Plop,
Et ouais, ca fait déjà une année! J'ai pas mal pesé le pour et le contre avant de poster ce retour ici.
Pour recontextualiser, il y a une année maintenant, la tempête Alex faisait pas mal de ravages dans les vallées de la Roya et de la Vésubie (
https://fr.wikipedia.org/wiki/Temp%C3%AAte_Alex). Plusieurs voies sont emportées dans les fleuves, qui ont énormément grossis du fait des intempéries.
Faisant parti d'une AASC, il m'a donc été proposé de rejoindre l'effort d'assistance aux sinistrés. Comme il me restait des jours de congés et qu'avec les affaires de covid, mon sac était déjà près, je me suis lancé.
Niveau matos utile, rien de trop spécifique, si ce n'est des bottes en caoutchouc, des powerbank pour le téléphone, de quoi pioncer (sac de couchage et sac à viande) et lingette pour se laver (le reste étant assez classique). J'avais également un sac de jour, avec de quoi être autonome sur le terrain 3j.
On est donc parti d'ici en début de soirée, et somme arrivé sur place vers minuit, après avoir refait le plein. Un petit problème d'orga nous fera rejoindre le CHU - un dortoir installé dans un dojo - vers 3h du matin. Autant dire qu'en devant être d'attaque pour 7h, on a pas trop dormit.
7H décollage pour le PC. Arrivé sur place on est mis en stand by, avec un petit déjeuné. Nous décollerons vers 9h pour Roquebillère en aval de Saint Martin Vésubie. Le convoit sera composé d'un véhicule de 5 intervenant, leurs affaires et des rations, et d'un second, tractant la remorque Com Sat (destinée à pouvoir remettre des comm sur place). La route menant sur place étant partie dans la Vesubie, il nous faudra passer par le colle de Turini, soit plus de heures de route.
Arrivé sur place, il y a deux heures d'attente env, durant lesquelles nous en profiterons pour manger (rations OTAN), et je piquerai un roupillon, aillant conduit ces deux jours sans avoir dormis.
On devra reprendre la route pour atteindre notre point de chute quelques km plus loin. On sera logé dans la salle des fêtes d'un village, situé sur un pic rocheux, ayant eu peu de dégats du fait de son emplacement, si ce n'est des ruptures d'eau et d'électricité (l'eau étant puisée dans la Vésubie, qui aura emportée les citernes de la station essence de St Martin).
Sur des évènement comme ça, on est généralement appelé pour aider les gens à nettoyer les habitations; sauf que là, les habitations touchées par l'eau, se sont retrouvée à Nice. Nous avons donc du inventer. Nous avons mis en place de l'aide à la distribution de bien de première nécessité, mais surtout, des opérations de porte à porte chez les personnes pour évaluer, secourir pour un cas et recenser les besoins, dans un premier temps dans le village puis dans les zones isolées, accessibles à pied.
Nous mèneront ces opérations le lendemain également, cette fois chez des personnes sous O2, et isolées, dans des zones plus éloignées, certaines uniquement accessibles par des pistes.
La mission étant de 4 jours, nous sommes ensuite reparti, laissant la place à de nouvelles équipes, qui ont ainsi pu pérenniser nos actions.
Un point qui m'aura marqué est la solidarité des gens: que se soit les restaurateurs de Nice, aux habitants du village qui organisaient tout les midi des grandes bouffes pour que tous soient ensemble et puissent prendre des nouvelles des uns les autres.
Dans les points que je retiens plus personnellement:
- Tant que les infra tiennent, ça va. Quand les infra partent en live, ca commence à devenir compliqué.
- Dans ces cas là, il faut prévoir que l'eau puissent être polluée chimiquement.
- Dormir quand on peu, manger quand on peu.
- Les personnels sont toujours commandés avant d'avoir les missions, ce qui permet de pouvoir y répondre rapidement au moment venu, mais qui se traduit par des temps d'attente.
- Quand on est sur se type d'opération, il faut savoir s'adapter aux terrains et aux exigences de la situation
- Pour une personne présente sur la zone, s'il n'y a pas de raison ou d'ordre d'évacuer, ne pas évacuer pendant la tempête: prendre la route, c'est s'exposer à pas mal d'incertitudes et donc de dangers.
- En cas d'évacuations, ne pas hésiter à laisser derrière une fenêtre que la maison a été évacuée, le nb de personnes, le moyen, un numéro de téléphone, la destination et le véhicule. Ca permettra de vous contacter pour savoir si tout va bien, vous rechercher si on arrive pas à vous contacter et ne pas exploser la porte d'entrée en pensant que les habitants sont en danger et ne répondent pas.
- Faire le plein du véhicule avant de se rendre sur les zones difficiles: il n'y aura peut être plus de quoi en faire sur place.
Tcho