées sur les oreilles !
À part ça le brame c'était très chouette...et on a été réveillés à 6 h par un coup de feu dans la forêt.
Morale de l'histoire : à vous de voir...
Ok bon à savoir pour la bouteille d'eau, je n'y aurais absolument pas pensé mais visiblement il a eu raison, sur internet c'est ce qu'ils recommandent aussi! Quant aux chasseurs j'ai cru comprendre que la saison de chasse n'avais pas encore débuté la ou je compte me rendre, mais il faut peut-être que j'approfondisse la question, d'autant plus que dans tous les cas il y a souvent des braconniers



21 septembre 2021 à 07:47:03
Réponse #7

Corazon


Oui Lyme, stade 3 depuis très longtemps.

A part ça, vivre un brâme de tout prêt, c'est une expérience inoubliable.


Le monde est réservé à ceux qui se lèvent tôt.

21 septembre 2021 à 08:18:06
Réponse #8

Magic Manu


La première fois que je suis allé dormir dans une forêt avec mon fils de 11 ans, je n’étais pas prévenu et j’ai été réveillé par le cri de Cheebaka! Il s’agissait du brame du cerf, mais je n’étais pas au courant.  ;#J’ai fini par comprendre évidemment.
Depuis, j’y retourne quasiment tous les ans. Il m’est arrivé d’entendre le cerf marcher et respirer, mais je n’ai jamais eu de signe d’agressivité de leur part.
Je me demande juste maintenant dans quelle mesure je ne risque pas de les déranger un peu dans cette période d’activité si importante.
C’est pour cette raison que je n’y suis pas retourné depuis deux ans…
Hope for the best, expect the worst...

21 septembre 2021 à 20:43:21
Réponse #9

theoto


A part ça, vivre un brâme de tout prêt, c'est une expérience inoubliable.


Waouh magnifique effectivement

21 septembre 2021 à 20:45:23
Réponse #10

theoto


La première fois que je suis allé dormir dans une forêt avec mon fils de 11 ans, je n’étais pas prévenu et j’ai été réveillé par le cri de Cheebaka! Il s’agissait du brame du cerf, mais je n’étais pas au courant.  ;#J’ai fini par comprendre évidemment.
Depuis, j’y retourne quasiment tous les ans. Il m’est arrivé d’entendre le cerf marcher et respirer, mais je n’ai jamais eu de signe d’agressivité de leur part.
Je me demande juste maintenant dans quelle mesure je ne risque pas de les déranger un peu dans cette période d’activité si importante.
C’est pour cette raison que je n’y suis pas retourné depuis deux ans…

Ok bon ça me rassure pas mal tout ça! effectivement mieux vaut pas les déranger, après vu que je suis vraiment pas dans l'optique de les approcher mais plutôt de les éviter, je pense que ça devrait aller, après c'est sur qu'on a jamais zéro impact

23 septembre 2021 à 07:45:34
Réponse #11

greenman


Salut

Je reviens d'un petit bivouac dans les Pyrénées.

Le brame a bien commencé, une petite dizaine dans les environs du bivouac

1 seul est passé non loin du tarp, j'ai bien entendu sa respiration et ses pas, mais dès que j'ai bougé je l'ai entendu décamper.

Et à minuit quasi plus un bruit...



Bref tout s'est bien passé.
« Modifié: 23 septembre 2021 à 09:35:06 par greenman »
Voici une vidéo sur la réalisation de ma cabane - http://vimeo.com/23283003

23 septembre 2021 à 09:26:49
Réponse #12

Philgood


Même chose dans les Yvelines: brame en cours.

Par contre une info que je n'ai pas vérifiée : il y aurait des arrêtés préfectoraux interdisant de rentrer dans les massifs forestiers où il y a du brame et des gendarmes auraient dressé quelques amendes.

De manière générale, les places de brame sont plutôt concentrées en des zones bien spécifiques (zones humides et ou dégagées entourées de bois par exemple). Ça fait en général un km2 (1 km sur 1 km) max, avec la place réelle qui est au centre.

Du coup, pour suivre le no-trace, on évite de se mettre dans ce secteur là. Bien sûr on peut avoir du déplacement de cerf autour et se trouver sur le chemin, pas de problème. Mais par contre bivouaquer sur une place de brame ça a des chances d'être super dérangeant pour les animaux... (Même si vous les voyez continuer le brame).

23 septembre 2021 à 10:19:57
Réponse #13

Buffalo


En Belgique certaines forêts sont interdites de 18h00 à 06h00 pour que nos amis les cerfs soient tranquilles, ce que je comprends aussi, il y va de la survie de l'espèce ces animaux n'ont que cette courte période pour se reproduire et certains soit disant amoureux de la nature n'hésitent pas à les harceler toute les nuits.
Je cause pas aux cons, ça les instruit "Audiard"

23 septembre 2021 à 17:08:07
Réponse #14

guillaume


En effet, il y a parfois des arrêtés préfectoraux et/ou municipaux pour éviter le combo + public + bruit + phares qui éclairent les prés...

 


Keep in mind

Bienveillance, n.f. : disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui. (Wikipedia).

« [...] ce qui devrait toujours nous éveiller quant à l'obligation de s'adresser à l'autre comme l'on voudrait que l'on s'adresse à nous :
avec bienveillance, curiosité et un appétit pour le dialogue et la réflexion que l'interlocuteur peut susciter. »


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