Bonjour !
Il y a quelques mois, je m'étais blessée (
voir ce fil). J'ai repris peu à peu le vélo, la marche en plaine, puis la marche en pente, puis la marche en collines... Sans jamais dépasser le seuil de douleur. Et puis, de nouveau en forme, j'ai repris la rando en montagne. Et comme ça se passait bien, j'ai décidé de me lancer un (petit) défi : aller en haut du plus haut sommet du Massif de Chartreuse, Chamechaude, qui culmine à 2082m. Ce n'est pas le mont Blanc mais la montée est rude. Et une fois en haut le panorama vaut le coup !
J'ai fait cette sortie le week-end dernier (22-23 novembre).
Pas de temps défini pour grimper ni pour descendre, pas d'objectif autre que de voir le mont Blanc dans le lointain une fois en haut ! Je suis partie accompagnée de mon chéri qui était prêt à suivre mon rythme tranquille.
Nous sommes partis du samedi matin au dimanche midi, avec dans nos sacs de la nourriture pour 3 repas de 2 personnes (samedi midi, samedi soir, dimanche matin) ; nos duvets, nos matelas, une poche à eau, un appareil photo, une lampe et des bougies pour le soir (en cabane non gardée), une petite trousse de secours, et nos papiers. Chargés du minimum donc, pour ne pas se fatiguer.
Samedi, partis du col de Porte à 9h, nous avons grimpé avec enthousiasme, et plus vite que ce que j'imaginais, malgré la météo peu favorable : après la neige, nous arrivons au milieu d'un redoux qui a tout fait fondre. Le sol est boueux glissant en bas et à peine plus haut couvert d'une neige molle, lourde et collante, une vraie soupe ! Nous faisons quelques glissades à certains endroits, sans gravité. Et nous n'avons pas froid grâce à un beau soleil !
A 11h45, nous arrivons au sommet, nickel pour un pique-nique en haut lieu...
C'est alors que se produit
L'instant con à ne pas reproduire :Pour pique-niquer le derrière au sec, je sors de mon sac la couverture de survie. Coup de vent. La couverture s'envole, passe les falaises et s'en va. Loin.
Ce n'est pas tant pour la valeur de la couverture, qui a du coûter 2€, que je me sens stupide... C'est que nous n'en avions pas d'autre !
Heureusement nous n'en avons pas eu besoin.
Nous mangeons donc. Les choucas nous voleraient volontiers nos sandwiches. Nous acceptons de partager quelques miettes !

En bas, la trouée enneigée dans la forêt que l'on aperçoit, c'est notre point de départ, le Col de Porte. Devant nous, plus de 700m de dénivelé. Derrière nous, un grand trou ! Les falaises de Chamechaude vues d'en haut sont vertigineuses. Et au loin, nous voyons le Mont Blanc : objectif atteint.
Mon mollet ne se plaint pas de la montée, je me sens en forme. Le dos va bien aussi, grâce au sac allégé. Cependant je ne suis pas mécontente de me débarrasser du poids des sandwiches : la montagne, ça creuse !
Nous attaquons la descente par le même chemin, mais nous dévions au niveau de la Cabane (privée) et de la Source du Bachasson (1610m) pour contourner la montagne en direction du Habert de Chamechaude, une cabane non gardée. En route, nous remplissons notre poche à eau à la source de Pré-Boiteux (1630m). Moi, je ne boîte toujours pas !
Après une courte pause à la source, nous continuons vers le Habert de Chamechaude (1570m), une grande cabane non gardée. Elle est très fréquentée, et nous cherchons plus d'isolement : nous descendons vers une cabane méconnue, la cabane de la Velouse.
La Cabane de la Velouse est difficile à trouver : elle ne figure pas sur les cartes IGN, est à l'écart du GR... c'est notre petit défi orientation ! si nous ne trouvons pas, nous gardons la possibilité de dormir au Habert de Chamechaude. Après s'être inquiétés de ne pas trouver, nous croisons des randonneurs munis d'un altimètre (nous n'en avons pas) qui montent vers le Habert : ils nous indiquent que nous sommes à 1400m, la cabane se trouve à 1360. Nous descendons encore, traversons un petit torrent, et miracle : un petit chemin non balisé se détache à droite du GR et monte droit dans la forêt. Après l'avoir suivi un moment, nous débouchons dans une clairière de l'épaisse forêt de pins, ou se dresse la petite cabane.
La cabane est assez mal isolée, mais le poêle chauffe bien. L'endroit est bien équipé : ustensiles de cuisine, grille pour le poêle, scie, outils divers... Aux alentours, il n'y a qu'à se pencher pour trouver du bois mort en abondance, et un bon feu nous permettra de passer une nuit confortable.
Le lendemain, en redescendant au Sappey-en-Chartreuse à pieds, nous verrons un jeune chevreuil, puis une chevrette, et croiserons des chasseurs au comportement très prudent : la chasse était signalée dans tous les recoins !
Sur ce forum ou l'on s'inquiète parfois du comportement des chasseurs, j'ai trouvé utile de rappeler que certains sont très prudents

Le lendemain et les jours qui suivent, mon mollet se porte bien malgré de bonnes courbatures : je pense que je peux me lancer sans hésiter d'autres défis...
Voilà, ce petit retex ne paye pas de mine, mais mon expérience de perte de couverture de survie évitera peut-être à d'autres de sortir la leur à proximité d'un grand trou par temps venté

Si cela vous inspire réflexion, n'hésitez pas !