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Auteur Sujet: Quelles réelles menaces (d'ampleur nationale) pourrait-on craindre en France?  (Lu 28686 fois)

24 mai 2016 à 11:48:00
Réponse #50

Patapon


"Prenez soin de la méthode avec laquelle vous vous mettez des choses dans le crâne."

24 mai 2016 à 12:42:28
Réponse #51

Pouçot


Toujours aussi juste, Kilbith.  :)
J'ajouterais une considération philosophique à ce que tu as dit.

Nous sommes passés dans une ère où le savoir est anthropologiquement et culturellement changé, transformé. Les sources de savoirs ont muté. Auparavant, pour enquêter, faire un travail de recherche, il fallait y consacrer de longues heures d'études dans des bibliothèques, se taper la lecture de divers ouvrages et de multiples livres. Bien sûr, cela nécessitait l'apprentissage préalable de la lecture, technique nécessaire pour ce faire. Le mot éduquer, issu du latin ēdŭcāre (« éduquer, former, produire ») a le même sens qu'élever, porter plus haut l'individu par la connaissance.

De nos jours, un simple article Wikipédia permet d'acquérir une culture de surface, sur tout type de sujet.
Or, pour cela, il faut en passer par l'outil ordinateur, une machine. Machine que personne n'est à même de concevoir de A à Z (de l'extraction des métaux qui nécessitent d'autres machines à la mise en place des circuits, qui nécessite d'autres machines, etc).

On se retrouve donc dans un processus d'apprentissage grâce à un outil que nous ne connaissons pas (dont nous connaissons le fonctionnement, mais pas l'étape préparatoire, c'est à dire le processus de création issu d'un savoir préalable).
On apprend donc grâce à quelque chose que l'on a jamais appris. Anthropologiquement, c'est un processus inédit. Frotter deux silex pour produire du feu relève de la technique, mais là où la technique a muté, c'est dans l'absolue nécessité de la machine pour produire du savoir, de nos jours. C'est ainsi que l'on se retrouve dans une société dominée par les opérateurs, qui écarte les réels techniciens.

Sur la technique, il faut vraiment lire Anders :

Citer
Selon Anders, l'époque est marquée par le fait qu'il y a non seulement de plus en plus de machines mais que celles-ci, gagnant en taille, en complexité et en vitesse, font de plus en plus système, imposent leurs lois aux hommes, les rendant du coup "obsolètes". Mais à la différence d'un Ellul, qui en arrive à cette même conclusion à la même époque en partant d'un constat (la technique change de statut au XXe siècle du fait que les machines sont toujours plus automatisées), Anders, aborde la situation par une approche moins sociologique, plus philosophique, centrée sur ce qui arrive à "l'homme moderne".

Celui-ci ne s'élève que partiellement à l'image de Prométhée, ce fameux personnage mythique qui fut puni par Zeus pour avoir dérobé le feu des dieux. Comme lui, en raison de sa prétention démesurée (hybris) qui le mène à vouloir faire usage d'une puissance divine, il a entrepris de repousser les limites que lui assignait la nature et de construire un monde surhumain. Mais si l'usage qu'il a fait de la technique est effectivement impressionnant, ses créations finissent par le dépasser : il en perd la maîtrise.

Anders développe dans son livre deux idées fortes et étroitement liées : le décalage prométhéen et la honte prométhéenne.

Le décalage prométhéen correspond au décalage entre les accomplissements techniques de l'homme et ses capacités (notamment le sens de la mesure et de la responsabilité). Tout au plus est-il capable d'évaluer les risques d'un phénomène particulier et de prendre diverses précautions pour le limiter mais il est foncièrement incapable de considérer le phénomène technicien dans son ensemble. A l’opposé de l'utopiste, qui imagine un monde qu'il ne peut réaliser, l'homo technicus produit un monde qu'il n'est pas capable d'imaginer. Cette incapacité d'appréhender les implications de ce qu'il fait, cet écart entre ses productions (prodigieuses) et ses capacités morales font de lui un "analphabète de la peur". Son irresponsabilité elle-même ne relève pas de la faute morale (car pour qu'il y ait faute, il faut qu'il y ait conscience ou possibilité de conscience de la faute) mais d'un défaut d'imagination et de sensibilité, dans la mesure où l'ordre technicien impose ses critères (en premier lieu l'efficacité) et se substitue à toutes les valeurs qui avaient cours jusqu'à présent. Elle résulte donc du fait que l'on succombe (que l'on soit général ou sergent, chef d'état ou simple quidam) à la croyance en la capacité de la technique à résoudre les problèmes de l'existence. En d'autres termes, on a beau savoir quelles conséquences entraînerait une guerre atomique, notre savoir équivaut à de qu'on n'en retire aucun enseignement : ce n'est pas à lui que l'on se réfère en dernier ressort mais à sa croyance.  Du fait de sa complexité et de son gigantisme, l'univers technicien est devenu proprement incompréhensible : il "dépasse l'entendement".

