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Auteur Sujet: Traitement des hémorragies  (Lu 17619 fois)

24 août 2016 à 22:30:07
Lu 17619 fois

Chill


Bonjour,

Il m'a été demandé de réunir mes contributions sur le contrôle des hémorragies en un seul message. Ma première réaction a été de répondre : "ça sert à rien, tout est déjà dans les textes officiels ...".  :-[

Cependant je suis allé me perdre dans l'index du forum, à l'entrée "Hémorragie". J'y ai constaté que dans les années passées (2006, 2010) de grosses discussions avaient déjà eu lieu avec des arguments qui semblent aujourd'hui très typés/datés, et d'autres frappés au coin du bon sens mais peu valorisés. ::)
 
Plutôt que de discuter autour d'un premier article volumineux (j'écris mal le HTML   :sorry: ), je me propose de mettre un lien vers ma synthèse (Word PDFisé) de ce qui a été commenté ici.
On discute ici de sa pertinence, de sa forme, des notions inutiles ou manquantes, etc. et quand il y a consensus on l'ajoute, ou pas, dans le forum ?

A moins que les représentants des professions médicales aient du temps pour résumer les fils :
"Les gestes qui sauvent",
"après Nice : que faire ?",
"Choix pansement compressif israélien",
"[DIY] Tourniquet/Pansement compressif".
... dans une traduction compréhensible par des profanes !

Si cette démarche viole des règles (que je n'aurais pas bien comprises) établies par le proprio, yaka effacer  ;)
A vous lire,
         Chill.

[EDIT] le lien !
« Modifié: 24 août 2016 à 22:49:10 par Chill »
"Un sauveteur isolé est en mauvaise compagnie."

24 août 2016 à 23:14:16
Réponse #1

Lily


Merci Chill,
Pour moi (qui devrait d'urgence actualiser mes premiers secours...), ça a été lumineux.
Une seule question : la PLS doit être systématique sur le côté atteint en cas d'hémorragie ou il y a des cas particuliers ? (outre les classiques femmes enceintes, etc.)
If you think you are too small to make a difference, try sleeping with a mosquito

25 août 2016 à 06:32:57
Réponse #2

gahús



      
[EDIT] le lien !

Bonjour

Il me semble que le point de compression à distance a été abandonné et n'est plus enseigné car inefficace.

25 août 2016 à 09:39:49
Réponse #3

bison solitaire


Hello et Merci!!
De mon point de vue la synthèse est utile pour tout le monde mais pas forcément pratique pour tout le monde.
Comme le signalait Hurgoz, ça dépend du public… Et je suis plutôt comme lui, voire beaucoup moins. Des recyclages, quelques entrainements très limités dans le temps, et c'est tout.

Pour la PLS: il me semble bien que dans une certaine administration il a été signalé de placer en PLS sur le côté atteint lors d'une blessure au poumon par exemple, afin de libérer le poumon sain...

25 août 2016 à 12:02:17
Réponse #4

fall7stand-up8


Bonjour

Il me semble que le point de compression à distance a été abandonné et n'est plus enseigné car inefficace.

Salut à tous

J'ai pu voir en situation reelle un point de compression huméral pratiqué avec succes sur une blessure au poignet remplie de débris de verre.

Depuis, je nuance les formations type recyclage que je suis amené à animer à destination de personnels ayant une formation initiale qui date de l'époque ou ces techniques étaient enseignées.

Si la compression à distance est indiquée et si le sauveteur se sent à l'aise avec cette technique pourquoi ne pas l'utiliser?

En l'occurrence la compression de l'artère humérale sur un bras dénudé est peut etre la plus facile à réaliser.

Si une technique s'est avérée difficile à mettre en œuvre pour des personnels non entraînés mais qu'elle marche pour certains et qu'ils l'ont bien drillée, je trouve dommage de s'en priver.

25 août 2016 à 16:37:42
Réponse #5

Moleson


Saignement massif d'une extrémité: Tourniquet
Saignement modéré d'une extrémité: Pansement compressif
Ailleurs Packaging: + si possible Pansement compressif

Succès= ça arrête de saigner.

Si ça continue de saigner: 2ème Tourniquet ou premier si c'est un pansement compressif.


