Salut
Alors il faut faire attentions aux termes et aux généralisation... plus on généralise quelque chose, plus ça prend le risque de devenir faux.
Il n'y a pas un sport, il y a des sports ( ou plutôt des manières de le pratiquer ), et selon celui qu'on considère ces affirmations sont fondées ou moins fondées.
Le coup de chaleur:Dans le coup de chaleur d'effort en particulier, il a deux composantes:
- L'hyperthermie exogène: climat très chaud, absence de vent, aggravé par des hygrométries élevées qui gênent le processus d'évaporation de la sueur.
- L'hyperthermie endogène: augmentation de la température corporelle par effort soutenu, agression des centres de régulation de la chaleur.
Les victimes de coups de chaleur sévères sont récupérées par le secours médicaux dans la grande majorité des cas en état de déshydratation et d'hypovolémie, nécessitant des apports importants par perfusion de solutés d'hydratation/de remplissage ( la plupart du temps au delà d'1L ). Or la capacité du corps à se refroidir ( la thermolyse ) dépend de sa capacité à augmenter son débit cardiaque notamment, et donc d'avoir une volémie correcte pour augmenter au maximum le flux sanguin cutané le plus superficiel qui va être responsable de la déperdition de chaleur.
C'est une question de bon sens, mais à la question " est-ce qu'être sec comme une biscotte favorise un coup de chaleur ? ", la réponse est oui. Boire pendant les efforts très soutenus et les très fortes chaleurs, et en phase de récupération, est bien entendu toujours indiqué.
Les médecins militaires, probablement ceux qui voient le plus de coups de chaleur ( marches forcées et exercices prolongé des militaires ), savent bien que dans les cas les plus bénins, un refroidissement externe et une bonne hydratation suffit parfois à rétablir la situation et éviter l'hospitalisation, c'est toujours ce qui est recommandé dans leur pratique.
La sudation, l'hydratation:Quand on sue, on perd de l'eau
et du sel, de manière concomitante. Les mécanismes d'homéostasie fonctionnant bien chez un adulte sain, lors d'efforts modérés et d'hydratation en aval, il n'y a pas de problème, notamment parce qu'il s'apportera du sel la prochaine fois qu'il mangera quelque chose ( sandwich, prochain repas, autre... ).
Ce n'est pas le cas des nourissons ( qui dépendent entièrement des apports extérieurs pour réguler leur milieu intérieur ), et des personnes âgées ( dont les mécanismes de pompes céllulaires sont fatigués, et qui sont souvent polymédicamentés notamment par diurétique, perturbant la régulation de leur hydratation ).
Quand une personne est déshydratée de manière importante, on lui apporte
de l'eau et du sel.
Une partie du drame qui est survenu l'année de la canicule, où on a vu débarquer aux urgences puis en réanimation quantité de personnes âgées a qui le personnel de maison de retraite avait fait boire de l'eau toute la journée pour suivre les recommandations du ministère de la santé, s'explique par une hyperhydratation en eau libre ( sans sel donc ), qui a déclenché des hyponatrémies de dilution ( trop peu de sel, trop d'eau libre dans le sang ). Probablement une grande partie de ces hospitalisation dont un certain nombre ce sont soldés par des décès, auraient pu être évitées si on avait hydraté ces personnes avec des boissons comprenant des électrolytes ( bouillons, soupes froides... bref, de l'eau et du sel ).
Certains coureurs sont morts parc qu’ils ont appliqué le principe de boire avant d'avoir soif avec trop de zèle (phénomène aggravé par l'utilisation de boissons sportives avec électrolytes).
Cette phrase en gras n'a pas de fondement je te l'assure. Les sportifs décédés en s'hyperhydratant à l'extrême par des litres d'eau, ont été victime d'hyponatrémies sévères ( trop d'eau libre par rapport au sel ), ce qui a quantité égale aurait forcément été atténué en cas de solution avec electrolyte ( surtout de sel donc on l'a compris ), et si c'est ce qu'ils buvaient, c'aurait été pire et plus rapide avec de l'eau pure.
Quand un bébé à la gastro, qu'il a 15 diarrhées par jour et se deshydrate, on ne va surtout pas lui apporter de l'eau pure à longueur de journée (ou même du coca, qui est toujours à la mode alors que c'est un mauvais soluté de rehydration, justement parce qu'il n'y a pas assez de sel ), on va lui apporter le fameux SRO ( soluté de réhydratation orale ) comprenant eau, sucre, sel, etc... et qui comblera tout ses besoins. Le SRO, est selon l'OMS le médicament qui a le plus sauvé de personnes dans le monde ( en particulier en Afrique pendant les épidémies de choléra chez adultes et enfant, où une simple hydratation équilibrée en ions peut sauver la vie ). Pourtant rien de plus simple, vous pouvez le fabriquer chez vous.
