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Auteur Sujet: "Nouveau" type de survie ? Supporter les autres au travail ?  (Lu 26100 fois)

18 février 2012 à 07:21:06
Lu 26100 fois

Micamar


Bonjour à tous.

Je fais mon mea culpa tout de suite : je n'ai pas cherché sur le forum si un tel sujet existait.



J'ai été absent, et par conséquent j'ai abandonné les quelques fils sur lesquels je répondais. Mille excuses.

Mais j'ai accompli depuis le 15 décembre un acte de survie qui n'est pas anodin : je travaille !

Et en revenant ici ce matin, m'est venu l'idée de ce fil. L'aspect psychologique de la survie en milieu urbain. D'ailleurs, si ce fil est maintenu, je songe déjà à le rebaptiser : survivre aux autres.

Car l'enjeu, en terme de survie, n'est pas tant de faire ou bien faire son travail. Ce que j'estime être le plus difficile, c'est bien supporter les autres. Endurer les remarques, désamorcer les conflits, contenir les jalousies.

Alors la question est posée : comment faites-vous pour survivre au boulot ? A votre patron, a vos collègues, et même à la femme de ménage qui aime tant parler le matin alors qu'on est en retard...



Micamar
« Modifié: 18 février 2012 à 22:51:54 par Bomby »

18 février 2012 à 11:06:27
Réponse #1

azur


Ça s'appelle vivre en société, et quand c'est plus poussé, c'est de la vie en collectivité.
Ça n'est pas facile tous les jours, mais ça fait partie de la vie. Il faut apprendre à mettre de l'eau dans son vin, à supporter les petites contrariété... ce qui ne signifie pas pour autant qu'il faille accepter de se faire marcher dessus: l’honnêteté commande d'avertir une personne qui devient envahissante et étouffante.
Ceux qui ont vécu en famille, voire en famille nombreuse, ont toujours eu à faire des concessions pour faciliter la vie commune, ceux qui ont vécu plus ou moins isolé le découvrent parfois très tard.
Le service militaire était une bonne occasion de découvrir que, malgré les contraintes, la vie en société est enrichissante et que, passé les premiers a-priori, on peut découvrir qu'une personne en apparence insupportable peut parfois nous apporter beaucoup pourvu qu'on s'y intéresse... Tout est question de bonne volonté réciproque.
C'est un sujet sur lequel il y aurait beaucoup à dire, car il y a autant de situation que de personnes rencontrées!
Tout le monde savait que c'était impossible... est venu un idiot qui ne le savait pas, et qui l'a fait!
------------------------------------------
Boviner, c'est contourner par le centre...

18 février 2012 à 11:55:00
Réponse #2

Patrick


Alors la question est posée : comment faites-vous pour survivre au boulot ? A votre patron, a vos collègues, et même à la femme de ménage qui aime tant parler le matin alors qu'on est en retard...
Je te prie de m'excuser par avance d'une certaine brutalité. En effet, ce que tu décris, ce n'est pas survivre c'est la vie quotidienne avec d'autres représentants de l'espèce. Que tu ais du mal avec ça c'est une chose mais il va falloir que tu t'endurcisse sans attendre des autres qu'ils te considèrent comme un être unique et merveilleux à qui ils doivent quelque chose. Ici bas à part tes parents (et encore hélas pas pour tout le monde), personne ne te dois rien et tu vas devoir t’arracher pour y faire ta place. Avec le temps tu vas relativiser, dissocier ce que tu es des rôles qu'il nous faut "jouer" en société.

Gagner sa vie, que ce soit seul dans un champ, sur un bateau de pêche, dans une usine ou dans une jungle feutrée peuplée de prédateurs en costards demande de la volonté et du courage mais sera toujours plus gratifiant que de n'avoir pas la chance de bosser et de perdre en autonomie.

Une des façons de supporter ces difficultés est de trouver suffisamment de sens à ce que tu fait pour que ça reste positif. Ce peut être tout simplement nourrir sa famille, apporter à la collectivité, aux autres, ou gagner de quoi vivre ses passions.

