Salut à tous !
Ca fait un bon moment que je ne suis pas passé par ici mais un fait divers récent survenu pas très loin de chez moi me procure l'occasion de revenir écrire (un peu) et surtout lire sur ce forum.
Certains l'ont probablement déjà vu, un stage de survie organisé près de Lorient par un ancien militaire faisant cela depuis plusieurs années vient de fort mal tourner, en raison apparemment d'une confusion (dont l'imputation semble rester discutable à ce stade entre encadrant et participants) entre une plante comestible et plante toxique, ladite plante ayant en tout cas été utilisée par les participants pour se nourrir après avoir été "cuisinée" (nous dit la presse).
Ici un article sur le sujet, dont je copie ensuite la teneur
https://www.ouest-france.fr/bretagne/morbihan/morbihan-stage-de-survie-la-victime-toujours-dans-le-coma-6934816
« Quand on ne connaît pas, on n’y touche pas. » John Malardé, organisateur de stages de survie qu’il déploie deux fois par mois en terre bretonne, l’assure. « Ulysse, ce jeune de 26 ans qui a été intoxiqué, a commis une erreur en ingérant cette plante que je n’avais pas autorisée et en la cuisinant pour d’autres. Depuis les faits survenus samedi, je prends chaque jour de ses nouvelles auprès de sa famille. Aujourd’hui, son état est stabilisé. Les nouvelles sont plutôt rassurantes même s’il se trouve toujours dans le coma ».
Œnanthe safranée
Pris en charge au centre hospitalier du Scorff à Lorient, Ulysse, originaire de région parisienne, n’est pas la seule victime de l’intoxication . « Ils sont huit au total à avoir ingéré cette ciguë », poursuit John Malardé. Il s’agit précisément d’« œnanthe safranée, une plante de même famille que la ciguë dont la consommation peut être mortelle même à faible dose », note le Parquet de Lorient, dans un communiqué, publié ce mardi 11 août 2020, dans la soirée.
Pronostic vital engagé
Ces participants, dont un enfant, ont été conduits pour la poursuite des soins au centre hospitalier de Lorient. « Si sept personnes étaient sortantes du centre hospitalier dès le lendemain sans séquelle, la personne la plus touchée par l’intoxication est toujours hospitalisée, son pronostic vital étant engagé », explique le substitut du procureur.
« C’était violent »
Une des victimes, qui a participé à ce stage, témoigne et ne confirme pas les propos de l’oganissteur : « John Malardé a désigné cette plante comme étant de la carotte sauvage comestible. Nous l’avons cuisinée devant lui. Nous avons tous été très malades, hospitalisés. Tous victimes de vomissements, de troubles de la vue, de paralysie, perte de conscience… C’était violent. Malheureusement, un jeune de 26 ans en a mangé plus que les autres. Nous nous en sommes tous mieux sortis. Pas lui. »
Enquête en cours
Une enquête de gendarmerie est en cours. Mardi soir, « les auditions des participants étaient en cours afin de préciser le déroulement de la soirée et de déterminer les éventuelles responsabilités des participants ou organisateurs du stage. Les investigations médico-légales (analyses toxicologiques…) sont également diligentées aux fins de savoir si l’intoxication à l’œnanthe safranée est la cause unique ou l’une des causes des symptômes constatés », conclut le Parquet de Lorient.
Bon, le déroulé précis des faits est, comme toujours en pareil cas, à prendre avec toutes les précautions d'usage. Et je n'ai aucune idée de la façon dont cette personne conçoit et anime les stages de survie qu'elle propose...
Ceci étant, et même si parfois les malchances s'enchaînent au-delà de toute probabilité statistique, je reste fort surpris qu'un tel problème puisse survenir dans un tel cadre. En particulier d'une part sur le contenu du stage, je ne suis pas persuadé qu'apprendre à identifier certaines plantes comestibles relève des besoins d'instruction les plus immédiats en ce domaine ; d'autre part, sur la pédagogie et l'encadrement, les articles sur ce triste fait divers évoquent le fait que la victime de l'intoxication la plus sévère ait elle-même "cuisiné" la mauvaise plante pour elle-même et pour plusieurs personnes, et il me semble invraisemblable qu'une initiative de ce type puisse se dérouler sans un quelconque garde-fou dans un stage ayant une telle finalité.
Sans vouloir faire pour autant le procès de l'organisateur, ce qui serait peu approprié, notamment avec le peu d'éléments connus et leur fiabilité incertaine, je reste en tout cas vraiment interloqué par la possibilité qu'un tel évènement puisse survenir.
On peut en tout cas supposer qu'un tel accident risque d’entacher la crédibilité de l'ensemble de l'offre en matière d'enseignements de survie, quand bien même évidemment il y a certainement pourtant de très notables distinctions à opérer en son sein.
Si les très honorables instructeurs de survie qui fréquentent sinon animent les lieux ont quelques éclairages ou commentaires à apporter, ils seront naturellement les bienvenus !
Cordialement,
Bomby