Désolé du déterrage, retour de l'étranger.
Il n'y a pas plusieurs écoles ou choix possibles, il n'est surtout pas question de tenter de réduire un membre fracturé lorsqu'on est un témoin portant secours. La réduction est impérative en cas de fracture déplacée, mais par du personnel spécialisé (et médical uniquement, pas moins) sous sédation lourde, pas seulement sous morphiniques. Le bleu peut être un hématome autant qu'une ischémie. Si c'est une ischémie, les secours spécialisés seront là avant le seuil horaire critique (en 2 ou 3h il s'en sera passé des choses).
Même en milieu montagneux ou délai prévisiblement trop long, crois bien que tu ne feras rien à une personne consciente ayant un membre fracturé/déplacé. La douleur sera telle à la moindre traction ou mobilisation, que tous tes efforts d'immobilisation sur reste du corps (et de potentielles autres fractures instables/menaçantes) seront réduits à néant dans la mesure ou la victime fera tout pour t'étrangler de sa main valide.
Le syndrome adrénergique secondaire à une telle douleur est dangereux dans tous ses axes pour un traumatisé dont on ignore le bilan lésionnel exact, et infliger une telle douleur à une victime dans un pays où les secours sont sur place en 30min maximum est totalement inacceptable et pénalement indéfendable, en plus de représenter un geste sans aucune utilité médicale pour le patient (réduire une fracture s'apprend, sans quoi le geste peut être inutile au mieux, délétère au pire).
Le plus que l'on puisse faire est une immobilisation dans une attelle à dépression, éventuellement dans son axe si ce n'est pas trop douloureux, sinon tel quel.
Tu as donc fait ce qu'il fallait.