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Stages de survie CEETS

Auteur Sujet: Formation Premiers Secours en Santé Mentale standard  (Lu 4234 fois)

26 septembre 2020 à 00:06:23
Lu 4234 fois

NoName


Bonsoir,

J'avoue ne pas avoir cherché avec pugnacité, sur le forum.

Connaissez-vous cette formation : Premiers Secours en Santé Mentale standard ?
Quelqu'un dispose-t-il d'une expérience de cette formation qu'il pourrait partager ?

Il semble que ce soit la déclinaison du programme anglo-saxon M.H.F.A., sur le territoire français.

26 septembre 2020 à 10:17:54
Réponse #1

Petit à petit


Ayant eu l'occasion de fréquenter pendant près de 50 ans, des alcooliques, des junkies, quelques grands névrosés, un schizophrène, une obsessionnelle compulsive à tendances persécutrices, l'idée d'un stage de deux jours, pour s'initier à la gestion de tels cas, ne peut être qu'absolument bidon. A moins qu'il s'agisse de 200 jours... et en immersion ;)

Comme ce stage s'adresse à toute personne, on peut penser qu'il s'adresse implicitement non à des professionnels mais plutôt aux familles.

Or un(e)  alcoolique ou un(e) junkie aspirent la vie de leur entourage, ils sont un souci constant. La familiarité aide à s'occuper d'eux, mais ils ont du coup une puissance destructrice considérable: dissimulateurs avec des moments de franche bonne volonté qui vont rester sans suite. Et c'est reparti dans le cercle infernal.

Quant à repérer qu'une personne "subit le début d’un trouble de santé mentale"... il faut pour cela une certaine expérience des gens soufrant de troubles mentaux. Il ne s'agit pas forcément du début des troubles en question, mais quelque fois du moment où quelqu'un se rend compte que le comportement habituel de la personne contient quelque chose de bizarre. Tout cela est très délicat et sans l'expérience et l'attention, on prendrait n'importe qui d'original pour un dément :D

Je ne parle pas d'expérience professionnelle, mais de l'expérience qu'ont certaines personnes qui ont vécu dans des milieux psychologiquement pathogènes (mais on put s'en extraire, généralement avec de la casse, mais aussi avec une conscience claire et assez saine des situations) ou que la vie a amené à fréquenter des individus border-line.

Il ne s'agit pas de pathologiser tout le monde, même si, absolument parlant, cela a un sens. C'est une question de degré et de plus ou moins forte souffrance ou nuisance pour soi et les autres.

Rien ne remplace la familiarité:

J'ai dû un m'occuper d'une personne souffrant de troubles mentaux. L'institution médicale fit un diagnostique au moyen un formulaire aux questions préétablies. Résultat: un diagnostique totalement fantaisiste. Le cas ne rentrait pas dans les cases. Ils sont passé totalement à côté de la description clinique correcte. D'autant qu'ils n'ont vu le patient qu'un petit quart d'heure.

Hormis les cas évidents des alcooliques et toxicomanes, et des grands schizophrènes, que n'importe qui peut identifier, les troubles mentaux ne sont pas immédiatement reconnaissables, même après un petit stage. Et les familiers n'ont pas besoin de stage, sauf si, comme cela arrive souvent, ils sont dans le déni de réalité (on nie la souffrance de l'autre: on ne veut pas de "fous" dans la famille, elle en serait déshonorée; on étouffe la question et l'autre par la même occasion).

Oui, un type de stage serait utile: ou l'on encouragerait et apprendrait à ne pas pratiquer le déni.

NB - Pressé par le temps, je ne suis pas encore allé voir le site anglo-saxon - d'autant que mon anglais est laborieux.

Edit.: Et il faudrait parler aussi des gens qui dissimulent leur souffrance et voudraient qu'on les aide mais sont incapables de le faire savoir. On pourrait dire qu'ils simulent la santé. Cela arrange l'entourage et les spécialistes n'y voient que du feu.

Je suis allé voir le site anglo-saxon. Oui cela parait idem.
« Modifié: 26 septembre 2020 à 10:26:34 par Petit à petit »
Caché en évidence

26 septembre 2020 à 11:13:34
Réponse #2

NoName


Ayant eu l'occasion de fréquenter pendant près de 50 ans, des alcooliques, des junkies, quelques grands névrosés, un schizophrène, une obsessionnelle compulsive à tendances persécutrices, l'idée d'un stage de deux jours, pour s'initier à la gestion de tels cas, ne peut être qu'absolument bidon. A moins qu'il s'agisse de 200 jours... et en immersion ;)

(...)

Merci pour ton éclairage Petit à petit..
En effet, la durée de la session implique qu'il s'agirait plus d'une "sensibilisation".

26 septembre 2020 à 18:46:07
Réponse #3

JeromeSud


Intéressant ce genre de stage, j'ai regardé un peu le contenu et l'esprit général de l'organisme en question, c'est visiblement un peu l'équivalent du PSC1/SST pour la santé mentale.

Si tu veux mon avis, toute formation de ce genre faite avec un minimum de sérieux est bonne à prendre.
C'est intéressant à condition qu'il y a un peu de mise en pratique par des "jeux de rôles", je veux dire des petites mises en situation simulées.
Si c'est purement théorique, autant se former par soi même (il y a quantité de sites pour ça).

Et effectivement, c'est une bonne démarche de sensibilisation, ne serait que pour informer sur des choses comme la dépression ou une personne qui manifesterait des troubles qui doivent alerter.

De la même manière qu'un stage ACDS (ou plusieurs) ne fait pas de toi un spécialiste en combat, qu'un stage de survie de 2 jours ne fait de toi un spécialiste de la survie, ce genre de stage n'a pas pour but de faire de toi un spécialiste de la santé mentale.
Juste un citoyen avisé capable de réagir intelligemment en face d'un personne manifestement en souffrance : cela peut être simplement pratiquer une écoute active, reformulation etc en cas de souffrance anxieuse ou dépressive, comportement général face à un discours délirant, et surtout savoir orienter vers un professionnel.
Un héros, c'est juste un abruti qui a eu de la chance.

29 septembre 2020 à 09:56:48
Réponse #4

Petit à petit


C'est intéressant à condition qu'il y a un peu de mise en pratique par des "jeux de rôles", je veux dire des petites mises en situation simulées.
Si c'est purement théorique, autant se former par soi même (il y a quantité de sites pour ça).

Je suis plus que sceptique. "Des mises en situation simulées"... qui va simuler la personne atteinte de troubles mentaux ou d'addiction?

On ne se débarrasse pas des vrais si facilement, sauf à prendre la fuite :D

Le simulateur doit être quelqu'un qui ne renonce jamais, et même ça c'est insuffisant. Il y a des façons d'êtres qui sont spécifiques à chaque cas et à chaque personne, qui excèdent les cas-types.

Je crains qu'il y ait dans la bonne volonté du projet beaucoup de "y'a qu'à" inconséquent.

Mais pourquoi ne pas essayer et faire un CR ensuite. En ce qui me concerne et pour ma région, c'est complet, mais si plus tard un créneau se libère, j'irai volontier.
Caché en évidence

 


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