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Auteur Sujet: "Nouveau" type de survie ? Supporter les autres au travail ?  (Lu 26099 fois)

20 février 2012 à 14:07:19
Réponse #50

Raiderscout


Si quelqu'un se suicide, c'est ni à cause de ses collègues de travail, ni a cause d'une charge de travail trop importante. Si par après on creuse un peu, on va souvent retrouver une souffrance dépressive de longue durée, simplement pas remarquée par l'entourage.
Il s'agit d'une maladie au même titre qu'un cancer.

C'est un raccourci que je trouve péremptoire. Le travail, les relations inter collègues ou hiérarchiques peuvent être la principale cause de dépression suicidaire, mais aussi le declic qui fait passer à l'acte. Les suicides sur son lieu de travail ne sont pas tous causés par le boulot (facilités de lieu et de moyens pour passé à l'acte, sortir de l’anonymat, se rapproché aussi de ce qui nous reste de plus chère avant de quitter ce qui nous a mis dedans, etc.). C'est extrêmement complexe comme schéma pour définir le pourquoi du comment entre le lieu, les moyens et la manière. Ces causes ou stimuli cumulés et répétés ont forcément un effet tache d'huile qui impacte tout l’environnement de l'individu : famille principalement. L'inverse est tout aussi vrai, ou une petite m*rde au boulot suffit comme étincelle pour un craquage ultime, alors qu'une cause plus profonde ou moins visible, voire complètement décoréllée du travail et de son environnent, en est la principale raison. Quand Psyché, affect, et "tutti cuanti" sont impactés, refaire surface seul est très difficile, mais pas impossible.
Enfin, le travail bonheur ça existe et s'il y a un message que je fais passer aux jeunes c'est bien celui là. La difficulté est de prioriser, bien souvent entre passion et confort. Il faut prioriser, puis choisir. Or choisir c'est renoncer et c'est là le plus grand défis de l'homme moderne, peut être même ce qui le mène doucement à sa perte. Incapable de renoncer, de choisir dans une société du tout tout de suite. L'autre est une contrainte, une relation de travail imposée. On devrait de temps en tant écrire l'Autre avec un A majuscule.

Christophe.
"Be Prepared !"

20 février 2012 à 14:21:07
Réponse #51

zapi


http://tempsreel.nouvelobs.com/sport/20111129.OBS5630/le-suicide-touche-aussi-les-sportifs.html

de meme chez les sportifs de hauts niveaux ( et donc privilégiés parmi les privilégiés ) de gros problèmes de stress, qu'ils ont beaucoup de mal a gérer.

Je pense sincèrement que le coup du " tu vas pas te plaindre hein calimero ! tous des mous, regarde ceux la : ça c'est de la vraie souffrance" c'est un peu court.

ceci dit la souffrance dépressive de longue durée peut etre due a ce merveilleux travail.

20 février 2012 à 14:33:04
Réponse #52

Bison


Citer
ceci dit la souffrance dépressive de longue durée peut etre due a ce merveilleux travail.

J'ai vu cela de près, chez un de mes enfants.
Il avait fait un choix de vie ... c'était son choix strictement personnel (un poil d'hérédité, quand même).
Un boulot qui le valorisait, surtout aux yeux de sa femme et de sa belle famille.

Je lui avais bien dit que ce n'était pas un boulot pour lui !
Mais il brillait dans ce boulot, il était bien payé ...

Burnout au bout de trois ans, divorce ...

Bon, tout est bien qui finit bien.
Un enfant qu'a pas une paire de bottes, une canne à pêche et un lance-pierre, c'est pas un vrai. (A. Gavalda)

20 février 2012 à 14:38:48
Réponse #53

zapi



20 février 2012 à 14:56:17
Réponse #54

Raiderscout


Quelques éléments d’appréciation dans ce reportage qui passera sur ARTE jeudi soir :
http://www.programme-tv.net/programme/culture-infos/3262340-malades-du-travail/

Christophe.
"Be Prepared !"

20 février 2012 à 15:28:09
Réponse #55

mrfroggy


Je pige bien l idée, car j ai ressentit réellement que ma sante psychologique était en danger si je restait dans un Taf en particulier
Déja je ne pense pas que le travail soit bénéfique  ;D je précise comme ça c est plus clair.
Mais a la sortie de mon apprentissage, comme je ne trouvais rien,j ai dégotté un boulot dans une usine de bidoche.La volaille pour etre précis.

