Long, et confus comme une conversation de feu de camp …
Synonymes de "Formation" :
a) | Enseignement | Instruction | Apprentissage |
b) | Connaissances | Savoirs | Science |
c) | Procédures | Consignes | Protocole |
d) | Éducation | Structuration | Façonnage |
e) | Érudition | Édification | ? ? ? |
"Tout cours n'est pas un substitut à la réflexion personnelle"
Les supports "pédagogiques" ne sont retenus que par ceux qui les font.
… par ceux qui les utilisent.
En secourisme, du temps où les élèves prenaient des notes, j'ai plusieurs exemple de transmission de cours enseignés "à l'identique" par la deuxième génération.
Tu formes un secouriste qui devient moniteur, qui forme un secouriste qui devient moniteur, qui forme un secouriste dont tu lis les notes : tu y retrouves ton plan et les schémas à l'identique de ton cours, dispensé 6 ans avant …
Quand il n'y a plus rien à retirer (c)
chaque groupe (caserne, asso, etc.) refait son protocole à sa sauce.
Le groupe ne devrait pas toucher au protocole (le Fond). Il refait éventuellement sa présentation (la Forme), ce qui est une manière de s'approprier le contenu.
J'ai connu la période avant l'AFPS où chaque "référent médical" faisait son manuel, son cours, ses techniques. Et je voyais arriver de toute la France (en PMT Sécurité Civile) des jeunes dont certains utilisaient des matériels et techniques désuètes depuis des décades ! (Sylvester-Nielsen, valise d’insufflation semi automatique, garrot sur hémorragie veineuse posé entre la plaie et l'extrémité du membre, …) au point que je me baladais (avant le tout sur internet) avec un attaché-case rempli des circulaires et textes officiels.
il faut écrémer, simplifier, tout le temps. Remettre en question ce que l'on enseigne et la façon dont on le fait en permanence en fonction des résultats et ne pas vouloir justifier son salaire/aura/poste en fonction des documents qu'on produit.
Quels sont les buts, les résultats attendus du cours ?
- si c'est espérer former des clones de l'enseignant, il faut un temps infini. Rien que le différentiel d'expérience maître/élève ne décroit qu'avec … l'expérience. Mais un jour certains élèves dépasseront pourtant le Maître.
- si c'est transmettre des protocoles, consignes, procédures, le Drill est une méthode qui a fait ses preuves.
- si c'est façonner un comportement, structurer des modes de pensée, les écoles d'ingénieur ont la recette : les jeunes louveteaux arrivant dans l'industrie sont (presque) tous prévisibles selon l'école dont ils sortent. De même les grandes boîtes impriment sur leurs employés une "culture d'entreprise" souvent reconnaissable.
- si c'est transmettre des techniques : c'est réalisé tous les jours, par tous le monde. Il suffit souvent que le maître et l'élève soient juste d'accord pour coopérer.
Sinon, tout à fait d'accord sur la remise en cause du "comment" atteindre les buts fixés, l'adaptation au public et sur la clarification, donc la simplification.
Pour rester dans celui des premiers secours: je trouve les formations trop complexes par rapport aux temps dévolus.
J'ai vécu l'évolution de l'enseignement du secourisme depuis 1981.
J'ai du mal à trouver "complexe", en référence au cours de BNS de jadis, le PSC1 ou SST d'aujourd'hui.
- Une démarche, toujours la même.
- Une séquence de gestes "simples" en relation avec des observations codifiées.
- "Je vois … , je fais …".
J'ai plein d'exemples de Mme Michu retrouvées à s'occuper d'une victime et qu'on félicite pour son comportement. La plus jeune avait à peine 9 ans.
La complexité est souvent le fait d'élèves qui viennent assister à un cours de Magie.

Qui refusent le "Je vois, je fais" car c'est trop simple, pas aussi spectaculaire qu'à la télé ; et qui sont déçus qu'on ne leurs ressuscite pas les morts.
