La définition est relativement "simple" : l'évitement, c'est l'art de ne pas se trouver à l'endroit où ça craint.
C'est un truc qui se joue uniquement entre toi et toi: ta connaissance du lieu, des moeurs, éventuellement des personnes présentes, ton analyse de la situation, et les solutions que tu mets en place.
Dès qu'une personne extérieure rentre en jeu, on n' est plus dans l'évitement, mais dans la désescalade ( si la situation est déjà tendue ) ou dans la gestion de contacts "inconnus" ( pour reprendre l'expression "Managing unknown contacts" de SouthNarc, a.k.a Craig Douglas ).
Ce qui est une démarche très différente.
Si on parle d'évitement selon "ma" définition, car c'est, en effet, quelque chose que je prône "par défaut".
Si la situation le permet ( et on pourrait imaginer une foule de contextes qui ne le permettent pas ), il est toujours plus sage de se tenir loin des troubles plausibles, possibles ou probables.
Est-ce la peur qui guide cette décision ?
Peut-être, sûrement même, d’une certaine façon… entre la peur de faire face à l'agression physique ( avec les répercussions corporelles, morales et sociales ) et la peur de blesser ou tuer l’adversaire, les raisons sont multiples.
Pour ce qui est de la désescalade, là les choses sont beaucoup moins tranchées.
Ce qui peut très bien fonctionner le jour A, peut se révéler désastreux le jour B, et inversement.
Un des problèmes avec la désescalade, c’est que pour bien des personnes, cela se résume à s'aplatir face à l' agresseur en espérant que celui-ci va se calmer.
Cela suppose une sorte de passivité qui dérange profondément, raison pour laquelle l’expression « passive stance » est inappropriée
Cette phase est tout, sauf « passive ». Elle sert justement à prendre le contrôle de la situation, via la communication et le placement.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire en observant la scène de l’extérieur, on ne « subit » pas l’action de l’autre, nous usons du placement et de la communication pour l’amener dans la direction qui nous intéresse.
L’autre « légende urbaine » qui énerve à propos de la désescalade : il ne s’agit pas forcément d’être « gentil » ou « arrangeant » avec son interlocuteur.
Lui faire comprendre que vous n'êtes pas un kebab tout en restant poli et en évitant de lui fournir des arguments pour vous les briser menu, c’est AUSSI de la désescalade.
Lui coller une mandale de gitan, d’entrée de jeu, avant même d’avoir prononcé un mot, ça pourrait aussi s’apparenter à de la désescalade.
Eric Lem - © - 2012 http://www.acdsbelgium.org/
« Modifié: 02 mars 2012 à 10:35:39 par ** Serge ** »
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