C'est pas de la Rocket Science.

25 août 2016 à 19:27:33
Réponse #6

fall7stand-up8


Dans le cas d'espèce il n'y avait pas de tourniquet dans les sacs premiers secours du sdis13 en 2008. Le toubib du SMUR dès son arrivée a mis son brassard tensiomètre sur le bras blessé de la victime et l'a gonflé à bloc. C est une forme de tourniquet.

25 août 2016 à 22:16:39
Réponse #7

Chill


Bonsoir,

/!\ Long ...

Citation de: Lily
Une seule question : la PLS doit être systématique sur le côté atteint en cas d'hémorragie ou il y a des cas particuliers ? (outre les classiques femmes enceintes, etc.)

ça dépend :) Je parle de la PLS dans le paragraphe "Thorax". Pour une atteinte du thorax chez un inconscient qui respire, il est demandé de favoriser le travail du poumon valide. Donc si la mise en PLS du coté de la lésion du thorax ne cache pas le garrot du bras ou de la jambe, si il a été possible d'interposer une barrière de propreté entre la plaie soufflante et le sol poussiéreux, etc. on fait.
Comme pour les remarques sur le livre du Manitou, on n'applique pas que des recettes, certaines fois il faut se souvenir des principes pour s'adapter à la situation.

Dans le cas des SMV, privilégier la mise en PLS sur le côté gauche peut être une recette ...

Citation de: Hurgoz
Pour moi, l'explication du chauffage électrique en plus du chauffage hydraulique est de trop. En matière de circulation des fluides, il faut rester dans les fluides: c'est plus clair! :)

Oui. Le but n'est pas atteint. Je cherchais à faire comprendre la notion de "ça saigne PAS plus fort ici qu'ailleurs" car la pression n'augmente pas, ce qui n'est pas évident dans un circuit de chauffage centrale, mais généralement admis pour la tension électrique.
Par contre la vitesse du fluide passant par un ajutage augmente, ce qui donne un jet portant plus loin. Paradoxalement, plus le jet de sang va loin, plus ce serait facile à arrêter par une compression manuelle car indice d'une "petite" surface de fuite, donc nécessité d'un "petit" effort d'obturation.

Citation de: Hurgoz
Pour la notion de pouls ou pas pouls après la pose du compressif, pour ma part, en tant que technicien, j'ai besoin d'un indicateur pour évaluer ma réparation. Donc, en gros: un avant/après. Donc si j'ai un autre indicateur (l'arrêt du saignement par exemple) qui me permette d'évaluer ma rustine de façon relativement sûr, je suis preneur...après il faut prendre en compte l'expérience de l'intervenant. Quelqu'un qui pose des compressifs tout les jours aura une bonne idée du dosage. Quelqu'un (comme moi) formé à la pose du compressif mais qui n'en pose jamais (sinon pour s'entrainer), va avoir beaucoup plus de mal à doser. Hors "serrer au max de la tension de la bande" est plus simple a évaluer que "serrer suffisamment fort pour arrêter la fuite", d'autant que le pansement la cache.

Comme ta pression manuelle est efficace avant que tu penses à utiliser ton "Israélien", tu as déjà une bonne idée de l'effort à fournir pour que ça ne fuit plus.  :D

Ensuite, le meilleur indicateur est "Plus de fuite !". Assez binaire, non ?

De toute façon, il y a très peu de chance qu'un effet "garrot" soit réalisable avec un lien de plus de 10 cm de large. Si la formule que j'ai récupérée est bonne, et mes calculs exacts, pour une bande de 15 cm il faut plus de 100 kg(f) pour atteindre la Pression d'Occlusion Artérielle pour le bras de 10 cm de diamètre d'un patient avec une PAS à 150 !!!

Citation de: əlios
Il me semble que le point de compression à distance a été abandonné et n'est plus enseigné car inefficace.

