Au bilan.
La mauvaise surprise aura été les
midges plus tôt réveillées cette année du fait de la douceur des températures. Du coup l’option du tarp sans moustiquaire aura été un point de fragilité.
Ces animaux semblent ne pas avoir de prédateurs - régulateurs. Les nuées d’insectes s’abattent sur vos cheveux, vos bras et si vous n’êtes pas protégés entrent dans tous vos orifices libres ! Des produits existent, la légende préconise le soft skin de Avon, une légende, préférez le chimique local. A 700m nous n’en avons pas souffert, par vent moyen non plus, le soleil les gêne ainsi que les températures en dessous de 10° environ. Ils aiment l’humidité et comme elle est partout…

En arrivant à Invérie, le cantonnier affairé à boucher des nids de poules sur la route était affublé d’un filet sur la tête et portait des gants. De nombreux VTTistes portaient également des protections, un déguisement banal pour les locaux.
L’insecte suceur de sang est présent principalement à l’ouest des Highlands, mais aussi dans d’autres pays du Nord de l’Europe et jusqu’en Russie et Chine.
Pour s’en préserver la
moustiquaire à tressage fin ainsi que des produits chimiques locaux. Oubliez vos onguents et décoctions maison. Une soirée sur la plage d’Invérie en juin et vous vous réconciliez avec l’industrie chimique !
Tipi. Nous avons emporté un tipi sans mât, mais avec des bâtons cela passait. Un tarp et un bivy fermé. Les petits piquets ne suffisant pas à arrimer correctement nos toiles tellement l’eau et la tourbe tapissent le sol. J’ai ajouté des
piquets type neige ou sable. Ils ont été très efficaces.
Les
tapis de sol doivent être étanches et assez larges pour supporter votre sursac ainsi que vos affaires, sac, chaussures notamment. Il n’y a pas de zone sèche sur le Knoydart à part les rochers.
Les seules personnes à ne pas trop souffrir des insectes ont été ceux dormant dans un bivy (BDiamond) fermé par moustiquaire ou bénéficiant d’un sac de couchage avec moustiquaire (snugpack jungle).
Il est sûr que l’abri sécurisé dans ces conditions pluvieuse, venteuse et surtout piqueuse aurait été une
tente 3 saisons avec tente intérieure filet ou le tarp avec moustiquaire suspendue.
Les
chaussures sont, je le conseille, avec une
membrane. Je ne connais et reconnais que le GTX. Après chacun fait comme il veut, il est aussi possible de marcher les pieds mouillés pendant 4 jours. Une paire de pompes légères permet aux groles de respirer un peu à l’étape. Il en existe maintenant de moins de 200g.
Les
sous vêtements sont en synthétiques « modernes » ou en laine. C'est-à-dire apte à tenir quelques jours les bactéries et leurs odeurs. Nous avons lavé nos slip et chaussettes au moins une fois. L’un de nous n’a pas changé de slip, mais se lavait les parties intimes, comme nous tous, avec des
lingettes imprégnées. Un rinçage des tissus à l’eau de mer est efficace contre les odeurs, je l’ai expérimenté sur mes chaussettes. Le problème ensuite est le séchage.
Comme nous nous servons d’un réchaud bois, il avons pensé chaque jour à prendre du bois suffisamment le soir et le matin. Il est impératif de prendre du
bois mort, il brûle facilement et ne détruit pas les rares arbres présents dans cette région. Il est nécessaire d’anticiper le ramassage. Il faut enlever les parties humides que sont les écorces. Puis il faut protéger ce bois relativement sec de la pluie qui ne manque pas de vous tomber dessus.
Chauffer son eau au bois dans un petit réchaud demande un peu de dextérité car il est impératif de couper, fendre ou tailler les branches. Un couteau solide, du petit bâtonnage c’est aussi des risques de blessures. On a emporté une
trousse de soin avec pansements et désinfectant. Bon c’était la seule réelle trousse, un peu juste sans doute. Cette trousse comporte deux
pinces à tiques, que nous avons utilisé deux fois de suite sur les jambes malgré pantalon et guêtres.
Il faut environ 1 litre d’eau bue chaude par personne par jour. 0,5 pour le lyo et le reste en boissons café thé ou infusion. J’utilise pour cela une
gamelle de 1L3 que je remplis à 1L. Deux passages sur le feu et nous avons assez d’eau chaude pour tous les 4. Nous considérons que l’eau était buvable à partir du moment ou elle était chaude, vu la transparence de l’eau et la faible présence des animaux.
L’eau bue froide est systématiquement
filtrée. Soit environ 3 L par jour par personne pour des températures oscillant entre 5 et 15°. Nous avons chacun des systèmes type camel. Nous avons apprécié de mettre un produit donnant un goût agréable à l’eau. Il se trouve qu’il me restait des sachets de l’armée allemande que nous avons largement dilué.
Je recommande de porter des lunettes de soleil, les miennes varient selon la luminosité et descendent à 2 ce qui est suffisant pour voir clair jusqu’en fin de journée.
Pas de
pantalon en 100% coton sous peine de vivre mouillé en permanence. Le mien est un mélange type G1000, mais les purs synthé vont bien aussi. Je l’ai trouvé avec un systéme qui ferme en bas sur la chaussure et s’accroche aux lacets empêchant sa remonté. Il a des inserts en élasthanne au genoux et fesses, pour l’aisance dans les mouvements.
En revanche j’ai été une demie journée handicapé par une ceinture qui présentait une aspérité. Celle-ci sous pression de la ceinture du sac me coupait la circulation sanguine d’une jambe. J’ai mis une après midi à trouver la cause d’un début de paralysie.
Les
guêtres protègent de la boue de l’eau et des tiques sans doute aussi largement. Les prendre avec un lien solide (câble) sous la chaussure. Il est fréquent de traverser une zone où par endroit l’on s’enfonce jusqu’au genou, la guêtres qui descend et est maintenue bas, le pantalon aussi, tout cela évite les pieds trempés.
