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Auteur Sujet: Une maladie méconnue, et pas si bénigne : l'endométriose  (Lu 11796 fois)

11 juillet 2014 à 23:54:03
Réponse #25

Cocoeau


@Fry : je vais demander à mon médecin de le faire la prochaine fois que je le verrais. J'étais loin d'imaginer de tels dangers avec une surdose de paracétamol.

Quid de la potentielle surdose d'aspirine ? Je sais que ce médicament est contre-indiqué dans de nombreux cas mais chez une personne ne présentant pas de contre indications, quels sont les risques ?

12 juillet 2014 à 21:45:01
Réponse #26

fry


Le paracétamol est le médicament le plus bénin qui soit quand il est pris correctement, et le mieux toléré ( il ne posera quasiment jamais le moindre problème ), et parmi les plus dangereux qui soit quand il est pris en important surdosage ( c'est la première cause non virale d'hépatite fulminante avec nécessité de greffe hépatique en super-urgence ), l'hépatite médicamenteuse pouvant aussi se faire de manière plus chronique par une personne prenant le médicament à un surdosage moindre mais pendant une longue période ( le double ou le triple de la dose recommandée ). Ne jamais, jamais dépasser la dose prescrite de ce médicament.

L'aspirine a des doses normales présente davantage de risques / d'effets indésirables que le paracétamol à des doses normales. Il a de nombreuses interactions avec d'autre médicaments, est un nephrotoxique et gastrotoxique ( mauvais pour le rein et l'estomac ), et favorise les hémorragie de part ses facultés antiagregant plaquettaires. Pris en surdosage massif, il est néanmoins bien moins dangereux que le paracétamol à dose massive. Il n'y a guère que chez les personnes âgées et surtout chez les très jeunes enfants qu'un surdosage important en aspirine pourra vite engager le pronostic vital de par une acidose métabolique de mécanisme complexe.

Chez un sujet sain, il y a plus de chances de subir un inconfort avec des symptômes modérés de type maux de tête et vertiges, mais il vaut mieux de toute façon ne pas essayer.

13 juillet 2014 à 01:26:55
Réponse #27

Cocoeau


mais il vaut mieux de toute façon ne pas essayer.

Je n'en avais évidemment pas l'intention. Je tentais juste d'imaginer les risques potentiels si une pharmacie se mettait à recommander de surdoser l'aspirine comme ça m'est arrivé avec le Paracétamol.

17 juillet 2015 à 10:45:29
Réponse #28

Nostoc


Le cri de la noyade

Je suis horrifiée par cette histoire. Mais en même temps, c'est d'un classique.
Je ne connaissais pas cette maladie, qui a l'air assez courante !

Le cri de la noyade, je donne ce titre parce que c’est un peu comme de croire qu'on peut surveiller un petit qui se baigne en lui tournant le dos parce qu'on croit que s'il se noie, on l'entendra crier, se débattre...on s'imagine que celui qui a très mal, ça se voit plus que celui qui a un peu mal. Mais je crois qu'on est tous comme ça, passé un certain seuil, on rentre dans le mode protection qui consiste à camoufler. D'abord on va pas se mettre à hurler se tordre et faire peur à tout le monde pour se retrouver avec une foule paniquée qui va nous lyncher. Ou perdre la boule et soigner n'importe comment.
Et peut être même qu'on a un instinct animal qui consiste à se cacher et être discret quand on devient la proie idéale.

Souffrir vraiment, c’est ce qui se voit le moins. Avoir très peur aussi.

Les médecins se fient à leurs émotions, deux m'ont dit : mais on ne pouvait pas imaginer que c'était si grave, vous aviez l'air si sereine. Oui il y a bien une petite bêtise sur terre qui me fait me ridiculiser tellement j'en ai peur et ne sait pas le gérer, mais tout le reste, je reste zen. Et c'est à peu près pareil pour tout le monde. Pour eux, il fallait VOIR la souffrance, la panique. Ils ont fait un diagnostique avec les émotions perçues, discréditant mon discours (je disais n'importe quoi).