Le travail reste ce que tu fais, pas ce que tu es.

Au moment où tu écris ces lignes, plusieurs milliers de personnes tueraient pour être à ta place, ne l'oublies pas.

18 février 2012 à 17:22:07
Réponse #3

Lily


Je suis l'analyse de Patrick : la survie, ça concerne des situations exceptionnelles (heureusement d'ailleurs). Le reste, c'est du quotidien. La formulation de tes interrogations, qui sont légitimes par ailleurs, montre à quel point le mot "survie" a été utilisé à toutes les sauces, au point d'en perdre son goût d'origine.

Maintenant, si ton taf t'apparaît comme de la survie, parce qu'il y a des transports, que les collègues sont pénibles, que tu ne te sens pas à ta place, il est clair que ce n'est pas normal. Avec les collègues, il faut relativiser. Ne rien chercher d'affectif. Car il n'y a rien d'affectif. C'est un autre genre de relations que les relations personnelles, qui sont certes guidées par la personnalité des individus mais (et il ne faut JAMAIS l'oublier) par la dynamique de l'institution (si petite soit-elle) dans laquelle tu te trouves. Analyse comme un scientifique les relations entre les gens et tu vas comprendre beaucoup de choses sur les relations dans ta boite ! Il y a long à dire la-dessus.

C'est super de bosser, c'est important. Et je comprends Patrick quand il dit que tu n'es pas à plaindre. Il a raison. Mais il faut ajouter aussi que tu as le droit de te sentir insatisfait de ta situation. Tu n'es pas obligé de t'habituer à une situation qui te semble merdique. Mets à profit cette expérience de boulot pour bien analyser ce qui te dérange le plus et pour établir un projet personnel qui te plaît vraiment. Si vraiment tu ne supportes pas d'avoir des collègues, fais le point. Es-tu capable de travailler seul et de te motiver tous les matins ? Si oui, tu peux peut-être envisager un métier où tu es ton propre maître, comme artisan. Mais il y a évidemment d'autres difficultés. A toi de peser le pour et le contre.

Grâce à ton travail, tu auras le droit à des heures de formation, peut-être peux-tu t'en servir. Tu peux aussi envisager de prendre des cours du soir pour changer de métier ou avoir la possibilité de changer d'endroit. Construit ta vie. On peut être responsable (=travailler pour gagner sa croûte) et avoir des rêves ! Et ce que tu nous as dit de ton histoire tend à montrer que tu as une forte volonté. Pourquoi alors se résigner ?

« Modifié: 18 février 2012 à 17:30:10 par Lily »
If you think you are too small to make a difference, try sleeping with a mosquito

18 février 2012 à 19:06:25
Réponse #4

BerIndy


Et c'est quoi ce boulot si pénible  (auquel il te faudra survivre jusqu'à la retraite)
... et que d'autres voudraient peut-être bien avoir!!!

B

18 février 2012 à 20:14:41
Réponse #5

Anke


"Survivre au boulot" .
Qu'est-ce que tu entends par là ?¨Peux-tu apporter des précisions, des exemples concrets, des expériences ou encore des ressentis ?

18 février 2012 à 20:36:06
Réponse #6

Patrick


C'est super de bosser, c'est important. Et je comprends Patrick quand il dit que tu n'es pas à plaindre. Il a raison. Mais il faut ajouter aussi que tu as le droit de te sentir insatisfait de ta situation. Tu n'es pas obligé de t'habituer à une situation qui te semble merdique.
Lily c'est ma Geminy Criquet, ma conscience et qui fait bien de préciser. Tout faire pour améliorer son sort, ne pas subir être passif sont des lois universelle de survie aussi. Tout comme plier sous le vent et faire inlassablement un pas puis un autre dans la neige profonde jusqu'à un abri.