Moi qui était mécano, ou tu fume ta clope pénard en bossant, tu bois un café quand t en veux un.... bref assez cool quand meme,

La en arrivant dans cette usine, j ai eu l impression de bosser avec des zombies. J ai discuté avec un type qui bossait en pleurant. Je lui ai demandé si tout allait bien, il m a répondu qu il ne supportait plus de faire ça, mais que la maison n était pas encore payé, et qu il fallait bien bosser.
Je lui ai demandé depuis combien de temps il n en pouvait plus, il m a dit depuis le début, a savoir 7 ans... :huh:
Même en pause j avais réellement l impression d être tout seul.. les gens faisait une gueule ...
Je me suis dis que si je restais la, je serais comme eux dans peu de temps.
J ai fais une semaine et j allais vraiment pas bien....Perte d appétit... envie de rien... Alors je me suis cassé. même si ma famille m a fait la gueule.
Et j ai dis plus jamais ça.


Les Hommes qui sont nés pour jouir véritablement de la vie font ce qui leur plaît, à l’heure où cela leur plaît, et ne perdent pas leur temps à prévoir l’avenir, à se garer de catastrophes imaginaires. (Alfred Capus)

20 février 2012 à 15:33:27
Réponse #56

mrfroggy


C'est un raccourci que je trouve péremptoire. Le travail, les relations inter collègues ou hiérarchiques peuvent être la principale cause de dépression suicidaire, mais aussi le declic qui fait passer à l'acte. Les suicides sur son lieu de travail ne sont pas tous causés par le boulot (facilités de lieu et de moyens pour passé à l'acte, sortir de l’anonymat, se rapproché aussi de ce qui nous reste de plus chère avant de quitter ce qui nous a mis dedans, etc.). C'est extrêmement complexe comme schéma pour définir le pourquoi du comment entre le lieu, les moyens et la manière. Ces causes ou stimuli cumulés et répétés ont forcément un effet tache d'huile qui impacte tout l’environnement de l'individu : famille principalement. L'inverse est tout aussi vrai, ou une petite m*rde au boulot suffit comme étincelle pour un craquage ultime, alors qu'une cause plus profonde ou moins visible, voire complètement décoréllée du travail et de son environnent, en est la principale raison. Quand Psyché, affect, et "tutti cuanti" sont impactés, refaire surface seul est très difficile, mais pas impossible.
Enfin, le travail bonheur ça existe et s'il y a un message que je fais passer aux jeunes c'est bien celui là. La difficulté est de prioriser, bien souvent entre passion et confort. Il faut prioriser, puis choisir. Or choisir c'est renoncer et c'est là le plus grand défis de l'homme moderne, peut être même ce qui le mène doucement à sa perte. Incapable de renoncer, de choisir dans une société du tout tout de suite. L'autre est une contrainte, une relation de travail imposée. On devrait de temps en tant écrire l'Autre avec un A majuscule.

Christophe.

Le travail-bohneur ça existe peut etre Christophe, mais c est quand meme réservé a une certaine classe de la population.
Va aspirer la moelle épinière d un cochon , en travail a la chaine, et dis moi si tu y trouve du bonheur.
Les Hommes qui sont nés pour jouir véritablement de la vie font ce qui leur plaît, à l’heure où cela leur plaît, et ne perdent pas leur temps à prévoir l’avenir, à se garer de catastrophes imaginaires. (Alfred Capus)

20 février 2012 à 15:45:47
Réponse #57

azur


Enfin, le travail bonheur ça existe et s'il y a un message que je fais passer aux jeunes c'est bien celui là. La difficulté est de prioriser, bien souvent entre passion et confort. Il faut prioriser, puis choisir. Or choisir c'est renoncer et c'est là le plus grand défis de l'homme moderne, peut être même ce qui le mène doucement à sa perte. Incapable de renoncer, de choisir dans une société du tout tout de suite. L'autre est une contrainte, une relation de travail imposée. On devrait de temps en tant écrire l'Autre avec un A majuscule.
Le travail bonheur, ça existe... encore qu'il est souvent plus simple de trouver le bonheur dans le travail que de trouver du travail dans le bonheur... Et surtout, même si le travail nous plait, il y aura TOUJOURS un moment où on n'aura pas envie!
Tout le monde savait que c'était impossible... est venu un idiot qui ne le savait pas, et qui l'a fait!
------------------------------------------
Boviner, c'est contourner par le centre...