La honte prométhéenne est le sentiment que l'homme éprouve lorsqu'il se compare à ses productions, ne supportant pas au fond l'idée que, contrairement à elles, il ne relève pas du processus de fabrication rationalisé qui leur a donné naissance. Cette honte ne s'exprime pas seulement dans les tentatives d'avant-garde pour remplacer le vieil homme par le nouveau, mais également dans les situations les plus quotidiennes. Elle constitue la honte de son origine, la honte de devoir son être à la nature, à quelque chose qui ne relève pas d'un processus technique. On a « honte d'être devenu plutôt que d'avoir été fabriqué » résume Anders. La honte prométhéenne compense la fierté prométhéenne. Mais, comme elle, elle procède de la revendication à la liberté absolue : la fierté exprime une volonté de s'approprier intégralement les conditions de son existence, la honte relève de la conscience que quelque chose, en définitive, fait obstacle à cette entreprise de maîtrise intégrale. La mutation de l'humanité correspond donc à une volonté inconsciente de supprimer tout obstacle naturel par des moyens techniques, ceci afin de mettre un terme à la honte de se savoir un "produit de la nature".

24 mai 2016 à 13:20:04
Réponse #52

raphael


Ah l'accés a la connaissance universelle  :closedeyes:

Dans le domaine des sciences par exemple

Quelle luxe désormais quand on a connu l'avant Internet : trouver une information relevait du parcours du combatant et les sources etaient assez rares pour que l'on s'y plonge dedans avec attention, relecture...

Il y avait aussi a boire et a manger mais on arrivait quand meme a faire le tri (livres recommandés par d'autres, comités de lecture, peu d'expert reconnus)

Maintenant : des sources multiples et variés, du nouveau tous les jours, une masse d'information qui donne le tournis jusqu'au dégout, des experts s'auto proclamant, des experts reconnus dans un domaine qui donnent leurs avis sur des domaines ou ils en connaissent tres peu ( C.Alegre par ex).

On devient fainéant tellement c'est simple d'avoir des résumés sur des sujets abscons et hermetiques.

Tout le monde a un avis "pertinent et éclairé" sur tout.


Les OGM, le nucléaire : bouh c'est caca (je n'approuve pas forcément hein  ;))

Alors que les memes ne sont pas foutus d'expliquer pourquoi le ciel est bleu
Se connaitre et s'accepter


24 mai 2016 à 16:37:29
Réponse #53

Jco


Lectures très intéressantes.

Pour remettre un pied dans le pratique, en quelques semaines j'ai expérimenté, dans ma vie de tous les jours, les problèmes suivants:
  • Réseaux de transports bloqués à l'échelle d'une ville entière (attentats de Bruxelles)
  • Réseaux de communication (mobiles) saturés pendant plusieurs heures (attentats de Bruxelles)
  • Réseaux de transports "au long court" rendus problématiques (Trains, aéroports), avec contrôles renforcés, longue files d'attentes...
  • Mobilité en voiture réduite (je devais rentrer en France ce WE, vu les problèmes à la pompe, je vais rester chez moi)
  • Grèves plus ou moins importantes

Donc clairement pour moi (qui suis un citadin), le point faible ce sont les réseaux...

Le plus critique pour moi, c'est l'électricité. Car si coupure = pas de chauffage (chaudière s'éteint), pas d'eau chaude (idem), pas d'internet, pas de téléphonie (je n'ai pas de ligne "classique" alimentée permettant de téléphoner même en cas de coupure de courant). Je suis en train de voir avec mon proprio pour des panneaux solaires et batteries...



24 mai 2016 à 21:36:54
Réponse #54

fabien8242


salut,

l'exemple des numéros de portable est intéressant.