Toutefois, j'observe chez mes connaissances et collègues qu'on dirait souvent qu'on les a enlevés à leur famille pour leur mettre les fers aux pieds alors qu'ils sont parvenus librement jusqu'à cet emploi (même si aiguillonnés par la nécessité). Ils veulent que tout le monde change, le patron, la boite, les collègues, les horaires de bus, mais eux ne veulent rien changer. Une différence me semble essentielle, celle entre combativité pour un meilleur sort et inadaptation.

Celui qui s'adapte et peut combattre survit. Celui qui subit et gémit crève ou est réduit en esclavage.

18 février 2012 à 21:23:28
Réponse #7

yamabushi


Bonsoir,
J'ai 43 ans et ai changé de boulot un certain nombre de fois (beaucoup). Pourquoi ? ormis les jobs alimentaires qui me permettaient de manger en attendant de trouver autre chose de plus interressant, j'ai quitté certaines places parceque je ne m'y retrouvais plus, que je m'étais trompé. J'aurai pu, parfois, regretter mes choix, cela m'a couté de l'argent.
Mais je suis resté libre.
Maintenant, je suis un peu "casé", ce que je fais me plais.
A part au niveau mental (et encore), je ne juge pas cela etre du ressort de la survie, mais comme l'a dit Patrick, du sens de l'adaptation.

18 février 2012 à 22:27:54
Réponse #8

Kipik


Alors la question est posée : comment faites-vous pour survivre au boulot ? A votre patron, a vos collègues, et même à la femme de ménage qui aime tant parler le matin alors qu'on est en retard...

Sur la forme, je ne sais pas si c'est la bonne rubrique pour ce sujet, et les modérateurs peuvent être... heu... virils, donc bonne chance ;D
Sur le fond, et puisque le mot "survivre" a été employé, un mot lourd de sens, je me demande si ton questionnement est purement intellectuel ou s'il répond à une situation de souffrance.
Bah ! Je ne peux que te livrer mon ressenti, en espérant qu'il te soit (un petit peu) utile.

Le rapport humain, c'est d'abord et avant tout un rapport de force. Et ce rapport se trouve exacerbé dans le monde professionnel où la lutte de pouvoir est encore plus féroce du fait du statut social et financier qu'il conditionne. Dans le même temps, parmi toutes les catégories d'être humain (et il y en a beaucoup), j'évoquerai deux grands groupes qui vont définir ton rapport à l'autre : le groupe des brutes et le groupe des personnes avec une intelligence empathique développée. La brute prend ce qu'elle veut (ou du moins elle essaie de le faire) sans se soucier de l'intérêt de la personne en face d'elle (j'ai cru lire que cela pouvait être génétique en plus d'être une carence dans le dressage). Cela va se traduire par tout une palette de comportement variés qui sont AMA encore plus insupportables dans le monde professionnel qu'ailleurs parce que tu te retrouves dans un cadre restrictif où tu ne peux ni balancer une droite ni partir en courant (du moins en théorie !). En fait, cela me semble un état naturel et normal (dans le sens de ce qui est la norme). Les brutes sont adaptées à la société dans laquelle nous vivons parce que c'est une société brutale et le plus souvent impitoyable avec les mâles et les femelles oméga du troupeau, même si la société tente de t'imposer le filtre "bisounours" pour te faire croire le contraire  ::)

Si tu fais parti du second groupe, ceux qui ont une intelligence empathique développée (avec parfois en plus une conscience aiguë du collectif), félicitation, tu est moralement plus développé que la brute mais pas d'pot, tu es dans la m*rde ! Quotidiennement, tu te sentira agressé, et souvent tu le sera effectivement. D'autres fois, tu croiras seulement l'être. Mais réalité ou ressenti, ton corps et ton mental, eux, ne feront pas la différence. Ils finiront par penser que cette succession d'agressions ou de sentiments d'agressions traduit un danger de mort pour toi.  Résultat, angoisse, insomnies et déprime qui pourront aller jusqu'à la dépression. Et là, effectivement, tu seras bien dans une situation de survie !