20 février 2012 à 16:58:24
Réponse #58

Raiderscout


il y aura TOUJOURS un moment où on n'aura pas envie!
Salut AZUR, je vois assez bien ce à quoi cela peut se rapporter  ;)
Oui mais cela s'appelle aussi la vie et cela vaut pour tout, y compris, les loisirs, la famille, etc. etc. Le bonheur c'est un tout. Le "Tout bonheur" est une utopie qui fait juste déchanter les rêveurs.

"Pour dix raisons de ne pas faire ou de mal faire, trouvez vous en une bonne et une seule de Bien faire et accrochez vous comme à la vie" voilà mon RETEX. Prend qui veut. C'est ce que j'attends de ceux avec qui je bosse. C'est aussi ce qu'ils attendent de moi.

Le travail-bohneur ça existe peut etre Christophe, mais c est quand meme réservé a une certaine classe de la population.
Va aspirer la moelle épinière d un cochon , en travail a la chaine, et dis moi si tu y trouve du bonheur.

Mr Froggy : trop facile la lutte des classes à toutes les sauces. Le bonheur, que ce soit au travail ou ailleurs, il est à celui qui veut le prendre ET se donner la peine d'y accéder. J'ai un tas de potes qui gagnent trois kopecs, qu'ont pas eu la chance ou l'envie d'accéder à l'instruction, aux études, mais qui sont intelligents, voir brillant et qui ne changeraient pour rien au monde de métier : agriculteur, couvreur, potier, cariste, gardien de la paix, marin pêcheur, facteur ou même éboueurs. Certain ont revu leurs priorités : bosser en famille, l'ambiance au travail, la rémunération qui donne accès à la passion ou met les enfants à l'abri, le sens du devoir, une certaine idéalisation du travail bien fait, la localisation, le contact avec les jeunes, etc...

Maintenant il n'y a rien de facile, et les Autres c'est essentiel quand on touche le fond. Cela arrive. A tour de rôle on en prend dans la gueule. Mais entre nous on ne juge pas l’échec, mais on constate plutôt la valeur du mec à la façon dont il se relève, à la façon dont il conduit sa vie plutôt que de la subir.

Des "sales boulots" j'en ai fait un paquet. J'ai recherché dans chacun d'entre eux ce qu'il y avait de positif pour m'y accrocher. J'ai tout fait pour en sortir d'une manière ou d'une autre, pour progresser. C'est sure c'est pas facile et on y laisse des plumes. Mais la vie c'est un combat à intensité variable.

Christophe   :).
"Be Prepared !"

20 février 2012 à 20:38:22
Réponse #59

azur


Salut AZUR, je vois assez bien ce à quoi cela peut se rapporter  ;)
Oui mais cela s'appelle aussi la vie et cela vaut pour tout, y compris, les loisirs, la famille, etc. etc. Le bonheur c'est un tout. Le "Tout bonheur" est une utopie qui fait juste déchanter les rêveurs.
Le "tout bonheur" est effectivement une utopie dangereuse... mais tu as surement, tout comme moi, constaté qu'il y a du bon à tirer de chaque épreuve que la vie nous impose, aussi petit soit-il.
Et ma réflexion se veut assez générale, indépendamment du tunnel que je traverse: nous sommes ainsi faits, il y a les jours avec et les jours sans... et je ne connais personne qui ne se soit pas dit un matin: "bon, allez... faut y aller quand même!", même ceux ayant un métier qu'ils adorent!

Citer
"Pour dix raisons de ne pas faire ou de mal faire, trouvez vous en une bonne et une seule de Bien faire et accrochez vous comme à la vie" voilà mon RETEX. Prend qui veut. C'est ce que j'attends de ceux avec qui je bosse. C'est aussi ce qu'ils attendent de moi.
mon chef dit: "le pessimisme est d'humeur, l'optimisme est de volonté". La formule assez bien trouvée...
Tout le monde savait que c'était impossible... est venu un idiot qui ne le savait pas, et qui l'a fait!
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Boviner, c'est contourner par le centre...