Il faudrait savoir écouter ceux qui expriment leur malaise, peur, même si on sait qu'on peut relativiser, parce qu'on reste humain. Et être attentif à ceux qui se sont un peu retiré du monde parce qu'ils souffrent trop.
Par exemple les enfants qui deviennent hyper calmes mais en fait entrent en hypothermie ou coup de chaleur et leurs encadrants se rendant comptent de rien. Combien de souffrances passées sous silence, et puis des gens après qui se mettent à détester la nature.
Et on est bien entrainé à souffrir en silence pour rester conforme. Faire semblant que ça va alors qu'on a une migraine, une maladie, un chagrin, ses règles, envie de mettre des claques...et plus l'écart est grand entre ce qui est acceptable et ce qu'on ressent, plus on tient.

Chapeau pour se témoignage hyper clair et constructif.

17 juillet 2015 à 13:19:34
Réponse #29

Rosetta


Pour les enfants c'est encore un peu différent. Nous, adultes, avons la responsabilité de voir, et percevoir ce qui n'est pas dit. Et c'est clair que je m'inquiète moins quand ça fait du bruit !

Pour les adultes, c'est difficile d'entrer dans le monde de souffrance qu'ils cachent (pour toutes sortes de bonnes et de mauvaises raisons) sans se vivre comme un intrus potentiel ou même sans être perçu comme tel. On ne lâche pas si facilement cette sorte d'image idéalisée de soi-qui-va-bien, soi-fort, soit-tout-puissant. Quand on est pudique et qu'on a du mal avec l'étalage permanent de la souffrance ou simplement de l'étalage de soi (omniprésent je trouve avec internet, ou d'autres médias), on se trouve peu enclin à risquer de dépasser la limite du décent.

Je suis en phase de récidive, depuis Noël. L'expérience du "sans douleur" aura été courte mais m'aura au moins permis de finir (avec beaucoup d'aide - et ça d'ailleurs ça n'aurait pas été possible avant, avant la chute de mes illusions sur mon invincibilité  :closedeyes:) les travaux de la maison que je m'étais assignés, et de pouvoir désormais y vivre. C'est pas cette année que je pourrai expérimenter le "je fais mon bois toute seule pour l'hiver", mais ces mois de tranquillité c'est déjà ça de pris. J'avoue j'ai continué à "cacher", sauf à certaines personnes qui me sont proches, pour toutes les raisons évoquées plus haut, parce que je ne voulais pas que ce truc remplisse ma vie au-delà du coin de mon corps où il est circonscrit, et puis parce que bon, chouiner n'a jamais fait partir la douleur chez personne.
Cette fois en revanche j'ai pas attendu des plombes avant d'agir pour éviter que ça prenne des proportions dangereuses et ingérables. J'ai rencontré un médecin cool (sa fille est atteinte, il comprend, ça aide) qui a revu mon traitement antalgique de fond en comble (et pas en augmentant les doses de paracétamol ^^), et une nouvelle intervention est planifiée rapidement (cet été). Cette fois j'ai bon espoir que ça ne revienne jamais, ils vont me virer la moitié du bide  ;D

Je dirais du coup qu'autant qu'être attentif à la souffrance cachée de l'autre (ce qui est certes essentiel quand cet autre n'est pas en capacité de trouver quoi en faire seul), il est nécessaire de donner des billes à chacun pour qu'il se prenne en charge systématiquement et au plus tôt (quand il en est capable), sache chercher l'info, creuser, taper aux portes, et à la bonne porte de préférence.
Et ça, ça commence par l'éducation, tout petit, et notamment par la formation de l'esprit de compréhension du monde, d'un Ego équilibré (confiance en soi et en ses intuitions, sans développer d'illusion de toute-puissance), et l'apprentissage du refus du fatalisme.

Bwef  :)
a bove ante ab asino retro a stulto undique caveto

20 juillet 2015 à 09:34:29
Réponse #30

Nostoc


Bonjour Rosetta,

c'est triste de lire que finalement, ta vie sans douleurs n'a pas duré...on ne se connait pas, mais je te souhaite du courage et surtout du mieux.

Plusieurs phrases de ton messages me renvoient à l'ego. Et à l'éducation.
C'est très clairement ce qui me fait trainer sur ce forum. Ma propre éducation et celle que je transmet. Grandir et faire grandir. Je crois que j’apprécie ici le peu d'éclat reluisant des égos qui ont poussé sans jamais se prendre un retour de réalité ou qui pense que seules les fausses apparences comptent. Ailleurs, il y a bien des forums sur des sujets qui pourraient m'intéresser et qui sont en lien avec la nature, mais ça sent la bulle merveilleuse qui flotte au dessus du monde....ou le catastrophisme déprimé.

