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Auteur Sujet: Bikepacking  (Lu 5807 fois)

08 août 2021 à 11:21:41
Lu 5807 fois

Rantanplan


Bonjour.

J'aimerai caser un sujet sur le bikepacking pour que nous échangions nos trucs ou simplement pour faire découvrir...



Le Bikepacking, c'est quoi ?

Contraction entre le mot "bike" = vélo et "backpacking" = +/- randonnée pédestre.

Le bikepacking serait donc de la cyclorandonnée ? Oui, mais le terme sous-entend une différence avec le cyclotourisme. Le cyclotourisme consisterait à voyager principalement sur des itinéraires asphaltés avec des escales dans des restaus, hôtels et aires de camping; tandis que le bikepacking se veut plus "sauvage": sentiers et bivouacs sont de la partie.

Après, les définitions sont là pour être indicatives de tendances et en rien rigides. Il y a par exemple des bikepackers qui pratiquent leur loisir sur asphalte, avec des vélos de route... C'est juste qu'ils emportent du matériel piqué chez les MULs.

Faut quel vélo pour faire du bikepacking ?

Réponse courte: un vélo adapté à l'itinéraire envisagé. Sachant qu'une personne se débrouillant en mécanique pourra s'amuser à flouter les limites entre catégories (mettre un cintre route sur son VTT)...

Vite fait les deux catégories les plus populaires:

VTT tout rigide:



- pas de suspension = pas d'emmerdes mécaniques, moins lourd, moins cher et + facile d'installer des bagages sur la fourche
- grandes roues (27.5+ ou 29", voir 29+) pneus de section assez importante faisant office d'amortisseurs (entre 2.2" et 3", voir plus pour les fatbikes).
- souvent en acier pour sa robustesse et son confort (ou titane si t'as les sous)
- passe partout MAIS l'absence de suspension force à ralentir dans les descentes cassantes
- compte tenu de la posture et du choix des pneus => pas super roulant sur les routes "faciles" (bon après un VTT avec des gros pneus slick (à l'aise sur la route comme dans les escaliers)  et des petits braquets (accélération), c'est une tuerie en urbain dense, mais c'est un autre débat  ;#).

EDIT: Il est aussi possible d'améliorer son confort et son contrôle en optant pour un VTT semi rigide voir carrément tout suspendu.



Attention, une suspension avant de moyenne gamme, c'est 500€ mini. En dessous de ce tarif, c'est juste du poids en plus, de la perte de force par "pompage" et pas vraiment de performances ni de confort gagnés. Mieux vaut prendre un cintre carbone "souple" à 150€, par rapport à un cintre métal, c'est moins lourd et ça filtrera les vibrations... Mais c'est plus fragile.

Gravel:



- c'est un vélo de course avec des gros pneus... (2.3" maxi)
- ne passe pas du tout partout (attention au marketing) MAIS c'est un excellent choix lorsqu'on alterne routes pourries et chemin ruraux avec du bitumé car le cintre route vous donne plus d'aérodynamisme (au détriment du contrôle) et on y pose souvent des pneus "polyvalents", c'est à dire capables de donner du grip en tout terrain mais pas non plus handicapant sur la route...

Faut quelles sacoches ?

Au niveau du matériel de portage, ce qui distingue le plus le bikepacking, c'est la possibilité de se passer de porte-bagages métalliques.

Les sacs sont directement fixés au cadre, au cintre, à la fourche...

Ci dessous, le "suppositoire" caractéristique du bikepacker, là ou le cyclotouriste aura par défaut le porte-bagages avec les sacoches latérales.


Autre photo chinée. Bon, c'est affreux comme couleur mais ça a le mérite de bien faire ressortir les solutions d'emport "classiques" de bikepacking: sac compressif de cintre, cages de fourche, sacoche de cadre etc. Notez que pour des raisons de confort (poids sur selle et transpiration) on évite d'emporter un sac à dos (tout au plus un gros sac banane).