20 février 2012 à 21:21:25
Réponse #60

Raiderscout


Le "tout bonheur" est effectivement une utopie dangereuse... mais tu as surement, tout comme moi, constaté qu'il y a du bon à tirer de chaque épreuve que la vie nous impose, aussi petit soit-il.

Le bon côté des choses... pas toujours évident. Encore un bon coup de collier et tu vas déboucher  ;) (pas au TA et dans le bleu pour le TSHM  :'() mais y a des choses bien plus emmerdantes dans la vie  ;).

mon chef dit: "le pessimisme est d'humeur, l'optimisme est de volonté". La formule assez bien trouvée...

J'adopte  :doubleup:

Christophe.
"Be Prepared !"

20 février 2012 à 23:25:07
Réponse #61

Matko


Micamar, bonjour à toi. Cursus pas facile  :-\... Si tu peux, essaye la technique inverse : plutôt qu'éviter ce qui nous fait peur, aller au devant pour garder l'initiative. En clair, si dans ton taf les gens ne se soucient pas les uns des autres, et bien, toi, soucient toi d'eux. Initie le changement que tu veux voir chez les autres (le truc de Ghandi).
Concrètement : trouves le plus con de la bande, et intéresse toi à sa vie. Pourquoi il est comme ça (pourquoi tu le perçois comme un con) ? C'est quoi, son parcourt de vie, son rêve, son jardin secret ?
De cette manière, on ré-humanise les liens professionnels, et en acceptant les lacunes des autres on accepte les siennes. ça permet de se ménager des petits espaces pour souffler, et accessoirement de ne pas avoir les oreilles qui sifflent (trop souvent).

Mes deux centimes.
Bon courage à toi.
"mugei no munei" -pas d'art, pas de nom-

22 février 2012 à 19:58:31
Réponse #62

Micamar


Bonsoir à tous.

@ Matko : pas mal du tout, ce que tu proposes là. Pas possible d'en faire un absolu (j'expliquerai pourquoi dans quelques lignes) mais très intéressant. Je le pratique en guise d'exercice, quand la volonté s'y prête, mais je vais essayer d'en faire plus.

@ Bomby : sur réaction.  Concept intéressant. Mais je corrige tout de suite une erreur que d'autres aussi ont commis. Je ne souffre pas. Je trouve les gens insupportables, je les juge inintéressants, superficiels, j'en passe et des meilleurs, mais je n'en souffre absolument pas.

Je ne suis pas malheureux en me rendant au travail. Je ne suis pas soulagé d'en sortir. Je m'accommode, et cette accommodation passe par le silence et l'évitement. Aussi, par pitié, qu'on cesse de penser à moi comme un merveilleux flocon unique qui souffre de ne pas être au centre des attentions. Alors s'il vous plait, on arrête tout de suite de parler de moi comme quelqu'un qui souffre dans ses relations humaines. Euh tout simplement parce que j'ai percé le grand secret des relations humaines.

En revanche, cette situation a été vécue hier : un de mes collègues m'a sans cesse au cours d'une (tentative de) conversation à plusieurs coupé la parole, quelques décibels au-dessus de moi. Là, il y a certainement sur réaction de ma part, dans la mesure où j'avais littéralement l'impression d'étouffer. Comme s'il m'empêchait de respirer. Qu'importe. Je suis resté poli, j'ai souhaité bon aprés-midi, et je me suis dit qu'avec ce garçon, le dialogue était impossible. Et ce dialogue ne me manquera pas le moins du monde.

Mais je me souviens qu'il y a quelques années, mon chef était réellement... comment dire... pas sympa. Des piques, de l'ironie, des réflexions acerbes relatives à mon ignorance du travail à faire. Jusqu'au jour où, à coup de canne sur un meuble, je lui ai dit "stop". Changement radical. Le boulot avec ce chef est devenu très agréable. On a eu une vraie relation de travail.


Merci à tous.

Edit : en relisant les messages, j'ai revu des trucs que je voudrais corriger, d'autres que je voudrais commenter.

Je ne voudrais surtout pas être rangé dans la catégorie des "Calimero" : je suis CONTENT de quitter la maison à 07h15 et de rentrer à 19h15 du lundi au vendredi. C'est ma femme que je plains de devoir faire le repas après une journée de travail (5 heures de bureau, 3 heures de transport, ça c'est du vrai courage).

