Salut!
Je me permets de réagir à ton message puisque je suis en plein dans les démarches concernant l'achat de ma future maison.
J'ai un projet un peu similaire au tien puisque je souhaite bâtir un permalieu un maximum autosuffisant et rénover le(s) bâtiment(s) présent(s) dessus.
Je me suis installé en Bretagne avec mon amie et je ne connais donc pas le "marché" de l'immobilier autour du massif central.
Cependant, le fait est que l'on a dû renoncer à certaines choses qui, au départ, nous paraissaient essentielles, l'idée étant (comme toi je suppose) de ne pas faire intervenir de prêt pour le financement de l'achat.
Toutes nos économies y sont passées et pour 40 000€ nous avons trouvé une charmante petite maison à retaper dans un petit hameau très au calme et avec un terrain de... 800m².
Nous aussi nous rêvions de grands espaces mais, il faut se rendre à l'évidence; de telles surfaces, avec du constructible et à ce prix là, c'est impossible...
Donc je n'ai pas envie de te saper le moral, bien au contraire, je crois que ce genre de démarche est plus que nécessaire par les temps qui court.
Je souhaiterais simplement te proposer quelques pistes de réflexion pour que tu puisse pragmatiquement penser ton installation.
Déjà la surface nécessaire à la satisfaction des besoins en végétaux peut être grandement réduite dès lors que tu "densifie" tes cultures (selon les principes de la permaculture) et que tu aménage ton lieu de vie
dans le but d'y produire ta nourriture. Je m'explique.
Concrètement tu as besoin de 200 à 300m² de potager par personne pour tendre vers une autonomie plus que raisonnable en végétaux. Disons qu'un gros 500m² de potager pour toi et ton amie seront déjà bien productifs si bien entretenus, optimisés...etc Ajoute ensuite à ça, l'énorme réserve de vivres que constituent la nature "sauvage" et les forêts pour peu qu'on s'y intéresse (champignons et châtaignes n'ont qu'à bien se tenir!). D'autant plus si tu vise la basse montagne!
C'est personnellement ce que je prévois chez moi.
Pour la suite, et en ce qui me concerne, je ne trouve rien qui soit plus triste qu'un carré de gazon uniforme et "stérile" (on se comprend!).
Donc l'objectif est de penser chaque recoin de ton terrain dans le but de tendre vers cette autonomie tant désirée.
Ainsi la bouche d'égout à la chute des eaux pluviales est remplacée par un récupérateur d'eau, le joli rosier de la terrasse devient le producteur de cynorrhodons (que tu apprendras, si ce n'est pas déjà le cas, à chérir pour tous ses bienfaits!) une fois l'automne venu...etc
Tu comprends l'idée générale. Chaque élément doit avoir son utilité sur une si petite surface.
Je te renvoie par ailleurs au concept de jardin-forêt qui fait intervenir une architecture davantage verticale dans les "cultures" (et permet donc un gain de place) ainsi qu'une multitude de plantes vivaces ne nécessitant que peu d'entretien.
Je ne vais pas m'éterniser mais ce que je voulais te dire c'est qu'
avec peu, on peut faire beaucoup.

Pour terminer en ce qui concerne la production de viande, il faut garder à l'esprit (le Manitou va me cogner contre le mur!) qu'elle n'est pas nécessaire, en tout cas au quotidien. Donc inutile de consacrer les 2/3 de ton budget à l'acquisition de terres dans cette optique si ton but est réellement la recherche de l'autonomie (je conçois cependant qu'il puisse être un plaisir de vivre au coté d'un troupeau de chèvres!).
Bref, étant un peu dans la même situation que toi, l'avantage que présente ma maison est qu'elle est située à quelques pas d'une ferme qui fait l'élevage de plusieurs races à viande. Dans le cas qui me concerne, l'éleveur étant également le voisin (!), je ne verrai aucune difficulté à tisser un lien d'amitié (au départ, certes, quelque peu intéressé!) avec ce monsieur dans l'optique de lui échanger une modeste partie de mes récoltes contre un ou deux des bons steaks qui doivent encombrer son congélateur!
A l'échelle humaine, les gens coopèrent.
Car le plus important dans tout ça, c'est que ta ferme soit un lieu d'échange, de rencontres et pourquoi pas un exemple.Tu ne trouverais pas ça dommage de vivre aussi pleinement et de ne pas le partager?
Selon moi, il est important de se tisser un réseau social fiable et de proximité, sur lequel compter en cas de coup dur et qui peut prendre en charge la production de ce qui n'est pas nécessaire pour toi (donc sans atteindre à ton autonomie) ou qui nécessite trop de travail.
Et qui sait, peut être que l'éleveur du coin lui aussi, aimerait manger de bons légumes, cultivés biologiquement, plutôt que d'aller à Carrefour!

Bon allé je vais arrêter de t'ennuyer avec mes remarques, j'espère juste que j'aurais réussi à te faire avancer dans la limite de mes modestes connaissances et réflexions.
Et sache que je reste ouvert à la discussion jusqu'à ce que tu fasse péter ce foutu fil qui alimente ton modem!

Adrien