Alors, tu dis la difficulté de lâcher l'image idéalisé de soi-qui-va-bien. Oh comme c'est vrai, c'est aussi à soi qu'on cherche à cacher que ça va pas ! Enfin, moi en tout cas ça m'arrive. "ça va passer". Et d'ailleurs, oui ça passe et quoi faire d'autre la plupart du temps ? Je pense que c'est bien la meilleure attitude la plupart du temps. Alors quand ça empire, on continue sur ce mode. Et à un moment précis, on décide de réagir. (et il y a toujours des gens pour culpabiliser parce qu'il aurait fallu faire plus tôt. Non)
Cette fois tu as réagis plus vite et plus fort : tu as réussi à regarder les choses en face en sachant que tu rentrais dans un mode médicalisé. Quel courage.

L'éducation et l'ego équilibré. Tu as évoqué la façon très constructive avec laquelle tu as impliqué ton fils, plutôt que de le laisser de coté avec une impuissance et des angoisses qui auraient été plus forte. Je note pour mon inspiration.
Je crois que le thème de la fréquentation des extrêmes permet de faire du tri entre les gens ayant les pieds sur terre et les illuminés. Mais à les fréquenter, je me demande toujours si c’est vrai ou juste une croyance. Certains sont franchement illuminés, mais zéro problèmes avec des conditions extrêmes, ce n'est pas du délire, c'est de la gestion saine. L'humain est un drôle de composite. Il peut être fou et sain...selon la facette qu'on regarde.

04 février 2018 à 04:25:34
Réponse #31

Dox


Salut Rosetta,
tombé sur cette émission :
https://www.franceculture.fr/emissions/la-methode-scientifique/la-methode-scientifique-lundi-15-janvier-2018

croisé la maladie il y a peu, touché par ton témoignage
en espérant que tt se passe bien pour toi aujourd’hui.

08 février 2018 à 20:39:45
Réponse #32

Rosetta


Merci beaucoup :)
Je tombe aujourd'hui là-dessus : https://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_2819733/fr/prise-en-charge-de-l-endometriose
Les recommandations sont actualisées, il semblerait que l'on s'achemine vers du mieux :)

Je n'en ai pas tout à fait fini avec cette maladie, mais elle n'a plus aujourd'hui que le même genre d'inconvénients que ceux d'une migraine de temps en temps. Il a fallu une chirurgie radicale, que je ne regrette pas !
a bove ante ab asino retro a stulto undique caveto

09 février 2018 à 13:47:39
Réponse #33

ofelas


Citer
J'imagine très bien l'impuissance qu'on peut ressentir et la colère...
Après, il y a l'acceptation, cette acceptation que j'ai eu à apprendre, il y a quelques années, pour l'autre

Une vingtaine d'opérations chirurgicales, environ les 8 premières années de ma vie en continues passés entre une chambre d’hôpital et un centre de rééducation, l'acceptation même si on ne sait pas ce que c'est, quand on est gosse, on l'apprend de grès ou de force, et la résilience n'est plus une théorie

Mais quand j'ai vu cet enfant, d'une dizaine d'années, le voir commencer à "accepter" de mourir de myopathie
Là j'ai eu à apprendre l'acceptation, l'acceptation d'une situation innommable, indicible, dégueulasse
Il alternait entre révolte contre ce qui le bouffait, et avec lucidité il acceptait
Il ne savait pas que le combat pour la survie qu'il menait était perdu d'avance

Encore aujourd'hui, j'ai du mal avec cette perversion de la vie, de savoir par quoi ces enfants sont passés, pour tenir le coup pendant des années, et au bout... Rien, la fin, leur vie joue la sal*pe

 


Keep in mind

Bienveillance, n.f. : disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui. (Wikipedia).

« [...] ce qui devrait toujours nous éveiller quant à l'obligation de s'adresser à l'autre comme l'on voudrait que l'on s'adresse à nous :
avec bienveillance, curiosité et un appétit pour le dialogue et la réflexion que l'interlocuteur peut susciter. »


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