Juste une question : combien de numéro de téléphones connaissez vous par coeur?

Je me rappelle très bien des numéros de portable que mes parents et copains avaient il y a 18 ans, quand j'étais lycéens et que je devais encore composer le numéro à chaque appel (numéro que je gardais dans un carnet). Le fait de répéter ce geste des centaines de fois a gravé ces informations dans ma mémoire.

Par contre, je ne me souviens plus de mon propre premier numéro, étant donné que je ne l'ai pas composé autant de fois. Et, effectivement, aujourd'hui, je ne connais pas par coeur le numéro de mes potes ou même de mon propre frangin... (c'est mal ... ), du fait que le portable le fait à ma place. il a de la mémoire à ma place, il compose à ma place, il stocke les nouveaux contacts à ma place... bref il prend ma place !

Quelle réelle menace peut-on craindre ?... On est en plein dedans... la dégénérescence de nos fonctions cognitives et motrices ! (du fait que nous utilisions des machines qui font le boulot à notre place)
 
Une fonction cérébrale qui n'est pas stimulée dégénère... c'est une règle de base.
Si c'est l'outil qui fait le boulot (intellectuel, cognitif, moteur) à ma place, ce n'est pas moi qui développe/entretient une capacité. En l'absence de l'outil, je me retrouve face à ma propre "bêtise"... bêtise que j'ai créé en utilisant un outil "intelligent"... (ironie de l'histoire... mais moyennement drôle...)

La "grosse menace", c'est donc cette "dégénérescence" qui, insidieusement, nous rendra de moins en moins apte à trouver des solutions à nos besoins de base...

La connerie, dans la règle des 3..., ça donne pas beaucoup d'espérance de vie...

FAB
 
Ce n'est pas la chute mais la façon dont on se relève qui détermine ce qui survit de notre honneur.

25 mai 2016 à 13:53:19
Réponse #55

Mahnu


Je reviens la seule pompe du coin où il reste un peu de sans plomb, et c'était très instructif, on se croirait déjà dans mad max.  ;D

Une queue d'une vingtaine de voitures,  deux nanas qui passent 15 minutes à remplir une dizaine de pauvres bouteilles en plastique d'1 litre alors que tout le monde attends. Des mecs qui essaient de gruger etc.

Heureusement qu'il reste l'humour put**n.

C'était pas loin de dégénérer alors j'imagine même pas le jour ou ça va péter pour de bon... On va prendre une bonne claque dans la gueule et gagner direct en maturité.

C'est pas plus mal qu'il y ai des événements comme ça de temps en temps, ça permet de réaliser que ça tiens à peu de chose quand même... Perso ça m'a permis de réfléchir à tout ce dont je dépends  (essence, électricité, eau courante, gaz, transports en commun, réseaux de communication etc.) et ça me rassure pas...

25 mai 2016 à 14:07:54
Réponse #56

Draven



Une queue d'une vingtaine de voitures,  deux nanas qui passent 15 minutes à remplir une dizaine de pauvres bouteilles en plastique d'1 litre


Elles vont avoir une belle surprise d'ici quelques jours, le SP attaque méchamment certains plastiques et les fait fondre en quelques minutes/heures suivant la matière.
On déconseille fortement de mettre du SP ailleurs que dans des jerrican prévu exprès, et j'ai déjà vu le robinet d'un jerrican alimentaire fondre en moins d'une heure après avoir été remplis de SP95...


Aucun soucis chez moi, j'ai été faire mon plein normalement a la pompe, y'avais une seule voiture avant moi et j'ai mis la quantité que je voulais  :lol:
Version humaine de l'Ursus arctos middendorffi
FlickR

25 mai 2016 à 14:15:48
Réponse #57

raphael


la plupart des stocks alimentaires dans les magazins sont en flux tendu : une penurie de quelques semaines de pétrle et plus rien a bouffer

http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATTEF11348

au moins 60 % de notre petrole arrive par tanker

entre autre par le detroit d'ormuz  ;#
Se connaitre et s'accepter


25 mai 2016 à 16:25:22
Réponse #58

Kilbith


La "grosse menace", c'est donc cette "dégénérescence" qui, insidieusement, nous rendra de moins en moins apte à trouver des solutions à nos besoins de base...