Le fait qu'ils ne sont plus enseignés n'implique pas qu'ils sont interdits.
Je n'ai pas mentionné les liens causant de l'efficacité des points de compression. Ce qui est sûr est qu'ils sont difficile à maîtriser.
Juste que le paragraphe "De l’utilité, ou pas, des points de compression" suit celui portant sur " Brefs calculs simplistes de baignoire qui se vide " pour tenter de sensibiliser à la rapidité de l'action.
Je précise aussi, suite à une remarque de fry, que cela concerne "... le sauveteur [qui] est formé et entrainé" et je précise que c'est un acte réflexe. Je n'ai rien combiné avec fall7stand-up8 qui relate ici l'emploi à bon escient de cette technique.

Cette notion de "contre la montre" fait que je n'ai même pas parlé d'enfiler des gants avant d'appuyer. L'avoir déplié dans la paume prend bien moins de temps.

Citation de: fall7stand-up8
J'ai pu voir en situation réelle un point de compression huméral pratiqué avec succès sur une blessure au poignet remplie de débris de verre.
[...]
Si la compression à distance est indiquée et si le sauveteur se sent à l'aise avec cette technique pourquoi ne pas l'utiliser?
[...]
Si une technique s'est avérée difficile à mettre en œuvre pour des personnels non entraînés mais qu'elle marche pour certains et qu'ils l'ont bien drillée, je trouve dommage de s'en priver.

CQFD

Citation de: fall7stand-up8
Dans le cas d'espèce il n'y avait pas de tourniquet dans les sacs premiers secours du sdis13 en 2008. Le toubib du SMUR dès son arrivée a mis son brassard tensiomètre sur le bras blessé de la victime et l'a gonflé à bloc. C est une forme de tourniquet.

Il s'agit plus d'un garrot pneumatique, le must selon les études cités par fry et ici
Je suppose qu'un brassard à tension était aussi à l'armement du VSAB ...


Citation de: Moleson
Saignement massif d'une extrémité: Tourniquet
Saignement modéré d'une extrémité: Pansement compressif
Ailleurs Packaging: + si possible Pansement compressif
Succès= ça arrête de saigner.
Si ça continue de saigner: 2ème Tourniquet ou premier si c'est un pansement compressif.

[padawan]
Chef ! oui, chef ! :sgt:
C'est quoi la valeur entre massif et modéré ? (pour Hurgoz, hein ...)
Pour le cas de fall7stand-up8 qui saigne modérément : compressif ou garrot ?
[/padawan]

Ok pour le critère de succès. Cependant l'endroit qui saigne semble avoir peu d'importance, tout comme la différence artère/veine (Nävis dixit). Mais le fait de savoir si il est possible d'appuyer, et la notion d'efficacité de la compression manuelle semblent de bons critères pour décider de la marche à suivre.
Pour le packaging, outre le fait qu'il faut en avoir, c'est à ce jour une solution réservée à certains privilégiés, militaires ou personnels de santé. Efficace certainement, mais pas dans les mains de Mme Michu.

Citation de: Moleson
C'est pas de la Rocket Science.

Connais pas ?
Je croyais qu'on essayait de donner du signal à ceux qui voulait savoir pourquoi et comment ça marche, en killant au passage certains mythes. C'est pas ça ?  ^-^

      Chill.
« Modifié: 25 août 2016 à 22:32:00 par Chill »
"Un sauveteur isolé est en mauvaise compagnie."

26 août 2016 à 06:14:45
Réponse #8

fall7stand-up8



Je suppose qu'un brassard à tension était aussi à l'armement du VSAB ...




Tu as tout a fait raison et cela nous amène sur le retour d'experience de cette intervention.

la compréssion humérale a été pratiquée par le membre d'équipage arrivé le premier sur la victime en relais de la même technique en cours par un témoin "secouriste lambda"  qui fonctionnait  jusque là bien que le témoin/sauveteur commence à fatiguer. Quand le toubib a posé son brassard à tension on s'est regardé comme pour se dire "pourquoi on y a pas pensé?"

La technique de la compression humerale fonctionne mais a ses limites selon mes observations
- vetements multicouches
- personnes obèses
- fatigue au long cours
- difficulté des relais

l'emploi du garrot pneumatique  improvisé n'était tout simplement pas dans notre arsenal mental

C'était un peu mon propos de départ :
Ne pas se priver de quelqu chose qui fonctionne (a condition que ça soit éprouvé) sous prétexte que ça n'est pas répertorié.
Et dans ce cas on l'a expérimenté dans les deux sens

Bonne journée à tous

26 août 2016 à 09:56:08
Réponse #9

Moleson


Saignement modéré: Çà goutte par terre
Saignement massif: Çà coule par terre.

