Salut et merci à tous

Je vais essayer de répondre aux quelques questions.
Arnaud : Sur le matos, pas grand chose à dire, si ce n'est ce que j'ai déjà écrit : il faut du solide! Au total, j'ai cassé/déchiré : ma boussole (depuis j'en prends toujours une de réserve), mon pantalon (couture de secours avec du fil de pêche in situ), la sangle de mon sac (réparation avec un morceau de cordelette Dyneema), une des jointures du sac étanche (rafistolé à la superglue et avec du latex d'un arbre),une couture de mon étuis à machette (rafistolé avec une boucle de cordelette en noeud coulant, pour tenir la machette dans l'étuis), la moustiquaire de mon hamac (partiellement rebouché en collant à la super glue). Donc la prochaine fois, je prendrai un sac plus costaud, une boussole de secours, un bon étuis pour la machette et un bon kit de réparations!

(et un peu plus en réserves alimentaires). Pour ce qui a bien marché, le GPS Garmin était au top: tient bien la charge, réception un peu longue parfois, mais ça joue globalement bien son rôle, boussole électronique au top. Le filtre à eau qu'on m'avait passé (Katadyn hiker pro) est top aussi : pas lourd, efficace et pratique. La Tramontina bolo est bien aussi: légère, assez solide, même si elle rouille vite, et efficace: par contre, pour les déplacements en brousse, oubliez le débroussaillage à la machette (peu efficace et très fatiguant) : mieux vaut 2 bâtons d'1m, pour écarter et/ou écraser la végétation devant soi : 1000 fois plus efficace et durable du point de vue énergétique!
Niveau orga, je marchais toute la journée, jusqu'à environ 17h pour monter mon bivouac. Je faisais pas mal de pauses courtes pour récupérer et boire (pas de problèmes pour l'eau, il y a ce qu'il faut). Sur le bivouac, j'avais des petits chaussons de plage, nickels pour marcher le soir en détente. Pour la nourriture, quand je pêchais, je préparais le poisson sur place directement (mais ça prend du temps), si je trouvais une autre ressource (coeur de palmier, quelques figues, quelques mangues sauvages : plus de peau, de noyau et de fibres que de chair), j'en mangeais une partie sur place et en gardais pour rationner sur environ 2 jours (selon quantité trouvée). Le soir, une fois le camp monté et un petit feu/repas parfois (pas toujours), je parcourais les alentours pour voir la microfaune (insectes, araignées, etc.). En général 1 bivouac = 1 nuit, à une exception près où je suis resté 2 nuits au même endroit pour récupérer un peu.
bloodyfrog : Pour la décision du plan B, j'ai commencé à y réfléchir au 3e jour, quand j'ai calculé ma vitesse moyenne de progression et j'ai pris la décision de changer de trajet au 6e/7e jour, quand la boussole s'est cassée et que j'ai fait un point "sucre", avec 2 options de trajet : une version courte et une un peu plus longue. Finalement, au 9e/10e jour, j'ai pris un trajet un peu intermédiaire, en juste milieu entre mes ressources restantes et mon envie de rester dans la jungle et de profiter un maximum

Globalement, même si je mange très peu, je n'ai pas faim lors de mes expé : le corps (et le mental) s'habituent à manger peu et même avec 10kg de moins, je n'ai pas senti de fatigue particulière avant le 13e jour, qui a été très hard (matinée à 40°C, vue de kilomètres de cultures de palmes flinguant le moral, puis grosse pluie pendant des heures, à monter pendant plusieurs heures une pente à 60° dans une brousse dense, avec coulées de boues aux pieds, chute sur des troncs d'arbres morts, etc.).
guatar : pour les quelques principes de base :
- prendre du matos solide, 2 boussoles et un bon kit de réparations ;
- même si la végétation est dense, mieux vaut aller tout droit que de chercher un détour;
- la jungle, c'est très riche biologiquement, mais ça reste très difficile de s'y nourrir sans une loooonnngue expérience du milieu ;
- 2 bâtons valent mille machettes, pour se déplacer avec "facilité" ;
- le mental, plus que le physique ;
- l'Homme détruit inconsciemment un patrimoine naturel, la vie, pour le confort et le profit, mais la Vie, la Nature et la sagesse valent infiniment plus que tout ce qui se compte en billets...
Voilà pour les grandes lignes

Merci à vous tous pour vos soutiens, vos mots sympa et encourageants, etc.

Et bloodyfrog, en effet, ici et ailleurs, il y a beaucoup de gens réfractaires, condescendants, méprisants, qui ne croient pas, qui doutent, qui jugent sans savoir, qui croient tout savoir sur la base d'un rien et du coup stagnent sans plus rien apprendre ni avancer, mais on se sous-estime tous et on peut faire mille fois plus qu'on ne le croit, si on prend le temps, qu'on écoute, qu'on prenne le positif, qu'on apprenne, qu'on ne se surestime pas, mais voit les choses objectivement, qu'on teste, qu'on tente, qu'on tire les leçons de nos erreurs, etc. et pas après pas, on se renforce, on gagne en assurance, en savoir, en sagesse, on met le négatif de côté, pour garder le positif et constructif, voir plus loin...et partager pour faire avancer ce monde vers le mieux, même juste un peu.

Je dis souvent que personne n'est supérieur à l'autre, que j'ai à apprendre de tout et de tout le monde, d'un gamin de 3ans attardé ou du ver de terre, jusqu'au gérant de multinationale ou au génie de physique théorique. Les limites du corps et de l'esprit ne sont que sur un instant donné et il ne tient qu'à nous de les amener plus loin et ça, c'est offert à tout être vivant