Je ne suis pas certain que le terme de "dégénérescence" soit le plus approprié, j'y vois plutôt la notion de "substitution" ou "d'évolution".

Quand une fonction est moins utile, elle a tendance à disparaitre au profit d'une plus utile. On peut donc consacrer plus d'effort à la nouvelle fonction. C'est un économie de moyen intelligente. Ce bon vieux Schump a pas mal écrit la  dessus.

Par exemple, certaines organisations ont pu s'opposer à la diffusion de l'écriture puisqu'elle amoindrissait notre entrainement à la mémorisation. Incidemment, au sein de ces organisations ceux qui avaient la spécialité de la mémorisation étaient les plus opposés à la diffusion de l'écriture. Pourtant peu de personnes remettraient ne cause l'intérêt de l'écriture.

Il faut donc faire attention, le progrès (l'évolution) n'est pas forcément mauvais. Mais il faut aussi être vigilant car "ceux qui savent et comprennent" sont EUX susceptibles d'éviter de prendre des raccourcis qui s'avèrent finalement être des impasses.


"Vim vi repellere omnia jura legesque permittunt"

25 mai 2016 à 16:35:41
Réponse #59

bison solitaire


Oui...et j'ajoute qu'autant je me rappelle du numéro de téléphone de la première maison où j'ai habité de même que la plaque de la voiture de mes parents... Mais aujourd'hui mon numéro de téléphone fixe de la maison, pas moyen. Portable oui, celui de ma femme oui, place ok...
Mais en même temps, le nombre de code et de numéros que j'ai en mémoire! carte bleu, numéro INSEE, multiples mots de passe, diverses dates... Définitivement, certaines parties de mémoire ne sont pas extensibles et des données en remplacent d'autres.
Ajoute à cela la fatigue et le fait de changer de taches au boulot toutes les dix minutes (sans même forcer le trait)...
Je ne suis pas sûr qu'il s'agisse de dégénérescence mais plutôt comme le dit Kilbith d'évolution et d'adaptation.
Par ailleurs, fait-on la différence entre connaître un numéro et mémoriser le schéma des doigts qui volents sur un clavier? Pas tout a fait pareil...

25 mai 2016 à 18:45:15
Réponse #60

fabien8242


Salut,

Je ne suis pas certain que le terme de "dégénérescence" soit le plus approprié, j'y vois plutôt la notion de "substitution" ou "d'évolution".

Je suis d'accord, mais encore une fois, une fonction qui n'est pas du tout stimulée (parce qu'une autre se substitue à elle) ne se construit pas, ou dégénère avec le temps.
Un savoir "ancien" peut être plus "utile", plus "fondamental", que celui qui le remplace. Et du coup, je ne suis pas sûr qu'on puisse parler d' "adaptation" (pour reprendre le terme de bison solitaire). On s'adapte à de nouveaux outils, certes. Mais est-ce qu'on s'adapte vraiment à notre environnement ?

Le fait d'utiliser un outil nous donne l'illusion que le monde s'appréhende plus "facilement", or le monde ne change pas, c'est notre représentation qui est modifiée par l'usage que l'on fait de l'outil. quand l'outil ne fonctionne plus, le retour à la réalité fait mal !

Pourtant peu de personnes remettraient ne cause l'intérêt de l'écriture.

Si l'administration découle de cette évolution technologique... je ne suis pas sûr d'être totalement pour !  ;#

De plus, je pense que la mémorisation est plus "rustique" que l'écriture et donc, dans un environnement dans lequel on n'a pas accès à des outils pour écrire ou lire, cette fonction devient très importante. Et cet environnement refait surface chaque fois que nous manquons d'outil pour lire ou écrire, c'est-à-dire, pour beaucoup, en cas de panne de batterie de leur smartphone...

Fab
 
Ce n'est pas la chute mais la façon dont on se relève qui détermine ce qui survit de notre honneur.

30 mai 2016 à 12:07:35
Réponse #61

Campeur


Lectures très intéressantes.

Pour remettre un pied dans le pratique, en quelques semaines j'ai expérimenté, dans ma vie de tous les jours, les problèmes suivants:
  • Réseaux de transports bloqués à l'échelle d'une ville entière (attentats de Bruxelles)
  • Réseaux de communication (mobiles) saturés pendant plusieurs heures (attentats de Bruxelles)
  • Réseaux de transports "au long court" rendus problématiques (Trains, aéroports), avec contrôles renforcés, longue files d'attentes...
  • Mobilité en voiture réduite (je devais rentrer en France ce WE, vu les problèmes à la pompe, je vais rester chez moi)
  • Grèves plus ou moins importantes

Donc clairement pour moi (qui suis un citadin), le point faible ce sont les réseaux...