Après il y a toujours les sodomiseurs de coléoptères qui vont dire, mais si je me trompe:

ON S'EN FOUT

Si ça s'arrête de saigner on a fait juste, même si on a mis un tourniquet ou un pansement compressif aurait suffit.

Si ça continue de saigner on a pas fait juste et je l'ai écrit on rajoute un tourniquet au montage de départ.

Le seul bémol le tourniquet fait horriblement mal, même s'il ne fait pas de dégâts si mis < 2 heures.

Dernière chose à savoir un tourniquet doit avoir une largeur minimale de 3cm.
La tension à donner est proportionnelle au diamètre du membre et inversement proportionnel à la largeur du tourniquet.

Au final tout ce qui stoppe l'hémorragie est valable.



27 août 2016 à 00:30:23
Réponse #10

Chill


Citation de: Hurgoz
D'ailleurs, quizz du pansement compressif si secours >24h? Qu'est ce qu'on fait?

Si ça ne saigne plus et qu'il est toujours vivant, il aura une belle croûte puis une belle cicatrice.
Si ni l'infection, ni la consolidation de la réparation -avec reprise des saignements- ni des atteintes associées (sensitives, motrices,...) ne gâche le pronostic.

Pour l'infection et le repos, tout le monde sait faire quelle que soit la durée. Pour les atteintes associées, visibles à plus ou moins long terme, il faut au moins un œil expert.

Bref, quel que soit le délai, une plaie hémorragique atterri chez un toubib ou aux urgences.

   Chill.
« Modifié: 27 août 2016 à 00:38:38 par Chill »
"Un sauveteur isolé est en mauvaise compagnie."

27 août 2016 à 05:26:02
Réponse #11

wolf


Ceci explique les recommandations du CICR pour les intervention en zone de guerre: (si conditions pré-cités remplies) pose de compressif. Ce qui parait logique lorsqu'on ne sait pas quand la victime pourra être évacuée (et qu'on ne sait pas si les structures de soins dans des pays en guerre permettaient de retirer le garrot en toute sécurité):

"Un garrot ne devrait être utilisé que comme mesure temporaire (pendant quelques minutes seulement), lorsque la vie de la victime est en danger immédiat :
  •   pour stopper une grave hémorragie en cas d’amputation traumatique au-dessus du genou ou au-dessus du coude, et ce uniquement si la pression digitale sur le point de compression artérielle n’a pas permis d’arrêter l’hémorragie."



Slt
t'aurait pas le lien stp?
Je suis surpris car ça va vachement à l'encontre de tout ce qui est Damaged Control et autre T3C?
Ou j'ai loupé un truc....


Pour le choc hémorragique et pour faire simple:
Le corps compense la perte  sanguine par
- une légère hypotension en position debout
- puis une tachycardie et une tension artérielle conservée
- puis une tachycardie et une tension artérielle en chute
- enfin une bradycardie et quasiment  plus de tension artérielle.

La tu es en choc hémorragique.

Pour lutter contre,  il faut stopper l’hémorragie précocement et limiter l'hypothermie.
Ensuite on parle douleur.


"Be the type of person that when your feet touch the floor in the morning, the devil says: "aww shit, they're up"   Dwayne johnson

27 août 2016 à 08:48:47
Réponse #12

kéké


salut,

En TC3 le garrot sera envisagé dés le Care Under Fire. Pour l’opérateur de base il ne se pose pas 40000 questions et le laissera en place.
Je suis en situation tactique et ça saigne fort sur un membre = tourniquet.

Le personnel entrainé une fois sorti de la zone dangereuse lui envisagera de remplacer le tourniquet initialement mis en place par l'opérateur de base par un autre moyen "plus soft" mais permettant le même niveau de contrôle de l'hémorragie.