A titre de comparaison, un cyclotouriste, c'est ça: porte bagage avant, porte bagage arrière, sacoches latérales.



Emport bikepacking
- volume limité
- poids à vide moindre
- vue de face plus étroit = passage facilité dans les pistes étroites (singles) et meilleur aérodynamisme

Emport cyclotourisme
- volume beaucoup plus important = idéal pour les gros voyages au long cours
- poids à vide comprenant les portes bagages métalliques et des sacs souvent beaucoup plus costauds
- machine plus large = plus de prise au vent et difficultés à se frayer des chemins dans, par exemple, les singles forestiers

Il est farpaitement possible de mixer les deux types de sacoches selon vos besoins.

Quel matos mettre dans les sacoches ?

Réponse super simple dans ce forum: le même que celui que vous emportez pour partir en rando !

Il y a juste la question de l'habillement, en particulier pour rouler sous la pluie, qui va changer un peu... Et la bouffe... Vous dépensez beaucoup plus de calories par jour (mais rouler a un meilleur rendement que marcher: vous parcourez plus de distance / calorie sur roues qu'à pied.

Il y a aussi l'emport de l'outillage et des pièces de rechange spécifiques au vélo... Mais à part ça, c'est tout pareil.

Conclusion

Randonner à vélo, c'est n'est pas tout à fait comme randonner à pinces. Déjà, c'est fun: il n'est pas rare de laisser ses sacoches dans un coin pour profiter de faire le foufou dans une descente un peu technique.  8)



Au niveau médical, selon votre conduite, ce sera un peu plus accidentogène que la marche  ::). En revanche, comme c'est le vélo qui porte, les articulations travaillent en décharge... Après, la pratique abusive du vélo entraine ses propres pathologies (compression de nerfs, gonalgies, vibrations dans les épaules etc.)

Enfin, la mobilité ouvre des possibilités de "confort" que l'on n'a pas en rando pédestre: se ravitailler en eau dans les cimetières / fontaines en chemin, descendre dans la vallée pour trouver une boucherie, y acheter de la barbaque fraîche et ensuite remonter dans le camp où ton pote prépare le feu... C'est beaucoup plus simple de "bien bouffer" en "pseudo autonomie" (c'est à dire en évitant les refuges et ses cohabitations foireuses  ;#).

Il y a même des porte bagage avant surnommés "pizza", je vous laisse deviner pourquoi  ;#



Le gros souci, c'est que c'est HORRIBLEMENT cher. Un VTT très bas de gamme, c'est autour de 300€ neuf. Un "bon vélo" robuste et potable (Genesis Longitude), c'est 1400€ neuf... Et on peut monter à des tarifs stratosphériques si vous choisissez par exemple un cadre sur mesure adapté à votre anatomie (pour vous éviter les blessures, à la manière d'une semelle orthopédique), fait main, en titane (cadre seul Caminade, fait avec amour dans les Pyrénées, environ 5000€).

En plus, à cause des pénuries engendrées par le Covid, c'est parfois compliqué de trouver du matos. Rajoutez par dessus au moins 500€ de sacoches, dont la sacoche de cadre qui sera souvent cousue sur mesure... C'est pas DU TOUT donné...

Et puis il y a l'usure des pièces (usure +++ en milieu boueux / poussiéreux) et les éventuelles casses...

C'est cher...

PS: je viens de la culture "bushcraft" AKA l'art de glander dans les bois. Plus encore qu'en rando, le cyclisme est imprégné d'une culture de la compétition. Il n'est pas rare que des camarades résument leur excursion en x Km, x D+, x T (là où je vais plus parler de ce qu'on aura cuisiné et des paysages traversés =). Il y a même des épreuves organisées (French Divide & co): ça n'est pas du tout mon truc, mais ne soyez pas surpris du ton assez sec si vous allez piocher des infos ailleurs...
« Modifié: 08 août 2021 à 12:27:48 par Rantanplan »
Rire nous rend invincibles. Pas comme ceux qui gagnent toujours mais comme ceux qui n'abandonnent pas. - Frida Kahlo

08 août 2021 à 17:49:29
Réponse #1

nox


C'est bien à la mode on en voit de plus en plus.

