Salut tout le monde !
Cette année, notre traditionnelle sortie « trappeurs » s'est déroulée du 24 au 25 janvier.
Cette édition a été l'occasion de faire une sortie plus « engagée » que les années précédentes.
En effet, l'idée du camp de base fixe a été abandonnée afin de pouvoir se déplacer avec tout l'équipement sur le dos.
Pour rappel, l'an dernier le camp avait cette allure :
Pas vraiment transportable à dos d'homme...
En conservant le même esprit, c'est-à-dire matériel et vêtements traditionnels (laine, coton, cuir, etc.), nous devions fonctionner en groupe, afin d'emporter tout le nécessaire.
Ainsi, en plus du matériel individuel, nous nous sommes répartis le matos collectif : cuisine, nourriture, éclairage, outils, etc.
Cela n'est évidemment pas sans rappeler le fonctionnement du « groupe de combat » ou par analogie, n'importe quel groupe devant survivre. En ajoutant l'ancien équipement à l'équation, nous nous sommes tout logiquement inspiré du paquetage du bidasse français en partance pour la Norvège en 1940 (documentation abondante et bien illustrée) :
Avec quelques évidentes concessions à la sécurité, comme l'emport d'un ensemble de couchage moderne aux températures de confort en rapport avec la saison, des chaussures au choix de chacun ou encore nos frontales, ainsi qu'un matelas de sol afin d'éviter le fastidieux et destructeur matelas d'aiguilles de sapins.
Sans entrer trop dans le détail (un article dédié au matériel devrait suivre d'ici quelques semaines), nous avions tous :
-Un sac à dos type Bergam,
-Un
carré NVA avec mât, sardines et ficelles,
-Un deuxième carré NVA ou une [ulr=http://www.davidmanise.com/forum/index.php?topic=63567.0]pèlerine polonaise[/url],
-De l'eau,
-Une partie de la nourriture, soit directement dans le sac, soit dans une musette à part,
-Une partie du matos commun :
poêle à bois, poêle à frire,
lanterne, outils de campement, etc.,
-Matelas de sol,
-Un peu de rechange,
-Sac de couchage.
Le départ s'est fait sous la neige (entre 0 et -2°C). Rien de mieux pour tester cette nouvelle configuration
.
Après une courte marche où les sacs se font lourds (15 à 20 kg) et peu confortables, c'est déjà l'heure de la pose repas.
Chaque pose est l'occasion de brosser bonhommes et équipements afin d'éviter que la neige se transformant en eau ne pénètre en profondeur dans les vêtements :
Les traditionnels gésiers + spaetzle sont dignes d'un 3* dans ses conditions : y'a des protéines, du gras, c'est chaud et c'est BON !
.
Pour la cuisine, nous utilisions la base d'une
Méta 50 avec un
PRS et une poêle. RAS dans ces conditions.
Nous repartons. En hors-piste, parce que sinon c'est moins drôle...
À noter que Vieuxmora et Deun étaient équipés de canne et bâton ferrés : sans compter l'équilibre que cela procure, c'est très pratique pour faire tomber la neige avant notre passage.
À ajouter à mon paquetage...
Nous nous arrêtons déjà. En effet, la nuit tombe tôt et ce genre de campement ne s'installe pas en 5min. D'autant plus que nous ne sommes pas encore vraiment rodé pour le montage envisagé. Montage prévu pour s'adapter au nombre de participants.
Après avoir trouvé un coin suffisamment grand et plat pour l'abri, nous nous répartissons les tâches. Cette répartition permet d'accélérer l'installation du bivouac, ceci afin de s'assurer que personne ne se refroidisse et aussi pour ne manquer de rien lorsque c'est terminé.
-1 personne dégage la neige de l'emplacement choisi, puis aide pour la collecte des branches et du bois,
-2 personnes montent l'abri (en l'occurrence Deun et Mézigue),
-2 autres font du bois pour le foyer extérieur et pour le poêle, puis allument le feu,
-1 autre encore, coupe quelques branches de sapin pour isoler le matos de la neige et aide aux divers et indispensables préparatifs du campement.
Le bivouac a été monté en 3h30 à 6 personnes. D'expérience par rapport aux autres années, il faut entre 3 et 4 heures pour monter complètement ce genre de bivouac (d'où la nécessité de se répartir les tâches).
La suite de la soirée fut fort sympa, comme vous l'imaginez
. Une première partie autour du feu puis sous l'abri en raison de la neige qui persistait bêtement à tomber.
À noter : avoir toujours une bouilloire sur le poêle procure de l'eau chaude en permanence. Cela semble trivial, mais dans ces conditions la production d'eau chaude est un luxe qu'il faut anticiper.
Au petit matin, on s'aperçoit que la neige tombée la nuit est la cause (évidente) de l'affaissement des toiles sur les côtés, ce qui réduit légèrement l'habitabilité et augmente l'humidité intérieure. On ne peut pas tout avoir...
Pour la prochaine, les sursacs seront probablement rendus obligatoire afin d'éviter de mouiller le sac de couchage par contact avec la toile.
Après un petit déjeuner au lard blanc, c'est l'heure de remballer.
Cette opération prend 2 bonnes heures puisqu'il faut brosser les toiles gelées, nettoyer le plus gros. Bah oui, si jamais nous devions passer une nuit supplémentaire ? (et puis surtout le fourrier du secteur est d'un genre pas commode !)
Enfin c'est le départ pour le sommet du coin. Toujours en hors-piste comme de bien entendu !
Et voilà les affreux !
Petite conclusion personnelle :
Après toutes ces sorties à utiliser du vieux matos, voici quelques points qui me semblent intéressants :
-Dormir par des températures négatives, voir fortement négatives se fait très bien même avec des vêtements en laine et une couverture en laine. Il faut cependant un bon abri et un moyen de chauffage à l'intérieur.
-Tout le matos habituel peut être remplacé par de l'ancien ou ce qu'on trouve sur le terrain. Même le matelas d'aiguilles de sapins, long à faire, marche très bien. Ou encore faire du feu au briquet à silex.
En revanche, il y a un objet dont je n'arrive pas à me passer : la lampe frontale. Je vous mets au défit de monter un camp de la sorte avec une lanterne à bougies...
-Utiliser du vieux matos n'est pas aussi inconfortable qu'on le pense. Il faut cependant être rigoureux dans sa gestion : éviter autant que possible qu'il se mouille (le brosser pour enlever la neige, suspendre le sac à dos) et le sécher à la moindre occasion. Par extension, ce matos va de pair avec la possibilité de faire un feu.
-On apprécie d'autant mieux la construction des sacs à dos modernes en utilisant les anciens...
Deun et Guillaume