Le plus critique pour moi, c'est l'électricité. Car si coupure = pas de chauffage (chaudière s'éteint), pas d'eau chaude (idem), pas d'internet, pas de téléphonie (je n'ai pas de ligne "classique" alimentée permettant de téléphoner même en cas de coupure de courant). Je suis en train de voir avec mon proprio pour des panneaux solaires et batteries...

oui je partage, la "menace", c'est la fragilité de nos systèmes de distribution et notre habitus relativement récent à vouloir tout et vite, sans s'interroger sur le comment.

mais ce qui est rassurant, c'est qu'il est relativement facile de se passer des réseaux si tant qu'on se penche sur sa façon de vivre et des efforts (physique/financier/psychique...) qu'on est prêt/qu'on peut faire pour s'en passer...se recentrer sur le local, le durable, l'humain me semble déjà une bonne piste.
"Posséder les arts de la paix mais non ceux de la guerre, c'est un manque de courage...posséder les arts de la guerre mais non ceux de la paix, c'est un manque de sagesse" Wang Yang Ming (1472 - 1529)

01 juin 2016 à 01:03:32
Réponse #62

Patapon


Yo,

L'autre jour, je discutais avec ma mère de la situation actuelle niveau essence. Elle me disais qu'en 74, il y avait eu une pénurie de sucre, et que les gens avaient stockés des kilo de sucre pour ne pas manquer (du sucre bordel?!? WTF!)

Du coup, je me dis que quoi qu'il arrive dans le futur, peu importe quelle pénurie pourrait être annoncée, de toute façon, la réaction massive sera de stocker, et ça sera la m*rde: on sera encore plus vite dans le mur qu'avec un coopération intelligente.....  ::)  :-\

Tcho

Hugo
"Prenez soin de la méthode avec laquelle vous vous mettez des choses dans le crâne."

01 juin 2016 à 04:09:38
Réponse #63

François


Yo,

L'autre jour, je discutais avec ma mère de la situation actuelle niveau essence. Elle me disais qu'en 74, il y avait eu une pénurie de sucre, et que les gens avaient stockés des kilo de sucre pour ne pas manquer (du sucre bordel?!? WTF!)

Faut comprendre : en 1974 beaucoup de français de plus de 35 ans se rappelaient avoir souffert de privations 30 ans plus tôt, certains avaient vu des proches mourir de faim. Et toujours en 1974, le sucre était considéré comme l'aliment énergétique par excellence. Et pas très cher et facile à stocker. Et le plus utilisé, après le sel, pour conserver des aliments de manière traditionnelle (fruits au sirop, confitures, etc).
Dans ces conditions, cela s'explique qu'une simple rumeur de pénurie ai suffi à la créer, cette pénurie.
Espérer le meilleur, prévoir le pire.

01 juin 2016 à 15:11:10
Réponse #64

Patapon


Yo,

Je ne partage absolument pas cette analyse: si en 74 les souvenirs des privassions de l'occupation pourraient éventuellement expliquer la chose, qu'en est il aujourd'hui de ces milliers de personnes qui se ruent sur le pétrole par peur d'en manquer aujourd'hui? Souvenirs des privations de l'occupation? Permet moi d'élever un doute sérieux.

Tcho

Hugo
"Prenez soin de la méthode avec laquelle vous vous mettez des choses dans le crâne."

01 juin 2016 à 15:31:58
Réponse #65

Troll


Hello,

Une hypothèse : l'influence des parents (au sens large)

Une autre : la prise de conscience que le système d'approvisionnement est faillible

Une autre : la volonté de faire que "tout fonctionne toujours au moins aussi bien qu'avant" et la non résilience des modes de fonctionnement en cas de pépin sérieux.

