Ayant eu l'occasion de fréquenter pendant près de 50 ans, des alcooliques, des junkies, quelques grands névrosés, un schizophrène, une obsessionnelle compulsive à tendances persécutrices, l'idée d'un stage de deux jours, pour s'initier à la gestion de tels cas, ne peut être qu'absolument bidon. A moins qu'il s'agisse de 200 jours... et en immersion
Comme ce stage s'adresse à toute personne, on peut penser qu'il s'adresse implicitement non à des professionnels mais plutôt aux familles.
Or un(e) alcoolique ou un(e) junkie aspirent la vie de leur entourage, ils sont un souci constant. La familiarité aide à s'occuper d'eux, mais ils ont du coup une puissance destructrice considérable: dissimulateurs avec des moments de franche bonne volonté qui vont rester sans suite. Et c'est reparti dans le cercle infernal.
Quant à repérer qu'une personne "subit le début d’un trouble de santé mentale"... il faut pour cela une certaine expérience des gens soufrant de troubles mentaux. Il ne s'agit pas forcément du début des troubles en question, mais quelque fois du moment où quelqu'un se rend compte que le comportement habituel de la personne contient quelque chose de bizarre. Tout cela est très délicat et sans l'expérience et l'attention, on prendrait n'importe qui d'original pour un dément
Je ne parle pas d'expérience professionnelle, mais de l'expérience qu'ont certaines personnes qui ont vécu dans des milieux psychologiquement pathogènes (mais on put s'en extraire, généralement avec de la casse, mais aussi avec une conscience claire et assez saine des situations) ou que la vie a amené à fréquenter des individus border-line.
Il ne s'agit pas de pathologiser tout le monde, même si, absolument parlant, cela a un sens. C'est une question de degré et de plus ou moins forte souffrance ou nuisance pour soi et les autres.
Rien ne remplace la familiarité:
J'ai dû un m'occuper d'une personne souffrant de troubles mentaux. L'institution médicale fit un diagnostique au moyen un formulaire aux questions préétablies. Résultat: un diagnostique totalement fantaisiste. Le cas ne rentrait pas dans les cases. Ils sont passé totalement à côté de la description clinique correcte. D'autant qu'ils n'ont vu le patient qu'un petit quart d'heure.
Hormis les cas évidents des alcooliques et toxicomanes, et des grands schizophrènes, que n'importe qui peut identifier, les troubles mentaux ne sont pas immédiatement reconnaissables, même après un petit stage. Et les familiers n'ont pas besoin de stage, sauf si, comme cela arrive souvent, ils sont dans le déni de réalité (on nie la souffrance de l'autre: on ne veut pas de "fous" dans la famille, elle en serait déshonorée; on étouffe la question et l'autre par la même occasion).
Oui, un type de stage serait utile: ou l'on encouragerait et apprendrait à ne pas pratiquer le déni.
NB - Pressé par le temps, je ne suis pas encore allé voir le site anglo-saxon - d'autant que mon anglais est laborieux.
Edit.: Et il faudrait parler aussi des gens qui dissimulent leur souffrance et voudraient qu'on les aide mais sont incapables de le faire savoir. On pourrait dire qu'ils simulent la santé. Cela arrange l'entourage et les spécialistes n'y voient que du feu.
Je suis allé voir le site anglo-saxon. Oui cela parait idem.