Alors la question est posée : comment faites-vous pour survivre au boulot ? A votre patron, a vos collègues, et même à la femme de ménage qui aime tant parler le matin alors qu'on est en retard...
Sur la forme, je ne sais pas si c'est la bonne rubrique pour ce sujet, et les modérateurs peuvent être... heu... virils, donc bonne chance

Sur le fond, et puisque le mot "survivre" a été employé, un mot lourd de sens, je me demande si ton questionnement est purement intellectuel ou s'il répond à une situation de souffrance.
Bah ! Je ne peux que te livrer
mon ressenti, en espérant qu'il te soit (un petit peu) utile.
Le rapport humain, c'est d'abord et avant tout un rapport de force. Et ce rapport se trouve exacerbé dans le monde professionnel où la lutte de pouvoir est encore plus féroce du fait du statut social et financier qu'il conditionne. Dans le même temps, parmi toutes les catégories d'être humain (et il y en a beaucoup), j'évoquerai deux grands groupes qui vont définir ton rapport à l'autre : le groupe des brutes et le groupe des personnes avec une intelligence empathique développée. La brute prend ce qu'elle veut (ou du moins elle essaie de le faire) sans se soucier de l'intérêt de la personne en face d'elle (j'ai cru lire que cela pouvait être génétique en plus d'être une carence dans le dressage). Cela va se traduire par tout une palette de comportement variés qui sont AMA encore plus insupportables dans le monde professionnel qu'ailleurs parce que tu te retrouves dans un cadre restrictif où tu ne peux ni balancer une droite ni partir en courant (du moins en théorie !). En fait, cela me semble un état naturel et normal (dans le sens de ce qui est la norme). Les brutes sont adaptées à la société dans laquelle nous vivons parce que c'est une société brutale et le plus souvent impitoyable avec les mâles et les femelles oméga du troupeau, même si la société tente de t'imposer le filtre "bisounours" pour te faire croire le contraire

Si tu fais parti du second groupe, ceux qui ont une intelligence empathique développée (avec parfois en plus une conscience aiguë du collectif), félicitation, tu est moralement plus développé que la brute mais pas d'pot, tu es dans la m*rde ! Quotidiennement, tu te sentira agressé, et souvent tu le sera effectivement. D'autres fois, tu croiras seulement l'être. Mais réalité ou ressenti, ton corps et ton mental, eux, ne feront pas la différence. Ils finiront par penser que cette succession d'agressions ou de sentiments d'agressions traduit un danger de mort pour toi. Résultat, angoisse, insomnies et déprime qui pourront aller jusqu'à la dépression. Et là, effectivement, tu seras bien dans une situation de survie !
Pour lutter contre cette situation qui peut être très complexe et vécu comme un drame potentiellement mortel (cf France Telecom par exemple), pour ma part je dirai qu'il y a 3 choses à faire (parmi d'autres) :
1°) Aller parler de ses problèmes à un professionnel compétent afin qu'il vous aide à décortiquer tous ces mécanismes, à comprendre leur origine, à relativiser et à finalement améliorer ses compétences de combat moral dans le rapport de force qui règne au sein de la meute.
2°) Si on en a la possibilité, la pratique d'un sport de combat m'apparaît une très bonne chose, non pas pour casser la gueule de son chef de service quand il se montre infect mais simplement pour pouvoir des mettre des points dans la compétence "Confiance en soi". Dans le monde animal, les prédateurs choisissent les proies les plus faibles (jeunes, vieux, malades). Et bien dans le monde humain, c'est exactement la même chose (Je me rappelle avoir lu le résumé d'une étude qui montrait que des criminels violents avaient été capables de reconnaître des personnes qui avaient été agressées sur des vidéos alors qu'ils ne savaient rien de celles ci, l'instinct de prédation en somme).
3°) Réaliser que le rapport humain implique une relation superficielle et qu'il est improductif et malsain de vouloir être aimé à tout prix. Prends soin de toi, personne ne le fera à ta place ! Bref, accepte l'idée de passer pour un salaud

En conclusion, je rappellerai que quand Sartre disait "L'enfer c'est les autres", il voulait probablement dire par là que l'on peut tous être à la fois bourreau ET victime...
Mes deux pièces de cuivre sur le sujet.