Ma technique de survie est simple : "toi", je ne t'apprécie pas, donc je t'évite tant que je peux. Bien sûr, ça n'a pas toujours été possible. Mais lorsque ça ne l'était pas, je dois dire que ma vie privée était une catastrophe (divorce) et qu'elle impactait sur ma vie professionnelle. Mais ce n'est pas une raison pour en faire une généralité.  :D

Tous des mous, tous des assistés ?

Tous différents.

Ou plus précisément : tous inégaux. La différence fait peur (à tort). L'inégalité interpelle (enfin j'espère). Et c'est là que le petit flocon de neige unique et merveilleux ressurgit. Car il faut bien l'avouer. En son for (fort ou faible) intérieur, nous sommes 6 milliards à nous prendre pour un petit flocon.

Ma femme me disait avant hier soir : "tu ne crois pas que ce serait un peu moins la m*rde ici-bas si chacun de nous considérait l'autre comme un flocon unique et merveilleux ?"



Encore merci. Je ne sais pas si vous prenez plaisir à lire. Mais je prends mon pieds à écrire et à vous lire (même si je ne suis pas d'accord, parfois  ;))
« Modifié: 22 février 2012 à 21:50:53 par Micamar »

24 février 2012 à 13:56:53
Réponse #63

Sieg



 Pour revenir sur le suicide au travail.

Il est évident que le suicide peut avoir à faire avec d'autres sphères que le travail (problèmes intimes, personnalité particulière, pathologies...) mais on ne peut pas dire que le travail ne cause pas le suicide, ou qu'il n'est qu'un déclencheur recouvrant des troubles plus profonds. Le fait de se suicider sur son lieu de travail, parfois devant ses collègues n'est pas anodin.

 Même si un certain nombre de suicidés présentent des prédispositions à passer à l'actes ( à auteur de 50% ) ce n'est pas le cas de tous. Certains ont vraiment été poussés à bout à cause de leurs conditions de travail, en particulier au niveau managerial, qui se sont fortement dégradées.

 Aussi même si un nombre important de suicides renvoient à une peur de ne pas y arriver, ou de perdre son emploi, ce n'est pas le cas de tous. En particulier chez les cadres et les professions à haut niveau de responsabilité on observe qu'il y a un clash qui peut se faire entre un management qui souhaiterait la soumission totale ou le départ d'un employé et l'amour que cet employé a pour son travail. L'exemple de l'article de Christophe Dejours est vachement éclairant sur ce sujet. 
 Par rapport au fait de se séparer d'un travail qui nous serait devenu trop difficile à supporter je pense que les choses ne sont pas aussi simples. Certaines personnes ne sont pas bouffées par leur travail dans le sens ou ce dernier les opresse, elles aiment leur travail. Elles y ont investit beaucoup de temps, d'énergie, de leur personne, elles en tirent une grande satisfaction personnelle et si elle n'existent pas QUE pour et par leur travail ce dernier est extrêmement important pour elles. On peut être vicéralement attaché à son poste pour d'autres raisons que le paraitre sociale. Donc quand sa vie devient impossible au taffe alors qu'on demeure un excellent élément...on pète un cable.

 Il y a un autre élément qui rentre en jeu c'est les relations entre travailleurs. Le fait que les relations de travail dans certaines collectivitées soient des relations de convivialités voir de cordialités plus que des relations de réelles solidarité empêche à cette collectivité de remarquer un élément à bout et de l'entourer afin de prévenir son passage à l'acte.

 En conclusion de l'article de Maryvonne Gournay, Françoise Lanièce et Isabelle Kryvenac on trouve quelques pistes afin de prévenir le suicide du au travail allant dans ce sens de la solidarité au travail:

Citer
Que faire ?
– Individuellement, pour le médecin du travail, en étant reconnu par les
salariés comme pouvant les accompagner sur la résolution de leurs problèmes
de travail, en étant à l’écoute, disponible, soi-même ou le personnel
pluridisciplinaire (infirmier(e), psychologue, assistante sociale…) du
service.
– Mais surtout collectivement, en étant le témoin des situations de dysfonctionnement
dans l’entreprise, qu’elles soient organisationnelles,
manageriales, conjoncturelles ou provoquées par des individualités isolées.
Témoigner, provoquer, accompagner la réflexion, afin que l’entreprise
prenne ces données de « santé mentale » en compte, et les traite
comme des nuisances professionnelles. Et cela, particulièrement dans les
entreprises en difficultés ou en restructuration ou dans les branches professionnelles
les plus concernées.