Le CICR ne représente pas pour moi une référence crédible pour la prise en charge de blessé au combat. (en tout cas durant les phases les plus chaude (care under fire et tactical fiel care).
Mais le protocole que le CICR propose n'est pas à jeter complétement car en phase plus soft par du personnel formé, ayant l'opportunité tactique d'analyser le traumatisme et le matériel adéquat il  parait clairement logique de se passer du tourniquet si c'est possible pour peu que certaines conditions soient respectées. On retombe en fait plus sur du premier soins domestique mais sur des blessures de guerre.

27 août 2016 à 08:55:41
Réponse #13

Moleson


Yo,

Merci!

Ceci explique les recommandations du CICR pour les intervention en zone de guerre: (si conditions pré-cités remplies) pose de compressif. Ce qui parait logique lorsqu'on ne sait pas quand la victime pourra être évacuée (et qu'on ne sait pas si les structures de soins dans des pays en guerre permettaient de retirer le garrot en toute sécurité):

"Un garrot ne devrait être utilisé que comme mesure temporaire (pendant quelques minutes seulement), lorsque la vie de la victime est en danger immédiat :
  •   pour stopper une grave hémorragie en cas d’amputation traumatique au-dessus du genou ou au-dessus du coude, et ce uniquement si la pression digitale sur le point de compression artérielle n’a pas permis d’arrêter l’hémorragie."


Autre question, puisque tu en parles dans ton texte: à quoi reconnait on un "choc hémorragique"?

Tcho

Hugo

Ca m'est égal ou t'as trouvé ce ramassis de conneries c'est carrément du domaine de la faute médicale.

Toutes les expériences actuelles et il y a une pléthore d'études montrent:

1°) Le tourniquet n'est pas dangereux si appliqué < 2 heures et si il est 3cm au minimum de large
2°) On enlève jamais un tourniquet hors milieux médical.

On a donc 3 affirmations dangereuses et fausses dans une phrase, ce qui doit être un record du monde.

- Le but de lutter contre le hémorragie est d'EVITER le choc hémorragique.
- Enlever un tourniquet après quelques minutes est une faute médicale
- C'est pas le type de blessure qui détermine l'indication au tourniquet mais l'importance de l’hémorragie et la vitesse à laquelle le blessé va se vider.
- Les points de compression peuvent être efficace, mais il faut savoir comment, il faut les trouver (bonne chance chez un obèse), il faut le faire sous stress et tenir le point de compression jusqu'à l'arrivée des secours.
Bref si je sais le faire, c'est pas le cas de 99% des personnes.

Au final: Je suis médecin, médecin militaire et je donne des cours justement sur le sujet.
Donc si je me donne la peine pour donner un algorithme simple de traitement des hémorragies utilisable par une personne lambda c'est pas pour relire pour la xème fois, mais pourrait on pas faire autrement. Je ne peux pas mettre en ligne les Retex de Paris et de Bruxelle, mais c'est sans appel, la seule chose qui marche dans l'urgence c'est le tourniquet.

Pour les infections c'est pas le sujet avant 6 heures. De toute façon les plaies sont sales et devront être traitée chirurgicalement, ce qui comprend une désinfection et des AB.

27 août 2016 à 09:07:03
Réponse #14

kéké


Citation de: Moleson
Ca m'est égal ou t'as trouvé ce ramassis de conneries c'est carrément du domaine de la faute médicale.

Toutes les expériences actuelles et il y a une pléthore d'études montrent:

1°) Le tourniquet n'est pas dangereux si appliqué < 2 heures et si il est 3cm au minimum de large
2°) On enlève jamais un tourniquet hors milieux médical.

On a donc 3 affirmations dangereuses et fausses dans une phrase, ce qui doit être un record du monde.

- Le but de lutter contre le hémorragie est d'EVITER le choc hémorragique.
- Enlever un tourniquet après quelques minutes est une faute médicale
- C'est pas le type de blessure qui détermine l'indication au tourniquet mais l'importance de l’hémorragie et la vitesse à laquelle le blessé va se vider.
- Les points de compression peuvent être efficace, mais il faut savoir comment, il faut les trouver (bonne chance chez un obèse), il faut le faire sous stress et tenir le point de compression jusqu'à l'arrivée des secours.
Bref si je sais le faire, c'est pas le cas de 99% des personnes.