C'est la même chose chez les sportifs.
- Courir 50 minutes deux fois par semaine pour son footing ou faire une partie de foot, ne justifie pas forcément de se procurer des boissons avec electrolyte... on peut s'hydrater lorsqu'on à soif, pendant l'effort et après l'effort, avec de l'eau.
- Boire des " boissons énergisantes " en dehors du sport est une bêtise absolue... elles ne donnent pas plus d’énergie qu'un verre de coca ou que quoique ce soit d'autres, et cet aspect énergisant est juste une artifice marketing pour élargir le champ des ventes. Au repos ce qui reste le meilleur pour la santé est de boire de l'eau, et non pas des boissons pleines de sucre.
- Pour un marathonien ou efforts longs ( gros trails ), soutenus, difficiles, c'est différent. On parle ici d'efforts prolongés sur la durée. On va perdre toute la journée de la sueur ( de l'eau et du sel ), on va avoir un besoin régulier et soutenu d'eau, mais aussi d'énergie ( de sucre ). L'idéal physiologique est donc d'apporter un peu tout ça à son corps, je ne parle pas de boissons énergisantes de marque hors de prix avec acides aminés spéciaux etc, mais simplement d'eau avec un peu de sucre et de sel de maison, selon des proportion qui doivent facilement se trouver sur les sites de coureurs et que je n'ai pas en tête. Ça ne coûte quasiment pas un kopek de plus qu'une gourde d'eau simple du robinet.
Le sucre de cette solution, dissous dans l'eau et donc vectorisé par un liquide, va atteindre le sang et donc ses cibles bien plus vite que du sucre ingéré en aliment ( une barre de céréale par exemple ), et va rapidement apporter de l'énergie aux cellules musculaires, favorisant leur travail dans de bonnes conditions et diminuant leurs recours à des mécanismes cellulaires de " secours " qui causent des douleurs musculaires par production d'acide lactique. Le sel lui va aller compenser les pertes en sel que vous suez toute la journée, pour équilibrer votre milieu intérieur ( pour lequel le sel est indispensable ), et l'eau hydratera votre plasma comme il le mérite, pour avoir jusqu'au bout de votre marathon un état d'hydratation suffisant pour que votre système vasculaire fonctionne au maximum de son débit et permettre une thermolyse la plus efficace possible.
Il ne faut pas boire comme un fou, mais boire à petites doses pendant l'effort surtout quand il fait chaud et bien entendu boire à sa soif ( car on sait que la soif est un phénomène tardif, on a besoin d'eau avant de le ressentir ) est tout à fait justifié et même important pendant les efforts soutenus.
Conclusion:- Les boissons avec sel sans être la panacée chez une personne jeune et en bonne santé, peuvent trouver un intérêt dans les efforts sortant de l'ordinaire ( trails, marathons... ). Ils deviennent indispensable en cas de déshydratations réelles du point de vue médical du terme ( en particulier chez les bébés et les personnes âgées ). Il ne faut surtout pas les diaboliser.
Mais il reste vrai que pour vous et moi ( je suis sportif sans être un marathonien ), de l'eau simple à notre soif suffira dans la majorité des cas.
- Ne vous laissez pas bananer par les campagnes marketing de boissons énergétiques en dehors d'une activité sportive le justifiant...
- Boire à l'aveugle pour un oui ou pour un non des litres d'eau ne sera effectivement pas d'une grande aide quelque soit ce qu'on cherche à en faire. Boire tout court en revanche, pendant l'effort intense et lorsqu'on est exposés aux fortes chaleurs, peut participer à la protection contre le coup de chaleur, en tout cas l'absence d'une d'hydratation suffisante l'aggravera de toute façon.
- Je pense que ces pavés dans la marre sont bénéfiques pour remettre les choses en question et réfléchir un petit peu à ce qu'on fait dans nos pratiques quotidiennes du sport, mais gare aux extrapolations et aux erreurs que ça peut entraîner. Tout n'est pas blanc ou noir, il faut rester prudent et trouver le juste milieu.
- La revue d'articles récente du British Medical Journal sur les boissons " énergisantes " et les sports intenses, a conclu sans dénigrer ces dernières qu'il fallait trouver un juste milieu entre toutes ces choses, que rien n'était la panacée mais qu'il fallait s'adapter à ses besoins.