Pour lutter contre cette situation qui peut être très complexe et vécu comme un drame potentiellement mortel (cf France Telecom par exemple), pour ma part je dirai qu'il y a 3 choses à faire (parmi d'autres) :

1°) Aller parler de ses problèmes à un professionnel compétent afin qu'il vous aide à décortiquer tous ces mécanismes, à comprendre leur origine, à relativiser et à finalement améliorer ses compétences de combat moral dans le rapport de force qui règne au sein de la meute.

2°) Si on en a la possibilité, la pratique d'un sport de combat m'apparaît une très bonne chose, non pas pour casser la gueule de son chef de service quand il se montre infect mais simplement pour pouvoir des mettre des points dans la compétence "Confiance en soi". Dans le monde animal, les prédateurs choisissent les proies les plus faibles (jeunes, vieux, malades). Et bien dans le monde humain, c'est exactement la même chose (Je me rappelle avoir lu le résumé d'une étude qui montrait que des criminels violents avaient été capables de reconnaître des personnes qui avaient été agressées sur des vidéos alors qu'ils ne savaient rien de celles ci, l'instinct de prédation en somme).  

3°) Réaliser que le rapport humain implique une relation superficielle et qu'il est improductif et malsain de vouloir être aimé à tout prix. Prends soin de toi, personne ne le fera à ta place ! Bref, accepte l'idée de passer pour un salaud  ;)

En conclusion, je rappellerai que quand Sartre disait "L'enfer c'est les autres", il voulait probablement dire par là que l'on peut tous être à la fois bourreau ET victime...

Mes deux pièces de cuivre sur le sujet.
« Modifié: 18 février 2012 à 22:47:00 par Yeti »

18 février 2012 à 23:02:47
Réponse #9

Bomby


(...)
Et en revenant ici ce matin, m'est venu l'idée de ce fil. L'aspect psychologique de la survie en milieu urbain. D'ailleurs, si ce fil est maintenu, je songe déjà à le rebaptiser : survivre aux autres.

Car l'enjeu, en terme de survie, n'est pas tant de faire ou bien faire son travail. Ce que j'estime être le plus difficile, c'est bien supporter les autres. Endurer les remarques, désamorcer les conflits, contenir les jalousies.

Alors la question est posée : comment faites-vous pour survivre au boulot ? A votre patron, a vos collègues, et même à la femme de ménage qui aime tant parler le matin alors qu'on est en retard...

Micamar

MODERATION

Salut Micamar,

peux-tu STP préciser ta problématique ?

Ce que tu évoques pour l'instant semble d'une grande banalité et la confrontation à l'altérité de l'autre, même au boulot, est a priori assez éloignée d'une vraie problématique de "survie", même dans un sens assez large...

Mais je présume que si tu soulèves cette question ici, c'est que pour toi elle  revêt une dimension spécifique qui pour l'instant nous échappe.

Manifestement, des éléments de contexte manquent pour que la poursuite de la discussion puisse être utile et intéressante, au-delà des points de vue déjà apportés par Patrick et Lily...

Sinon, on risque (c'est déjà en partie le cas) de partir dans tous les sens sans que le fil puisse avoir de réel intérêt.

Cordialement,

Bomby

19 février 2012 à 09:53:00
Réponse #10

Micamar


Bonjour,

Je vais répondre un peu de façon globale, en axant surtout sur deux points : ce que je suis et ce que je cherche.

Ce que je suis : c'est pour répondre à la question "Comment les autres te supportent-ils ?" Je maitrise les règles élémentaires de politesse, car c'est de cette façon que l'on a le plus de chance d'obtenir quelque chose des autres. Le constat peut paraitre cynique, mais c'est un fait. C'est empirique, on obtient toujours plus après avoir dit "Bonjour, s'il vous plait, excusez-moi de vous déranger" et en vouvoyant.

Je dis donc toujours bonjour aux collègues que je vois (sauf à ceux que je ne vois pas).

Je souris. Important, le sourire. On obtient un peu plus en étant poli ET en souriant.

J'écoute. En effet, on obtiens encore plus en étant poli, en souriant ET en écoutant.