 Après le suicide lié au travail reste un phénomène qui est étudié depuis peu de temps,  donc faut se garder de faire des conclusions trop catégoriques.

 
  Les deux articles cités : Etudes de suicides liés au travail en basse Normandie Maryvonne Gournay, Françoise Lanièce et Isabelle Kryvenac
                                   Nouvelles formes de suicides et servitudes Christophe Dejours

 Hésitez pas à m'envoyer moi un MP pour que je vous les file  ;) !

24 février 2012 à 14:22:46
Réponse #64

Loriot


J'ai depuis quelques années a diriger un petit groupe d'individu venant de plusieurs corps de métier et des entreprises externe. Dans mon équipe un gars avec ses problèmes et un handicape. Ça n'a pas manqué, le groupe d'employés s'est assez vite mis en têtes de l'exclure et de lui faire comprendre qu'il était nul et qu'il valait rien....
(je vous passe mon discour a leurs encontre lorsque la limite a été dépassée...)
Petite discussion avec l'interressé aussi afin qu'il comprenne pourquoi ils agissaient ainsi. On a trouvé une solution ensemble (nous deux) pour qu'il remonte dans l'estime des autres. (en l'occurrence payer un apéro (en fait c'est moi qui ai payé, mais ça c'est mon rôle) afin de le faire "remonter" dans la hiérarchie. On a renouvelé l'expérience de temps a autre et maintenant (six mois après) la situation est redevenue correct.
J'avais aussi la possibilité de virer tout le monde...
Tout ça pour dire, qu'il est important de lier des liens en dehors de la seule activité professionnelle. Offrir un café, un gâteau, un apéro ou ses expériences extrapro.
Cela crée des liens et permet une meilleur intégration du groupe.
Quand Pourine veut la lune tu lui baises les pieds

24 février 2012 à 14:26:05
Réponse #65

VieuxMora


Comme quoi avec un peu d'humanité on peut renverser des tendances au lieu de les subir.
Bel exemple Loriot !

24 février 2012 à 18:27:17
Réponse #66

azur


Tout ça pour dire, qu'il est important de lier des liens en dehors de la seule activité professionnelle. Offrir un café, un gâteau, un apéro ou ses expériences extrapro.
Cela crée des liens et permet une meilleur intégration du groupe.
Dans l'armée, Le café de 7h30 et de 13h et la bière de 18h sont autant d'occasion:
- de se connaître dans un cadre informel
- de discuter à bâton rompus des problèmes de chacun, mais aussi des difficulté du boulot, et le fait d'être plusieurs, on trouve souvent une solution à ce moment là
conclusion: ces instants de convivialité sont non-seulement indispensables pour humaniser les relations, mais ils sont aussi souvent bénéfiques pour le boulot!
Tout le monde savait que c'était impossible... est venu un idiot qui ne le savait pas, et qui l'a fait!
------------------------------------------
Boviner, c'est contourner par le centre...

24 février 2012 à 18:49:54
Réponse #67

Patrick


On est pas forcément obligé de sacrifier aux habitudes potaches du groupe, l'armée étant un cadre un peu particulier. Par contre, demander : "ça va" en regardant dans les yeux et en ayant l'air d'en avoir vraiment quelque chose à faire avec une poignée de main franche est déjà un bon début. S'intéresser aux évènements de la vie de ses collègues sans sombrer dans radio cancan aussi.

Une chose aussi très importante est que nos collègues et responsables comprennent bien la différence entre subir et consentir sinon, à terme tout le monde finira par s'essuyer les godasses sur nous.

24 février 2012 à 18:58:01
Réponse #68

azur


On est pas forcément obligé de sacrifier aux habitudes potaches du groupe, l'armée étant un cadre un peu particulier.

Point d'habitude potache, on retrouve un peu le même rythme à la campagne dans les régions d'élevage où l'entraide est presque une institution. En fait, c'est tout simplement humain de se retrouver pour souffler et discuter...

