Bon, me voici de retour après une p&ériode d'absence.
Je vais faire un bref descriptif de ce que j'ai eu et comment j'en sors, espérant que ça puisse aider quelqu'un.
Professionnel de santé libéral, j'ai eu un ras le bol généralisé, doublé de casses physiques qui m'ont empêché de continuer à vivre correctement (boulot rendu encore plus difficile, arrêt d'activités physiques, fatigue extrême).
J'étais dans un engrenage dont je n'arrivais pas à me sortir. Dans mon entourage, la plupart des personnes trouvent ça normal de se tuer à la tâche jusqu'à tard le soir, en dépit de sa propre santé (j'y reviens plus tard...). Mes patients n'y voyaient que du feu, j'ai continué à m'investir, à me former, mais intérieurement, le ras-le-bol me bouffait.
L'activité physique m'a toujours aidé à surmonter (je pratique / pratiquais le Krav, le VTT, la natation, le tir sportif, la marche nordique, la rando en vacances). Mais, voilà 3 ans, je me suis amoché (pour les connaisseurs, lésion de la capsule articulaire hanche gauche)... et j'ai du continuer à bosser dessus. Du coup, je me suis tout déglingué (syndrome fémoro-pattellaire des 2 genoux, douleurs dans la hanche droite inexpliquée, tendinopathie à l'épaule droite, aponévrosites plantaires, etc...). Privé de mes défouloirs, les médecins que j'ai consulté n'en ayant rien à foutre (y compris des médecins du sport avec qui je bossais!!!) j'ai craqué. Je me suis coupé de tout le monde en dehors de ma femme et mes 2 fils, grâce à qui je suis encore là de nos jours.
Puis... j'ai pris du recul, et je me suis pris en main. Rééducation, tout seul comme un grand, aidé par un ami qui m'aidait à me diagnostiquer et traiter (55 km de chez moi), je faisais mes auto-traitements quotidiennement, ça me prenait 1 h à 1h 30 tous les soirs. Puis, en fonction de l'évolution, reprise progressive de l'activité physique. Ensuite, décision difficile: j'ai décidé de plaquer le cabinet (fin 2017, puis, depuis 1 mois, de plaquer carrément le libéral!). J'ai négocié un contrat avec un CH, et bosse maintenant en milieu hospitalier. Rythme soutenu, sous effectifs, mais à 16h30, j'ai fini ma journée et peux m'occuper de moi et de ma petite troupe. Parallèlement, je me suis mis au Qi Gong et à la méditation, j'aurais dû faire ça avant!
Bilan: je suis plus serein (même si je dois m'attendre à quelques déboires, pour la fin d'activité, rien n'est simple en France), j'ai plus de temps, et à ce jour, j'ai repris la natation, le VTT, et compte reprendre un art martial en septembre (pas le Krav, pense pas que mon corps soit prêt, mais le Wing chun, que j'ai pratiqué avant de faire du Krav). J'ai repris les ballades en famille sur terrain pas trop accidenté. Reprise actuellement du shadow boxing, et d'arts traditionnels chinois pratiqués dans le passé (je me suis rapidement souvenu des taos, la mémoire humaine a des ressources insoupçonnées), ça me défoule et est intégré à ma rééducation.
Tout ça pour dire quoi: dans la vie, il y a des hauts, et des bas. La chute peut être rapide et brutale. Vouloir s'en sortir en persévérant dans la même voie (ce que j'ai fait longtemps) peut être compliqué. Le monde ne changera pas pour nous, alors autant que ce soit nous qui changions si ça ne va pas. Et surtout, en parler. J'ai essayé de gérer seul, ce fut une connerie. J'en ai parlé à certains proches, parents, mais pour eux, c'est limite normal de se tuer à la tâche quand on a choisi ce métier. Ma femme m'a été d'un soutient exceptionnel.
Je ne compte pas en rester là. A terme, possible changement de vie, mais ça, ça se décide avec ma femme et mes 2 petits fauves. En tous cas, je ne vois plus forcément la vie en noir.
Prenez soin de vous.
A+