La foi en soi, non jamais je dis ça c'est exactement l'opposé de mes convictions et de ce que je dis ici.
Je crois qu'il faut préciser ce que j'entends pas "ne pas se couper"
Là où j'ai le plus utilisé les couteaux, il n'y a qu'un gars qui se coupe, plusieurs fois par an. Les autres, non, ou une fois tous les cinq ans. (et le matos est là pour le pire). Il fait pas exprès. Il croit qu'il vaut mieux être super speed que prudent. C'est son choix. S'il y a un accident grave ça sera surement en partie parce qu'il en prend le risque. D'ailleurs, dans le reste de sa vie, ça lui arrive déjà. Et c'est pareil ailleurs, on reconnait ces deux types de personnes.
J'ai bien vu oui que des gens se couvrent de cicatrices, ils font "à la dure", ils foncent pour jamais avoir l'air de douter. Rien faire (en apparence) c'est être pas un homme un vrai de la vraie vie mais un flemmard. Avoir l'air courageux.
Pour des petits couteaux, dire c'est comme ça qu'on apprend, c'est accepter les coupures. C'est même faire croire que c’est obligé. Moi ça me tracasse parce que c'est pas honnête. Les enfants peuvent pas savoir qu'on peut utiliser des couteaux et ne pas se couper si on veut pas du tout (on chipote là dessus : mais un métier avec un couteau à la main toute la journée, l'accident bénin on va dire une fois tous les cinq ans par personne, et un accident grave, moins d’une personne sur cent, c'est à dire très différent des types que je croise dans d'autres situation outdoor qui eux se blessent presque tous les jours où ils font quelque chose, alors forcément quand la blessure est grave, je me dis, ben oui ça arrive avec plus de chance que s'il avait vraiment fait plus attention). Et l'attention à ne pas se couper, c'est utile à exercer, c’est la même attention qu'on peut utiliser pour ce qu'on veut après. Conduire, tricoter du jacquard, encadrer des activités à risque
On n'est pas obligé de se couper. C'est surement avec l'informatique un des domaines les plus maitrisables.
Moi ça m'est arrivé deux fois : la première on m'avait interdit de toucher un couteau de plongée dont la lame entamait la chair rien qu'en l'effleurant. Oui, j'ai pas pu croire ça et j'ai passé la lame délicatement sur ma paume, en un quart de seconde je l'ai vu s'enfoncer dans la chair, hyptnotisée par les dents que je voyais découper ma peau dent après dent, j'ai mis du temps à stopper la lame. J'y ai cru.
La deuxième, je m'étais bien endormie sur mes habitudes et même je dormais presque, je rêvassais à autre chose, tellement bien que j'ai même pas senti la coupure, j'ai senti dans ma main qui tenait le couteau que la lame était freinée par un os...je croyais pas que c'était le mien. Heureusement que j'ai pas appris à m'en servir en me coupant. Et c'était pas compliqué, ça demande juste un peu d'exigence de concentration. C'est un cadeau ça qu'on peut offrir aux enfants, exercer leur exigence. Pour certains enfants, ne pas vouloir se couper peut être l'occasion de le faire. On n'a pas souvent l'occasion d'exercer cette exigence. On a tous des domaines où on n'a pas peur et d'autres oui, et dans la vie on a besoin des deux compétences, éviter des risques et oser en prendre et très subtilement comment on choisit l'un ou l'autre. c'est important la subtilité.
Les angles de ripage, justement, on peut utiliser une marge plus grande quand on débute et partager ses expériences.
Et les accidents, c'est beaucoup de trucs qu'on aurait évité en appliquant les règles, on le fait pas tout le temps, des fois on veut pas, des fois on a un truc plus important, des fois on ne reconnait pas la situation comme elle est.
Et je ne vous connais pas, mais je parle ici sur un forum public, où c'est surement assez proche de la vie courante, avec des gens qui interdisent à leurs enfants de parler aux inconnus mais les envoient seuls dans des wc de lieux louches, ou leurs interdisent de grimper aux arbres mais les laissent descendre du trottoir sans rien regarder en ville. On n'a pas peur de ce dont on a l'habitude, ou de ce qu'on croit commun. On n'a pas peur de se couper avec des petits couteaux, mais c'est faux de dire qu'on apprend à utiliser un couteau en se coupant.
Ca laisse croire que tout s'apprend forcément à taton. D'abord pas tout, selon nos aptitudes dans un domaine ou un autre, et ensuite l'expérience transmise à une valeur, il ne faut pas al nier comme ça.
Attention, je trouverai super d'autoriser les enfants à apprendre à taton, si c'est leur choix et qu'ils l'imposent pas au copain qui passe. Mais après faut être cohérent, leur laisser aussi cette philosophie là pour le reste. Apprendre à lire quand on veut et comme on veut, au lieu de leur faire croire que lire et compter, l'histoire, la géographie, etc.. là il n'y a qu'avec un maitre qui sanctionne la moindre erreur qu'on peut apprendre.
Il y a deux domaines dans ma vie où je me gaufre régulièrement, il y a bien sûr l'expérience ambiante de tout ceux qui ne s'aventurent jamais où je veux vivre, mais je veux pas de leur vie. J'aurai bien aimé qu'on me transmette des expériences de ceux qui y vont, hélas, je n'en rencontre pas souvent. Alors je tâtonne et je me blesse, et parfois j'ai risqué gros. je crois que d'avoir appris qu'on peut être acteur dans ses prises de risque ça m'aide à m'aventurer. Si j'avais été persuadée que rien que pour utiliser un couteau il avait fallu se couper obligatoirement, jamais j'aurai osé m'aventurer dans les super tranches de vie que je me suis payée, là où il faut pas se rater.
Je suis la personne la plus trouillarde que je connaisse, mais sûrement avec une vie plutôt aventurière. Le monde aurait bien besoin de gens capables de changer le monde sans tatoner trop longtemps. Il y a beaucoup d'occasion d'apprendre ça aux enfants.
Quand aux interlocuteurs précis qui répondent, vous êtes surement de ceux qui apprennent aux enfants à connaitre la nature, dans le fond je vous serrais surement très reconnaissante. Mais les couteaux, c'est la clé de bien des libertés pour moi, une école ouverte sur l'esprit humain qui me laisse pas indifférente, et je réagis, surtout avec mon caractère (insuportable je sais). Et Arnaud, oui j'ai bien lu que tu dis surtout des choses sur lesquelles on est très d'accord.