Bien cordialement,

Troll
Semper potest proficio

01 juin 2016 à 17:24:06
Réponse #66

Puk


Bonjour à tous,

Pour réagir à cette réflexion sur la pénurie de carburant, il y a effectivement le rôle des médias qui ont créé cette rumeur de pénurie, amplifiée ensuite par le comportement individualiste de notre société, ce qui a, au final, engendré une pénurie réelle dans pas mal de secteur.
Le pire que j'ai constaté à l'approche des pompes, c'est le mauvais stockage de carburant par les "automobilistes prévoyants", il y a aussi les gens qui n'en n'ont pas besoin immédiatement et surtout le fait de ne pas s'organiser pour économiser (covoiturage, aménagement d'horaire pour faire correspondre école, boulot, ...).
Le milieu de semaine précédent cette course au carburant, je suis arrivé au boulot (je bosse pour un média associatif) et je croise la discussion de deux de mes collègues (l'un journaliste, l'autre coordinateur) qui parlaient de la montée du mouvement social concernant la loi travail. Je ne leur ai dis qu'une chose "pensez à faire le plein cette semaine"... Les deux ont rigolé et la semaine dernière un n'en avait plus et l'autre serré les fesses en voyant sa bagnole sur la réserve...

Les gens sont aujourd'hui submergé d'informations mais ne les écoutent pas, n'y prêtent pas plus d'attention (et ça me fait marrer en bossant dans un média de voir mes collègues faire pareil) mais veulent pourtant être au courant de tout.

Je n'apporte pas grand signal mais si l'on observe un minimum ce qui nous entoure, il devient possible d'anticiper un minimum et garder un niveau de vie (relativement) normal.

Au plaisir de vous lire et surtout d'apprendre
"La chute n'est pas un échec. L'échec c'est de rester là où on est tombé"

01 juin 2016 à 17:25:20
Réponse #67

François


Dans mon bled, le supermarché a dû mettre deux vigiles et faire une chicane car les gens qui faisaient la queue aux pompes bloquaient l'accès au supermarché ( cuves vidées en deux jours )........ A 1 km de là, la station esso et la station total n'avaient pas plus de clients que d'habitude, va comprendre.

Pareil chez moi, la station a été ravitaillée normalement, mais ses cuves étaient vides quelques heures avant l'arrivée du camion citerne, à cause de la ruée dès que la rumeur de pénurie s'est propagée.

Yo,

Je ne partage absolument pas cette analyse: si en 74 les souvenirs des privassions de l'occupation pourraient éventuellement expliquer la chose, qu'en est il aujourd'hui de ces milliers de personnes qui se ruent sur le pétrole par peur d'en manquer aujourd'hui? Souvenirs des privations de l'occupation? Permet moi d'élever un doute sérieux.

Tcho

Hugo

Je pensais principalement à la ruée vers le sucre en 74.
Mais en y réfléchissant, je fini par trouver qu'on peut trouver des analogies. C'est juste qu'on est beaucoup plus dépendants aujourd'hui de tous produits habituellement disponibles. (en 68, cela ne traumatisait pas un instant mon père de se rendre à pieds à son boulot, à 8 km de chez nous, alors qu'il le faisait d'habitude en 404 Injection - 22 l/100 mais intérieur-cuir, la classe - ;) )
Espérer le meilleur, prévoir le pire.

01 juin 2016 à 20:23:21
Réponse #68

guillaume.lc


"Pénurie" oblige, je me suis mis a reprendre le bus pour aller au boulot (et bonne découverte, les horaires ont été changer et correspondent avec les miens désormais, du coup je continue).

Ca me troue le c*l quand même quand je vois des gens prêt à s'étriper à la station en faisant tout les coups possible et imaginable pour gagné une place ou deux, tout ça pour mettre 2€ de pétrole dans le réservoir et repartir avec leur golf gti qui consomme 50l/100 en fond de deux comme des sauvages. Surement quelque chose que je n'ai pas du saisir... Bien sur c'est une minorité, qui aura bien foutu le b*rdel et fait chier la majorité. Vécu la semaine dernière.

J'ai cru voir je ne sais plus où que les compagnies pétrolière utilisait des additifs qui rendrait le carburant non utilisable après un certain de temps de stockage, Est-ce vrai?   
Murphy était un optimiste.

02 juin 2016 à 09:41:38
Réponse #69

angelo32


L'homme est un prédateur pour l'homme ! Et même les personnes les plus civilisées deviennent extrêmement égoïstes quand la situation dégénère.