Le problème se trouve là. J'écoute et j'entends des choses qui soit me déplaisent, soit me choquent, soit m’indiffèrent totalement.

Et c'est à ce moment que la situation relève de la survie. En exagérant à peine, car j'éprouve le besoin de me protéger des fadaises, banalités, niaiseries, bétises, méchanceté que j'entends. Ou que je vois. Par exemple, voir un collègue faire sa vaisselle à l'eau courante me met dans un état de souffrance. Supportable, certes, car le pronostic vital n'est pas engagé, mais une souffrance tout de même.

Est-ce le fruit de mon imagination, ou d'un conscience aigüe de faire partie d'une totalité vivant, fragile et finie ?

J'ai bien conscience que le fait de vivre en collectivité nécessite de faire des concessions, de mettre son mouchoir dans sa poche.

Je souffre peut-être d'un excés de sensibilité. J'ai pas dit sensiblerie. Autre exemple : je ne supporte pas les caquetage, les gloussements des certains collègues. Alors je vais me résigner à mettre de l'eau dans mon vin.

Mais qu'en est-il de la méchanceté, de la mesquinerie, celle que l'on doit affronter tous les jours ? Celle qui mine, qui use.


Pour info, je fais un boulot loin d'être pénible. Je suis assistant comptable en cabinet et ma seule contraire, en dehors des horaires, c'est une certaine productivité. Mais la vie est affaire de choix.


S'il s'avère en fait que tout n'est que le fruit de mon  imagination, je me mettrai en quête d'un psy, les modérateurs supprimeront ce fil et je me concentrerai sur les techniques de production du feu.  ;D



Bien à vous,



Micamar


19 février 2012 à 10:10:25
Réponse #12

_Dadou


C est effectivement un problème qui semble banal,mais.. on passe un tiers de sa journée, voire de sa vie au travail.

le phénomène que tu decris tu le retrouveras de partout. survivre c'est s adapter a son élement.

y en a qui sortent des requins de l eau en tirant a bras sur une corde pour survivre,

d autres qui courent la savanne a la recherche de quoi manger et  dorment dehors.

d' autres encore ont été contraint de se prostituer s il voulaient survivre.

apprends a supporter tes collegues avec patience c est pas un prix très lourd a payer pour pouvoir bouffer.

Dadou
Le facteur causant le plus grand risque de mortalité c'est la natalité.

19 février 2012 à 10:14:45
Réponse #13

Patrick


http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1251-les-gens-sont-en-train-de-craquer.html ;)
Si les gens sont en train de craquer dans ces conditions, je ne donne pas cher de leur peau en conditions dégradées sur le long terme.

Que nos sociétés soient en bout de course, en état littéral de décadence et aillent vers autre chose OK, et c'est probablement souhaitable, mais serions nous devenus si fragiles et sensibles et admis notre propre condamnation à subir nos destins pour "craquer" ?

19 février 2012 à 10:55:56
Réponse #14

Bison


Citer
S'il s'avère en fait que tout n'est que le fruit de mon  imagination, je me mettrai en quête d'un psy

Bof il te reste juste à apprendre comment gérer tes priorités.
Dans le top :
 - s'occuper de ce sur quoi tu as prise (pragmatisme)
 - parmi ce sur quoi tu as prise, s'occuper d'abord des choses les plus importantes
 - voir le verre à moitié plein, plutôt que le voir à moitié vide.

Dans ton cas :

 - Mais qu'est-ce que cela peut faire que tes collègues caquètent et "gloussent" autour de toi? C'est pas toi le chef de bureau ... Tu te crois supérieur à la masse parce que tu es un gars sérieux comme un pape?

 - Tu en vois un faire sa vaisselle à l'eau courante. C'est un gros gaspillage? Non ... c'est absolument minime, pour ne pas dire insignifiant. Et puis, tu y peux quelque chose? Non! Alors vois plutôt le fait que ce collègue utilise (peut-être) une voiture économique, qu'il est (peut-être) en train d'économiser pour mieux isoler sa maison, qu'il a peut-être une épouse charmante qui éduque bien ses enfants ... Et même si c'est juste un gros con, et bien tu es là toi pour rétablir l'équilibre avec ce c*nnard.