Citer
Par contre, demander : "ça va" en regardant dans les yeux et en ayant l'air d'en avoir vraiment quelque chose à faire avec une poignée de main franche est déjà un bon début.
tu devrais aimer ce passage de Itinéraire d'un enfant gâté (à partir de 2'20")

Une chose aussi très importante est que nos collègues et responsables comprennent bien la différence entre subir et consentir sinon, à terme tout le monde finira par s'essuyer les godasses sur nous.[/quote]
d'autant plus que quelqu'un qui consent y ajoutera son intelligence....
Tout le monde savait que c'était impossible... est venu un idiot qui ne le savait pas, et qui l'a fait!
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Boviner, c'est contourner par le centre...

01 mars 2012 à 13:11:27
Réponse #69

Micamar


Un truc qui m'a fait halluciner.

Dans le bureau où je suis, nous sommes quatre.

Lorsque quelqu'un éternue, je ne dis jamais rien. Et lorsque j'éternue, je n'attends rien.

J'ai fait le test suivant :

Eternuement d'un collègue ; les deux autres lui disent "A tes souhait". Je garde le silence. Au bout d'un certain temps, j'ai (cru) remarquer une espèce de distance, quelque chose de froid et distant, quoique léger.

Puis j'ai décidé de changer la donne. Eternuement d'un collègue ; je suis le premier à répliquer "A tes souhaits" (ou plus exactement "Souhaits" car faut pas abuser  ;D). Retour à la normal.

Je range donc ceci aux côtés du "Ca va ?" quand on salue un collègue.

Et je constate qu'effectivement, il en faut peu pour humaniser le cadre du travail. Comme ne pas se contenter de répondre "Oui" à la question "Ca va ?" mais la renvoyer. Ca aussi, j'ai mis du temps à m'y mettre. Mais j'ai senti une différence.

En fait peut être est-ce une illusion, ou plus exactement ma façon de voir l'autre qui a changé. L'empathie.

Ma femme avait peut-être raison ("Si l'on se comportait avec les autres comme s'ils étaient autant de flocons uniques et merveilleux, le monde irait peut-être mieux").



Change ta façon de voir le monde, change le monde.


Merci à tous.

01 mars 2012 à 14:19:51
Réponse #70

Sieg



 Yes Micamar, c'est bon ça !!!  :)

 C'est très très vrai ce que tu dis. Finalement on se rends compte que beaucoup s'enferment ou se sont enfermés (moi le premier) dans leur entre-soit Moi/mafamille/mesamis justement parce qu'ils ont l'impression que chacun fait la même chose, que c'est chacun pour sa gueule et que les meilleurs s'en sortiront...Alors qu'en fait c'est tout le contraire qu'il faudrait faire.

 S'apercevoir de l'autre, regarder l'autre, s'ouvrir à l'autre, aimer l'autre.

 Une petite vidéo qui pour moi résume assez ce principe de changer l'autre en l'aimant sincèrement en tant qu'humain, à voir comme une petite fable hein ! Alors oui, ça fait peut être très concon/niaisieux mais je me dis que c'est ce genre de conneries qui nous manquent à en crever aujourd'hui. 

01 mars 2012 à 14:41:49
Réponse #71

azur


Combien de fois ai-je pu remarquer la force d'un "bonjour" qui s'adresse vraiment à celui à qui on le dit, d'une poignée de main franche... et d'autant plus lorsqu'on est chef!
Il ne faut que 5 seconde pour demander à un gars des nouvelles de sa femme, enceinte... mais le "gain" humain pour celui qui se "je ne suis pas qu'un numéro pour mon chef" est significatif.
Et ce qu'oublient certains managers, c'est qu'un climat de travail plus humain influe positivement souvent sur l'efficacité!
Tout le monde savait que c'était impossible... est venu un idiot qui ne le savait pas, et qui l'a fait!
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Boviner, c'est contourner par le centre...

01 mars 2012 à 15:52:30
Réponse #72

furyans


Certain(e)s ont la chance ....ou pas de travailler dans de bonnes conditions....
Ayant la chance d'avoir de bons collègues, cela aide très fortement à supporter une hiérarchie Ô combien tatillonne et déconnectée des réalités du boulot...
Au sein de mon groupe, excellente entente mais si quelques coups de gueules parfois, mais la cohésion fait que cela reste viable....
Après concernant certaines missions, le boulot est fait sans zèle c'est certain, il faut être à même de pouvoir prendre une certaine distance, si non on y laisse sa santé.......et je m'aime beaucoup trop pour ça  ;D
"dis moi de quoi tu as besoin..........je te dirai comment t'en passer."