Au final: Je suis médecin, médecin militaire et je donne des cours justement sur le sujet.
Donc si je me donne la peine pour donner un algorithme simple de traitement des hémorragies utilisable par une personne lambda c'est pas pour relire pour la xème fois, mais pourrait on pas faire autrement. Je ne peux pas mettre en ligne les Retex de Paris et de Bruxelle, mais c'est sans appel, la seule chose qui marche dans l'urgence c'est le tourniquet.

Pour les infections c'est pas le sujet avant 6 heures. De toute façon les plaies sont sales et devront être traitée chirurgicalement, ce qui comprend une désinfection et des AB

C'est dis plus sèchement mais tout à fait d'accord
« Modifié: 09 septembre 2016 à 21:59:39 par Chris-C »

27 août 2016 à 09:26:23
Réponse #15

Moleson


La raison pour laquelle je m'énerve est que l'attitude de remettre en question le tourniquet tue des gens tous simplement. Si à Paris les ambulancier sont rentré sans ceinture c'est qu'il y une raison, sauf qu'une ceinture ne fait pas un tourniquet.

Le but c'est d'avoir un module enseignable en 2-3 heures, utilisable par Mme Michu sans avoir fait des études de médecine.

Avoir un module tolérant à la faute, facile à appliquer avec des choix binaires...

Tout le reste, les nuances les work-around c'est réservé aux professionnels qui savent ce qu'ils font.

Et pour l'histoire, la mauvaise réputation des tourniquets est lié au fait qu'historiquement les tourniquets improvisés étaient des bouts de ficelle. Dès que la largeur du tourniquet est inférieur à 3cm la pression et tension à appliquer devient tellement forte que soit ça marche pas et au pire on augmente l'hémorragie ou on crée un syndrome des loges ou on fait des lésions neurologiques et cutanées.

Mais ce problème est réglé par tous les type de Tourniquet que l'on peu acheter actuellement. Pour les improvisé on peut faire juste, mais c'est un apprentissage.

27 août 2016 à 09:46:49
Réponse #16

cosmikvratch


merci Moleson, tu as raison de vouloir rester simple sur ce sujet.

Je ne gère pas des hémorragies massives tous les jours, mais pour avoir une certaine expérience de la question en contexte "bordel total", je peux témoigner que la réticence à utiliser le tourniquet coûte des vies, en particulier en cas d'afflux massif de blessés, lorsqu'il est difficile de surveiller proprement les patients.

La principale fonction du tourniquet est d'éviter que le patient se vide de son sang en attendant la chirurgie. Les complications potentielles dans ces contextes sont un "problème de riche": celui de ceux qui ont survécu.

Et attention au manuel de chirurgie de guerre du CICR: c'est une référence, mais beaucoup des formulations sont faites pour combattre les idées reçues de professionnels de santé formés peu habitués aux types de blessures liées aux conflits armés. le citoyen lambda n'est pas la cible de cet ouvrage.
Life's a bitch (and then you die)

27 août 2016 à 10:47:57
Réponse #17

Moleson


C'est clair que si on est des professionnels et plusieurs et qu'on le temps on va pratiquer de façon différentiée.

Le premier fait un point de compression, le deuxième mets un pansement compressif. On relâche, ça continue à saigner on mets un tourniquet. Ça c'est la situation idéale, accident de voiture et l'ambulance est déjà sur place.

Dans le contexte grand bordel, même les professionnels vont devoir passer aux choses simples.


27 août 2016 à 11:29:33
Réponse #18

laflap


Serait il donc pertinent dans le contexte actuel  de rajouter un (des) pansements compresifs et un garrot /tourniquet dans son fond de sac edc quand on est SST dans une grande administration recevant du public?
Si oui, un modèle /  marque à me préconiser ou à éviter?

27 août 2016 à 12:31:09
Réponse #19

fall7stand-up8


Depuis les attentats du 13 nov 2015, des modifs ont été apportées aux dotations des sacs premiers secours de certains SDIS intégrant des tourniquets. La formation à la pose du garrot a été revue lors des derniers recyclages des formateurs PSE (anciennement moniteurs PAE1).