 - Bref, reconnais que personne n'est parfait, à commencer par toi-même! Mais qu'à chaque travers, il y a un "pendant" de bon côté.
Un enfant qu'a pas une paire de bottes, une canne à pêche et un lance-pierre, c'est pas un vrai. (A. Gavalda)

19 février 2012 à 11:13:11
Réponse #15

DavidManise


Que nos sociétés soient en bout de course, en état littéral de décadence et aillent vers autre chose OK, et c'est probablement souhaitable, mais serions nous devenus si fragiles et sensibles et admis notre propre condamnation à subir nos destins pour "craquer" ?

On s'adapte moins difficilement, en tant qu'homo sapiens, à une vie carrément dure matériellement, mais où on a la possibilité de s'exprimer, d'exister dans l'action, qu'à ces vies où tout un système compliqué nous fait vivre une violence peut être moins physique et moins directe (et carrément moins intense), mais permanente, omniprésente, et surtout contre laquelle on ne peut rien...  on subit une violence diluée et devenue banale dans le quotidien, mais on n'a pas d'ennemi sur qui focaliser notre action de défense.  Donc on monte en pression.

Certains dépriment, certains se suicident, certains deviennent cons et agressifs, certains vont voir physiquement un agent de la sécu pour avoir en face un "responsable" et pouvoir diriger la pression contre lui ou elle...  d'autres ont le corps qui parle...  

Moi dans la folie de la ville avec un rythme à la con et un boulot que je détestais j'ai pris 25kg, j'ai fumé jusqu'à 2 paquets de clopes par jour, je me suis battu plusieurs fois dans la rue et, avec le recul, je suis persuadé que j'aurais pu éviter quelques-unes de ces bastons...  J'ai jamais craqué hein.  Mais j'aurais peut-être dû.

Subir avec panache, avec des c*u!lles en béton et en ne pliant pas la nuque, c'est subir quand-même.  Et on subit toujours librement.

Ciao ;)

David
"Ici, on n'est pas (que) sur Internet."

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19 février 2012 à 11:53:53
Réponse #16

Moleson


Bonjour,
....
Le problème se trouve là. J'écoute et j'entends des choses qui soit me déplaisent, soit me choquent, soit m’indiffèrent totalement.

Et c'est à ce moment que la situation relève de la survie. En exagérant à peine, car j'éprouve le besoin de me protéger des fadaises, banalités, niaiseries, bétises, méchanceté que j'entends. Ou que je vois. Par exemple, voir un collègue faire sa vaisselle à l'eau courante me met dans un état de souffrance. Supportable, certes, car le pronostic vital n'est pas engagé, mais une souffrance tout de même.

Est-ce le fruit de mon imagination, ou d'un conscience aigüe de faire partie d'une totalité vivant, fragile et finie ?

J'ai bien conscience que le fait de vivre en collectivité nécessite de faire des concessions, de mettre son mouchoir dans sa poche.

Citer
Je souffre peut-être d'un excés de sensibilité. J'ai pas dit sensiblerie. Autre exemple : je ne supporte pas les caquetage, les gloussements des certains collègues. Alors je vais me résigner à mettre de l'eau dans mon vin.
OUI

On est au degré zéro de la survie. C'est vivre c'est survivre.

Le syndrome de Calimero, tu feras quoi le jour ou vraiment la m*rde va heurter le ventilo?
T'es pas un flocon de neige unique et merveilleux, ou alors ceux que tu ne supporte pas sont aussi des flocons de neige unique. Inversement t'es un con et comme on est toujours le con de quelqu'un, le problème s'équilibre.

Il t'arrive rien de plus qu'à des milliards d'autres individus, c'est à dire de vivre en société.

T'es comptable, t'as un boulot, pas trop difficile. Va travailler une semaine sur un chantier et tu vas adorer tes collègues de travail.

