Au delà d'un lecture au 1er degré cette sélection de photos rappelle également à quel point les organisations sociales et les infrastructures sont fragiles.
On s'imagine beaucoup de choses. Certes il n'est pas facile d'y rentrer (et d'en sortir !). Certes ça ne respire pas le luxe... Mais les gens sont très souvent propriétaires de leur logement (un des rares effets bénéfiques du communisme) - ce qui veut dire qu'en cas de coup dur, ils se retrouvent rarement à la rue, ils mangent à leur faim, la solidarité est agglomérée autour de l'amour de leur pays et aux dernières nouvelles, ils n'ont plus les graves problèmes de natalité que nous connaissons.
Nous on ne fait plus de mômes, pays profondément clivé idéologiquement, beaucoup de personnes en location (vous verrez si la crise devient semblable au krach de 1929, le nombre de personnes à la rue), niveau de vie de plus en plus cher...
En effet ne tombons pas dans les idées reçues... mais dans les 2 sens :
En 2010, le taux de fécondité en France était de 2,01 enfants par femme, c'est-à-dire le taux le plus élevé depuis la fin du baby-boom. Bien qu'il se situe en dessous du seuil de renouvellement des générations, ce taux est le 2e plus élevé de l'Union européenne après l'Irlande.
Avec une espérance de vie en chute libre et une natalité au plus bas la situation démographique de la Russie n'était pas reluisante en 2002 :
La démographie russe : Les chiffres du déclinUne grande politique nataliste a été lancée dans l'intervalle, mais sans démarrer une polémique de bistrot, le système de soins et les problèmes d'alcoolisme ne se sont pas améliorés : en 2011 l'espérance de vie est de
64 ans pour les hommes et 76 ans pour les femmes.
Selon un rapport de l'agence de notation financière Standard and Poor's publié en février 2011, la Russie va perdre encore 24 millions d'habitants d'ici à 2050 et sera confrontée à de graves problèmes économiques en raison du vieillissement de sa population.
D'autre part, même "propriétaire", il ne faut pas oublier que chez nous le logement appartient en réalité à la banque tant que les crédits ne sont pas remboursés (donc pas avant la 50-60aine). Les russes ne sont massivement propriétaires que parce que l'état a bradé tout son parc de logements. Du coup les charges pour l'entretien deviennent de plus en plus critiques pour les "propriétaires" à très faibles revenus.
N'oublions pas que Moscou est une des villes ayant les loyers les plus chers du monde si on s'aligne sur les standards occidentaux :
Moscou reste encore en 2010 la ville d’Europe où les loyers pratiqués sont les plus élevés.
Selon une étude réalisée par ECA International sur les prix de l’immobilier locatif, la capitale russe se maintient à la tête du classement européen et grimpe à la deuxième position à l’échelle mondiale, derrière Tokyo et devant Hong Kong.
En 2009, la même enquête annonçait Moscou à la quatrième place du classement international. Les prix du marché de la location en 2010 ont en effet augmenté dans la capitale de 30% par rapport à l’année précédente et il s’agit là de l’une des plus fortes hausses observées en Europe.
Aujourd’hui, le loyer moscovite moyen pour un appartement de trois pièces non meublé est évalué à 2 740 euros par mois, contre 1 050 euros dans le reste de l’Europe, selon le baromètre ECA International.
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Cette pression sur les prix des loyers se ressent également sur le marché local. «Les Moscovites se rendent compte que la ville est chère puisqu’ils n’hésitent à mettre la moitié de leurs revenus dans le loyer de leur appartement» précise ce professionnel de l’immobilier. Et si certains Russes préfèrent s’éloigner du centre ou même sortir de la ville pour échapper à la cherté des loyers, d’autres âgés de 20 à 35 ans n’hésitent pas à se mettre en colocation.
Depuis 2006, Moscou est classée comme étant la ville la plus chère au monde pour les expatriés principalement à cause du prix de l'immobilier. La rareté de l'immobilier surtout l'immobilier de standing, le renforcement du rouble et la présence importante des nouveaux millionnaires russes expliquent en partie pourquoi Moscou occupe cette première place. De plus, certains prix sont beaucoup plus élevés pour les étrangers que pour les habitants. Les habitants occupent souvent de petits appartements qui leur ont été donnés gratuitement ou vendus à des prix symboliques durant la période soviétique ou aux débuts des années 1990, ceci s'ajoutant aux prix très faibles des services publics et de l'énergie et à un impôt sur le revenu de seulement 13 %, qui permettent de fortement diminuer le coût global de la vie pour les habitants de la capitale. Ce faible impôt sur le revenu et ces bas coûts du logement et de l'énergie (électricité et gaz) ont comme conséquence principale de faire que la part du revenu pouvant être mis dans la consommation est beaucoup plus élevée qu'en Europe occidentale.
(Passons également sur l'inflation élevée, la corruption qui gangrène le pays...)
Bref... on n'est pas forcément meilleurs sur de nombreux points, mais plus généralement il n'y a rien de transposable ou directement comparable entre deux sociétés qui ont vécu 2 destins totalement séparés pendant 60 ans...