Il me paraît donc pertinent de former puis doter les personnels d'un ERP d'un tel matériel.
Je ne fais que donner mon avis je ne relaie aucune position officielle.

NB C'était déjà pertinent avant mais le contexte a mis à jour cette carence de manière dramatique

27 août 2016 à 13:57:15
Réponse #20

guillaume


Si oui, un modèle /  marque à me préconiser ou à éviter?

Cela a déjà été abordé plusieurs fois et dans ds sujets récents faciles à trouver ;).

a+

27 août 2016 à 14:27:37
Réponse #21

bloodyfrog


Citer
Ca m'est égal ou t'as trouvé ce ramassis de conneries c'est carrément du domaine de la faute médicale.

C'est ça s'énerver?
Parce que ça, c'est plutôt élever la voix pour contredire une (des) connerie(s) pouvant gravement nuire.

Sur ce forum (prolonger des vies, toussa.. souvenez vous...), je trouve SAIN que de temps en temps, un "de ceux qui savent", tous sujets confondus, rappelle avec conviction, que NON, tout ce qu'on peut lire sur le net n'est pas parole d'évangile, et que mal faire (écrire, partager...) , parfois, est pire que ne rien faire (écrire, partager...)

Manu.
« Modifié: 27 août 2016 à 14:38:52 par bloodyfrog »

27 août 2016 à 14:56:58
Réponse #22

Nävis


La raison pour laquelle je m'énerve est que l'attitude de remettre en question le tourniquet tue des gens tous simplement.
...
Le but c'est d'avoir un module enseignable en 2-3 heures, utilisable par Mme Michu sans avoir fait des études de médecine.
...
Avoir un module tolérant à la faute, facile à appliquer avec des choix binaires...

Respire!  ;)

Recentrer des discussions vers ce qui sauve des vies c'est pas s'énerver, juste être exigeant.

Dans ce domaine, des professionnels consacrent des vies à étudier des cas réels.
Des gens sont morts pour que les connaissances progressent.
Pour que Mme Michu puisse agir efficacement le jour voulu...

Etre exigeant, c'est respecter cela.

Merci à toi
 :love:

27 août 2016 à 15:55:31
Réponse #23

Moleson


Respire!  ;)

Recentrer des discussions vers ce qui sauve des vies c'est pas s'énerver, juste être exigeant.

Dans ce domaine, des professionnels consacrent des vies à étudier des cas réels.
Des gens sont morts pour que les connaissances progressent.
Pour que Mme Michu puisse agir efficacement le jour voulu...

Etre exigeant, c'est respecter cela.

Merci à toi
 :love:

T'es gentil mais je fais partie justement des professionnels et en plus effectivement des personnes sont mortes très récemment parce que on continue envers et contre tout a prôner des procédures totalement inadaptée pour des raisons de médiocrité intellectuelle. (incapacité à intégrer des données nouvelles).

Et quand après que j'aie donné des pistes on ressort exactement le contraire qui a et va coûter des vies il y a de quoi s'énerver.

Je supporte de moins en moins qu'on tue des patients, ça doit être le côté vieux con qui ressort.

27 août 2016 à 16:45:12
Réponse #24

h


A en revenir à la synthèse initiale, merci Chill, beau boulot ! Merci également à ceux qui ''s'énervent'', ceux qui savent!
Il me semble toutefois que la plus grande difficulté pour un quidam moyen , c'est de ce retrouver devant un cas comme celui ci:
( attentats de Boston, Carlos Arredondo militant de la croix rouge américaine garrotant efficacement un arrachement de membre très délabrant avec un malheureux bout de tissu )
confirmation lien fourni ci avant:
http://la-mine.net/2015/04/05/moyens-dhemostase-en-prehospitalier/
Tout ce qu'il a pu lire auparavant (le quidam moyen) ne lui donnera peut être pas le courage d'affronter ce cas de figure.
A lire successivement les post sur le garrot (ou non) on en penserait qu'il n'y a que des plaies (hémorragies) propres.

 


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avec bienveillance, curiosité et un appétit pour le dialogue et la réflexion que l'interlocuteur peut susciter. »


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