Tu vas faire quoi si la situation grecque s'installe en France. Tu perds ton boulot, alternativement on te diminue ton salaire de 50%. Là t'auras une vraie situation de survie.

De temps en temps je me dis, que la suppression du service obligatoire en France a été une mauvaise chose. C'était une occasion d'apprendre à vivre avec des personnes avec lesquelles on n'a pas envie de vivre et de supporter des personnes dont certains sont vraiment des cons de compétition.

Je m'inquiète pour la résilience de notre société...

Moléson



19 février 2012 à 11:56:54
Réponse #17

Patrick


On s'adapte moins difficilement, en tant qu'homo sapiens, à une vie carrément dure matériellement, mais où on a la possibilité de s'exprimer, d'exister dans l'action, qu'à ces vies où tout un système compliqué nous fait vivre une violence peut être moins physique et moins directe (et carrément moins intense), mais permanente, omniprésente, et surtout contre laquelle on ne peut rien...  on subit une violence diluée et devenue banale dans le quotidien, mais on n'a pas d'ennemi sur qui focaliser notre action de défense.  Donc on monte en pression.
Pas d'accord, on peut toujours faire, agir. Ça demande de la volonté, des stratégies, de s'adapter en permanence et de la discipline. Exactement comme pour n'importe quel autre milieu où on doit composer avec les variables, ni plus ni moins.

Oui "d'autres ont le corps qui parle" mais n'abdiquent pas pour autant pour respecter leurs devoirs et responsabilités envers ceux qui leurs sont importants.

19 février 2012 à 12:10:35
Réponse #18

DavidManise


Pas d'accord, on peut toujours faire, air. Ça demande de la volonté, des stratégies, de s'adapter en permanence et de la discipline. Exactement comme pour n'importe quel autre milieu où on doit composer avec les variables, ni plus ni moins.

Le seul point où on n'est pas d'accord, c'est sur le "on doit composer avec".  Pour moi c'est comme si tu me disais qu'en survie on doit rester sous la pluie et composer avec.  Hors de question.  Je compose pas avec la pluie.  Je me fous à l'abri, et si on est en groupe ben on se fout collectivement à l'abri.

Citer
Oui "d'autres ont le corps qui parle" mais n'abdiquent pas pour autant pour respecter leurs devoirs et responsabilités envers ceux qui leurs sont importants.

C'est bien le problème.  C'est un cercle vicieux.

On a la responsabilité, et ce pour ceux qui nous sont chers, de prendre soin de soi AUSSI.

David ;)
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19 février 2012 à 12:18:32
Réponse #19

_Dadou


Je tient souvent ce genre de discours, tout les problèmes de société

on m' as souvant répondu que c'etait innutile d en parler q'on ne pouvais rien y faire.

ou de manière plus pertinente on m'as demandé si j'avais une solution de rechange.

je suis content que vous en parliez; ignorer un problème c'est l'assurance de ne jamais le résoudre.


Dadou
« Modifié: 19 février 2012 à 12:25:39 par _Dadou »
Le facteur causant le plus grand risque de mortalité c'est la natalité.

19 février 2012 à 12:20:15
Réponse #20

DavidManise


Un gars pour qui j'ai énormément d'estime me disait un jour en déconnant qu'il y avait trois mots qu'il détestait entendre : "profiter, savourer et se reposer".  Après une série noire de problèmes de santé, calculs rénaux, troubles cardiaques et tout, il a eu un nouveau problème assez inquiétant et il est retourné voir son toubib, qui lui a dit "j'en ai rien à foutre de tes problèmes, ça sert à rien que je te soigne, tu défais mon boulot au fur et à mesure, casse toi".

Et il l'a renvoyé chez lui avec un coup de pied au cul.

Ce jour là, il lui a sauvé la vie.  Et je pèse mes mots.

J'ai beaucoup de mal avec cette culture du marche ou crève, maintenant.  Le formatage samouraï où la douleur tu t'asseois dessus et où tu préfères la mort plutôt que de ne pas remplir ta mission...  et ce même si avec un peu de recul l'échec de la mission est imputable à des erreurs stratégiques débiles qui ne sont pas de ton fait... 

