Il faut remettre un peu l'église au milieux du village et ne pas confondre survie et petits inconvénients de la vie de tout les jours.
Si quelqu'un se suicide, c'est ni à cause de ses collègues de travail, ni a cause d'une charge de travail trop importante. Si par après on creuse un peu, on va souvent retrouver une souffrance dépressive de longue durée, simplement pas remarquée par l'entourage.
Il s'agit d'une maladie au même titre qu'un cancer.
Alors oui pour quelqu'un qui souffre d'un cancer, respectivement d'un état dépressif il s'agit bien d'une lutte pour la survie.
La tendance lourde aujourd'hui est d'avoir une pléthore de Calimero, pour lesquels un horaire contraignant, des collègues pas sympa, un patron pénible et un boulot pas intéressant est synonyme de de survie. Ils sont dans cette attente, j'ai droit à..... et si c'est pas rempli, ben les pauvres il faut leur organiser une cellule psychologique.
On est en plein dans une société d'assistés et d'abondance
Si on peut se permettre de quitter un boulot qui ne nous plait pas en ayant des solutions de secours, pourquoi se priver 
Cependant, comme je le répète à ceux des jeunes que j'encadre (génération zapping) qui veulent changer d'emploi dès que celui qu'ils ont leur semble trop pénible / rébarbatif / inintéressant (rayez la mention inutile...): un métier, c'est d'abord pour avoir à manger et pouvoir dormir à l'abri, et ça n'est pas forcément prévu pour être agréable, sinon on ne serait pas payé pour le faire... et ça serait un loisir!
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Il faut déjà pouvoir se le permettre...... Ça veut juste dire si on le fait on va pas crever de faim... C'est pas partout la même chose.
Si on veut vraiment voir ce qui peut devenir un problème existentiel, voici l'histoire d'un patient:
A 16 ans en tant que Kosovar il arrive en Suisse. Il fait un apprentissage, trouve un travail et travaille dans la même boîte depuis plus de 15 ans. Il y a 3 ans, son chef est remplacé par un gros con qui mets tout le monde sous pression. Résultat il est le seul de tous les employés avant l'arrivée de supérieur qui n'est pas parti. La raison pour laquelle il est pas parti est son patronyme (Kosovar), qui fait qu'aucune demande d'emploi à été considérée (un peu comme quand on s'appelle Mohammed en France).
Il y a une famille, dont 2 enfants qu'il doit nourrir.
Il n'a pas le choix, il doit supporter une situation qui a fait craquer tous ces collègues de travail. Résultat il doit prendre des anti-dépresseurs pour tenir le coup.
Ça c'est une situation de survie au travail, pas le bavardage des collègues ou le fait qu'un collègue fait la vaisselle à l'eau courante.
On s'adapte moins difficilement, en tant qu'homo sapiens, à une vie carrément dure matériellement, mais où on a la possibilité de s'exprimer, d'exister dans l'action, qu'à ces vies où tout un système compliqué nous fait vivre une violence peut être moins physique et moins directe (et carrément moins intense), mais permanente, omniprésente, et surtout contre laquelle on ne peut rien... on subit une violence diluée et devenue banale dans le quotidien, mais on n'a pas d'ennemi sur qui focaliser notre action de défense. Donc on monte en pression.
C'est juste, mais c'est un phénomène de société. C'est une des conséquence de notre société d'abondance et de tolérance zéro, qui crée un carcan de règles dont le but est d'éviter toute aspérité de la vie et qui finalement donne surtout des outils à tous le nocifs pour te pourrir la vie.
Et ce qui est stressant sont les phénomènes que l'on peut pas influencer.
Moléson