Ma question est : cela est-il une bonne forme d'accoutumance, et cela stimule t-il la vaso-constriction ? J'ai l'impression que oui et que mes mains tiennent mieux le froid qu'il y'a quelques semaines, mais en meme temps il m'est difficile de comparer car il y'a quelques semaines je passais mes journees et nuit dehors.
Question super difficile.
C'est clair que l'homme a des moyens à sa disposition pour "résister au froid". Et que dans une certaine mesure des mécanismes adaptatifs peuvent être développés à partir de notre capital génétique.
Au passage : "Résister au froid" ne veut pas dire obligatoirement "perdre moins de chaleur".
Par exemple, ton objectif est-il d'augmenter la vaso constriction périphérique (donc diminuer ta dextérité mais limiter les pertes de chaleur, (à la limite augmenter le risque de gelure) ou bien d'augmenter la vaso dilatation périphérique (donc plus de perte de chaleur mais plus grande dextérité et moindre risque de gelures aux extrémités... mais plus grand risque d'hypothermie...)
Pour mémoire :
- Masse musculaire qui augmente notre métabolisme de base.
- Masse adipeuse qui augmente notre isolation du noyau central (isole effectivement mais pas obligatoirement abaisse la sensation de froid d'ailleurs)...et notre dépense énergétique en déplacement (ce qui "réchauffe" mais nous épuise plus vite...).
- Graisse brune qui intervient dans la thermogenèse. C'est un point mis en lumière assez récemment dans la littérature. Nous ne sommes pas égaux sur ce point (génétique, ethnie, âge, genre...et peut être habituation).
- "Reflexe du chasseur", décrit initialement chez les Inuit : par grand froid la circulation est restreinte dans les mains mais périodiquement des "rushs sanguins" permettent d'améliorer la dextérité.
Sinon les mécanismes d'habituations (que tu évoques) jouent un effet ++ :
- D'une part on s'adapte à la sensation de froid. Donc il nous semble que l'on ait moins froid. Partiellement parce que s’habitue à la douleur et l'information perd de son intensité (un peu comme à la guerre civile en Syrie : ça tue toujours autant mais ce n'est plus un scoop).
- D'autre part parce qu'on améliore ses routines (noyau central sur protégé, port d'un chapeau, pieds au chaud, port systématique de sous gants, réchauffage systématique des mains dans les poches, évitement du métal...).
C'est un peu comme les moustiques en Laponie : on se fait piquer surtout les premiers jours et les premières sont les plus douloureuses. Rapidement on adopte les routines et on s’habitue.
S'habituer à des conditions rudes, sans s'exposer (pour mémoire un membre gelé reste durablement plus vulnérable), me semble donc une bonne pratique. De toute façon cela ne fait pas de mal.
Mes deux balles.