On dirait les lecteurs de certains forum qui s'imagineraient que toutes les interventions de secours seraient des hémorragies à garroter
Je ne suis vraiment pas sûr que la durée des formations soient suffisantes pour qu'on puisse agir sur le comportemental.
Il y a là un des points qui me gène : la modification du "comportemental" me semble relever de l'éducation (que j'associe à la structuration et au façonnage), pas de la formation, et encore moins de la session de formation. Cela passe, il me semble, par l'exemplarité, ce qui nécessite du temps.
Je conçois que ce temps puisse commencer par une ou plusieurs sessions d'instruction, histoire de préciser du vocabulaire, passer des consignes, découvrir des techniques et leurs gestes. Mais, sauf réflexes Pavloviens, la partie "formation du comportement" demande du temps.
Un (mauvais) exemple : Le scoutisme a 5 buts - Santé, service du prochain, spiritualité, débrouillardise et formation du caractère - il s'agit bien de comportements, mais la méthode complète demande de 5 à10 ans pour les atteindre "pleinement". En 15 à 20 jours de camp il est certes possible d'avoir respiré du bon air, fait la vaisselle sans rechigner, passé 1 heure ou 2 à contempler l'environnement, vu des techniques et supporté le neuneu ou l'intello du groupe. Mais, pour celui qui n'a fait que ce camp, qu'en reste-t-il 2 semaines après la reprise du train-train quotidien ? Était-ce un camp scout ou une colo à thèmes ?
A partir du moment où on parle de professionnalisme, y'a du comportement
Et une nouvelle couche sur le "professionnel" !
Le professionnalisme c'est seulement avoir une conduite identique ou voisine de celle attendue de quelqu'un dont ce serait la profession, l'occupation principale et rémunératrice.
Un postulat de départ (en très très bref): trois sortes de savoir: savoir (intellectuel), savoir faire, savoir faire relationnel (abusivement appelé savoir être).
Le dernier engloberait les deux autres. Du coup, on cherche le "comment faire bien", le comment être professionnel
Bon ben voilà, je sais pourquoi je suis gêné :
je ne partage pas le postulat.
Je considère que le "savoir être" concerne 2 volets : le relationnel, l'
attitude qui est vue/évaluée par les autres et le
mental qui concerne l'individu, évalué seul en face de son miroir et ses convictions.
Ce qui fait que je ne cherche pas à
faire/paraître professionnel. Je me considère comme
agissant en professionnel, car cherchant pour moi l'excellence, même si je ne suis qu'un volontaire ou associatif.
Du coup, en formation "technique", il est possible d'aider chacun des stagiaires à acquérir cette excellence du résultat du geste, entre autres par la compréhension des tenants et aboutissants, des marges de tolérances, des facteurs influant, etc. sans avoir à dénigrer le seul geste, sans le renvoyer à la perception que pourraient en avoir les autres.
En résumé :Analogie avec la boussole :
Ce type de boussole permet des vidées précises lorsque les marges d'erreurs doivent être réduites. Sur de longues distances.
Du coup le milieu forestier ne rentre pas dans ce critère.
Donc en gros ta boussole fait mal quelque chose pour lequel elle n'est pas prévue.
Avoir des buts de stage
cohérents avec sa nature (durée, groupe, etc.)
Si on ne se trompe pas d'objectif, si on ne confond pas "Formation" et "Éducation", je crois qu'il existe des formations efficaces. Elles peuvent passer par la mise à disposition d'outils, avec le mode d'emploi et la démonstration de l'usage.
Ces outils peuvent concourir dans le long terme à de l'éducation, mais la durée passée à éduquer ne se mesure pas avec la même unité de temps.
- On éduque à l'Autre en 10 à 36 mois. Voire plus encore.
- On forme au secourisme en 10 à 120 heures.
Donc
oui, les formations peuvent être utiles.
"A défaut d'un monde parfait, rendons-le meilleur"
Chill.