Pour tester le concept

-Sacoche de cintre : prendre un sac étanche ( max environ 15l) en pvc et deux sangles, possibilité de rajouter une banane ou une petite pochette pour les bricoles à avoir sous la main.
-la sacoche de cadre : la partie la plus spécifique c'est compliqué à bricoler mais on peut déjà rajouter des portes bidons ou avoir une cage pour une grande bouteille et un porte bidon.
-sacoche de selle : essayer de sangler un sac étanche pas trop grand ( c'est moyen  mais déjà  les produits manufacturés ça a tendance à se balader).
- on peut compléter par un petit sac à  dos léger.

on adapte ses pneus en fonction du programme.

Dans un autre style :
Mon vtt n'ayant pas d’œillets j'ai utilisé un porte bébé de la marque hamax ...
Le système de fixation peut rester en place.
Sur l'assise du siège je mets mon sac ( HPA40 L ), je peux utiliser les reposes pieds pour mettre deux petits sac étanches ou des bouteilles.
je fixe un truc à mon cintre ça va du sac étanche  à une banane en passant par une  sacoche de vélo.
j'utilise un à deux portes bidons.
je peux passer d'un mode cyclo à mode vélo et mode randonnée facilement.


09 août 2021 à 07:12:12
Réponse #2

François


Dans le bikepacking, il y a beaucoup une notion de look et d'acessoirisation formatée par la mode.
Sinon, l'idée de gagner en légèreté et en maniabilité en supprimant garde-boue, porte-bagages et sacoches de cyclotouristes est aussi vieille que la pratique du cyclobivouac hors route.
Espérer le meilleur, prévoir le pire.

09 août 2021 à 10:37:35
Réponse #3

Karto


Sinon, l'idée de gagner en légèreté et en maniabilité en supprimant garde-boue, porte-bagages et sacoches de cyclotouristes est aussi vieille que la pratique du cyclobivouac hors route.

Peut-être, mais pour un gars comme moi qui aime la rando et qui aime le VTT, sans vraiment traîner dans les réseaux ni de l'un ni de l'autre, ça m'ouvre un oeil sur le chemin exploré par d'autres. La seule fois que j'avais essayé de combiner les deux c'était il y a presque 20 ans, où j'avais fait quelques centaines de bornes avec mon frère, chacun un sac de 60 litres sur le dos. Mon périnée se cache encore quand j'évoque le souvenir. Alors pour ça, merci Rantanplan !


(édité : j'avais confondu scrotum et périnée ; formes trop rares des mots habituels respectifs c*u!lles et cochonnet)
« Modifié: 09 août 2021 à 16:25:57 par Karto »

09 août 2021 à 11:08:35
Réponse #4

Rantanplan


Dans le bikepacking, il y a beaucoup une notion de look et d'acessoirisation formatée par la mode.

Bof, pas assez à mon goût.  ;#

Je dirai que le courant majoritaire en France, c'est l'esprit compet, Strava, campings / hôtels et restaus (tout en continuant à s'appeler "bikepacker", la différienciation se faisant sur l'absence de porte bagages et l'emploi d'un vélo "sportif"). La fonction prime sur la forme. Je n'ai rien contre cet état d'esprit, hein. Je me place juste en contradiction avec ce que tu affirmes.

D'ailleurs, j'ai déboulé avec mes plash-palatka et mon poulet roti dans un groupe de bikepacking FR, on va dire que ça na pas trop matché  :lol:.

Je te concède que les Américains semblent beaucoup plus "Hipster" dans leur démarche.

