C'est marrant, ça me rappelle la tentative de forum "communauté résiliente". Le seul fil qui avait vraiment décollé c'était celui pour refaire marcher internet.
Je vois plusieurs plans de réflexion, qui ont des réponses différentes :
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les services. Si la coupure est générale, je ne me fais aucun souci pour les services bancaires et ce genre de trucs. Vu que tout le monde est concerné, y'a pas de raison pour qu'après un temps de cafouillement plus ou moins long et une tolérance associée par la force des choses, du service humain ne soit pas restauré là où le numérique avait pris la place. Ceci dit, dans une société très dépendante du numérique, et précisément pour la raison des services, je n'imagine pas un gouvernement fermer délibérément le robinet trop longtemps. Mon imagination des causes me porterait plutôt vers une énorme défaillance d'infrastructure, dont une cause des plus probables serait une cyberattaque.
Le raisonnement est différent dans les pays où internet est un dû, mais dans une région où il n'est pas fiable. C'est mon cas. Plusieurs fois par an internet est en panne pour plusieurs jours d'affilée, sur un périmètre d'une ou plusieurs communes. Du coup j'ai plusieurs redondances. Un pote avec une connexion satellite (40 euro par mois), très lent, ne marche presque pas quand il y a du brouillard ou des nuages épais, mais suffisant pour bosser et utiliser les services. J'ai aussi un abonnement annuel (50 euro/an) dans une petite institution locale à 25 minutes de route, dans un bled raccordé via une topologie différente du mien. Si on avait la 4G ça ferait encore une autre redondance, mais on n'a quasiment pas de réseau mobile. Pour les commerçants, qui ne peuvent pas déplacer leur magasin le temps d'une panne, c'est plus chiant. Quand internet est en rade, ils ne peuvent plus prendre de paiements par CB par exemple.
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la communication entre les gens. Bah là y'a rien à inventer, la communication horizontale n'a pas attendu internet. Ce serait juste, à nouveau, beaucoup plus lent et laborieux. Avec les proches, se rhabituer au silence, ça me paraît presque la part la plus facile. L'organisation collective est un aspect que je trouve plus intéressant. Dans la situation politique que tu traverses, on imagine facilement que c'est ce plan qui est visé : la contestation s'organise moins vite. On redécouvre le papier, les orateurs, les radioamateurs...
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le boulot. Ouais toutes les boîtes dépendent lourdement du SaaS pour leurs logiciels internes maintenant. C'est juste tellement plus facile à maintenir, souvent. Là c'est du cas par cas, je sais pas si on peut bien en discuter ici.
(Guillaume le "réseau téléphonique", le RTC, est progressivement arrêté ; l'infrastructure numérique sera le seul tuyau de communication généraliste d'ici trois ou quatre ans)