12 mars 2012 à 13:19:04
Réponse #73

raphael


Se connaitre et s'accepter


27 mars 2019 à 10:59:45
Réponse #74

Patapon


Yo,

Je suis actuellement en vacances "forcées", que j'ai du poser inextrêmiste car j'étais sur le point de craquer nerveusement, le "burn-out".

C'est un peu con, parce que je l'ai vue s'installer (je pense que le fait que le sujet soit connu et accepté, aide à s'en rendre compte).

Dans mon cas, nous sommes sur du pluri-factoriel:

- Le départ d'un collègue avec lequel je bossais depuis 12 ans sur un dossier.
- Son remplacement, et donc quelqu'un de forcément moins compétant
- L'augmentation de l'activité

Lorsqu'un collègue est remplacé, il est logique que le nouvel arrivant doive s'adapter, et donc que le plus ancien prenne le lead, là où avant les deux pouvaient avancer. Le hic, c'est qu'il ne faut pas laisser s'installer le système où on prend tout et l'autre n'a rien à faire, sinon la situation ne peut pas aller.

Je m'en suis assez vite aperçu. Comme je ne voulais pas arriver au blocage, j'ai donc mis en place des actions correctives pour faire monter le collègue en compétence et lui faire assumer plus de choses. Ca a en partie marché, sur les parties technique, mais pas du tout sur la partie organisationnelle avec la gestion de projets.

Là aussi, en plus du système de ticketing déjà existant, j'ai mis en place une gestion visuelle des tâches, afin d'aider à faire avancer les sujet. C'est tout con: deux feuilles A3 sur lesquelles on met les tâches pas débutées, celle sur lesquelles ont boss actuellement, et celles qui sont en attente (et donc qu'il faudra relancer, etc). On peut bien entendu traiter ça informatiquement, mais c'est beaucoup plus laborieux que ça (j'en parle ici, parce que ça fait parti des outils qui réellement, permettent de se décharger la tête: plus besoin de réfléchir à "qu'est ce que je dois faire déjà?"):



Ce truc là, m'a réellement permis de sur-nager. En parallèle, j'ai augmenté les séances de médiation, et le travail de la respiration. Idem lors de mes séances d'entrainement.

Tout ça c'est mis en plus dans le temps, insidieusement, avec la mise en place de cercles vicieux, et, il y a un mois, je me suis endormis sur l'autoroute suite à une série d'astreinte à des heures "compliquées" et il y a 15j j'ai vraiment perdu patience.

Je pense que le fait de bien se connaitre, connaitre et reconnaitre son comportement et de savoir ce qu'est le stress, les risques qui en découlent, m'a aidé à ne pas me voiler la face et me dire que "là, ça va plus" et tout ce que j'ai mis en place avant, des méthodes organisationnelles, au séance de méditation, m'ont permis que de supporter plus, plus longtemps mais pas de résoudre le problème (supporter, ce n'est pas changer). Ca, je crois que c'est hyper important de le cerner:

- il y a ce qui permet d'endurer provisoirement une situation
- il y a ce qui permet de modifier la situation (et donc la source de stress)

Pour commencer, j'ai donc pris des vacances, car je pense qu'une des principales causes, ça a été de ne pas me reposer assez et de me charger.

J'ai ensuite prévenu mon employeur que "là, il fallait que ça se calme parce que je n'allais pas continuer comme ça éternellement", d'autant que le nouveau collègue a décidé de démissionner. J'ai donc appris à dire "non" et ne pas accepter tout et n'importe quoi.

Je pense que c'est important de prendre le temps d'en parler avec les gens avec qui on boss, de ramener les problèmes à une dimension humaine et de dire "là, il faut qu'on trouve des solutions, parce que la situation ne me convient pas/m'est nuisible".

Tcho
"Prenez soin de la méthode avec laquelle vous vous mettez des choses dans le crâne."

 


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Bienveillance, n.f. : disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui. (Wikipedia).

« [...] ce qui devrait toujours nous éveiller quant à l'obligation de s'adresser à l'autre comme l'on voudrait que l'on s'adresse à nous :
avec bienveillance, curiosité et un appétit pour le dialogue et la réflexion que l'interlocuteur peut susciter. »


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