Quel honneur y a-t-il à monter à l'assaut en sortant de la tranchée pile devant une mitrailleuse en sachant à l'avance l'issue probable de l'action ?  Bien sûr il faut de grosses, d'énormes c*u!lles pour faire ça.  Mais les c*u!lles ça prolonge des vies au pieu, pas le reste du temps.

David
« Modifié: 19 février 2012 à 12:28:20 par DavidManise »
"Ici, on n'est pas (que) sur Internet."

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19 février 2012 à 12:25:12
Réponse #21

gmaz87



De temps en temps je me dis, que la suppression du service obligatoire en France a été une mauvaise chose. C'était une occasion d'apprendre à vivre avec des personnes avec lesquelles on n'a pas envie de vivre et de supporter des personnes dont certains sont vraiment des cons de compétition.

Juste, quand tu as eu a supporter pendant un an les ordres d'un "c*n mécanique", petit gradé de base qui tire son autorité non de son savoir ou de son expérience mais de la demi ficelle qu'il a sur la poitrine, après obéir à un ordre intelligent est un plaisir...
ça relativise aussi les priorités, mais c'est terminé le SN et il faut faire avec et admettre d'avoir de jeunes adultes qui ont encore des exigences d'enfants.
ça fait un peu discours de vieux c*n, mais c'est simplement un constat.
A+
Gérard
Quand le débutant est conscient de ses besoins, il finit par être plus intelligent que le sage distrait.»
(Lao Tseu)

L'ennui naquit un jour de l'uniformité

19 février 2012 à 12:27:14
Réponse #22

Le Barbu'


@ David : tu voulais dire que parfois on a besoin d'un "electrochoc" (d'une prise de conscience en fait) ?
On peut toujours se consoler en se disant qu'on ne saura même pas nous mêmes qu'on est mort.


La vie est une comédie italienne : tu pleure tu ris, tu ris tu pleurs...

19 février 2012 à 12:32:09
Réponse #23

DavidManise


@ David : tu voulais dire que parfois on a besoin d'un "electrochoc" (d'une prise de conscience en fait) ?

Ce que je veux dire c'est juste que quand on en a ras le cul, faut arrêter de "composer avec" et juste construire un truc qui nous convient mieux (sans pour autant agir connement et sans tenir compte de ses responsabilités) à côté.

David
"Ici, on n'est pas (que) sur Internet."

Stages survie CEETS - Page de liens a moi que j'aimeu

19 février 2012 à 12:33:58
Réponse #24

_Dadou


Un gars pour qui j'ai énormément d'estime me disait un jour en déconnant qu'il y avait trois mots qu'il détestait entendre : "profiter, savourer et se reposer".  Après une série noire de problèmes de santé, calculs rénaux, troubles cardiaques et tout, il a eu un nouveau problème assez inquiétant et il est retourné voir son toubib, qui lui a dit "j'en ai rien à foutre de tes problèmes, ça sert à rien que je te soigne, tu défais mon boulot au fur et à mesure, casse toi".

Et il l'a renvoyé chez lui avec un coup de pied au cul.

Ce jour là, il lui a sauvé la vie.  Et je pèse mes mots.

David

je suis d accord que si la perception d'un problème pèse trop lourd sur quelqu'un ,il vaut mieux qu'il regarde ailleurs

autrement dit ne voir que le problème, freine tout progrès ,développement, épanouissement.etc..

mais si on est pas accablé par ledit problème c est bien de ne pas faire comme si il n'existait pas.

Dadou again
Le facteur causant le plus grand risque de mortalité c'est la natalité.

 


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Bienveillance, n.f. : disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui. (Wikipedia).

« [...] ce qui devrait toujours nous éveiller quant à l'obligation de s'adresser à l'autre comme l'on voudrait que l'on s'adresse à nous :
avec bienveillance, curiosité et un appétit pour le dialogue et la réflexion que l'interlocuteur peut susciter. »


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