J'habite dans le Gers, sud-ouest de la France. Pendant la tempête Klaus de 2009, plus de courant pendant quelques jours dans certains endroits. Dans un supermarché pas loin de chez moi, deux femmes en sont venues aux mains parce-que l'une d'elle avait mis dans son caddie le dernier paquet de piles du rayon et que l'autre lui a piqué les piles en se servant directement dans son caddie.

Conclusion : Quand tout va bien pas de problèmes. En situation dégradée, les gens (re)deviennent cons. ;) Rien de bien étonnant...

Rappelez-vous l'agent Smith dans Matrix : "Je souhaiterais vous faire part d’une révélation surprenante, j’ai longtemps observé les humains, et ce qui m’est apparu quand j’ai tenté de qualifier votre espèce, c’est que vous n’étiez pas réellement des mammifères… Tous les mammifères sur cette planète ont contribué au développement naturel d’un équilibre avec le reste de leur environnement, mais vous les humains vous êtes différents. Vous vous installez quelque part, et vous vous multipliez. Vous vous multipliez, jusqu’à ce que toute vos ressources naturelles soit épuisées, et votre espoir de réussir à survivre, c’est de vous déplacer jusqu’à un autre endroit…
Il y a d’autres organismes sur cette planète qui ont adopté cette méthode, vous savez lesquels ?... Les virus. Les humains sont une maladie contagieuse, le cancer de cette planète."

Rhoo... On est juste un peu plus de 7 milliards... ça augure un bel avenir... :(
« Modifié: 02 juin 2016 à 09:47:01 par angelo32 »

02 juin 2016 à 11:10:46
Réponse #70

Nirgoule


... et c'est donc aux humains de se réguler, à tous les niveaux. Chacun doit faire son bout de travail.

Apprenons à vivre en société. Cela commence avec ses voisins, ses collègues de travail.
Admettre les différences, rechercher ce que l'on a de commun chez l'autre pour partager de la conversation, des outils, des coups de main, des services.
C'est donc se freiner à penser que soi même sortons du lot, détenons la vérité et que l'autre est un débile.

Avec eux nous pouvons faire de grandes choses collectivement. Obtenir des résultats formidables avec des personnes qui ne voudraient pour rien au monde dormir sous un tarp en plein hiver. Imaginez.
"Vous les français vous ne doutez jamais de rien."
"Je doute toujours mais je ne désespère jamais." Maigret

03 juin 2016 à 11:57:23
Réponse #71

angelo32


Citer
... et c'est donc aux humains de se réguler, à tous les niveaux. Chacun doit faire son bout de travail.

Ah ça, les humains savent se réguler !!! Par la guerre, par la maladie... Je n'ai plus assez foi en l'être humain pour penser qu'il se régulera de lui-même. Rien qu'à voir toutes les aides versées aux gens pour encore plus procréer... N'est-il pas temps d'encourager les gens à limiter les naissances ? Rien qu'en France on manque de travail, de logements, de moyens matériels et financiers... Avec ma femme nous n'avons pas d'enfants et n'en souhaitons pas (j'ai 42 ans, elle 38.). N'est-ce pas un acte de civisme aujourd'hui ? Faire des enfants qui deviendrons des consommateurs de masse demain et des otages du système n'est-il pas un peu criminel ? J'espère et je crois que la nature reprendra ses droits quand l'homme aura bien pourri la planète.

03 juin 2016 à 12:36:02
Réponse #72

Puk


Avec ma femme nous n'avons pas d'enfants et n'en souhaitons pas (j'ai 42 ans, elle 38.). N'est-ce pas un acte de civisme aujourd'hui ?
Je ne sais pas si c'est un acte de civisme mais je me suis posé la même question à une époque : pourquoi faire des gosses vu le monde de m*rde qu'on leur laisse?
Aujourd'hui je suis papa d'un petit bout qui me redonne fois, il me porte et me donne envie de me battre/continuer dans ce monde.

Faire des enfants qui deviendrons des consommateurs de masse demain et des otages du système n'est-il pas un peu criminel ?
Je veux croire en l'éducation et à toutes choses que des parents peuvent transmettre à leurs enfants dans un premier temps et puis ensuite il faut croire un minimum aux choix de ces enfants.
Je remercie chaque jour ma "môman" d'avoir fait de moi ce que je suis et de m'avoir laissé faire, expérimenté et prendre mes propres décisions.