Et tu as quand même quelques Français qui font ça à la cool en VTT, genre avec la cane à pêche sur le porte bagage.

Citer
Sinon, l'idée de gagner en légèreté et en maniabilité en supprimant garde-boue, porte-bagages et sacoches de cyclotouristes est aussi vieille que la pratique du cyclobivouac hors route.

Je ne trouve pas de références autour du mot cyclobivouac.

Le mot Bikepacking daterait des années 70 et se serait popularité en France à partir de 2015.

"En France, les requêtes sur Google comprenant le mot « bikepacking » sont quasiment inexistantes avant 2015. Elles ne cessent de prendre de l’ampleur par la suite avec un pic en 2020. Aux Etats-Unis, le mot commence à devenir populaire sur le moteur de recherche dès 2008."

https://www.cyclable.com/blog/2021/04/20/bikepacking-la-longue-histoire-du-cyclotourisme-2-0/
« Modifié: 09 août 2021 à 11:23:33 par Rantanplan »
Rire nous rend invincibles. Pas comme ceux qui gagnent toujours mais comme ceux qui n'abandonnent pas. - Frida Kahlo

09 août 2021 à 12:56:44
Réponse #5

François


@ Rantanplan : Tu parle de mots, moi de pratique. Désolé si je suis hors sujet.

... quelques centaines de bornes avec mon frère, chacun un sac de 60 litres sur le dos. Mon scrotum se cache encore quand j'évoque le souvenir...
Ça m'est arrivé aussi, une fois, après j'accrochai le sac de couchage sous la selle, la bâche, l'eau et le Kway sur le guidon, les outils, pièces de rechange, boîtes de conserve dans une poche dans le cadre. Dans le sac à dos : uniquement le pain, le saucisson et le pinard. Le kit de survie, quoi.  :D
Espérer le meilleur, prévoir le pire.

09 août 2021 à 15:37:58
Réponse #6

Karto


Haha. Ouais. Nous on avait respectivement 18 et 20 ans... donc on s'est juste dit qu'on s'endurcirait un peu et puis voilà  ;#

La promenade n'avait duré que trois jours. Sûrement qu'on se serait un peu mieux adaptés si ça avait dû durer.

09 août 2021 à 16:20:20
Réponse #7

Cheyenne


Quest-ce que tu ne comprends pas dans le mot : cyclobivouac

François à raison ce n'est que des mots et une mode d'employer un mot anglais alors que le mot exixte en français.
(le plus marrant c'est que parfois en plus le gars ne maitrise pas l'anglais)

09 août 2021 à 19:52:11
Réponse #8

Rantanplan


Je ne sais pas comment vous répondre sinon que je n'ai pas envie d'avoir le dernier mot.

@François

Je veux bien que tu partages ton expérience, comme tu as commencé à le faire. Et je dis ça sans ironie ni arrières pensées.

@+

P.E.A.C.E.

Rire nous rend invincibles. Pas comme ceux qui gagnent toujours mais comme ceux qui n'abandonnent pas. - Frida Kahlo

10 août 2021 à 09:06:55
Réponse #9

François


Il y a quelques années, j'ai résumé la façon dont je pensai qu'on devait préparer un vélo de voyage, idéalement :
http://fbouf.fr/divers/conceptionAdaptationVelo.html
Cela peut s'appliquer pour voyager sur le goudron, sur les chemins ou par les sentiers.
« Modifié: 10 août 2021 à 09:15:52 par François »
Espérer le meilleur, prévoir le pire.

11 août 2021 à 07:44:34
Réponse #10

Krapo


Il y a quelques années, j'ai résumé la façon dont je pensai qu'on devait préparer un vélo de voyage, idéalement :
http://fbouf.fr/divers/conceptionAdaptationVelo.html
Cela peut s'appliquer pour voyager sur le goudron, sur les chemins ou par les sentiers.

 :yeah: Tout simplement ! ;)
Laissons glouglouter les égouts !

 


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