Revenons un peu aux fondamentaux: comment faisaient nos anciens, à la campagne, il y a une centaine d'années? Ma grand mère se cognait 20 km de grimpettes de coteaux tous les deux jours avec une mule pour aller quérir de l'eau, et c'était juste normal.
C'est un peu aussi l'occasion de préciser ma pensée, au sens large. Nous oublions bien souvent, dans nos échanges télématiques coocoonés aupres du radiateur, la notion d'effort. Je parle de l'effort véritable, pas celui que l'on prend en photo pour l'immortaliser, ou celui dont on témoigne en 3 pages parce qu' on a réussi un truc de malade qui était le quotidien de l'européen moyen d'il y a un siècle. Je parle de l'effort au quotidien, la vraie vie difficile. Cette eau, anbsolue necessité à notre existence, sera rarement aussi pure que celle du robinet. Elle sentira parfois la vase, aura un mauvais gout, etc... Mais en contaxte dégradé, je vous fiche mon billet qu' elle sera sacrément appréciée.
Pas faux...mais le truc c'est que s'il est possible d'éviter ce type de désagrément, c'est mieux.
Par le passé une grande partie de la mortalité infantile et autre dans nos régions venait précisément de l'absence de règle d'hygiène de base, de la mauvaise qualité de l'eau et du chauffage au feu de bois. On avait les moyens d'éviter chacun de ces problèmes, mais on ne la faisait pas par ignorance, manque de diffusion des innovations, habitude ou parfois manque de capitaux disponibles dans un monde n'admettant pas le prêt à intérêt et la dématérialisation de la monnaie.
De nos jours on peut essayer de mieux faire. Ne serait-ce que parce que ma femme n'est pas prête à se taper 20km, et qu'au mieux j'irai une fois sur deux.
Pour en revenir aux procédés de purification de l'eau et de conservation :
- Faire bouillir l'eau est une méthode sûre et éprouvée, mais elle est longue et très gourmande en ressource énergétique fossile qui seront certainement rares en cas de nécessité. D'où l'idée d'améliorer le rendement (cocotte minute, chauffe eau solaire, échangeurs sophistiqués...) ou de faciliter le truc.
- Filtrer l'eau : c'est impeccable pour les gros polluants, moins pour les petits (virus et autres prions, plasmodes...).
- Décantation : Pratique mais efficace que sur les gros agrégats et il faut souvent ajouter un agent de floculation.
- Traitement chimique : le problème c'est que cela ne peut facilement éliminer que les formes de vie très dissemblables de nous (donc pas bon pour les protozoaires qui sont des eucaryotes). Et c'est peu ou pas efficace sur ce qui ne vie pas ou peu (formes résistantes des micro organismes, virus...).
- UV : l'intérêt c'est que cela détruit à peu prêt tout et qu'il n'en reste aucune trace après. Mais c'est hitec et cela ne fonctionne qu'avec une eau limpide.
- Reste le problème des polluants chimiques, du PH inadapté
- On peut aussi être sioux en se basant sur les caractéristiques des micro organismes et sur leur "écologie" : la pasteurisation fonctionne comme ça. Dans le lait, les bactéries sont inactiviées à une température relativement basse lors de la pasteurisation, les "bonnes" bactéries présentent dans le lait se chargeant de liquider les pathogènes. Le fait d'oxygéner (battre) régulièrement l'eau des tonneaux dans la Royale (au temps de la voile) avait pour effet de gêner le développement des pathogènes de type anaérobie, réputés les plus nocifs.
- On peut aussi oublier d'être bête : éviter de manipuler des récipients avec des mains souillées, éviter de laisser de l'eau tiède stagner ou de l'eau additionnée d'éléments favorisant le développement bactérien....
(J'ai certainement oublié plein de choses)
Après l'idée globale c'est qu'aucune méthode n'est parfaite (à part la distillation, voire la double distillation si on sait gérer l’asepsie du récipient aval, sa non contamination ultérieure et/ou la conservation de l'eau) et que le mieux c'est d'en combiner plusieurs. Sur le terrain l'objectif c'est de diminuer la concentration en pathogène/polluant c'est excessivement difficile de faire de l'eau "pure". : par exemple [ choix d'une eau la plus pure possible + décantation + filtration + traitement chimique + chaleur + récipient en métal ou verre chauffé à la flamme au préalable et hermétiquement clos.]
Il faut aussi se souvenir qu'une eau "potable" c'est relatif : ce qui est acceptable pour un individu jeune en bonne santé, va tuer un nourrisson ou un immuno déprimé. Et risque d'affaiblir encore plus un malade, un déshydraté, ou un homme affaibli.....