J'espère et je crois que la nature reprendra ses droits quand l'homme aura bien pourri la planète.
Là j'en suis persuadé pour le coup, la terre tournée déjà avant notre arrivée et continuera après notre départ. La nature(au sens le plus large, faune et flore) a une plus grande adaptabilité que notre simple espèce se considérant comme la plus évoluée.

Au plaisir de vous lire

Puk
"La chute n'est pas un échec. L'échec c'est de rester là où on est tombé"

03 juin 2016 à 13:53:09
Réponse #73

Campeur


pour certains la vraie menace aujourd'hui ce sont des inondations qui ont mis des milliers de personnes dehors, qui ont détruit des centaines de commerces et entreprise... ça n'est pas national, mais ça impacte beaucoup de gens malgré tout et de manière plus ou moins dramatique.

les réelles menaces "nationales" hormis un effondrement des circuits de distribution du à ....je ne sais pas trop, tant les causses pourraient être multiples mais à la fois peu probables.

la réelle menace, elle est le plus souvent locale (inondation, tempête, incident industriel) voire individuelle (chômage, incendie du domicile, maladie...) si on doit se prémunir, c'est plus à ce genre de menace qu'il faut penser.

Soit dit en passant, j'ai vu beaucoup de gens évacuer leur domicile avec l'aide des pompiers, uniquement avec leurs yeux pour pleurer... on ne communique pas assez sur la nécessité d'avoir au domicile un sac d'évacuation... parce que ça n'arrive pas qu'aux autres.

je lis en même temps ta réponse angelo32... triste comme vision du monde...on n'est pas obligé de se conformer à l'intégralité du système, nos enfants peuvent aussi être porteur de renouveau si tant est qu'en tant que les parents fassent eux aussi la part des choses.

Bonne journée
"Posséder les arts de la paix mais non ceux de la guerre, c'est un manque de courage...posséder les arts de la guerre mais non ceux de la paix, c'est un manque de sagesse" Wang Yang Ming (1472 - 1529)

03 juin 2016 à 19:28:19
Réponse #74

fall7stand-up8


Ah ça, les humains savent se réguler !!! Par la guerre, par la maladie... Je n'ai plus assez foi en l'être humain pour penser qu'il se régulera de lui-même. Rien qu'à voir toutes les aides versées aux gens pour encore plus procréer... N'est-il pas temps d'encourager les gens à limiter les naissances ? Rien qu'en France on manque de travail, de logements, de moyens matériels et financiers... Avec ma femme nous n'avons pas d'enfants et n'en souhaitons pas (j'ai 42 ans, elle 38.). N'est-ce pas un acte de civisme aujourd'hui ? Faire des enfants qui deviendrons des consommateurs de masse demain et des otages du système n'est-il pas un peu criminel ? J'espère et je crois que la nature reprendra ses droits quand l'homme aura bien pourri la planète.

Bonsoir

Je ne peux que réagir à ces propos

1/ des enfants ont été conçus pendant la deuxième guerre mondiale et certains d'entre eux ont fait des découvertes scientifiques ou des actes héroïques.

2/ les enfants deviennent ce qu'ils veulent mais sur la base de ce qu'on leur a appris alors si ton fils devient un consommateur décérébré c'est par ce que tu lui auras pas inculqué les bonnes valeurs.

3/ La vie a voulu que nous ayons notre unique enfant alors que nous avions 41/42 ans. Il m'a incité à m'impliquer plus dans des actions citoyennes et si aujourd'hui mon environnement immediat est un peu moins pourri c'est parce que j'ai voulu un monde meilleur pour lui.

Alors ne pas faire d'enfant c'est pas forcément du civisme.

Je ne te juge pas et je ne veux pas te faire de leçon de morale mais je pense simplement que ta logique est erronée et que tu passes à côté d'une aventure merveilleuse qui te permettra de mobiliser une énergie insoupçonnée au service de la préservation de cette planète car tu auras un vrai but.



 


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Bienveillance, n.f. : disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui. (Wikipedia).

« [...] ce qui devrait toujours nous éveiller quant à l'obligation de s'adresser à l'autre comme l'on voudrait que l'on s'adresse à nous :
avec bienveillance, curiosité et un appétit pour le dialogue et la réflexion que l'interlocuteur peut susciter. »


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